Wednesday 26 January 2011

Malaisie - Semaine 6 (en retard, je sais)

 
Malaisie, Semaine 6.

Une année de grâce oubliée de tous et emmurée par les lierres du temps, les Devas, excédés et soucieux de perdre de trop nombreuses batailles contre les Asuras, décidèrent de plaider leur cause auprès de Shiva. La guerre avait duré depuis bien trop longtemps, il leur fallait un champion pour y mettre un terme. Ainsi naquit Murugan (ou Skanda) à qui Shiva donna une lance, colosse d'airain aux pieds pas du tout d'argile. Il n'y avait plus qu'un pas vers la victoire – et pas besoin de bottes de sept lieues pour faire un pas de géant – le géant lui-même n'eut qu'à mettre un pied devant l'autre pour abattre la fourmillière.

Le Murugan le plus haut du monde (42.7 mètres), soit dit en passant.
C'est cette victoire que commémore Thaipusam, célébrée tous les mois Thai du calendrier lunaire hindou, lorsque l'étoile Pusam est au plus haut dans le ciel. Notre imparfait calendrier grégorien l'a décrété ce jeudi 20 janvier 2011.

Levé avant l'aube – repère commun à tous – à savoir 3h30 heure locale, je suis arrivé sur les lieux – Batu Caves, à environ quinze kilomètres au nord de Kuala Lumpur, à 5 heures pétantes. Petit aperçu photographique et vidéo de l'accueil à la sortie du train.



Dans les faits, Thaipusam est fêté trois jours durant – seul celui du milieu est férié pour les non-hindous de Malaisie, car c'est aussi le plus important. Il n'y a pas qu'en Malaisie que les hindous (et plus précisément la communauté tamoule) célèbrent Thaipusam (aussi en Inde, au Sri Lanka, sur l'île Maurice, à Singapour) mais il n'y a qu'ici qu'on le fête de cette manière. Vous allez comprendre (c'est beaucoup moins drôle si je vous sers tout sur un plateau sans vous faire poireauter un peu avant).

Ce culte, vieux sans aucun doute mais célébré aux Batu Caves depuis 1892, est très important pour les hindous et aucun d'eux n'imaginerait pas ne pas y participer. Il s'agit, de manière générale, de se purifier. Les fidèles observent un jeûne qui peut aller jusqu'à 48 jours pour les plus dévots.
La façon la plus simple reste encore de venir. Batu Caves, formation géologique de calcaire d'un peu plus de quatre cent million d'années, abrite de nombreux temples, dont un dédié à Sri Shiva, que j'ai visité en février – cf. Shiva – offrandes, prières, rituels, il y a de quoi faire. On peut aussi affronter les deux cent soixante-douze marches qui amènent aux grottes et aux temples abrités en leur sein en psalmodiant des « Vei ! Vei ! » et en portant sur le sommet du crâne un Pal Kavadi rempli de lait.
Il y a parfois des regards qui percent plus que des lances.
C'est ce que font la plupart des gens – et des gens, il y en a beaucoup, voire plus. Petit aperçu à 5h20.
Plus de deux millions de visiteurs, pèlerins et touristes confondus, auront assisté aux célébrations ce jeudi. Et encore, il n'y avait pas trop de monde : j'ai bien fait de venir à cette heure supra-matinale et de repartir avant le grand rush de l'après-midi. Je n'avais pas prévu celui de 10 heures, mais on ne peut pas être parfait à tous les coups, surtout les premiers. Ce que je voyais depuis le début, c'est ce soleil qui se révèle en quelques minutes, mine de rien, de derrière les nuages matinaux, et qui crame tout.

Mais à 5 heures, point de soleil. Seule une pleine lune placide qui jette un œil froid aux échoppes de confiseries, de statuettes votives, de vêtements, de nourriture épicée, à la grande roue et autres attractions – la jeunesse et la globalisation a pris le pas sur une partie de la tradition – il en va de même pour ses inévitables conséquences : après deux jours les poubelles sont pleines, les détritus jonchent les ruelles, ça sent mauvais – autant dire que parfois ça pue, c'est gras, c'est répugnant. Mais quelque part, ça passe. Bref.






Une autre façon de faire durant Thaipusam, bien plus curieuse, controversée – bannie en Inde, et un peu partout, sauf en Malaisie – est de faire ça. 

On expie ses péchés avec la dévotion la plus extrême. Certains se font raser le crâne, qui sera recouvert ensuite d'une couche de tanaka, mais cela reste non pas mineur ou isolé, bien au contraire, mais bien en-deçà de ce que font ces hommes et ces femmes. Porter un Vel Kavadi de plusieurs dizaines de kilogrammes sur les épaules, ceinturé, est une chose. Porter un Pal Kavadi sur la tête, parfois très grand parce que surmonté de fruits et de fleurs, est une autre chose. Ces personnes-là sont toujours entourées, aidées, soutenues, on leur apporte à boire et l'escalier du milieu leur est en générale réservé, même s'ils peuvent emprunter celui de gauche (descente à droite). Cela reste néanmoins une épreuve pour toutes et tous. Certain(e)s ont déjà un certain âge.

Mais ce que font ces hommes-là (pas de femmes), défie le sens commun.


Pour avoir suivi un homme du bas jusqu'en haut, du moment où on lui accrochait les “hameçons” au bout desquels on a fixé au préalable un citron, une prune, une pomme, une clochette, jusqu'au moment où on les lui enlevait, je peux vous dire que c'est une épreuve hors du commun. Pour être resté pas loin de deux heures dans les grottes, je n'en ai vu qu'un saigner alors qu'on lui enlevait un crochet. Après les avoir délesté de ce pieux fardeau, une cérémonie s'ensuit. Les dévots sont déjà dans un état de transe, mais ils le sont plus encore après ça. Vidéo. Beaucoup s'évanouissent – et je tiens à préciser que ce n'est pas pendant qu'on les “décrochent”, mais après, pendant la cérémonie. Ils sont certes en transe, mais parlent, communiquent avec le prêtre, les renseignent sur leur état de fatigue avant de continuer. Certains prennent un petit temps d'arrêt. Mais j'en ai vu la bave aux lèvres, les yeux révulsés, tremblant de la tête aux pieds. J'en ai vu fumer une sorte de cigarette et tailler une bavette tandis qu'un à un les crochets leur étaient ôtés, puis déposés dans une grande pièce d'étoffe colorée, tenue par deux fidèles.

Se faire transpercer la langue ou les joues par un Vel, ou lance, rappelle Murugan. Chaque Vel Kavadi rappelle Murugan à cause d'une vieille légende que je vous conterais un jour, mais elle est longue. Les plumes de Paon rappelle Murugan car elles sont le véhicule du champion. La pureté est de mise, comme le cœur de Murugan, d'où le jeûne, le lait, l'abstinence, les prières. La douleur qui purifie, qui absout, qui libère, qui sauve.
Mais il y a “mieux” encore. Certains ont ce type de crochets plantés dans le dos. Chaque corde est ensuite reliée à une espèce de char qu'ils devront tirer depuis l'entrée du site. Et ça fait froid dans le dos. Vous avez déjà tous tiré sur la peau de votre bras ou de votre ventre pour voir jusqu'où elle pouvait aller. Eh bien là, imaginez qu'elle va beaucoup plus loin que là où la douleur vous a permis d'aller. La peau se tend, se distend à chaque traction – et vue la foule, ils ne peuvent tirer le char d'une seule traite : il faut avancer de quelques pas, s'arrêter, recommencer à tracter le char, s'arrêter, reprendre, tout cela un nombre incalculable de fois. Sous le soleil, dès huit heures trente.
Et puis occasionnellement il y a celui qui en transe cavale comme un dératé et monte les deux cent soixante-douze marches en courant, les yeux révulsés, en hurlant. En général, les gens font place.

Il y a eu aussi cet énergumène, shaman de son état, complètement en transe, les joues gonflées en permanence, comme retenant sa respiration, distribuant des prunes ou des clochettes aux gens qui venaient lui baiser les pieds. Il leur apposait délicatement une main sur le front, sans mot dire, puis leur donnait tel ou tel, selon son envie semble-t-il. Certains étaient mécontents de n'avoir obtenu qu'une prune : il leur tournait le dos. A certains, il donnait une clochette sans raison apparente. Je fus de ceux-ci. Il s'est approché de moi et a délicatement ôté une clochette accrochées sur un de ses flancs. Je la garde précieusement. Elle vaut chair.



Je suis retourné dire merci à Shiva. La dernière fois que je me suis tenu devant cet autel, j'étais tout penaud et maladroit. Ce jeudi j'étais confiant, là où je devais être à faire ce que je faisais. Mon, cette fois-ci, était légitime. Ça, c'était jeudi. Thaipusam reste pour moi une fête inoubliable. Une atmosphère particulière. Une autre façon d'appréhender le monde, une autre facette dans le prisme humain. Un sentiment de communion étrangement mêlé d'un sentiment de voyeurisme, la sensation de ne pas être à sa place mais d'être là où il faut. Pour être honnête, il m'a fallu une bonne heure avant de comprendre comment la foule bougeait, vivait, avant de pouvoir m'y intégrer, me déplacer sans bousculer les pèlerins, sans avoir la sensation de gêner. Prendre des photos est devenu “normal” lorsque j'ai vu des hindous en faire de même. même si j'ai dû essuyer quelques regards en coin. En fin de compte, on en apprend autant sur soi que sur les autres.

Voici l'album complet de Thaipusam.

Samedi et dimanche furent passés sur une île à quatre heures de route et une demi-heure de ferry de Kuala Lumpur : Pulau Pangkor. Séjour éclair de moins de vingt-quatre heures pour rejoindre trois des petits français qui y étaient depuis le vendredi après-midi. Au programme : balade autour de l'île en voiture de luxe, déjeuner dans un des plus beaux « resort », visite d'un vieux temple chinois, baignade dans des eaux turquoises, farniente sur une plage de sable fin bordée de cocotiers. Le rêve...oui, un rêve. Enfin, en partie.

La voiture de luxe ressemblait à ça. Jamais je n'ai eu à conduire une guimbarde pareille. Étranges bruits de tôle froissée, un couinement trop métallique à mon goût dans les virages, des sièges défoncés, des vitres qui furent électriques (j'ai quand même réussi à les « réparer » en rebranchant les fils dénudés, pour pouvoir les fermer), des vitesses qui craquaient toutes sans faute, un embrayage qui patinait...ah oui, j'oubliais les feux de croisement inexistants et le fait que quand on poussait trop les rapports le voyant de la batterie s'allumait et le moteur s'arrêtait. Obligé donc de redémarrer la voiture...en pleine côte (l'île est typique pour cela : montagneuse au centre, bordée quasiment par une plage, et une route en montagne russe avec des côtes et des descentes entre quinze et vingt pour cent) avec très peu de freins. Quand je dis très peu, on aurait freiné plus efficacement en passant un pied par la portière et en écrasant la semelle sur le bitume.
Voilà la bête: 
 
Le fameux hôtel tout le tralala j'ai plus d'étoiles que le ciel j'ai une plage privée blablablablabla, on a réussi à ramasser des déchets (pas en pagaille, mais assez pour mettre en doute au moins deux ou trois étoiles), une pile, des poissons morts. Certes l'eau est transparente, le sable fin, mais bon les prix vont jusqu'au firmament et au-delà et Yeow Wei et une petite française ont trouvé le moyen de se taillader (l'un le pied, l'autre le genou) sur les rochers. Résultats des courses : deux points de suture sur la balle du pied, un bel hématome sûrement sur le genou. Mais on a enfin pu découvrir les urgences d'une clinique locale. Pas trop mal. Pour une fois que ce n'est pas moi qui y suis.

La baignade était plutôt agréable, même s'il est certain que la côte est est moins propre que la côte ouest, et l'eau plus trouble. Néanmoins le sable fin était là, les cocotiers aussi, mais pas en nombre suffisant pour mériter le nom de bordure.

Juste une petite photo pour la route.
Je finirai avec ce superbe temple chinois d'une dizaine d'année tout au plus, qui compte quelques pièces d'eau et des poissons d'Amazonie – des  paiches ou pirarucu (Arapaima gigas), énormes – une réplique miniature de le Grande (!) muraille de Chine, un panorama, des statues de cow-boys en papier-mâché, des cages avec un babouin, des écureuils et des pigeons. Un vrai parc d'attraction, gratuit et insolite.
Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés visiter Kellie's Castle, extravagance inachevée d'un magnat écossais qui voulut construire un château tout en stuc et arabesque pour les beaux yeux de sa femme qui succombera d'une étrange maladie – qui emportera également l'ensemble des ouvriers indiens qui participaient à la construction – sans avoir vu l'achèvement du rêve, tout cela à la fin du XIXème siècle. Kellie ne le verra pas non plus, emporté par une pneumonie alors qu'il était au Portugal. Je ne l'ai pas vu non plus, et personne ne le verra jamais, les plans et les secrets de l'édifice étant dans la tombe de ce cher Highlander. La vue du haut de la tour est assez surprenante néanmoins. On peut voir la plantation d'hévéas qui fit la richesse du seigneur local, et des formations de calcaire, comme celle de Batu Caves. Il y a d'ailleurs des grottes abritant des temples non pas hindous, mais chinois. À voir donc.

Et ici vous trouverez l'album complet du voyage à Pulau Pangkor.

Difficile de croire que lundi matin il faut aller au travail. Sauf que ce lundi-là, on arrive au boulot avec la banane en pensant que si Claude François avait vécu un peu en Malaisie, il n'aurait pas dit que le soleil le lundi, c'est pas possible. D'ailleurs, je commence à l'avoir un petit peu sur la peau, le soleil.

PS. Je vais m'atteler à la traduction des posts sur la Malaisie, à la demande de certaines personnes ici...
PS. I am going to translate the post on Malaysia guys, so hang on!

PS2 Je vais charger d'autres vidéos de Thaipusam dans la semaine...Patience !

Friday 21 January 2011

Firefly Park - Kuala Selangor

Komplek Pelancongan Kelip-Kelip Kampong Kuantan
Parc des Lucioles.


Voilà à quoi "ressemble" le parc...quand je vous disais que je ne savais pas faire de photo dans le noir total...je ne mentais pas. J'ai un peu honte, mais j'espère que quelqu'un va pouvoir me donner des tuyaux.


Bonne journée à tout le monde !

Tuesday 18 January 2011

Malaisie - Semaine 5

 
Malaise en Malaisie – Minggu lima

Selamat malam everybody.

Je suis un rien fatigué, et c'est peu de le dire. J'avais commencé dimanche dernier à écrire le post de la semaine, et lundi mon fidèle ordinateur plante son nez dans la poussière et la mord. Je n'ai fait que perdre mes onglets internet et le début du post...pas grand' chose me direz-vous, mais j'ai dû arracher le reste des griffes acérées du BIOS – et en l'occurence, c'est pas bio, c'est la mort.

Donc ma semaine, relativement calme jusqu'à dimanche, s'est un rien emballée. Nous sommes mardi soir, 21h20 heure locale (sept heures de moins chez vous, je vous laisse faire le calcul, moi je suis près de m'en faire), et je recommence ce post. Deux Pater Noster et cinq Ave Maria et rien à boire.

Je vais faire dans le court et dans le décousu, étant donné qu'en plus je n'ai aucune photo...je sais, c'est bizarre, mais c'est à l'image de ce début de semaine. Je n'aipas voulu brancher mon appareil photo sur l'ordi, de peur de dérégler ne serait-ce qu'un iota dans ce qui semble être à présent ma vie.

Ceux qui ont lu le dernier post, rubrique coup de gueule, savent que nous sommes tous matérialistes. On ne s'en rend vraiment compte que lorsque la technologie veulement nous lâche. Deux trois morceaux de plastiques, du métal, des compsants électroniques et le résultat de trois siècles de triturages de neurones. Un rien pitoyable, je l'avoue, sans savoir comment faire pour m'en défaire. J'ose espérer que cela viendra naturellement lorsque l'opportunité se présentera.


Ce matin, comme tous les matins depuis que je suis ici, il y a cet oiseau qui chante. Je ne sais pas encore quel genre d'oiseau c'est, étant bien caché dans un jacquier. La route qui longe la résidence et bordée de l'autre côté par de petits pavillons, et une rangée de jacquiers. Chacun avec sa grappe de lourds fruits gros comme des ballons de football, mais de la forme d'une courge. On peut les sentir si on s'approche un peu de l'arbre. Et on les sent encore plus une fois coupés ! Tout cela pour dire que l'odeur peut incommoder certains humains, mais les autres humains, ceux qui les aiment, sont obligés de les couvrir d'un sac plastique s'ils ne veulent pas passer après les oiseaux...qui en général ne laissent que l'écorce, verte et rugueuse.

Cet oiseau qui chante, un jour je prendrais le temps, et quitte à monter dans l'arbre pour le déloger et ne voir que le bout de ses ailes, j'irais voir à quoi il ressemble. Toujours est-il qu'il est reconnaissable par son seul chant. Allez savoir pourquoi, je ne veux pas demander au premier autochtone venu.

Ce matin, comme tous les matins, je croise cette dame qui balaye le perron d'une maison. Ce que j'aime, c'est entendre le frottement rugueux de son balai en bambou. Ce bruit, à l'instar du chant de l'oiseau, est agréable, le matin, lorsqu'il fait encore frais et que le soleil est encore bas à l'horizon. C'est quand même bizarre que ce frottement, plus proche du grincement parfois, m'accompagne de bonne grâce le matin, et je le trouve irritant dans la journée ou le soir. Il n'y a que le matin, ou peut-être est-ce uniquement cette dame avec ce balai, sa manière de le manier, cette dame qui ne balaie pas chez elle – étant typée philippinos, je la soupçonne d'être une servante – mais qui prend tellement soin de ce perron et de cette cour toujours impeccable, qui ne me remarque même pas alors que je suis le seul à passer dans cette rue à ce moment-là, absorbée par sa tâche, uniquement, qui met de la musique dans mes oreilles. Allez savoir.

Le fait est que j'ai recommencé le sport, suite à ma découverte du “kaya”, la confiture locale, à base de noix de coco. Je vous laisse imaginer un peu le carnage pour que je me remette au sport le jour suivant. Il y a des choses comme ça, une fois qu'on a mis le nez dedans (cf. Nutella), c'est mort.

Je suis allé voir Season of the Witch, avec Nicolas Cage (dans le film, pas avec lui). Un bon divertissement, quelques anachronismes, beaucoup de sauce Hollywood, pas trop d'hémoglobine, et une bonne dose de...de...de pas grand' chose en fait. Pas un bon film, à bien y repenser.

Le weekend fut court. Une sortie notable cependant : Komplek Pelancongan Kelip-Kelip Kampong Kuantan. En un mot : lucioles (firefly en anglais). Des lucioles par milliers, juchées sur les branches des palétuviers le long de la mangrove. Pas une seule photo de potable...j'aimerais bien prendre des cours de photo de nuit. Dommage, mais les images sont bien ancrées dans ma tête. Je n'utilise quasiment jamaisle mot “magique”, mais là, rien d'autre ne va. Et encore, à cause de la mousson (lair est chargé d'humidité, pas pratique pour voler, même si ce sont, comme leur nom ne l'indique pas en anglais (ni même en français), des coléoptères et non des mouches), et à cause de la déforestation, leur nombre a chuté dramatiquement. J'aime beaucoup cet endroit, qui commence à devenir touristique : une barque à fond plat (sampan), conduite par un homme armé de deux rames qu'il croise devant lui et fait tourner d'un bref mouvement de poignet. Même position qu'un gondolier, mais plus technique dans le mouvement, et sans chanson. Il vous emmène dans la mangrove, noire comme la nuit sans étoiles – et pour cause, les étoiles sont dans les arbres. Pas de bruit autre celui des ailes des lucioles et des rames, pas d'autre lumière que celle des lucioles (flash interdit, question de survie, et de bon sens). On vous emmène sous les arbres, au plus près de la rive, et vous levez les yeux et la lumière diffuse éclaire à peine les visages, on ne distingue que les branches, et les lucioles qui brillent par intermittence, qui volent d'une branche à l'autre, en tombant principalement. Vrombissement ténu. C'est quelque chose à faire, vraiment. J'aurai longtemps encore le souvenir de ces milliers de lumières comme des phares en pleine mer, pas plus grosses que des grains de riz, en suspension dans les palétuviers, le sampan tanguant un peu, la nuit enveloppant le reste du monde. J'y retournerai peut-être, quand je saurai comment prendre des photos potables de nuit.

Heureusement que je n'en aurai pas besoin jeudi prochain (après-demain)...ça risque de donner !

Sinon, je me suis fait des amis, histoire de sortir un peu de la routine, de voir et de faire d'autres choses, de m'investir dans d'autres activités.

Voilà pour ce post un peu particulier...j'espère que vous êtes moins déçu(e)s que je ne le suis. Le prochain post sera, à n'en pas douter – si mon appareil photo ne se met pas à faire des siennes à son tour – de bien meilleure qualité (et surtout plus intéressant).

J'espère que vous vous portez tous bien, que le climat est plus clément (j'ai appris il y a peu que les grosses chaleurs sont pour mai...youpi).

Monday 17 January 2011

Plantage

Vous savez tous ce que c'est que de voir votre ordinateur planter sous vos yeux écarquillés.
Vous ne savez peut-être pas tous ce que cela fait d'appuyer sur une touche ou de cliquer et rien ne se passe sur l'étendue gelée de cet écran.
Vous savez tous ce que c'est que de vous dire : "Je viens de tout perdre. Des mois d'écriture, des mois de boulot. Mes photos. Ma musique."
Vous savez tous ce que c'est que de vous dire : "Ah mais au fait : j'ai sauvegardé tout mon disque dur il n'y a pas longtemps !"
Vous savez tous ce que c'est que de "rebooter" en mode Sans échec.
Vous savez tous ce que c'est que de réinstaller voter système d'exploitation en jurant les grands dieux que l'on ne vous y reprendra plus.
Vous ne savez peut-être pas tous ce que c'est que de vous rendre compte, après de multiples réinstallations, que votre ordinateur ne reconnaît plus votre disque dur externe.
Vous savez tous ce que c'est que d'essayer de triturer les "drivers", les "boot", les "F2" et autres "F10 - Save and Exit".
Vous savez tous à quoi ressemble la page de BIOS.
Vous savez tous ce que c'est que d'observer "Windows télécharge les mises à jour - 0%" jusqu'à ce que vous deviez cligner des yeux.
Vous ne savez peut-être pas tous ce que c'est que d'observer une barre de progression régresser - partir de la droite pour finir sur la gauche, gentiment nommée "Annulation".
Vous savez tous ce que c'est que de lire le même message d'erreur dix fois d'affilée.
Vous savez tous ce que c'est que de se perdre dans la jungle des forums.
Vous savez tous ce que c'est que d'être dans la même galère mais d'être seul au monde.
Vous ne savez peut-être pas tous ce que cela fait de devoir mettre à jour les drivers d'un ordinateur - afin de pouvoir peut-être espérer émettre l'hypothèse de commencer à faire fonctionner ce fameux disque dur externe - qui plante dès que vous appuyez sur le bouton "Télécharger les mises à jours importantes".
Vous savez tous comment arrêter un ordinateur qui a planté sans le débrancher.
Vous savez tous ce que c'est que de vous dire que vous devez travailler, mais que votre ordi, lui ne fait que cela, sans vous.
Vous vous êtes tous dit après ça que vous ferez tout pour ne plus dépendre de votre ordinateur, de revenir au papier et au crayon. Mais le monde ne nous en laisse pas l'opportunité. Nous dépendons de nos systèmes d'exploitations autant que de nos voitures ou de nos vêtements. Certains vous diront que des alternatives existent, que des systèmes plus performants et plus souples - et gratuits - sont sur le marché. Je leur répondrais que tant qu'il y aura des ordinateurs, il y aura des plantages.

Ce que je veux, là, maintenant, c'est la Jungle, c'est le Désert, c'est la Montagne.

L'Espace et la Nature. Les éléments et rien d'autre.

Thursday 13 January 2011

Et une réunion annulée, une !

Ce qui me permet de vous mettre un poème de Philip Larkin, intitulé "Aubade" (les garçons on ne s'énerve pas, rien à voir avec la lingerie).



Aubade

I work all day, and get half-drunk at night.
Waking at four to soundless dark, I stare.
In time the curtain-edges will grow light.
Till then I see what's really always there:
Unresting death, a whole day nearer now,
Making all thought impossible but how
And where and when I shall myself die.
Arid interrogation: yet the dread
Of dying, and being dead,
Flashes afresh to hold and horrify.
The mind blanks at the glare. Not in remorse
- The good not done, the love not given, time
Torn off unused - nor wretchedly because
An only life can take so long to climb
Clear of its wrong beginnings, and may never;
But at the total emptiness for ever,
The sure extinction that we travel to
And shall be lost in always. Not to be here,
Not to be anywhere,
And soon; nothing more terrible, nothing more true.

This is a special way of being afraid
No trick dispels. Religion used to try,
That vast, moth-eaten musical brocade
Created to pretend we never die,
And specious stuff that says No rational being
Can fear a thing it will not feel, not seeing
That this is what we fear - no sight, no sound,
No touch or taste or smell, nothing to think with,
Nothing to love or link with,
The anasthetic from which none come round.

And so it stays just on the edge of vision,
A small, unfocused blur, a standing chill
That slows each impulse down to indecision.
Most things may never happen: this one will,
And realisation of it rages out
In furnace-fear when we are caught without
People or drink. Courage is no good:
It means not scaring others. Being brave
Lets no one off the grave.
Death is no different whined at than withstood.

Slowly light strengthens, and the room takes shape.
It stands plain as a wardrobe, what we know,
Have always known, know that we can't escape,
Yet can't accept. One side will have to go.
Meanwhile telephones crouch, getting ready to ring
In locked-up offices, and all the uncaring
Intricate rented world begins to rouse.
The sky is white as clay, with no sun.
Work has to be done.
Postmen like doctors go from house to house.

Philip Larkin

Photography

Très rapidement entre deux réunions.

Un site de photographie que j'aime bien visiter de temps à autres, pour le calme des images. Très épurées, très travaillées et de très longues expositions.

Bon visionnage !

Monday 10 January 2011

Malaisie - Semaine 4

Selamat petang,

Khabar baik, comme on dit ici.

Quatrième semaine un brin terne, grisée par la mousson.

La pluie.

Tombe.

Presque tous les jours.

La nuit, elle accompagne le demi-sommeil.

Le jour, elle presse le pas des passants – journal de businessman en mince protection au dessus d'un visage aux yeux plissés – parapluie prévu de longue date – saut de carpe par-dessus les flaques ou les rivières d'une heure.

Pluie chaude, chantante sur les toits des maisons, des voitures, pluie qui fait déchanter, pluie qui détrempe, pluie rigoureuse, abondante, généreuse et totale.

Pluie qui ne s'arrête que pour laisser une vaporeuse torpeur, pluie qui rafraîchit pour mieux attiser ensuite.

Ici, à trois cent cinquante-trois kilomètres de l'équateur, on n'est jamais bien loin de la chaleur. Du soleil qui brûlerait la peau et durcirait le sol s'il n'y avait cette humidité permanente, perméant tout, des herbes spongiaires jusqu'à l'écorce des hévéas.

Gouttes grosses comme des grains de maïs, tièdes parfois comme l'eau d'un verre laissée la veille près de l'évier, chaudes parfois comme une douche tiède en été.

Gouttes qui frappent plus qu'elles ne tombent, comme défiant la gravité en se projetant vers elle.

La chemise collant à la peau, révélant le corps pudique en dessous. On ne se gêne pas pour ne pas regarder, pudeur oblige, religion oblige, décence oblige.

Peut-être aussi parce que quand on est en sueur, le vêtement colle tout autant. Et la transpiration, c'est moins « propre » que la pluie. Ça passe le dimanche quand on fait son jogging, ou de la marche rapide, ou même les auréoles sous les aisselles à la fin de la journée, ça passe même très bien quand on est dans la jungle. Parce que dans la jungle, on est tous logés à la même enseigne. La terre brune et ocre sous les chaussures, la moiteur qui s'insinue partout, les branches et les lianes et les feuilles grandes comme des mappemondes qui couvrent tout ce que l'œil peut voir. Tout cela chacun doit faire avec, parce qu'en fin de compte il n'y a que cela, parce que la nature force les sens, bon gré, mal gré. Les moustiques sont pour tout le monde et ne font pas de différence. D'ailleurs, il ne viendrait à l'idée d'aucun être vivant dans la jungle d'en faire. Pas de piédestal, pas de hiérarchie comme chez les humains. Seule chose à faire ici : passer le flambeau avant que votre voisin, qui a plus de doigts, plus d'ailes, plus d'écorce, plus d'épines, plus de dents ou d'yeux que vous, ne veuillent en faire de même, juste pour assurer un avenir à sa progéniture. On se sent pourtant dans son élément, ou peut-être ne dois-je parler que pour moi.

Je sais que je ne fais que parler de jungle, mais une fois n'est pas coutume, j'y suis retourné. Juste pour entendre, une fois de plus, sa musique, sentir ses odeurs.



Dimanche, réveil avant l'aurore et ses doigts de rose, récupération des petits français (cf. la semaine dernière), arrivée au FRIM : Forest Research Institute of Malaysia. Fondé en 1926 par les anglais alors « résidents » qui ont reconstitué tout un écosystème à partir de rien, l'institut est maintenant un immense parc (à 20 minutes de KL) couvrant plus de 600 hectares et au sein duquel beaucoup tout le monde peut y trouver son compte: VTT, randonnée, arboretum, herbarium, bambusetum, accro-branches. Bien différent du parc Hutan Lipur Kanching en ce sens où il y a beaucoup plus de monde, et où la nature y est observée régulièrement – et donc préservée. Je dois dire que j'ai été un peu déçu de ne pas rencontrer plus de papillons (aucune photo), et seulement une petite araignée :

Petite araignée argiope, plus précisément Argiope keyserlingi. A noter: elle groupe ses pattes deux par deux pour rester cryptique (pour se confondre avec sa toile, la petite maligne). Normalement endémique d'Australie...Celle-ci est ridiculement petite, donc un mâle.
 ...l'entomologie attendra. En revanche, beaucoup de lézards, de plantes et d'arbres. Des moustiques aussi, mais ils font tellement partie du décor que j'en viens à les oublier (et là, je sais que je parle uniquement pour moi !).

Il y a pourtant un insecte – que j'affublerai du sobriquet légèrement péjoratif de « bestiole » - une bestiole donc, qui se rappelle à votre bon souvenir en se faisant toute petite, indolore, pernicieuse – en un mot comme en cent, en vous collant aux basques tout en se faisant oublier. Le moustique est parfois reconnaissable au vol bourdonnant près des oreilles (et la gifle un rien crispée de celui qui croit pouvoir le tuer par ce geste), et souvent par ce petit gonflement très irritant qui signifie « trop tard ». Il faut bien, encore une fois, sacrifier au grand cycle de la nature : les petits ont faim. Notre bestiole, quant à elle, ne bourdonne pas, ne vrombit pas, n'irrite pas – même si la tâche de sang sur la chaussette ou la jambe stipule bien « trop tard » en lettres écarlates. A l'instar du moustique, notre bestiole se trouve sur l'ensemble du globe (mais elle préfère les lieux humides ou hyper-humides) se nourrit de sang frais qu'elle va puiser directement à la source, injecte un puissant anti-coagulant analgésique afin de se gorger jusqu'à la lie sans que le donneur involontaire puisse empêcher la transaction, et une fois sa besogne achevée, prend la poudre d'escampette sans demander son reste. Contrairement à l'autre moustique, elle est parfois utilisée dans certaines branches de la médecine (l'hirudothérapie). Plate comme une limande, sournoise comme un , grosse comme un grain de maïs une fois gonflée à bloc, et collante comme une...sangsue. Mesdames et messieurs, tant que vous n'avez pas essayé d'éponger la plaie d'une de ces satanés bestioles pendant un quart d'heure en vous demandant quand cela va s'arrêter, vous ne savez pas ce que cette expression signifie. Elle se faufile partout, préférant généralement la touffeur de vos chaussettes, mais au besoin fera montre d'un sens de l'initiative et de l'originalité non dénué d'intérêt scientifique (surtout si vous êtes en short), se mettant à plat, dos au sol, attendant que vous la piétiniez pour se coller à votre semelle, puis remonter tranquillou, ni vu ni connu je t'embrouille, votre chaussure, chaussette – et le tour est joué : elle déclare le banquet ouvert. C'est généralement lorsque vous regardez par terre et que vos yeux sont attirés par une tache rouge sur la jambe ou sur la chaussette blanche du voisin, que vous vous mettez à inspecter vous-même vos pieds. Ainsi va la jungle.



Affaire classée sangsue-ite une fois revenu dans les pénates urbaines.

Voici deux spécimens de lézard rencontrés en chemin.

"Mountain Horned Dragon" ou Dragon des montagnes (Acanthosaura crucigera), que certains capturent pour les loger dans des vivariums...

"Clouded Monitor", ou Varan (ou Biawak ou encore Goanna) (Varanus nebulosus). Grand groupe que celui des varans, incluant le Dragon de Komodo (tiens, tiens...mais l'île de Komodo n'est pas si loin que ça !). Celui-ci est un petit spécimen de "Clouded Monitor" de moins de 50 cm, un juvénile quoi, vu qu'ils peuvent occasionnellement avoisiner le mètre et demi.

Des arbres, dont le fameux Eucalyptus. J'adore cet arbre, que l'on dirait bariolé à grands coups de pots de peintures. Les couleurs sont à ce point vives que l'on se demande si c'est bien vrai, si ce n'est pas un élément de décoration un peu kitsch pour un film tout aussi kitsch.




Notez bien la tête du jeune homme à gauche du tronc, cela vous donnera une petite échelle de grandeur

J'aurai encore beaucoup de choses à vous montrer, mais le temps me manque. Aussi je vous mets en lien l'album photo que je commenterai aussi rapidement que possible...Très beau parc, même si très fréquenté et pas toujours très propre. Dommage également que le canopy walk (système de ponts suspendus) soient fermé...mais il rouvre en mars !

Je vous quitte sur une note sympathique, tout en poésie, avec Mimosa pudica, ou sensitive.



Friday 7 January 2011

Un peu de bio

Après quelques minutes de recherches, voilà ce que j'ai pu trouver:

Macaca Fascicularis, ou Macaque à longue queue, Macaque crabier, Macaque de Java, Macaque de Buffon, ou encore Kera en Malaisie. Charmante bestiole vivant en communauté d'une trentaine d'individus, gloutonne, espiègle et candidate particulière pour certaines expériences médicales. Aussi connue pour être un vecteur probable d'Ebola et d'une certaine forme assez tenace d'herpès viral. Taman Tun Dr Ismael Park, Kuala Lumpur, 18.02.10.

Lepidoptera, Geometroidea, Uraniidae, Uraniinae, Lyssa macleayi Montrouzier 1857. Je ne suis pas certain, peut-être est-ce un Nyctalemon patroclus. Spécimen mâle. Étrangement, ce papillon de nuit n'a pas de nom officiel. Environ 16 centimètres d'envergure. Taman Tun Dr Ismael, Kuala Lumpur, 30.12.2010.

Trogonoptera brookiana (Troides brookiana en français), mâle. Aussi appelé Rajah Brooke's birdwing, en l'honneur du Rajah de l'état de Sarawak, Bornéo (1855). A l'instar du papillon précédent, il n'est pas répandu dans toute l'Asie du sud-est (Thaïlande, Malaisie, Bornéo, Sumatra principalement). Environ 17 centimètres d'envergure. Butterfly Park, Kuala Lumpur, 09.02.10.
Et pour finir (vu que je dois me procurer assez rapidement un bouquin sur la faune et la flore "locale"), deux photos prises non loin des tours Petronas. Deux exemples de banyans (des figuiers, certainement pas du type Ficus benghalensis, mais peut-être Ficus microcarpa). Aussi appelé figuier étrangleur, parce qu'il a besoin d'un hôte sur lequel se structurer, puis faire plonger ses racines vers le sol. Certains n'ont pas besoin d'hôte (à creuser (sic!)). Il est intéressant de savoir que les figuiers ne peuvent être pollinisés que par une seule espèce de guêpe (Agaonidae). L'arbre et l'insecte sont totalement interdépendants. De plus, il faut associer exclusivement une seule espèce d'Agaonidae à une seule espèce de Ficus.

Qu'est-ce que j'en apprends, comme trucs. C'est dingue.

Thursday 6 January 2011

RL + LDV = ?

Je n'aurai qu'une chose à dire : bande de veinards !

Je m'en vais vous donner de la lecture ultra-intéressante, mais ce n'est pas pour cela que vous êtes chanceux (en même temps ce n'est pas moi l'auteur, alors je ne me fais aucune fleur).

Je vous fais écouter de la super bonne musique, mais ce n'est pas pour cela que vous avez le c...œur bordé de nouilles. D'ailleurs, je vous mets le lien tout de suite, comme ça vous pourrez lire en musique.



Vous avez du pot parce que vous habitez non loin de Romorantin (je dis ça par rapport à moi, hein).

Vosu connaissez tous Romorantin (ville de mon permis de conduire...et je n'en tire aucune gloire, croyez-moi.), pour son..., sa ... ou encore ses..., célèbres de par le monde. On sait tous que tous les chemins mènent à Romorantin.

Peut-être un peu plus connu, encore que ce ne soit pas certain, est Leonardo da Vinci. Peut-être avez-vous entendu parler de ce petit monsieur, au détour d'un journal de 13 heures, présenté par notre Jean-Pierre Pernaut nationale, que CNN nous envie.

Vous ne connaissez sûrement pas ça.

(Vous pouvez ouvrir le lien en maintenant Ctrl et en cliquant dessus, comme ça vous pourrez continuer à lire tout en écoutant ce superbe morceau, célébrissime au pays du soleil levant (je n'écris pas ceci pour ceux qui savent se servir d'un ordinateur (non plus pour les infographistes (ni même pour les graphistes tout court (ni même encore pour les hackers (et encore moins pour ceux qui sont nés avec un clavier dans les mains (en fait j'écris cela juste pour ceux qui ne connaissent pas le truc))))))).

Bonne lecture et bonne visite si vous avez le temps et l'envie et la possibilité d'aller à Romo (pour les intimes).

Tuesday 4 January 2011

Jimmy

Jimmy now has a scar on the forehead.
At the time of that silly accident
Blimey the lad thought he was downright dead –
No spot on his ancient bike had no dent.

Jimmy, was it because of your 2-to-10
That you took a sma' tumble off the kerb?
Or was it because you fumbled for a pen
that your stunt was nothing short of superb?

Jimmy, I know you like the back of my hand:
You must have been drooling at some bonie wench
Wiggling her hips enow to wriggle your prostate gland.

Or perhaps it was some blinker on a bench
That made you swim the air in search of land –
Well now you know the bitter taste of sand.

Jimmy, Jimmy, Jimmy, you of all people should know
That staring and gaping at women is wrong,
Because first Darwin wouldn't have called you 'strong',
And then even during summer you cannot melt snow.

Jimmy, when thou turned thy head to get a better look
At that splendid amazon riding the other way,
Feeling that you ought to have sex by hook or by crook,
Thou apishly forgot thou wert on no cycling way.

Jimmy now has an ugly scar on the forehead
And once fallen, twice shy Jimmy looks straight ahead
When one of 'em darn giglets try to snare the poor urchin
That might one day get another fugly scar on the chin.
 

Monday 3 January 2011

Roger McGough

I meant for a good while to write something about this man and his poetry. I guess I'll have to postpone these plans, yet again. But I can't resist, having come across one video, quite by accident, to bring to you his great sense of the word, his personal vision of love...



...his unique vision of death...




...and his sensitive vision of childhood.




More to come when time comes, even though this should be an incentive to everyone.
 

Nouvel an, en vrac

Ce qu'on appelle ici un "Ghost butterfly", mais je ne pense pas que ce soit le nom officiel - à creuser.

Juste pour se faire une idée de la taille du bébé - un peu plus large que ma main.

Un des onze feux d'artifices, vu du balcon.

Un de mes copains du parc.

Torturée, la branche.

Rhodothemis rufa ou Orthetrum testaceum testaceum - quelqu'un sait ?

Where is Charlie?

Coucher de soleil couvert sur KL.

Oops, un rien plus couvert.

Oui, oui, il pleut bien au fond, mais pas chez nous.

Malaisie - Semaine 3

 
Malaya, Semaine tiga

Eh bien, pas grand chose à raconter. Un peu morne ici. Les fêtes sont très, voire très, calmes. Rien fait de bien extraordinaire pour Noël. Le jour de l'an fut fêté avec un groupe de jeune français complètement déphasé, car arrivé du jour même. Roti kosong (kosong signifie zéro en malaisien, donc un roti sans rien !) accompagnés de currys de différentes sortes, de bon vin et de présentations de l'Asie, nouvelle pour eux. Environ onze (!) feux d'artifices visibles du balcon, puis descente dans la piscine, toujours accompagnés de bon vin. Programme simple : dégustation, brasses coulées, rigolade, discussion jusqu'à une heure tardive.

Sinon, dans la série « Je fais un geste parce que je suis un bon politicien qui prend soin du peuple à l'approche des élections » : le Premier Ministre, suite à la victoire de l'équipe de football malaisienne dans la coupe ASEAN (Association of Southeast Asian Nations), a déclaré la Saint-Sylvestre comme journée chômée. Il ne s'est pas fait que des amis dans la communauté chinoise, le garçon.

Dans le registre des langues – et je soupçonne ceux de l'avoir mauvaise de sourire, voire de ricaner bêtement – j'ai commencé à apprendre le malaisien, et mes collègues me coachent sur la prononciation. Ça n'a pas l'air supra compliqué de parler pour les besoins quotidiens (virtuellement pas de conjugaison, ni genre ni nombre, pas d'articles, le pluriel peut être formé en répétant le nom ou alors en laissant le nom tel quel (le contexte faisant le reste, comme en japonais), on nominalise un verbe avec un préfixe régulier etc.). Je soupçonne que la langue se révélera un chouïa plus complexe au fur de l'utilisation. Pour le moment je me familiarise avec les nombres, les pronoms ainsi que les différents niveaux de langue (assez nombreux, un peu comme en japonais, une fois de plus, alors qu'il n'y a aucune connexion linguistique).

La première mission donnée par mes collègues, quelque part la semaine prochaine, sera de commander le déjeuner pour tout le monde, en malaisien. Je sens qu'on va se fendre la poire. Remarque, comme j'ai parfois un peu de mal à comprendre certains malaisiens quand ils parlent anglais, ça me donnera une « petite » fenêtre de discussion. Surtout dans le bus.

D'ailleurs, parlons-en du bus. Je ne vais pas passer deux heures à vous expliquer le système de transport urbain, que je viens à peine de comprendre, mais il est toujours possible que certains voyageurs lisent ceci, cherchant peut-être the truc qui simplifiera leur voyage. Je leur dédie ce poème.

Baroudeur, Attention !

Toi qui t'en vas
D'un si grand pas
Dans ce beau pays
Qu'est la Malaisie,
De stop tu ne feras point,
sauf si tu veux sentir le sapin.
Le bus ou le taxi tu prendras
Pour alléger tes pas.

Le taxi, si tu connais non pas la rue,
mais le centre commercial le plus proche,
Alors tu atteindras certainement ton but.

Le bus, si tu n'as pas de bonnes galoches,
Si tu n'as pas devant toi deux bonnes heures,
Si tu n'as pas non plus réalisé que l'aller
N'est absolument pas le même que le retour,
Que l'arrêt marqué est différent des deux côtés,
Alors attends-toi à quelque chose de moche.

De plus, il faut s'attendre à ce que le bus soit bondé,
Et tu ne seras pas sauvé par l'air conditionné.

Voilà, en gros, la situation des bus ici en Malaisie. Je parle bien entendu des bus locaux à Kuala Lumpur et en périphérie. Les bus nationaux sont bien mieux. Il y a quand même un avantage non négligeable en ces temps de disette : le prix. Avec cinq Ringgits (RM – soit environ €1,20), vous traversez la ville en bus. Pour RM 40 (aux alentours de 10 €), vous allez en train jusqu'à Singapour. Je n'ai pas encore pris les transports ferroviaires, mais j'ai entendu dire que le réseau était plutôt bon. Et AirAsia, la plus grande compagnie aérienne low cost du monde, bat beaucoup de compagnies « high cost » dont je tairais le nom, que ce soit au niveau de la ponctualité, des services et des prix. Baroudeur, te voilà (très vite fait) averti.

Pour changer de sujet, pas de dîner chez un quelconque ambassadeur, pas de trek dans la forêt, mais toujours de forts sympathiques rencontres, ce qui ne gâche rien, toujours de bonnes bouffes.

La mousson a laissé de vilaines marques dans le taman (parc) derrière la résidence. En effet, le dernier orage nous ayant pourvu d'un bel éclair bien claquant toutes les dix secondes (c'est la première fois que je vois des arcs électriques d'aussi près, eh bien ça fiche un peu la frousse), d'une pluie (anté)diluvienne durant quatre longues heures et d'une humidité à toute épreuve, la nature en a conservé quelques séquelles. Une petite poignée d'arbres déracinés, des sols ravinés, des fleurs dépourvues de pétales – rien qui ne soit plus qu'un lointain souvenir dans les semaines à venir. Tout pousse et repousse à une vitesse proche de la folie sous ces latitudes. J'ai même l'étrange impression de ne pas être allé chez le coiffeur la semaine dernière.

Sinon, le programme des réjouissances pour les semaines à venir :

  • Thaipusam le 20 janvier. Please les gens, si vous ne connaissez pas, n'allez pas voir ce que c'est, la surprise n'en sera que plus grande, et beaucoup, beaucoup plus belle.
  • Gong Xi Fa Cai – ou CNY, Chinese New Year – la première semaine de février, semaine qui sera d'ailleurs fériée (ce qui, vous en conviendrez, est assez surprenant pour que je le mentionne). Le « vrai » jour du Nouvel An Chinois tombant le 3 ou le 4 (je me renseigne).
  • Un trip dans les Highlands (rien à voir avec l'Écosse, on n'y fait que du thé), et même si c'est pour le boulot, je m'en fous, je prends l'appareil photo !

Pour finir, Selamat Tahun Baru à toutes et à tous, que cette année soit riche en moments de franche rigolade, de bonheur (seul, à deux ou à plusieurs – j'en vois encore qui rigolent), de succès, de prospérité.

Je pense bien à vous, même à toi, lecteur ou lectrice de passage (si, si, tu vois).

Habits

I am a man of habits I got to this conclusion because I flash-realised that I am hoping that someone, someday will see the patterns the rou...