Vaduz, le 12 août 2010,
Bon, ce que l'histoire retiendra de Vaduz, c'est que ce fut court.
Arrivé hier soir vers vingt heures, après avoir traversé le nord de l'Italie, avoir admiré les Dolomites, fait un petit détour pour découvrir il Lago di Garda de Torbole sul Garda (la Turballe italienne?) dont je vais garder un souvenir impérissable, je me suis mis à la recherche du seul camping dans la ville, ou plutôt dans la ville d'à côté, Triesen. J'ai tourné un bon moment, demandé à pas mal de monde, mais rien n'y a fait. J'ai donc décidé, après maints tours et détours, de téléphoner. Le monsieur a répondu au bout de vingt-sept sonneries (je vous avais dit que j'étais persévérant), visiblement dérangé, et m'a dit sur le ton offusqué des gens qui travaillent alors que d'autres sont en vacances, que son camping était fermé, qu'il fallait que je rappelle demain et qu'alors il me donnerait les directions. Autant dire que j'ai fini par planter ma tente sur le bord de la montagne, comme toute les maisons ici, sauf celles de Vaduz qui est venue se lover au creux de cette vallée bordée de montagnes escarpées et qui arrachent à la brume, au matin, des écharpes grandes comme des nuages.
La nuit fut agitée, au vu du nombre de voitures qui ont emprunté cette satanée route au bord de laquelle je pensais être tranquille. Bref. J'ai dû attendre que le MacDo ouvre pour avoir accès à Internet et publier les épisodes sur Zagreb et Ljubljana, ce qui ne fut pas sans mal. Visiter cette ville d'un peu plus de cinq mille habitants ne pose pas de problème majeur : une rue principale, une rue piétonne, un musée d'art, un d'histoire, un dernier de philatélie. Un Rathaus (hôtel de ville), une église (fermée pour travaux) et un château (lui aussi fermé pour travaux). Des boutiques de luxe, des échoppes pour touristes. Pas grand chose, allez-vous me dire. Sauf qu'il suffit de lever les yeux pour s'apercevoir que ce n'est pas de cela dont la ville regorge. Les montagnes. Des sentiers de randonnées par centaines, de ceux qu'on fait en famille le dimanche pour digérer et de ceux qui appellent au bivouac et aux chaussures crantées. La vue de Triesen est incroyable, et encore je ne suis pas monté tout en haut. Vaduz sous les brumes matutinales est spectaculaire.
Pour résumer, j'ai dormi à l'auberge de la belle étoile dans le pays au PIB le plus élevé du monde, où beaucoup viennent déposer quelques économies acquises à la sueur d'un front ridées et de mains fatiguées par le labeur, j'ai visité cette bourgade (appelons un chat, un chat) en une heure, j'ai mangé un hamburger (et ça, j'en suis pas fier) que j'ai payé avec des billets de Monopoly (non mais vous avez vu la tronche des Francs Suisse?!?) et j'ai fini par radiner (pas mon genre, mais on en découvre tous les jours) sur les douze francs suisse que me demandait le Kunstmuseum pour m'ouvrir ses portes.
J'ai fait un peu de randonnée, vu que c'est le sport national, mais il y a vraiment de quoi occuper pour quelques semaines, si l'on a les finances. Car je vais toucher, dans les lignes qui vont suivre, un nerf sensible. Liechtensteinois et liechtensteinoises, passez votre chemin! La vie dans ce pays, outre son caractère yodlien, tyrolien, bucolique, à deux pas du pays d'Heidi, est incroyablement chère. Nom de d'là! Ma fidèle voiture du peuple, bornée et constante jusqu'ici, a cligné d'un œil vers Trévise. J'ai fait le reste de la route comme ça, me disant que je changerais l'ampoule à Vaduz. Sauf que je n'avais pas l'ampoule, enfin plus. Pas de garage Volkswagen, donc je prends Opel. Vingt-trois francs suisse plus tard, et ma voiture ouvrait les deux yeux, tout comme moi. Vingt-trois! Je n'en reviens toujours pas. Après les quinze francs sacrifiés sur l'autel de Ronald, et sans vouloir faire la fine bouche, j'ai eu la nette impression que vivre ici se ferait en vendant mon corps, aussi simplement que cela.
Ne voulant pas aller dans ces extrémités-là, j'ai décidé de rejoindre la capitale suisse vers midi, après m'être restauré un brin, admirant ces montagnes une dernière fois, de cet angle tout du moins. La route a amené, outre son lot montagneux, un superbe lac, celui de Walensee, que je trouve gros, puis celui de Zürichsee, qui est tout simplement énorme. Un suisse me disait (eh pui, je n'ai pas rédigé cet épisode dans la ville, bouh) que toute la Suisse est belle. J'ai tendance à le croire, sauf que je demande à voir quand il me dit que Berne ressemble à Dublin. Je vérifierai, sans aucun doute!
From Europe, with love.
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