Wednesday 31 July 2013

Nor their laziness...


"Don't judge men's wealth or godliness by their Sunday appearance."

Benjamin Franklin, statesman, author, and inventor (1706-1790)

Tuesday 30 July 2013

Ode to the missing one



Where's the girl I'm supposed to date?
Vanished, by some trick of fate!
Don't tell me I was too late,
I was there on that date.
I'm quite au fait
on any fete
but that's another debate.
Perhaps she is in such a state
as she can't but circumnavigate
and she's stuck in Kuwait.
Well, I hate having to wait.
At any rate,
with all this overrate
let's hope she has a clean slate.
But let me get this straight:
I know that she's great
and my love for her didn't bate
but I'm yearning to relate
soon rather than late
and get to create
and sedate
in some real estate
in the Bering Strait.
There we'd ice-skate
and, elate,
we would mate
and ornate
the world with a new bunch of mouths to sate.
Come on, my promise, my soulmate,
I don't want to deflate!

Monday 29 July 2013

åppås



Argentine snow yields lilies
on the levee of the marshes.
The dry season stupefied all,
the great billowy mass of virgas
crawled and blanketed all,
daggered the land
with shafts of sundust
and dwarfed the strongest burgas
we had seen in our days,
birthed the most radiant flowers.


Snowflakes the size of fists
pulverise the fields,
deposit frozen droplets
on the bending branches,
wisps of snow windcoil,
rage around the firs,
stilling the thoughts of movement
before they are even taken.


And such things the eye can't perceive
the photographs reveal
in a silver unguent of healing vision:
the dazzling drops of whiteness
silhouetted on a canvas of ice.


Stooped against the slanting current
the poet slogs on,
shards of rime boring through his brittle beard,
his breath drawing palpable vapour
in the still and fierce air.
His mind fixed on one purpose only:
a faint blue glint lost in the wilderness,
in the absolute necessity of snow,
a cerulean call to dive
into the unmistakable pallor of death,
a gaze which had pierced his very body,
calling for resolve and action.


The poet slogs on,
unperturbed, ready, percipient,
until he sees, in the squalls of snow,
the glaucous summon.
Now is the time.
The whiteout ceases,
and all around him for miles and miles
nothing can be discerned
but those spellbinding specks of blue.

Best viewed in the dark




That's what happens when you try to zoom in on a particular star
with a 15s exposure without a tripod...



Sunday 28 July 2013

Pluie



elle a les yeux couleur de pluie
et ses cheveux celle de l'éclair
elle a l'odeur fraîche de la terre
sa peau de soie comme la nuit
sur le jour naissant prend appui
dans ses mains le temps fixe et célère

parfois à la faveur d'un nuage
point brillant comme une comète
on l'entraperçoit qui voyage
et dans l'énigme sélénite
on la voit telle une allumette
fendant d'un coup d'ongle l'ombrage

j'ai fixé les gouttes collées
à la vitre au milieu de l'averse
son regard comme envisagé
à travers la cérule des herses
me souriait, ou pas, ou l'inverse,
déversées par ce ciel enragé
 

Saturday 27 July 2013

Friday 26 July 2013

Fragment #99



L'arc gibbeux qu'ont laissé ses dents,
lune crénelée, dans son croissant –
arrière-goût d'un bruit.

VÜCUTSUZ



VÜCUTSUZ
Ağustos böceği ovadan büyük,
Ova biter, o bitmez.
Söyler yıldız kırıklarını, gölde,
Talihden, nefes nefes.

Karanlık çekilir otlara, ağaçlara,
Şehvete terk edip havayı.
Ve kaplar acayip çehreler,
Up uzun, sim siyah aynayı.

Dalmışım büyümesine nakışların;
Uykumda kadın yok, aşk var.
Dalmışım topraktan gelen vakte,
Dağ yok, rüzgâr var.

(in Daha, 1943)


SANS CORPS
La cigale est plus grande que la plaine,
La plaine finit, elle ne finit pas.
Elle dit les brisures d'étoiles dans le lac,
De la chance, par souffles.

L'obscurité se retire dans les herbes, dans les arbres,
Laissant l'air à la volupté.
Et des figures étranges emplissent
Le très long, le très noir miroir.

Je suis plongé dans la croissance des broderies,
Dans mon sommeil il n'y a pas de femme, il y a l'amour.
Je suis plongé dans le temps qui vient de la terre,
Il n'y a pas de montagne, il y a du vent.

(in Encore, 1943)

Fazıl Hüsnü Dağlarca, poète turc / Turkish poet (1914-2008)


L'Oiseau à quatre ailes, traduit du turc par Ahmet Soysal, préface de Sébastien Labrusse. Collection "D'une voix l'autre", Cheyne éditeur, 2002.

Thursday 25 July 2013

Answer the call


"Les vocations manquées déteignent sur toute l'existence."

"The vocations which we wanted to pursue but didn't, drain the colours from the whole of our existence."


La maison Nucingen (1838), Honoré de Balzac, French writer (1799-1850)

Wednesday 24 July 2013

Miroir



 Je ne comprends pas ceux qui ne peuvent passer une heure sans se regarder dans un miroir, dans la devanture d'un magasin, dans l'écran de leur téléphone portable. Je n'ai pas ôté le miroir chez moi, et je ne fais aucune de ces choses-là. Peut-être parce que je ne sors plus faire les magasins, pas même du lèche-vitrine. Peut-être parce que je n'ai plus de téléphone portable. Peut-être parce que je me dégoûte.

Peut-être que je dégoûte tout le monde : ces filles sur les sites de rencontre, celles que je regarde dans la rue ou dans le bus, celles avec qui je tchatte. Mes collègues au travail. Le gens à côté de moi au cinéma ou dans une file d'attente. Mes amis quand on se retrouve au bar et qu'ils regardent mes ongles, mon cou, ma barbe. Peut-être parce que je n'arrête pas de me gratter, jusqu'au sang souvent. Pourtant j'ai l'impression d'être propre, de ne pas sentir mauvais. Mais on sait tous ce que c'est que les impressions. Et on finit par ne plus sentir sa propre odeur corporelle après un temps. Alors ça reste possible.

Je sais que je répugne le caissier au supermarché. Il me regarde toujours de haut, même en étant assis, ce que je trouve très fort, il pince ses lèvres et ne me décoche jamais plus de trois mots. Il ne me regarde jamais droit dans les yeux – alors que normalement c'est moi qui évite les regards – et me tend le ticket du bout des doigts.

Il m'arrive de dégoûter les gens au téléphone, je le sens. Après un temps ils deviennent distants, et ne répondent que du bout des lèvres. Il doit y avoir un truc de sale dans le son de ma voix.

Je sais que je n'ai pas eu cet entretien pour un nouveau job parce que la directrice a mis son veto avant même d'avoir ouvert mon dossier. Il paraît qu'à la seule vue de ma photo elle a dit non. Comme si la perspective de se retrouver en face de moi lui était insoutenable.

Je sais que je dégoûte ma sœur quand je lui raconte quand je suis sorti le week-end. Peut-être que je bois trop et que je fais trop n'importe quoi.

Peut-être que je vis seul depuis trop longtemps. Pas un jour ne passe sans que je ne me touche. Je me dégoûte, mais je ne peux pas m'arrêter. Je n'arrive à rien sur ces maudits sites de rencontre. Pourtant je présente bien sur la photo, et je remplis toujours soigneusement ma présentation. Avec le temps, je suis arrivé à rendre mon profil attractif, enfin je crois, et drôle. Mais personne ne clique « j'aime », et si peu de personnes viennent visiter mon profil que j'ai l'impression qu'elles sont arrivées là par accident, en cliquant au mauvais endroit. Ou peut-être qu'elles sont désespérées et que quelque chose à un moment donné leur fait penser qu'elles ne sont peut-être pas si désespérées que ça. De toute façon, même si je recevais un message, je ne pourrais pas le consulter et encore moins y répondre, vu que je n'ai pas de quoi payer les frais d'inscription. Et c'est peut-être pas un si grand mal que ça, après tout, ça m'évite de me payer la honte encore une fois, comme au tout début lorsqu'une fille qui m'avait donné rendez-vous – pourtant tout se passait bien quand on communiquait par mails – est arrivée à la terrasse du café et la tête qu'elle a fait quand je lui ai fait un signe de la main pour lui dire que c'était moi, parce qu'elle cherchait du regard...elle avait dit que je ne ressemblais pas du tout à ma photo de profil. Elle a consciencieusement évité mon regard les dix minutes où elle est restée, n'a pas touché à sa menthe à l'eau puis est partie sans demander son reste pendant que j'étais parti aux toilettes.

Je passe littéralement des heures à chercher les filles qui correspondent à mon profil ou dont la photo me plaît. J'affine mon moteur de recherche et parfois je trouve, parfois je ne trouve pas. Toujours est-il que je n'ose jamais leur envoyer de message ou faire quoi que ce soit, à chaque fois je suis pétrifié. Et parfois, c'est moi le dindon de la farce : la toute dernière fille à me contacter, et ça faisait pas loin de 6 mois sans rien à l'horizon, pas même une visite, était en fait un spam...je ne pensais pas qu'on pouvait encore blesser mon ego, mais il semble que si.

Peut-être qu'on m'a trop marché dessus. Peut-être qu'on m'a trop piétiné. Comme le vendeur de chez Orange qui m'a traité d'incapable et qui n'a pas voulu m'aider à débloquer mon téléphone portable. Comme ces filles qui disent que je fais semblant d'être timide pour les attendrir, alors que je suis juste idiot. Comme mes collègues qui ne savent pas ce que je fais parce que je ne fréquente pas la machine à café, et qui disent du mal de moi à mots à peine couverts. Il y en a même qui ont coupé les fils de mon ordinateur, une fois, et d'autres qui avaient recouvert mon bureau avec des post-it sur lesquels ils avaient dessiné des sexes de femme. Comme ceux qui trouvent que je prends trop de place au cinéma parce que je suis un peu enrobé ou dans la file d'attente parce que je suis un peu grand et un peu pataud. Et comme je suis gros, je transpire vite, et beaucoup. Comme la dame chez le photographe qui me demandait si je pouvais faire dé-loucher mon œil gauche. Comme ce médecin qui me disait qu'elle espérait vraiment pour moi que la crème qu'elle venait de me prescrire atténuerait les irritations de mon zona. Elle était gentille avec moi, mais sa remarque m'a fait mal. Peut-être que oui, on m'a trop ridiculisé. Peut-être que c'est pour ça que je bois comme un trou certains week-ends, et que je pense à me foutre en l'air quand je me regarde dans le miroir.

Peut-être parce que je suis de trop.

A-bon-minable


"Il n'est si homme de bien, qu'il mette à l'examen des lois toutes ses actions et pensées, qui ne soit pendable dix fois en sa vie."

"There is no man so good who, were he to submit all his thoughts and actions to the laws, would not deserve hanging ten times in his life.

in Les Essais (III, 9), Michel de Montaigne, French writer, essayist, philosopher etc. (1533-1592)

Tuesday 23 July 2013

The knife



jagged knife pressed against my throat
time on that ragged edge
like a vein ready to burst

the man's hand's shaking
a drop of time's falling
along that rough edge

time beating on the doors of my chest
time pressing time pressing
and cold lifeless time pressed

eager eager for starving mouths
time starting and ending all drouths
the tip of his fingers reaching

time is all I had in my hands
until that broken knife
came spilling time all over my hands

I can hear the drip-drip of time
in that backstreet perfectly chime
time flowing mirroring life

Monday 22 July 2013

Donner de la voix


"La voix de la conscience est si délicate qu'il est facile de l'étouffer; mais elle est si pure qu'il est impossible de la méconnaître."

"The voice of conscience is so delicate that it is easy to stifle it; but it is also so clear that it is impossible to mistake it."

Madame De Stael, writer (1766-1817)

Dent-de-lion



the air is full of clocks' hair
dandelion everywhere
seas of white floating foam
in the fleecy breeze roam
passing through this white fog
gruelling weird glorious slog
time slowed down to a halt
I tread the eerie field
firn under a white vault
concealed in the revealed

Sunday 21 July 2013

Le cheval de Chronos



Nos ihrams sont incrustés de poussière
ainsi que nos barbes, étiolées par la guerre
et par des jours de rationnement.
On abat nos brides sauvagement
car jamais on a vu bête si véloce :
Nous poursuivons le cheval de Chronos.

Trois mois que nous cavalons
sans relâche ; nous laissons les vallons
pour le désert puis la toundra.
Jamais nous ne reverrons Pétra
dans cette course atroce
derrière le cheval de Chronos.

Mais le crottin est frais ce matin
alors on remercie le destin
et on affronte la chaleur du jour
c'est le point de non-retour -
la nuit nous voit tomber sur le colosse :
enfin nous avons trouvé le cheval de Chronos.

Profitant du sommeil équin
On attrape à pleine main
Les testicules du cheval de Chronos
Pour qu'il cesse de cabrer
Pour l'amener à arçonner
Mais il rue et il tue, le molosse.

Un poème en étoile de fond
me traverse tout-à-coup l'esprit
alors que le chevalin typhon
boit mon sang et hennit de mépris :
on n'a jamais vu bête si féroce
que l'infernal cheval de Chronos.

Saturday 20 July 2013

Right between the too


"Laws too gentle are seldom obeyed; too severe, seldom executed."

Benjamin Franklin, statesman, author, and inventor (1706-1790)

Dans la nuit



nous ne sommes qu'un tas de pierres brisées
on nous fait avancer dans la nuit, pieds et poings liés,
les étoiles comme une cascade de tessons de verre
et les orbites noires des fusils nous fixent
avides du moindre faux-pas, gueules de fer,
éclatants tonnerres dans la sorgue d'onyx

le mal s'élance des reins jusque dans nos jambes
et beaucoup ont courbé l'échine si bas qu'ils trébuchent
aucun ne doit tomber car on nous abat comme des bûches
et on nous laisse traîner à même le chemin, sans tombe
ni dernier regard ni même un mot sur un morceau de roche
pour indiquer qui fut fauché-là sans même un son de cloche

alors on avance dans des bruits de chaînes
qu'on finit par ne plus entendre
et l'empyrée à notre passage déchaîne
comme un volcan son nuage de cendres
des millions de braises incandescentes

alors on poursuit notre marche harassante
les yeux rivés sur les pierres de la sente
ou sur la ligne d'horizon cyanescente

on n'a que faire de la beauté en pareil cas
le destin nous paraît pour le moins indélicat
de nous donner à voir spectacle si beau
alors que nos chemises en lambeaux
laissent engouffrer une brise pénible
qui nous fait frissonner tout entier
alors que le soudard irascible
beugle comme un charretier
jure devant dieu qu'il va tous nous tuer
si nous n'accélérons pas le pas

et dans l'aurore à peine née
la foudre sur mon voisin s'abat
le reître vient de tuer mon compagnon
mon maître que je rattrape par ses haillons

mais je n'ai pas la force de lutter contre le mercenaire
qui me fait lâcher prise et qui d'un coup de crosse
me remet dans la ligne qui jamais ne revient en arrière

le jour se lève et éteint doucement le cosmos
les limbes de cette nuit longue et belle et atroce
s'accrochent à nos poings et nos pieds de pierre
cette nuit à jamais constellée de tessons d'univers

Friday 19 July 2013

Chocolate



Who knows what it feels like to have only
one piece of chocolate to eat in a day?
What it tastes when you put it
whole into your mouth
but suck on it, crunch it, bit by bit
and then, in truth,
run your choc-coated tongue,
gooey with saliva, all along your gums?
Wouldn't this smack like the best treat in the world?
You sure wouldn't want to miss the powerful aftertaste
as you delay the drinking of water cold,
as this would irremediably wash off the paste,
the earthy, warm, which-can-discombobulate,
musky, dizzying savour of the chocolate.
Only those whose throat burns when off to bed they go,
Only those whose fridge's whiteness is all aglow,
Only those who did keen hunger undergo
the real taste of chocolate know.

Thursday 18 July 2013

Prince Rupert's drop

I just love science!




Wikipedia says this:

Prince Rupert's Drops (also known as Dutch tears) are glass objects created by dripping molten glass into cold water. The glass cools into a tadpole-shaped droplet with a long, thin tail. The water rapidly cools the molten glass on the outside of the drop, while the inner portion of the drop remains significantly hotter. When the glass on the inside eventually cools, it contracts inside the already-solid outer part. This contraction sets up very large compressive stresses on the exterior, while the core of the drop is in a state of tensile stress. It can be said to be a kind of tempered glass. The very high residual stress within the drop gives rise to unusual qualities, such as the ability to withstand a blow from a hammer on the bulbous end without breaking, while the drop will disintegrate explosively if the tail end is even slightly damaged. (Source)

Some things incomprehensible


"In some circumstances, the refusal to be defeated is a refusal to be educated."

Margaret Halsey, novelist (1910-1997)

Les autres



L'autre soir, le regard perdu dans les étoiles,
Par une de ces nuits où l'obscurité dévoile,
Je me suis fait la réflexion
que j'étais au bout du rouleau.
Plus de surprise, plus d'action,
plus même le goût du boulot.
Plus d'amis ou de sourires, plus de fêtes.
Parfois, autant que tout s'arrête.
On ne veut plus de nouvelles,
même pas savoir ce qui advient d'elle.
Celle-ci est-elle enceinte ?
Celui-ci est-il heureux ?
Pour être honnête,
je m'en fous un peu.

Exilé là depuis si longtemps
comme un lièvre empharé en terre païenne,
j'ai si bien chu en-deçà de la moyenne
qu'il m'arrive de prendre un remontant –
ainsi je ne pense plus,
je n'existe plus
et mes problèmes non plus.

Hier, il a plu.
Je me rends souvent soudain compte
que j'ai passé plusieurs heures
devant la fenêtre, en sueur
surtout par cette chaleur de fonte,
à regarder les gens passer et repasser,
les nuages danser devant le soleil,
et comme si je sortais d'un profond sommeil
parce qu'un corbeau vient de coasser,
je fais le compte des heures concassées
un sourire en coin d'avoir tué tant de veille.

Le peu des autres qu'il reste dans ma vie,
à un comptage manuel je l'ai réduit :
la vieille dame du deuxième, celle dont le chien,
trop pressé ou trop content d'arriver au trottoir,
laisse comme le petit Poucet sur son chemin
des petits jets de pisse sur les murs du couloir ;
puis vient le couple du premier gradin,
ceux qui ont depuis longtemps perdu espoir :
Ils ne font plus l'amour (les murs sont fins)
et s'engueulent du matin jusqu'au soir,
même au téléphone lorsqu'un est au turbin.
Les deux voisins de palier en haut du perchoir,
ceux qui se retrouvent au PMU du coin
pour boire leur ballon de mauvais vin
et finir soûls comme des cosaques, si noirs
qu'ils enchaînent l'un après l'autre les gadins,
viennent achever ce tableau titré « l'Assommoir ».

Alors comment, vous en conviendrez,
faire pour ne pas tous les encadrer ?
J'ai depuis longtemps pris le parti
d'adopter la philosophie de Bouddha :
du moment qu'ils restent tous lambdas
il n'y a aucun risque de psychopathie.
Les autres, un jour, je les verrai de plus près
je le sais, mais ce sera un coup du hasard,
qui facétieusement l'aura bien fait exprès :
j'espère seulement qu'il sera trop tard
et que tous ces humains fadasses, ou à peu près,
auront trouvé leur place au chaud dans le Tartare.

Wednesday 17 July 2013

Dialogue in the woods, where the path branches into a fork, somewhere north of anywhere



“Long have I stared at the path in the wood.”
She asked: “Does it really make any difference?”
“Ultimately, this is of no importance.”
She appeared to muse for a while, then to brood
And replied sharply: “Don't mind me being rude
But I can't stake my fate on inadvertence.
I'd try hard and observe, ponder and conclude.”

“Easily said. On what basis can you found
Your reasoning?” I was a little unnerved.
She glanced left and right and listened to no sound,
Saw but the endarknessed end where the paths curved.
Then she spoke, and such a gruff voice never I heard:
“One should then follow the hound, follow the hound,
For the inner, primal hound's scent never swerved.”

Immobile, her grey gaze bore straight into mine.
I stood there with her for what seemed an age
And each second felt like a whole new stage
And hot and cold chills thundered along my chine.
In time I saw her stare fall and her head incline,
On her mouth a pain no word could assuage:
“In the past, you'd no trouble reading the sign.”

And with that same husky voice she fell silent,
And left me where the path splits into a fork.
I sat exhausted beneath some gnarled giant.
The trees the howling winds seemed to bend and torque,
And in the stifling stillness I could see no mark.
Yet all of a sudden the feel of the bark
Stirred some unknown strength in me and defiant
I bounced up and ran softly into the dark.

Tuesday 16 July 2013

Les harpies



Les harpies planent en cercle sous un ciel de coton
Leurs cris me parviennent dans un souffle de vent
L'air chaud à trancher au couteau
La sécheresse fait craindre le feu de brousse
Dans chaque buisson des criquets bruissent
Et cavalant comme des folles là-haut
Elles jouent à se jeter de serre à serre le corps d'une enfant
Leurs sordides gloussements me donnent des frissons.

Les voilà caquetant, la mère implorant,
Mais l'on ne retrouvera rien, pas même du sang,
Ou seuls de fins lambeaux de vêtements
Voletant dans l'air nébuleux du matin
Qui témoigneront encore quelques temps
Du passage des harpies sous un soleil de satin.

T ∩ X, Y, Z


"You can't do anything about the length of your life, but you can do something about its width and depth."

H.L. Mencken, writer, editor, and critic (1880-1956)

Monday 15 July 2013

Blessed are the poor in spirits


"Happiness in intelligent people is the rarest thing I know."

Ernest Hemingway, author and journalist, Nobel laureate (1899-1961)

Sunday 14 July 2013

Ficstitious



“Truth is stranger than fiction, but it is because Fiction is obliged to stick to possibilities; Truth isn't.”

Samuel Langhorne Clemens, aka Mark Twain, writer (18350 - 1910)

Insincerity is to genuineness what zirconium is to diamond


"The great enemy of clear language is insincerity."

George Orwell, writer (1903-1950)

Thursday 11 July 2013

. . .


Eyes follow dot-dot-dot
Tongue touch lip
Shaky pencil birth dinosaur

Intellectual eremiticism


"The more powerful and original a mind, the more it will incline towards the religion of solitude."

Aldous Huxley, novelist (1894-1963)

Wednesday 10 July 2013

Intellect vs Senses


"Interpretation is the revenge of the intellect upon art."

Susan Sontag, author and critic (1933-2004)

Skyscraper

 
I am the world disincarnate
no sound no taste
no sound
no taste
and my spirit rises from the molten tar
skin and bones slightly ajar
slithers past the turds of the dogs

the masses used to revere me as a god
haze among haze I brush past elbows
the space between people narrows
and I pass through the passers-by
and I hover shoulder-high
and I gaze in people's gaze
and the smouldering heat anaesthetises
them their blank stare akin to a tundra desert
inert, so inert
lighter than the air full of mosquitoes
I shell heads by the thousands
like a shower of torpedoes
yet with the net weight of inverted mountains

and I quasar in the glare of the sun
quasi-mirror to its reflection
I skim along the shard of lights which
shake me, shake me
Skyscraper

I remember a Mongol king whose eyes
pierced the distance like the falcon's
and he squinted when I blurred the horizon's line
and even then he doubted,
that I am as old as the sun

ghost, I am a ghost,
and they're the host,
glutting on the Fausts,
and their faults

and the skyscrapers like lances
and I like a harpoon of light
pierce in deadly dances
men's eyes kept in dreary human night

Tuesday 9 July 2013

Mosquito Song (Queens of the Stone Age) acoustic cover


The milk of


"Human kindness has never weakened the stamina or softened the fiber of a free people. A nation does not have to be cruel to be tough."

Franklin D. Roosevelt, 32nd US President (1882-1945) 

Thursday 4 July 2013

Tenderness



she combed my hair flat with her fingers
maternal and caring
the shiver I felt at her touch lingers
natural and uncaring
vernal and unsparing
a fair, quiet girl – Oh I wish I were younger.

Test which most would fail


"The most certain test by which we can judge whether a country is really free is the amount of security enjoyed by minorities."

Lord Acton (John Emerich Edward Dalberg-Acton), historian (1834-1902)

Monday 1 July 2013

∑=λ


  
“Personne ne se rend compte que certaines personnes dépensent beaucoup d’énergie simplement pour être normales.”
Albert Camus, writer (1916-1960)


Lichen

The blind woman next to me fidgeting in her seat visibly uneasy brushed my arm as if in need of help with her train ticket but she tricked ...