Saturday 30 October 2010

Bang Bang Club

 
Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas ce groupe (mythique dans le monde du photojournalisme) de quatre fêlés sud-africains, voici un bref résumé du Bang Bang Club.

Composé d'un noyau dur de quatre garçons dans le vent (Kevin Carter, João Silva, Greg Marinovich et Ken Oosterbroek (mais pas que, il y avait aussi quelques joyeux drilles en coulisse)), il se montra très actif dans les townships d'Afrique du Sud, et un peu partout en Afrique, au début des années 90. Il ne couvrait que les conflits armés (d'où le nom).

Nous connaissons presque tous - ou du moins l'une de ses photos - Kevin Carter qui le premier a couvert le "supplice du pneu" ou "necklacing" - méthode de lynchage qui consiste à remplir un pneu d'essence, de le passer autour du cou du ou de la coupable de vol, d'adultère etc. et d'y mettre le feu:


On lui a décerné, entre autres prix dont le Ilford, le Pulitzer Prize for Feature Photography avec cette photo:


On lui a beaucoup reproché de ne pas avoir aidé cette fillette qui rampait vers l'avion qui apportait des vivres à la population soudanaise. Il s'était déjà posé la question lors du necklacing : "I was appalled at what they were doing. I was appalled at what I was doing. But then people started talking about those pictures... then I felt that maybe my actions hadn't been at all bad. Being a witness to something this horrible wasn't necessarily such a bad thing to do." C'est comme cela qu'il a réussi à rester vingt minutes (l'avion qui apportait les vivres et avec lequel il était venu ne restait qu'une demi-heure) à attendre que le vautour déploie ses ailes. L'oiseau de malheur ne lui a pas fait cet honneur. Peut-être avait-il faim, lui aussi. Aussi lui a-t-il collé un ramponneau avant de repartir, mais peut-être était-ce pour aider la fillette. On ne sait ce qui advint d'elle.

En 1994, son grand ami Ken Oosterbroek prend une balle perdue lors d'un échange musclé entre des partisans de l'African National Congress et la Force Nationale de Maintien de la Paix ; Greg Marinovich est gravement blessé. Kevin, déjà dépressif, apparemment criblé de dettes et une petite fille à charge, ne supportera pas cette perte, se rendra en voiture là où gamin il aimait jouer, près de Braamfontein Spruit river, attachera un tuyau à l'échappement de sa voiture. Il mourra à l'âge de trente-trois ans.

Là ne s'arrête pas l'histoire du Bang Bang Club. Il y a une semaine maintenant, João Silva, alors au Kandahar en Afghanistan, marche sur une mine. Gravement blessé - il finira amputé des deux jambes, juste au-dessous des genoux - et attendant d'être héliporté dans un hôpital, il continuera à photographier le lieu de l'explosion. L'histoire est là-bas.

Marinovich exerce toujours. Il a, à l'instar de tous ses camarades, Silva inclus, gagné de très nombreux et prestigieux prix.

Un documentaire a été tourné en 2006 ("The Death of Kevin Carter") et un film, qui a fait la première du Festival de Cannes cette année, sera bientôt - ou est déjà - sur les (grands) écrans.
 
 
En espérant vous avoir donné envie de voir, de lire ou de découvrir.
 

Thursday 28 October 2010

Once (2006) - John Carney

 
I have just watched this beautiful movie, and have been struck by many things.
First of all, I recognised the singer, Glen Hansard, from The Frames (thanks to his voice!). Didn't know he was also an actor. And a good one at that.
Then it's really weird how good I can recall the Fair City, the images are so vivid I had smells come back to me (Süskind syndrom).
And last, that I love Ireland, the Irish people and the Irish accent and that this love is buried deep, deep within me. For good.
Perhaps not last. I was also very touched by one of the songs, sung by Markéta Irglová, "The Hill".

If you could lay your hands on this movie, I bet you won't be disappointed.

In the meantime, There's the song for you, and the lyrics right underneath. Best thing is: you don't need to watch, you just have to listen (the other video's images are actually worse than this one's...just imagine...)



Walking up the hill tonight and you have closed your eyes,
I wish I didn't have to make all those mistakes and be wise.
Please try to be patient and know that I'm still learning.
I'm sorry that you have to see the strength inside me burning.

Where are you my angel now? Don't you see me crying?
I know that you can't do it all, but you can't say I'm not trying.
I'm on my knees in front of him, but he doesn't seem to see me.
But all his troubles on his mind, he's looking right through me.
And I'm letting myself down by satisfying you.
And I wish that you could see I have my troubles, too.

Looking at you sleeping, I'm with the man I love.
I'm sitting here weeping while the hours pass so slow.
I know that in the morning I'll have to let you go,
And you'll be just a man once I used to know.
Before these past few days, someone I don't recognize
This isn't all my fault. When will you realize?

Looking at you leaving, I'm looking for a sign.

Video again

A bit old now, but I still like it. A lot.


Short Film 'The Black Hole' from PHOTOPLAY FILMS on Vimeo.

Video

I'm not sure this video does justice to this great idea, even though it's still enjoyable...tell me what you think.


Dictaphone Parcel from Lauri Warsta on Vimeo.

Monday 25 October 2010

Un peu de nébulophilie

Voici donc deux exemples de nuages inconnus dans nos régions bien calmes.

Undulus Asperatus

et le dernier est affectueusement appelé Mammatus. Voilà pourquoi.




J'aimerais pouvoir dire que cela se passe de commentaires (et d'un autre côté, cela peut vraiment se passer de commentaires), mais ces nuages-là n'apparaissent que lors de changements extrêmes et brutaux de températures et de climat. Ce n'est pas le petit orage d'été qui se prépare. Dans tous les cas, je ne sais pas ce que je ferais dans l'éventualité où je pourrais contempler ces formations nuageuses (qui ne durent pas très longtemps, une quinzaine de minutes au plus) : courir ou prendre des photos.

Je remercie, chaleureusement et nébuleusement donc, Anonymous pour l'info sur l'Asperatus et Estelle pour celle sur le Mammatus. Partageons ! y'a que ça de vrai.

Je vous mets une petite vidéo pour apprendre les noms des nuages en anglais (super important pour briller en soirée), réviser l'accent RP (idéal pour votre prochain séjour à Buckingham) et s'en mettre plein les mirettes (ça fait toujours du bien).



Pour finir, je vous donne le lien pour voir la vidéo en entier (23 minutes) avec un quiz en prime (pour gagner un bon d'achat de 25 £ dans un bookstore anglais pour acheter des livres anglais. Y'a plus qu'à aller à Londres maintenant, parce que des nuages, ils en ont un sacré paquet !)

Chronique métropolitaine

Ses souliers soigneusement cirés, son complet usé impeccable, rasé de frais mais la mine grisée par l'implacable roue qui broie les hommes, il se tient droit, digne et dépité, la main tendue et les doigts tachés de ceux qui fument. Le regard affolé cherchant celui de ses congénères mais il est le mur auquel il doit s'adosser de peur de se faire mettre à terre. Il m'avoue, alors qu'à mon tour dos au mur je lui tends une maigre obole alimentaire, d'une voix aigre et mesurée, qu'il s'essaie aujourd'hui à la mendicité, pressé par la misère et la faim et l'usufruit. Que ne sachant comment s'y prendre pour faire ce métier qu'on ne veut apprendre, il a fait comme avant quand il travaillait. Je n'ai pas eu besoin de lui dire que ses efforts étaient vains et bien pires que de ne rien faire, car déjà ses paupières étaient lourdes de tort. Je l'ai quitté, me faufilant dans le flot des passants.
C'était il y a à peu près un an.
Je l'ai recroisé hier, assis par terre, échevelé, la barbe drue, pouilleux et puant, la main expertement tendue, les pièces toutes d'argent. Son œil s'est illuminé - le croiriez-vous - et son sourire était celui d'un fou.
" Tu vois, aujourd'hui j'ai appris, et je n'ai plus faim ! "

A Paris, le 24 octobre 2010.

Sunday 24 October 2010

Deux vidéos sympas

J'aime bien ce petit gars. Et vous ?


Morocco & Spain from Mike Matas on Vimeo.

et encore celle-ci, plus soft, mais alors vraiment plus soft.


7000 Frames Per Second from Mike Matas on Vimeo.

Saturday 23 October 2010

Une petite envie d'écrire...

Il est cinq heures... Paris... euh non, Varennes s'éveille. Doucement. Enfin pas trop, il faut quand même que je prenne l'avion. La Maison Blanche m'attend.

Une fois de plus, pas assez dormi pour avoir les petites crottes jaunes et granuleuses comme du sable aux coins des yeux. Celles qui nous permettent de déterminer la qualité de notre sommeil selon leur grosseur.
Toast, thé, douche, brossage de dents, trousse de toilette dans le sac à dos. Fin prêt.
Il fait froid, et nuit. Belle gelée. Normal, me direz-vous, la lune pleine comme une outre trône encore dans le ciel noir comme la suie. Le trajet est morne, seuls quelques lapins de garenne effarés dans la lueur des phares. Pas âme qui vive dans les rues. Normal, me direz-vous, nous sommes à Chartres, et il est tôt.
Un peu plus de monde à la gare. Normal, me direz-vous, le train de 4h57 a été annulé. La salle des pas perdus est faite pour ça, non ?

Je regarde le tableau des départs, et je vois mon train, prévu à 6h57. Pas de souci, j'ai le temps, il n'est que 5h45 après tout. Sauf que je percute seulement plus tard, une fois assis et mon gros sac à dos posé à terre. "Mon" train de 5h57 est bel et bien annulé. Confirmation prise auprès du pauvre hère dans sa guitoune vitrée. "Il n'y en a pas un à 6h24, sur mon horaire il y a..." "Ah nan, pas aujourd'hui, demain." Ah, bon. La salle des pas perdus est faite pour ça, non ?

Une heure dans une gare courantdairisée plus tard, nous voilà tous, âmes frigorifiés et impatientes, dans le train. Nous apprendrons à patienter jusqu'à temps que l'on nous dise de descendre de ce train dont les portes... restent bêtement ouvertes, béates, gueules noires et froides ouvrant sur octobre noir.
Ce ne sera encore pas pour tout de suite. Pied-de-grue sur le quai numéro 2, dans la cohorte des vacanciers et des travailleurs. Dans le froid. Et nous pensons tous, car les gens se réchauffent comme ils peuvent - en fumant, en parlant, en grommelant -  qu'il fera bon être dans ce train, malgré le retard.
Car ce n'est pas tout ça, mais j'ai un avion à prendre, et j'ai beau avoir vu large, voire très large, je vais finir par être en retard. Retard, le mot est lâché, et la loi de Murphy sévit une fois de plus : "tout ce qui peut mal tourner, va mal tourner." Le train de 7h34 n'arrivera que six minutes plus tard, et se transformera en omnibus - et Ô combien cette transformation est funeste  pour nous autres pauvres mortels ! Il desservira donc toutes les gares jusqu'à la capitale, et cette information est capitale à n'en pas douter. Elle sonne le glas-glas sur ce quai de gare transi-bérien.

Mais le froid dans le courant d'air quai-sien n'est pas le pire ennemi, aussi invisible soit-il, et nous le découvrirons à nos dépens d'ici peu, nous qui nous époumonerions bien, nous raillerions bien cette société nationale des chemins de fer, que nous considérons pour le moment comme la pire des entités invisibles.

Et bonnant malant nous nous installons dans nos sièges spartiates. Et je remarque un des suppôts de l'Ennemi, vicieusement collé à la vitre. D'un ongle prudent je le tâte... du givre. L'heure et les vingt minutes de trajet seront longues, très longues, dans ce train que la grande société, dans son immense-uétude, n'a pas jugé bon de chauffer. On soufflera dans nos mains, on ramènera les bords de nos manches sur nos doigts gourds, on s'enfoncera dans nos cols, on se blottira les uns contre les autres. Mais rien n'y fera.

Il est presque neuf heures lorsque nous sortons de ce train-fantôme aux allures de sarcophage cryogénique. Je ne vois pas comment faire pour aller à l'aéroport Charles de Gaulle en trente minutes, avant que le guichet ne ferme. Pourtant je cours, à perdre haleine, dans les couloirs du métro parisien, et je me félicite de venir souvent dans la capitale pour m'abreuver à ses différents musées, je connais la route. Je prends la décision unique d'appeler Air France dès que je serai dans le RER, pour plaider ma cause.

Et je cours, je le répète, car j'ai des ailes et ce sac à dos chargé à ras bord ne me ralentit point !
Et finalement, me voilà sur le quai, encore un autre, courantdairisé comme il se doit, du RER B...étrangement désert. Normal, me direz-vous, la grève du personnel SNCF empêchant du coup l'interconnexion avec l'aéroport CDG en a dégoûté, débouté plus d'un.

Alors oui, je vais appeler Air France, mais pas pour plaider ma cause, mais pour implorer le saint des aviateurs, je ne connais pas son nom, mais je suis prêt à immoler cent vierges pour qu'il m'accorde ses faveurs. On ne me dira pas son nom, mais on me dira qu'en invoquant le dieu Cartebleue et moyennant une obole symbolique d'un bras et d'une jambe, ou de mille deux cent euros, je pourrais m'envoler vers des cieux plus cléments dans l'après-midi.

Expedia m'expédiera illico pronto, ne retrouvant bien entendu pas mon dossier, là-bas sur cette plate-forme marocaine ou tunisienne, là-bas où il fait chaud... mais leur accent ne me réchauffe pas, même s'il sent bon les vacances. Les miennes, au lieu de décoller, prennent le large. La poudre d'escampette, sans moi.
Le dieu MondialAssistance ne pourra répondre favorablement à ma requête, n'ouvrant son autel à offrandes que du lundi au vendredi, de 8 heures à 18 heures 30.

De dépit, frustré, abattu, j'appelle à l'aide. J'ai besoin d'un café-prune, un ballon de cognac, une pinte de vodka cul-sec, que sais-je encore ! Je suis sûr que j'apprendrais, ce soir au journal de vingt heures, de la belle bouche de Claire, que conformément à la loi des séries murphiennes, l'avion que j'aurais dû prendre s'est écrasé quelque part entre Paris et Washington DC. Vu d'ici je sais que ce n'est pas drôle, mais là je l'ai mauvaise. Vraiment. Alors j'appelle à l'aide, je balance toutes les balises Argos que j'ai en réserve, j'allume des feux, je tire mes derniers pigeons et je lance mes dernières cartouches, et là...

Dimitri, mon tavaritch islais, homme de bien et dieu de mes weekends balleressiens, répondra à mes plaintes et me tendra une main, et me voilà, à Paris qui est belle et bien réveillée par les grèves depuis à peu près cinq heures. Et je pense que nous allons la maintenir éveillée un petit moment, la capitale !

Friday 22 October 2010

Tailleur de fer

Voici un lien très intéressant, communiqué par une chère hispanique très curieuse.

Allez donc voir à quoi ressemble le travail de Christophe Dumont, tailleur de fer de son état, et fier de l'être (et il a bien raison).
Je ne suis pas trop fan de son "land art", mais pour ce qui est de ses sculptures, j'en reste
1. admiratif
2.subjugué
3. baba

Les photos sont quant à elles très bien prises, mettant bien en valeur les sujets. Un bon site, quoi.

Bon surf !

Sunday 17 October 2010

Chronology

I want to thank, warmheartedly, the people who have helped me out, sometimes with an expert and critical eye (Flore notably for her lengthy and knowledgeable comments on Namibia), sometimes with more and more additions (Caro, Aurore, Anonymous 1 & 2). Thank you guys!

Additions appear in blue. Comments, additions and corrections are all welcome.

Chronology of the Oldest Sites, Ruins, Temples, Structures Etc. in the World
                                                           

Saturday 16 October 2010

Citation

 
"Perhaps my best years are gone. When there was a chance of happiness. But I wouldn't want them back. Not with the fire in me now. No, I wouldn't want them back."

Samuel Beckett, Krapp's last tape (1958)
 

Wednesday 13 October 2010

Chushingura

Le film vient tout juste de se terminer...et j'en suis encore bouche bée (et j'en ai une petite larme à l'œil...mais c'est normal pour moi, en entends-je déjà dire).

Chushingura - 47 Ronin pour nous autres - est un film époustouflant qui retrace l'histoire vraie de 47 samouraïs sans maîtres (ronin) de 1701 à 1703, dans un japon médiéval à souhait.

Pour résumer ce long film (plus de 3 heures 20), Asano Naganori, un seigneur, tente de tuer Kira Yoshinaka, l'officier protocolaire qui lui en fait baver depuis un certain, l'insulte et le traite comme un moins que rien. Il échoue dans sa tentative et comme il se trouve être dans le château du Shogun à Edo (nom de Tokyo jusqu'en 1868), et que ce genre de choses ne se font pas, il est condamné à se faire seppuku (aka hara-kiri). Ses terres sont ensuite saisies, son nom honni. Kira s'en tire sans aucune condamnation, blessé mais toujours aussi vénal et vicieux (c'est vraiment un type sympa, ce Kira...ou pas).

Mais Kira bien qui rira le dernier. Les vassaux d'Asano jurent de se venger, mais leur vengeance est un plat qui se mange froid, mais alors vraiment glacé. Ils ourdissent leur plan et sans vouloir gâcher tout le film, c'est une prouesse digne de nos meilleurs films de cape et d'épée. Voire mieux.

Le code du samouraï (bushido) était (est) très strict, mais chargé de valeurs honorables :
  1. Gi : la juste décision dans l'équanimité, la juste attitude, la vérité. Quand nous devons mourir, nous mourons. Rectitude.
  2. Yu : la bravoure teintée d'héroïsme.
  3. Jin : l'amour universel, la bienveillance envers le genre humain, la compassion.
  4. Rei : l'action juste (une qualité essentielle), la courtoisie.
  5. Makoto : la pleine sincérité, la spontanéité.
  6. Melyo : l'honneur et la gloire.
  7. Chugo : dévotion, loyauté et docilité. (source : http://gctm.free.fr/bushido/jpbushido.htm
Cette histoire vraie (le fim est une adaptation un peu libre, si je crois comprendre, car on ne sait pas vraiment pourquoi finalement Asano a essayé de tuer Kira) est devenue un classique de l'art japonais de manière générale. Kabuki, estampes, films, encore des estampes, livres, bunraku (théâtre de marionettes, un autre lien en lien avec l'histoire) et autres séries télé.

Pour finir, toute cette histoire converge là-bas, à Sengaku-ji...Je vous recommande donc chaudement cette très belle histoire, sous quelque forme que ce soit, en espérant qu'elle vous plaise autant qu'à moi.

Read in the London tube (Young poets on the Underground)

If a boy must wonder


If a boy must wonder,
let him recall
not the lightning grace of falcons
the dizzying aeronautics, Darwin's finch,
the voyage of the ancients
who saw farther, whose charts and sails
and bubbly telescope minds
brought ashore hope
to lift
a charioting god to the moon
but how
even a rogue dream of stars
once birthed the possibility of flight.


Leon Yuchin Lau.

A name to remember.

Monday 11 October 2010

Kaze wo atsumete

Je ne sais pas si vous avez déjà eu la curiosité d'aller écouter le groupe qui a pondu une des chansons les plus populaires du film "Lost in Translation", dont le titre est en titre.

Ils s'appellent "Happy End", enfin s'appelaient, car ils sont séparés depuis belle lurette, voire des lustres.

Moi si, depuis peu. Et j'écoute leur album "Kazemachi Roman" (1971 !) avec délectation. Classé #1 meilleur album rock japonais de tous les temps par le magazine Rolling Stone Japan en 2007. Groupe mythique au pays des sushis.

Je vous les conseille, car Happy End ont su, pour moi, traverser le temps et les modes.

En attendant, je vous met la vidéo (comme ça vous pourrez admirer Bill Murray assis sur son lit, paumé quelque part entre les mots, pendant 4mn07...cool, non ?)




Et au passage, le titre de ce très très bon film de Sofia Coppola est entre autres tiré d'un des vers de Robert Frost (un très grand, celui-là - poète américain du début du 20ème siècle) : "Poetry is what gets lost in translation."
Il a aussi écrit, mais pas dans le même goût : "Poetry is a way of taking life by the throat."

Mais c'est aussi le titre d'un mystérieux poème (Lost in Translation) de James Merrill, que vous pourrez retrouver ici.

Bonne écoute et bonne lecture !

Wednesday 6 October 2010

Chronology of the oldest sites, ruins, temples, structures etc. in the world

Before pursuing my goal onto the 'less old' monuments/structures that constellate our world, can a learned someone help me out and propose some site(s) that do(es)n't appear in the chronology?
There must be tons of them but my brains are out.

Here's the new chronology, I hope clearer to read.

Chronology of the Oldest Sites, Ruins, Temples, Structures Etc. in the World                                                            

Monday 4 October 2010

Second version of the Chronology of the oldest sites, ruins, structures in the world (to be continued)

Newer version. I've got a hell of a lot more ideas in store, which will eventually turn up in this chronology. If anybody can find what I couldn't, please feel free to comment.



(Attributed) Name Location Approximate date Definition UNESCO Reference
Vredefort Dome 120 km SW of Johannesburg, South Africa 2,021,000 BC astrobleme http://whc.unesco.org/fr/list/1162
None yet Kamitakamori, Miyagi Prefecture, Japan 600,000 BC Five and eight post holes -
Chichibu Saitama Prefecture, Japan 500,000 BC Ten post holes -
Terra Amata Nice, France 400,000 BC Human habitation -
Brewarrina New South Wales, Australia 38,000 BC Fish traps Current application
Yonaguni Ryukyu, Japan 10,000 BC Pyramidal structure -
Damascus Syria 10,000 BC Oldest continuously inhabited city http://whc.unesco.org/fr/list/20
Djade al-Mughara Aleppo, Syria 9,000 BC Wall painting -
Byblos Lebanon 7,000 BC One of the oldest cities http://whc.unesco.org/fr/list/295
Mesolithic house Ronaldsway, Isle of Man 7,000 BC Hunter-gatherer's house -
The walls of Jericho West Bank of Jericho, Palestinian Territories 6,800 BC Fortifications (and lowest city in the world -240 meters) -
Cairn de Barnenez Plouezoc'h, Finistère, France 4,850 BC Cairn -
Ggantija Gozo, Malta 3,600 BC South temple http://whc.unesco.org/fr/list/132
Céide Fields Co. Mayo, Ireland 3,500 BC Oldest field system -
Carrowkeel Lough Arrow, Co. Sligo, Ireland 3,400 BC Cemetery -
Hal Saflieni Hal Saflieni, Malta 3,300 BC Hypogeum http://whc.unesco.org/fr/list/130
Dowth / Knowth / Newgrange Bru Na Boinne, Ireland 3,100 – 3,000 BC Passage tomb http://whc.unesco.org/fr/list/659
Stonehenge Amesbury, England 3,100 – 3,000 BC Circular stone enclosure http://whc.unesco.org/fr/list/373
Djoser Saqqarah, Egypt 2667–2648 BC Mortuary complex -
Great Pyramid of Giza (Cheops) El Giza, Egypt 2,650 BC Pyramid http://whc.unesco.org/fr/list/86
Great Sphinx of Giza Giza plateau, Egypt 2558–2532 BC Couchant sphinx (oldest known monumental statue) -
Ring of Brodgar, Stones of Stenness Mainland, Orkney Island, Scotland 2500 – 2000 BC Neothilic henge and stone circle -
Knossos Palace Near Heraklion, Crete 1,900 BC Minoan palace complex and labyrinth -
Petra Ma'an Governorate, Jordan 1,200 BC Rock-hewn city http://whc.unesco.org/fr/list/326
Abu Simble temples Western bank of Lake Nasser, Nubia 1244 BC Twin rock temples http://whc.unesco.org/fr/list/88
Nasca Nasca and Pampas de Jumana 500 BC – 500 AD Lines and Geoglyphs http://whc.unesco.org/en/list/700
Sigiriya Matale Distric, Sri Lanka 477 – 495 BC Rock fortress http://whc.unesco.org/fr/list/202
Acropolis of Athens Athens, Greece 460-430 BC Temple complex http://whc.unesco.org/fr/list/404
Bingling Temple Along the Yellow River, Yongjing county, Gansu, China 420 BC Series of grottoes with Buddhist sculptures -
Barabar Caves Jehanabad Disctric, Bihar, India 322–185 BC Rock-hewn chambers -
The Terracotta army Xi'an, Shaanxi, China 246-210 BC Terracotta sculptures of Qin Shi Huang, China's 1st Emperor http://whc.unesco.org/fr/list/441
The Great Wall From Shanhaiguan to Lop Nur 220 BC Stone and earthen fortifications http://whc.unesco.org/fr/list/438
Ajanta Caves Ajintha, Maharashtra, India 200 BC Caves with Buddhist frescoes and sculptures http://whc.unesco.org/fr/list/242
Kanheri Caves North of Borivali, Mumbai, India 100 BC – 800 AD Rock-hewn Buddhist vihara (monastery) -
The Two Buddhas of Bamiyan Bamiyan valley, Hazarajat, Afghanistan 507, 554 AD Monumental standing Buddhas (destroyed) http://whc.unesco.org/fr/list/208
Badami Cave temples Badami, Karnataka, India 600-700 AD Rock-hewn temples -
Leshan Giant Buddha Near Leshan, Sichuan, China 713 AD Largest carved stone Buddha in the world http://whc.unesco.org/en/list/779
Somapura Mahavihara Paharpur, Naogaon, Bangladesh 781-821 AD Buddhist vihara (monastery) http://whc.unesco.org/fr/list/322
Church of St George Lalibela, Amhara region, Ethiopia Early 12th Century Rock-hewn church http://whc.unesco.org/fr/list/18
Angkor Wat Angkor, Cambodia Early 12th Century Hindu Temple complex http://whc.unesco.org/fr/list/668

Mon week-end a.k.a Mon congé de fin de semaine

Je vois déjà la tête de ceux qui se disent "Mais on en a rien à taper de ton weekend, mon gars" et celle de celles qui se disent "Youpi, on va rire...ou pas".

Pas de panique, je ne fais que vous faire partager quelques réflexions. Rien de bien folichon, ni drôle, mais vu que j'ai pas trop l'inspiration en ce moment, me voilà à raconter ma vie. Vous me pardonnerez, j'espère, cette faiblesse temporaire. Ça n'arrivera plus, promis.

Donc, au musée des Arts asiatiques Guimet à Paris, très beau musée au demeurant, me voilà frappé de stupeur devant une triste réalité : toute l'asie y est représentée : l'Inde et ses différentes régions, la Chine, la Corée, le Myanmar et j'en passe forcément, mais rien de chez rien pour la Malaisie. Piqué dans le vif de ma curiosité et tout court, j'empoigne mon téléphone et je texte  mon ami Yeow Wei pour lui demander confirmation de mon intuition. En effet, confirmation est apportée que ce sont bien les anglais qui ont mis la main sur les splendeurs architecturales et autres de la Malaisie. Un coup comme à la Lord Elgin en Grèce (je vais essayer de retrouver le nom du forfant, histoire de lui jeter l'opprobre).
J'ai beaucoup aimé la plupart des pièces (volées, ça va de soi, nous avons aussi nos Lord Elgin). Adoré le rouge népalais, si proche du sang ; les sculptures du Cham ; les Ganesha (my personal favourite) ; les différentes représentations du mahavajrabhairava (gardien de la doctrine), le seul à pouvoir concurrencer le Bodhisattva Avalokitesvara et ses mille bras.
Intrigué par le Bodhisattva de l'avenir, Maitreya, et ses faux-airs de Sainte Vierge de la Renaissance italienne ; par les reliques du trésor de Begram, comme un long trait d'union culturel et social entre les pays sur la route de la soie.
J'ai particulièrement aimé les quelques estampes de Hiroshige du Ukiyo-e (images du monde flottant), encore plus depuis qu'en chinant dimanche dans une petite librairie dans le huitième, je suis tombé sur les Cent vues d'Edo (ancien nom de Tokyo, rebaptisée en 1868), sous le même format que mon ouvrage d'Hokusaï (merci encore à Bino et Marie !), éditions Taschen. Tout ça pour une croûte de pain (enfin du bon pain, il était moins cher, dirons-nous).
Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'ukiyo, en voici une définition par Asai Ryoi, dans sa préface au Ukiyo Monogatari (Contes du monde flottant, 1666 - l'année du grand feu de Londres, ceci dit en passant) : « Vivre uniquement le moment présent, se livrer tout entier à la contemplation de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier et de la feuille d’érable […], ne pas se laisser abattre par la pauvreté et ne pas la laisser transparaître sur son visage, mais dériver comme une calebasse sur la rivière, c’est ce qui s’appelle ukiyo. »

Même punition à l'Institut du Monde Arabe. De très belles pièces, notamment des astrolabes du 14ème siècle qui n'ont pas pris une ride et des exemples de calligraphie comme seuls les arabes savent les faire. Un vrai bonheur. Tout comme Guimet, c'est un lieu calme, paisible, qui invite à la contemplation, à prendre son temps, à lire et (re)découvrir des pans entiers de notre histoire.

Direction Beaubourg, où j'ai été carrément dépassé par la section Art moderne du quatrième étage. Trop de sexes dans tous les sens. Trop de monochromes (dont un, grande toile carrée, noire, avec un rectangle rouge vif en son centre, baptisée : cavalier blanc...pas compris). Trop de lignes blanches sur fond blanc. Reste que la petite expo sur les vêtements d'Hiroshima prend aux tripes.
Je me suis soudain retrouvé plus à l'aise au cinquième étage, avec Braque, Picasso and Co. Vu mes premiers Balthus, notamment "La Phalène", mon deuxième préféré (mais où est "Roger et son fils"?), et des Kandisnky à l'appel. Bien apprécié "La Pythie" d'André Masson.

Déçu je fus par la visite de la cathédrale Notre-Dame (je sais, je sais, pour un français c'est la honte de ne pas l'avoir visitée plus tôt). L'architecture extérieure est aussi splendide que l'intérieur est austère. A faire froid dans le dos.

Pas déçu en revanche par le quartier du Marais, car sur les conseils de mon ami Dimdoum, je me suis tapé des falafels carrément trop bons, rue du rosier, un bagel et un linzer. Miam. En plein soleil dans un petit square, à bouquiner et à regarder les gens. Des histoires en route, des personnages qui prennent forme, de-ci de-là, des détails vus à la volée. Jusqu'en milieu d'après-midi où j'ai rejoint une amie pour un vernissage qui n'en était pas un, chez Régine (paraît que c'est connu...mouais). Ça nous a permis quand même de prendre un café ensemble.

J'espère ne pas vous voir trop soulés avec mes histoires sans queue ni tête (sauf pour l'art moderne, quatrième étage, encore que, il n'y avait pas trop de têtes, mais le reste, oui).

J'espère que vous avez, vous aussi, passé un bon weekend.

Habits

I am a man of habits I got to this conclusion because I flash-realised that I am hoping that someone, someday will see the patterns the rou...