Tuesday 31 August 2010

De retour dans les starting-blog

Toutes les bonnes choses ayant une fin, il paraît, me voilà de retour dans cette superbe et plate région de la Beauce, prêt à faire feu cet après-midi et montrer à ma/mon nouvelle/nouveau stagiaire ce qui l'attend. Ou à quelle sauce on va se repaître de ses os, pour ne les laisser que blanchis, en petits tas épars dans les couloirs de son collège. Si tu lis ces lignes, jeune stagiaire fougueux et intrépide, ou toi jeune stagiaire fraîche comme la rosée matutinale et sémillante, sache que je plaisante. Personne ne va mourir. Pleurer reste envisageable, mais pas mourir.

Je vais donc retrouver le temps d'écrire, de lire, de publier les photos du périple européen (euh, j'en étais où?) et, s'il me reste un peu de temps après tout ça, de travailler. Mais vous savez tous que dans la grande et belle maison, on ne travaille pas.

J'avoue avec un peu de gêne que j'espère ma reprise moins mouvementée que mes vacances et que la Forêt des Livre...j'ai besoin de me reposer un peu. C'est fatigant, les vacances.

Vous souhaitant à toutes et à tous une bonne fin de vacances, une bonne rentrée, ou tout simplement une bonne semaine, j'espère quand même vous revoir, chacun chacune, rapidement.

Wednesday 25 August 2010

Petit coup de pub - La Forêt des Livres 2010

 
Bonjour tout le monde,

Je sais que je ne suis pas très diligent dans les publications du blog, mais les vacances des fonctionnaires sont comme les sacs à main: plus on a de place, plus on les remplit.

Aussi, pour clôturer en beauté les miennes, de vacances, je suis bénévole à la forêt des livres, édition 2010, le dimanche 29 août, à Chanceaux-près-Loches.

Vous trouverez le programme ici, l'affiche . Il y a du beau monde, plein de choses à lire, voir, écouter (manger aussi, à ce que j'ai cru comprendre). Dès 10h du matin, et ce jusqu'au bout de la nuit.

En espérant vous y voir (je serai de l'autre côté de la barrière, pour une fois).

Friday 20 August 2010

Zagreb

 
Pour Zagreb, c'est par !
Suivez le guide.

Budapest et Nagymaros

 
Voici les photos de la capitale hongroise et de Nagymaros (prononcer naïmaroche), capitale de pas grand' chose, mais dans la courbe du Danube, en face de Visegrád. C'est ici.
 Vous y verrez l'appartement et l'atelier d'Adam à Budapest, près de l'Opéra.
Ensuite à Nagymaros, nous avons rejoint le reste de la famille, sa femme Rita, son fils Armin et sa mère Klara.
Il y a des photos d'un bar assez barré, de leur maison, de la courbe du Danube.
J'ai passé un bon séjour là-bas, j'espère que les quelques photos que j'ai mis leur rendent justice.
Köszönöm Adam, Rita, Klara, Armin.

Thursday 19 August 2010

Bratislava

 
Mouais...vous me direz ce que vous en pensez?
C'est là-bas.

Vienne 2

 
Voilà l'autre bout de Vienne!

Vienne 1

 
En espérant que cela fonctionne, vous trouverez Vienne ici.

Prague 2

 
Vous n'en avez pas marre?

Aors voilà la suite et fin de Prague!

Prague 1

La grande et belle Prague, en image.

Berlin 2

 
Voici les dernières photos de Berlin !

Quotation

 
Stolen from Natalie, whom I thank anyway.

“I am not the same having seen the moon shine on the other side of the world.”

Mary Anne Radmacher Hershey

Berlin 1

 
Comme le titre l'indique, vous trouverez Berlin 1 ici.
Bon visionnage!

Saturday 14 August 2010

From Europe With Love - Berne


Berne, le 14.08.2010,

Ne vous laissez pas berner par cette ville, elle en a mis plus d'un en berne! Si on m'avait dit que c'était une ville d'eau...j'en ai été scotché comme une bernique à son rocher. En tout cas, elle ne ressemble pas des masses à Dublin, même dans ses petits pubs, qui du reste sont très agréables.
Alors voilà, avant-dernière destination de ce périple, et dernière capitale européenne sur ma route. Ne reste plus que Lausanne demain et sa rétrospective Edward Hopper à l'Hermitage.
Donc hier, à Berne, il faisait beau, et chaud. De quoi me mettre en jambe et ne pas prendre le vélo pour découvrir la capitale Suisse, qui, je dois l'avouer, est fort jolie. Du reste, le camping dans lequel je suis, et que je recommande chaudement (camping Eichholz, sur les bords de l'Aare, magnifique rivière au débit très rapide), se situe à dix minutes (bon, ok, y'a une sacré côte à se taper, mais on ne peut pas tout avoir) du Bundeshaus et son dôme vert et or. De là, je suis remonté jusqu'au Kunstmuseum en passant par la Bundesplatz, puis Barenplatz etc...où j'ai pu regarder des joueurs invétérés (dont un invertébré) d'échecs, mais le grand modèle. Le « plateau » à même le sol, environ trois mètres par trois, les pièces en bois, d'environ cinquante centimètres. Bien amusant, surtout que la concentration est maximale (et c'est bien la première fois que je vois des joueurs d'échecs marcher sur le jeu).
La collection du Kunstmuseum n'est pas très grande, mais de bonne qualité (que des grands noms et des artistes suisse), et il y a une expo temporaire sur Albert Anker, que je ne connaissais pas (apparemment un peintre réaliste agreste), à l'occasion du centenaire de sa mort. Il a peint des centaines de tableaux, dont certains très expressifs – surtout les mains, il a compris un truc sur les mains, c'est assez impressionnant – des centaines de de faïence. Maintenant je connais bien. Juste à côté, il y avait une expo de Chantal Michel (encore une inconnue au bataillon) : rien sur elle ou sur son œuvre, simplement le titre « Honey, Milk And First Violets. A Confrontation with Albert Anker », et juste sa composition : des écrans sur lesquels sont projetés des images en rémanence de coqs, d'œufs, de sable qui s'écoule, d'une femme (elle, sans aucun doute) vue de dos et parfois de profil, d'un lapin noir...et d'autres. Là, je peux me vanter de ne pas avoir compris grand chose. Juste que cela avait un rapport assez proche (géographiquement) avec l'expo d'à-côté sur Anker.
Bref, de retour dans la réalité des voitures, trams et autres piétons, je me suis frayé un chemin dans le marché et suis allé visiter la maison d'un autre Albert, Einstein celui-là. La maison en elle-même n'a pas grand-chose de notable, mais le film d'une vingtaine de minutes et les panneaux retraçant sa vie et son œuvre, émaillés de citations, sont très, très bien. Un bon moment. De là, je suis allé tout en haut d'une colline où se trouve le Rosengarten, autrement dit le jardin des roses. Une bonne petite grimpette, et un jardin qui doit être somptueux plus tôt dans l'année (là il n'y avait plus beaucoup de roses ouvertes). Très belle vue sur la vieille ville cependant. Aux pieds de la colline, il n'y a pas Heidi ou Laura Ingals, mais la fosse aux ours. Assez sympa. Belle vue sur l'Aare, qui a la couleur des rivières de montagnes.
Sinon, mis à part ça, je ne vais pas vous soûler avec des détails sur les églises et autres (si ça se trouve, c'est déjà fait!), faîtes-moi confiance, vous pouvez y aller les yeux fermés, suivez simplement le bruit de l'eau. Ce que j'ai fait ce matin, retournant dans le centre-ville (Office du tourisme) pour y obtenir quelques informations pour l'après-midi. Sur le chemin, j'ai fait la rencontre d'une jeune hollandaise fort sympathique, dont c'était l'anniversaire. Elle n'était à Berne qu'en transit. Nous avons passé la matinée ensemble (j'ai fait le guide!) et nous avons partagé un pain d'anniversaire du marché Bundesplatz, au Kleine Schanze, petit parc derrière le Bundeshaus. A nourrir les moineaux (certains viennent même manger dans votre main, à tel point ils sont affamés – ou morfales).
L'après-midi, donc, je me suis tapé la grosse Gurten. Gurten n'étant pas le nom de la Hollandaise, cela va de soi, mais de cette grosse colline, culminant à 864 mètres. De là, et plus encore du haut de la tour panoramique, vous avez une vue imprenable sur Berne, sur les pré-Alpes, les Alpes, la campagne. Vu qu'il pleut comme vache qui suisse, et qu'il y a donc un peu de brume, je n'ai pas pu voir très loin, mais déjà c'est impressionnant. La montée est supposément difficile, mais faîtes fi de tout cela et grimpez! Une vingtaine de minutes du bas jusqu'en haut. Un beau parc avec plein d'activités pour les pitis nenfants, des barbecues pour les plus grands, des balades à faire. Pas étonnant que le tout Bernois s'y rend pour sa sortie dominicale.
Bon, c'est pas tout ça, mais ce temps à ne pas mettre un emmental dehors rend le voyage du retour plus engageant, quoi qu'il reste possible qu'il fasse le même à Chartres-les-bains. Toujours est-il que les kways seront de sortie à Lausanne (m'en fous, je serai au musée!)
From Europe, with love.
 

Friday 13 August 2010

From Europe With Love - Vaduz


Vaduz, le 12 août 2010,

Bon, ce que l'histoire retiendra de Vaduz, c'est que ce fut court.
Arrivé hier soir vers vingt heures, après avoir traversé le nord de l'Italie, avoir admiré les Dolomites, fait un petit détour pour découvrir il Lago di Garda de Torbole sul Garda (la Turballe italienne?) dont je vais garder un souvenir impérissable, je me suis mis à la recherche du seul camping dans la ville, ou plutôt dans la ville d'à côté, Triesen. J'ai tourné un bon moment, demandé à pas mal de monde, mais rien n'y a fait. J'ai donc décidé, après maints tours et détours, de téléphoner. Le monsieur a répondu au bout de vingt-sept sonneries (je vous avais dit que j'étais persévérant), visiblement dérangé, et m'a dit sur le ton offusqué des gens qui travaillent alors que d'autres sont en vacances, que son camping était fermé, qu'il fallait que je rappelle demain et qu'alors il me donnerait les directions. Autant dire que j'ai fini par planter ma tente sur le bord de la montagne, comme toute les maisons ici, sauf celles de Vaduz qui est venue se lover au creux de cette vallée bordée de montagnes escarpées et qui arrachent à la brume, au matin, des écharpes grandes comme des nuages.
La nuit fut agitée, au vu du nombre de voitures qui ont emprunté cette satanée route au bord de laquelle je pensais être tranquille. Bref. J'ai dû attendre que le MacDo ouvre pour avoir accès à Internet et publier les épisodes sur Zagreb et Ljubljana, ce qui ne fut pas sans mal. Visiter cette ville d'un peu plus de cinq mille habitants ne pose pas de problème majeur : une rue principale, une rue piétonne, un musée d'art, un d'histoire, un dernier de philatélie. Un Rathaus (hôtel de ville), une église (fermée pour travaux) et un château (lui aussi fermé pour travaux). Des boutiques de luxe, des échoppes pour touristes. Pas grand chose, allez-vous me dire. Sauf qu'il suffit de lever les yeux pour s'apercevoir que ce n'est pas de cela dont la ville regorge. Les montagnes. Des sentiers de randonnées par centaines, de ceux qu'on fait en famille le dimanche pour digérer et de ceux qui appellent au bivouac et aux chaussures crantées. La vue de Triesen est incroyable, et encore je ne suis pas monté tout en haut. Vaduz sous les brumes matutinales est spectaculaire.
Pour résumer, j'ai dormi à l'auberge de la belle étoile dans le pays au PIB le plus élevé du monde, où beaucoup viennent déposer quelques économies acquises à la sueur d'un front ridées et de mains fatiguées par le labeur, j'ai visité cette bourgade (appelons un chat, un chat) en une heure, j'ai mangé un hamburger (et ça, j'en suis pas fier) que j'ai payé avec des billets de Monopoly (non mais vous avez vu la tronche des Francs Suisse?!?) et j'ai fini par radiner (pas mon genre, mais on en découvre tous les jours) sur les douze francs suisse que me demandait le Kunstmuseum pour m'ouvrir ses portes.
J'ai fait un peu de randonnée, vu que c'est le sport national, mais il y a vraiment de quoi occuper pour quelques semaines, si l'on a les finances. Car je vais toucher, dans les lignes qui vont suivre, un nerf sensible. Liechtensteinois et liechtensteinoises, passez votre chemin! La vie dans ce pays, outre son caractère yodlien, tyrolien, bucolique, à deux pas du pays d'Heidi, est incroyablement chère. Nom de d'là! Ma fidèle voiture du peuple, bornée et constante jusqu'ici, a cligné d'un œil vers Trévise. J'ai fait le reste de la route comme ça, me disant que je changerais l'ampoule à Vaduz. Sauf que je n'avais pas l'ampoule, enfin plus. Pas de garage Volkswagen, donc je prends Opel. Vingt-trois francs suisse plus tard, et ma voiture ouvrait les deux yeux, tout comme moi. Vingt-trois! Je n'en reviens toujours pas. Après les quinze francs sacrifiés sur l'autel de Ronald, et sans vouloir faire la fine bouche, j'ai eu la nette impression que vivre ici se ferait en vendant mon corps, aussi simplement que cela.
Ne voulant pas aller dans ces extrémités-là, j'ai décidé de rejoindre la capitale suisse vers midi, après m'être restauré un brin, admirant ces montagnes une dernière fois, de cet angle tout du moins. La route a amené, outre son lot montagneux, un superbe lac, celui de Walensee, que je trouve gros, puis celui de Zürichsee, qui est tout simplement énorme. Un suisse me disait (eh pui, je n'ai pas rédigé cet épisode dans la ville, bouh) que toute la Suisse est belle. J'ai tendance à le croire, sauf que je demande à voir quand il me dit que Berne ressemble à Dublin. Je vérifierai, sans aucun doute!
 
From Europe, with love.
 

Thursday 12 August 2010

Citation (merci Aurore!)

 
"Par la solitude on s'évade quelquefois et parfois aussi on se retrouve."

Paul Javor (poète tchèque, 1916-1981)
 

From Europe With Love - Venezia


Venezia, le 11 août 2010,
 
Venise...je pourrais en parler des heures entières.. La grande et belle, la Serenissima. Difficile de décrire, impossible d'oublier. Arrivé en fin de journée, j'ai eu le loisir de la visiter, quelques heures durant, jusqu'à la tombée du jour, de flâner parmi les canaux, la plupart des édifices, religieux ou muséaux, étant fermé. Ce fut heureux. Jamais je n'ai ressenti autant de bien-être que dans cette ville qui sent l'eau, qui est de l'eau jusque dans ses plus intimes fondations. Je sais que ce que j'écris relève de la plus plate Lapalissade, mais même La Palice n'en est pas l'inventeur. (« Hélas, La Palice est mort, / Est mort devant Pavie ; / Hélas, s’il n’était pas mort, / Il ferait encore envie. » Tout le monde s'est fourvoyé, prenant pour un S un F stylisé de l'époque...Ainsi, nous savons tous que Venise fut construite sur une lagune, sur des pieux de chêne. Les changements climatiques, avec pour notable conséquence la montée du niveau des eaux, ont un impact visible ici, transformant cette magnifique Piazza San Marco en piscine municipale.
 
Mais l'eau, cet élément si cher à mon cœur, est omniprésente, on sent même son odeur dans la pierre du Palais Ducal (ou Palais des Doges, comme vous voulez). Le sol dans certains lieux – du palais d'ailleurs, mais de certaines églises, de fondamente, de rii et de campi, notamment dans les quartiers San Marco, Accademia San Marco et Cannaregio – est meuble, des pierres se déchaussent, on sent la poussée de l'eau faire travailler la pierre dans son fondement. L'eau, j'en ai trouvé jusque dans la crypte de la chiesa di San Barnaba. Les fontaines la font couler en permanence, il sen coulent des toitures dans les canaux, ce qui donnent une musique continue et à laquelle l'oreille se fait un temps, mais pour mieux chanter lorsque le silence se fait – et il s'est fait, car j'ai eu la chance de pouvoir échapper au flot de touristes, énorme surtout Piazza San Marco – par de petites ruelles qui m'ont amené loin dans la ville, et seul. J'ai rencontré un facteur, près de la Punta della Dogana. Nous avons bavardé un peu, dans un mélange d'italien et de français, et il me donnait ses impressions sur l'île, sur les gens, la situation économique, l'histoire. L'endroit était magique, l'homme intéressant, drôle. Nous aurions pu rester bavarder un bon moment, mais il avait des lettres à délivrer, et moi une cité à explorer.
 
Je n'ai malheureusement pas pu tout faire, mais au fil de mes pérégrinations, j'ai pu me perdre dans Venise, voir ses arrières-cours, ces venelles aboutissant sur un canal ou dans un de ces patios dont elle seule a le secret. Beaucoup de ses églises sont ouvertes à des heures différentes, ou fermées, ou en rénovation, ou tout simplement fermées au public, ou payantes, ce qui rend leur visite difficile, mais même la plus simple d'entre elle se révèle être un véritable joyau. Une de mes préférées – je sais être persévérant, me coucher tard et me lever à cinq heures trente pour pouvoir les admirer – reste une petite église, San Bartolomeo si je me souviens bien. Une autre chose est qu'on ne peut que rarement prendre de photographies dans les édifices religieux. Reste le plaisir de l'œil et la mémoire qui imprime jusqu'aux stucs dorés, aux mouvements parfois des personnages qui peuplent les plafonds, les coupoles, les nefs. Ce qui fait que je n'ai rien d'autre à vous proposer que mes souvenirs pour vous décrire cette chiesa. Et pour faire court, je me souviendrais de la sérénité de l'endroit, de ces deux personnes, très gentilles, qui préparaient les missels pour la messe de sept heures et murmurant entre elles, de ces bancs de bois usés, creusés par les siècles de dévotion, le soleil filtrant par de hautes fenêtres, de ces sculptures raffinées mais sans luxe ostentatoire. A vous d'y aller, à présent, vous souvenir du reste.
 
Je n'ai pas fait beaucoup de visites, vu que mon budget est plutôt limité, mais j'ai quand même fait le Palais des Doges. Vous en prenez vraiment plein la vue – là encore pas de photos, et les vigiles y veillent au grain – et vous finissez pas il Ponte dei Sospiri – et là, après tout cela, vous soupirez à votre tour. Au fait, j'ai versé ma petite larme sur la Piazza San Marco. Vraiment à couper le souffle. Il y avait vraiment beaucoup de monde, vers dix-neuf heures, mais exactement douze heures plus tard, la place était vide. J'adore cet endroit. On peut sentir les siècles qui ont passé et laissé des marques, évidentes ou pas, on peut sentir que l'homme a voulu faire ici quelque chose de beau, de durable – certes contre nature, disait mon grand ami Chateaubriand – mais la prouesse est là – et il n'y a pas assez de mots pour vous la décrire. C'est à vous de venir admirer cette beauté, de la sentir vibrer sous vos pieds, de sentir l'odeur musquée de l'eau, de la voir émerveiller autant de gens, lorsque vous passez sous les arcades et que la place s'offre à vous en un instant, et les « oh » et les « ah » fusent, et les bouches bées deviennent des sourires.
Du coup, je me fiche pas mal d'avoir à faire seize kilomètres aller-retour à vélo, du camping qui n'est pas si mal, même bien, d'avoir à traverser ce pont qui n'en finit pas, rain or shine. Venise vaut vraiment qu'on s'y attarde, et je sais que j'y retournerais, avec un budget conséquent, et pourquoi pas pendant le carnaval éponyme. Qui aime Venise me suive.
 
Je réserve le reste de mes remarques vénitiennes pour un écrit futur (l'écriture de mon journal de voyage serait une bonne occasion) ou lors d'un visionnage de photos avec vous, car il est vrai que je ne vous ai même pas parlé de la route, superbe, dans cette partie du monde. Je ferai peut-être un album de ces photos, tiens.
 
Demain, Vaduz, Liechtenstein, pays au PIB le plus élevé du monde, selon le CIA World Factbook.

From Europe, with love.
 

From Europe With Love - Ljubljana

Ljubljana, le 10.08.2010,




Ma première impression de Ljubljana – une fois effectués les cinq kilomètres qui séparent la ville du camping trois étoiles un peur surfait avec parc aquatique et autres jeux de plein air – idéals en soi pour la famille – en arrivant dans le centre-ville, fut incroyablement bonne. Une sacrément bonne surprise. Je ne connaissais rien de cette cité médiévale, et je n'avais aucune idée en tête.

Il faut dire qu'elle est en grande partie l'œuvre d'un seul homme : Jože Plečnik. Ancien élève d'Otto Wagner (souvenez-vous, celui-là a sévi notamment à Vienne). Il a su donner à Ljubljana (et aussi à certains bâtiments de Vienne, de Prague et en Slovénie)ses lettres de noblesse et un air résolument moderne. Je m'explique : beaucoup de façades et de d'édifices Sécession (Art nouveau), mais il a aussi utilisé de « nouveaux » matériaux pour l'époque, comme le béton armé, le verre et l'acier. Les photos feront le reste. Son Tromostovje (triple pont), même si je ne l'ai vu qu'en rénovation, est impressionnant, et osé, d'un point de vue architectural. Comme le premier pont ne suffisait pas à desservir la masse du trafic piétonnier, Plečnik en a ajouté deux autres, légèrement asymétriquement. L'effet est splendide, même si aucune de mes photos n'a su rendre compte de cette subtilité, à cause d'un problème d'angle.

La place du marché et ses colonnades est venue s'installer entre le Tromostovje et le pont aux dragons (encore le même, œuvre sécession en béton armé), histoire d'aérer un peu les choses.

Côté cathédrale et églises, ils sont servis. Mélange de baroque et d'impressionnisme et/ou de sécession, très sympa. Bref. Juste une chose : j'ai vu quelques gens se signer dans la rue (pas à ma rencontre), ainsi qu'une flopée à l'heure de la messe se masser dans les églises (s'attrouper, pas se faire des massages thaï, hein). Tout ça pour dire qu'il y une grosse empreinte religieuse, catholique, en Slovénie.

Si l'on pousse un peu plus loin, jusqu'au funiculaire qu'on ne peut emprunter avec son vélo, on peut « admirer » le « flat iron building » slovène. Ne faîtes pas le déplacement rien que pour lui, vraiment. Pas non plus pour le château qui, du coup si vous êtes à vélo comme moi, vous coûtera une belle grimpette en danseuse accompagné d'un charmant soleil tout rond et d'arbres qui n'apportent qu'une ombre relative. Le château en lui-même doit avoir des choses à offrir, mais encore et toujours les sempiternelles travaux de rénovation m'ont empêché de voir quoi que ce soit. La plus belle surprise – après avoir déboursé les trois euros forfaitaires avec prélèvement libératoire à quinze pour cent – fut la vue de la capitale du haut de la tour de l'horloge. Imprenable. La ville slovène et sa plaine sont encerclées par des monts (montagnes?) à trois cent soixante degrés. Superbe. Peut-être une des raisons pour laquelle Ljubljana est celle parmi ses consœurs européennes à subir le plus les changements climatiques (débat à poursuivre).

Se balader dans la ville est agréable, voire cocasse : admirer des vestiges gallo-romains jouxtant un bâtiment néoclassique (musée national et d'histoire naturelle, pas le meilleur, bref), tout cela à mi-chemin entre – à cinquante mètres à vol d'oiseau – la Place de la République (Trg Republike) et ses restes de l'époque soviétique, et la Narodna galerija (Galerie Nationale), édifice de verre et d'acier de 2001. Juste en face, de l'autre côté de la rue, se trouve l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique, dans un superbe manoir Sécession. Il y a néanmoins beaucoup de bâtiments beaucoup plus modernes en périphérie de la ville.

Bonne surprise de manière globale que la ville de Ljubljana. Je la recommande chaudement pour un long weekend, surtout qu'il y a de beaux paysages à voir en campagne, et qu'à un peu plus de deux heures en voiture se trouve la Serenissima.

From Europe, with love.

From Europe With Love - Zagreb

Zagreb, le 09.08.2010,


En direct de Zagreb, cité médiévale!

Plutôt petit village à l'ancienne...j'aime beaucoup cette ville. De belles rues montantes, un funiculaire, de superbes églises – on sent le poids des ans dans le vieux Zagreb – très zagré(a)ble. De vieilles tavernes, des récentes au goût d'ancien, des éclectiques (comme celle du Tolkien's Pub où je me suis écrié « Mae Govannen! » mais apparemment il n'avait de tolkenien que le nom et les quelques armes et cartes exposées aux murs), des modernes comme dans toutes les capitales européennes (celles avec les fauteuils en rotin).

Une ville de musées – notamment celui d'archéologie (fermé LE jour où j'y étais) – et d'édifices classiques et néo-classiques, côtoyant le verre et l'acier de ceux que l'homme a cru bon avoir besoin récemment. Les filles y sont agréables au regard, ce qui ne gâche rien. Le jardin botanique est décevant...mais pas les parcs qui bien que petits – comme le jardin botanique – sont bien fournis – à l'inverse du jardin botanique – et zagre(b)ables.

Je dois avouer que je connais rien à la Croatie, sauf ce que l'histoire à l'école nous en a dit – pas même le nom de son président, de ses personnages célèbres – ceux qui ont compté. Pourtant, ce ne sont pas les statues qui manquent. Qui a chanté leur pays, leurs états d'âme? Pas même un poète ou un écrivain, ou alors je ne sais pas qu'il ou elle est croate. Un peu la honte quand même. Va falloir réviser sévèrement à la maison.

Je dois à présent remercier un ensemble de personnes pour leur contribution à ce périple : le premier policier venu pour m'avoir fait passer pour un idiot – je lui ai demandé l'office de tourisme qui se trouvait dix mètres derrière moi. Je remercie l'employé de banque, guichet numéro un de la Société Générale croate, de m'avoir fait passer pour un idiot en m'expliquant ce qu'était l'euro, me prenant pour un anglais. Je remercie le guichetier du parking souterrain Tuškanac de m'avoir pris pour un idiot en m'expliquant qu'on ne payait pas le parking par carte bancaire en Croatie, mais uniquement en cash – alors que je venais de dépenser mes derniers kunas dans des courses. Je remercie le policier d'avoir gentiment souri, le banquier d'avoir ri en s'excusant, le guichetier de m'avoir laissé sortir sans m'acquitter de ma dette. Je remercie aussi le conducteur du tram au numéro inconnu d'avoir patienté alors que je m'extasiais devant les façades – lui aussi a souri d'un air amusé quand il a klaxonné et a vu ma tête. Je ne me suis pas trouvé con, moi qui prenais tout mon temps.

Heureusement que l'après-midi touchait à sa fin et que j'allais enfin me reposer à cent cinquante kilomètres de là, à Ljubljana en Slovénie, dans un camping trois étoiles, s'il-vous-plaît.

En résumé, Zagreb ressemble à un grand village, et tout y est mignon, des ruelles abruptes aux toits aux tuiles en queue d'aronde, en passant par le grand marché. Manque un petit château quand même, mais je soupçonne l'avoir manqué, étant donné qu'il y a des fortifications derrière la cathédrale. A vérifier.

La Croatie, à ce que j'ai cru comprendre, est bien différente de sa capitale, et la plupart l'apprécie pour ses plages, Dubrovnik et Split, ou pour son parc national à Previce (le nom est à vérifier). Voilà donc le programme de la prochaine fois!
From Europe, with love.

Monday 9 August 2010

From Europe With Love - Nagymaros


Nagymaros, le 07.08.2010,

Ce qui devait arriver arriva à Nagymaros. Petite angina pectoris, sûrement récoltée entre Vienne et Prague, et patiemment amenée à maturation jusqu'ici. Heureusement, Àdàm, Rita et Klàrà – la mère d'Àdàm – s'occupent très bien de moi : kénier, voy és mís. Klàrà ne cesse de me dire que je suis « shelank » – maigre. Egeszegedre ! Pourtant, les bons plats préparés par l'ensemble de la famille, boblévès (soupe de haricots) par Àdàm, tísta avec du cottage cheese et des œufs par Rita et des polachinta (crêpes fourrées à la confiture de prunes) par Klàrà ; pourtant, la ballade post-prandiale avec Rita et Àrmin sur les bords ensoleillés du beau Danube bleu, avec les monts de Visegràd en arrière-plan ; pourtant, les discussions enflammées avec Àdàm et sa mère sur la culture, l'art, les soviets auraient dû me soigner. Mais rien n'y a fait. Mekhtoub.
J'estime beaucoup Klàrà d'ailleurs, car ne parlant que le hongrois et l'allemand, elle a pris le parti de me parler, longuement parfois, dans sa langue maternelle, mais aussi avec ses mains noueuses, ce qui fait qu'avec un peu d'aide de son fils ou de sa belle-fille, on arrive à se comprendre, à se parler. Köszönöm Klàrà.
Àrmin m'a surnommé Baci Dodo – Rodolphe étant un poil difficile à prononcer à à peine deux ans – ce qui veut dire textuellement « tonton canard » en hongrois, et je sais que ça en fera sourire au moins une.
J'aime beaucoup les discussions que nous avons ici, sous le patio, à l'ombre des monts de Nagymaros. Àdàm et moi partageons la même passion, mais pas le même médium. Je vous enjoins, une fois de plus, à aller voir les œuvres photographiques ou peintes de mon ami, elles valent le détour. Àdàm et moi avons vu différents endroits du monde, mais les mêmes envers aussi. Il a parcouru le continent sud-américain, est tombé amoureux du moyen-orient, a vécu avec des pêcheurs monténégrins dans leur village oublié, a connu des îles paradisiaques encore intouchées par la main de l'homme, a partagé le quotidien des yéménites à Sanaa, des iraniens, des cubains, des équatoriens et la liste est longue. Il a vu des mondes et il les photographie avec cet œil pointu, vif, et il peint d'autres mondes avec agilité et grâce, fluidité et harmonie. Cet homme, rencontré par hasard dans un café viennois à Budapest, prête attention au monde dans lequel il évolue, sans pour autant comprendre pourquoi il est devenu aussi stérile. Mais il continuera à lui prêter cette attention de tous les instants car il a soif de découverte, il a cette curiosité débordante qui fait lacer des chaussures sur un coup de tête, cet intérêt sincère qui le pousse vers les autres pour mieux les comprendre, les aimer, pour mieux les voir.
Chez Àdàm, à Budapest, quartier de l'Opéra, dans un grand appartement dans un ensemble du début du XXème siècle si ce n'est avant, j'ai eu cette même impression de grandeur que devant les bâtiments garnis de moulures en stucco, avec ces masques du théâtre grec antique, ces feuilles d'acanthe...vous verrez les photos, y'a rien à jeter! Retrouvailles autour d'une húslévès avec des Matzo balls, dans ce même petit restaurant juif en face du Moulin Rouge, avec le même plat, le même pianiste et son allure désinvolte et ses gras dégingandés, la même serveuse – sauf que la dernière fois que je m'y trouvais, c'était il y a trois ou quatre ans, avec Yeow Wei, sur les conseils d'Àdàm justement. Un vrai régal. Nous sommes repassés, avant-hier matin, en revenant du marché et nous apprêtant à partir pour Nagymaros, devant le café viennois où nous nous étions rencontrés. Il a bien changé à présent, étant plus café voire bar, que viennois. Plus à boire qu'à manger. Les temps changent, dirait Bob Dylan.
Nagymaros, le 08.08.2010,

En attendant que le dodo cuise lentement dans le four à bois – roast in peace, dead duck –, j'écris sous le patio, le brouillard nimbant progressivement les monts alentours, diffusant son crachin sur le coude du Danube. Une vraie halte dans ce marathon que je recommence demain, dès que possible, car la route pour la Croatie est longue, surtout sans GPS, ni même un guide pour la ville.
Hier, sur le chemin du retour de notre ballade, Rita, Àrmin et moi avons assisté à un mariage dans une vieille église. Tous les gens, le jour de leur mariage, sont stressés, d'où qu'ils soient dans le monde, semble-t-il. Stressés mais heureux, comme tous les invités qui ont fait la queue, bien en file indienne, pour féliciter les jeunes mariés et leur donner leurs vœux de bonheur, les uns après les autres. Il me semble que chez nous, cela se fait pendant le vin d'honneur, mais étant très loin d'être un spécialiste de la question, je me trompe sûrement. Toujours est-il que c'est une belle petite église.
Je repense soudainement à Bratislava. Mon opinion, et Àdàm la confirme, est que cette ville n'a pas trop su rebondir après l'épisode soviétique, toujours engoncée dans l'attente d'une dynamique immobilière, salariale, culturelle, venue d'en haut, que ce « en haut » soit européen ou poutinien. Peut-être en eût-il été autrement si la Slovaquie avait encore fait partie de l'empire austro-hongrois dont beaucoup ont encore la nostalgie. Qui sait?
Une amie de la famille, Maria, est venue se joindre à nous pour partager des gombóc, abricots fourrés à la prune enrobés dans une pâte de pommes de terre, crème fraîche, beurre et une chapelure de sucre de canne et de cannelle. Les puristes les mangent avec de la confiture de prune, les autres puristes avec un mélange de cannelle et du sucre de canne. Le canard, lui, à défaut d'être vivant, n'est toujours pas cuit. Nous ferons sans lui, mais comme nous sommes patients, il fera notre repas du soir. Repas au cours duquel on m'offrira un livre sur le vin par un sage hongrois et soufiste de surcroît.
La journée se passera tranquillement, à grands coups de sieste, de ballade et de glaçes au citron. La vie est dure.
J'ai la nette impression que je vais devoir pédaler deux fois plus pour éliminer tout ça! Néanmoins, je tiens à remercier toute la famille Balogh de m'avoir accueilli comme ils l'ont fait. Un grand köszönöm!
Je tiens à spécifier que je ne me suis pas mis au hongrois, car j'ai orthographié les trois quarts des mots que j'ai utilisés au jugé. Ne prenez surtout rien là-dedans pour argent comptant!
From Europe, with love.

Friday 6 August 2010

From Europe With Love - Vienne


Ma balade viennoise s'est achevée sous la pluie, tard dans la nuit, après une dernière nuit passée en compagnie de Sébastien, mon ami de collège (histoire de fêter une énième fois nos retrouvailles). Je vous écris donc de Bratislava, tout tranquillement dans un CAFE internet (et pas un pub).

Que dire de Vienne si ce n'est que c'est une ville grandiose, magnifique, où il fait vraiment bon vivre. Il a fait très beau, ce qui m'a permis de bien profiter de toute l'architecture extérieure qui oscille entre baroque, art nouveau et classique, des parcs (notamment de piquer un ptit roupillon au Stadtpark) et de mes amis viennois. Parce que comme vous le savez, j'ai un pied-à-terre là-bas, plutôt agréable, rue Schumann, à vingt minutes à vélo du centre. Donc mon Sébastien m'a servi de guide hier en fin d'après-midi, et pendant la soirée, m'emmenant tout d'abord au Rathaus (l'hôtel de ville – mais qui ressemble à s'y méprendre à une cathédrale) pour un concert-ballet-cirque retransmis sur écran géant. Superbe conte onirique avec des artistes accomplis, une chorégraphie très travaillée, des dialogues croustillants et un rien de pitrerie qui fait du bien. Puis nous avons fait une petite tournée des bars qui organisaient des concerts (jazz pour le premier, rock pour le second), sauf que nous sommes arrivés, à chaque fois, à la fin des concerts! Pas de bol, mais l'ambiance était là quand même. Très bonne soirée qui s'est achevée sous le tonnerre (pas d'applaudissements cette fois) et une pluie diluvienne. Nous sommes rentrés juste à temps pour regarder tomber la pluie en prenant un tout dernier verre.
A Vienne encore, je me suis pris une bonne dose de musées et d'art, notamment Egon Schiele et bien sûr Klimt (la frise de Beethoven au Jegendstil und Secession est magnifique). J'ai donc fait le musée du Belvédère, le kunsthistorisches (énoooooorme, j'ai passé trois plombes là-dedans, mais une énorme surprise puisqu'il y avait la Tour de Babel de Pieter Bruegel l'ancien – petite larme), le musée Leopold (avec une rétrospective assez dérangeante d'Otto Muehl), la Hundertwasserhaus (celles et ceux qui ont aimé Barcelone vont aimer ça), l'Albertina, le Prater et son parc d'attractions, la Stefansdom (un peu sombre à mon humble avis, mais très bien); j'ai aussi vu la Hofburg (si si, je vous assure), le Staatsoper, le Volksoper, la Karlsplatz, la maison de Freud etc etc. Je n'ai pas pu faire le musée Lichtenstein, et je suis un peu déçu, étant donné qu'il y a de belles pièces là-bas, mais ce n'est que partie remise.
A l'instar de Berlin, c'est une grande ville, assez étendue (j'ai dû faire 65-70 kilomètres en tout), mais la balade est belle, on a toujours le nez en l'air et l'impression comme à Prague d'être dans un musée à ciel ouvert. J'aime beaucoup cette ville, et même s'il est vrai que la compagnie y a joué un grand rôle – notamment une partie de pétanque dans le museumsquartier (MQ – emmekiou – pour les intimes) avec Seb et ses copains qui nous a poussé jusqu'à minuit – l'atmosphère de cette ville est incomparable. Tout le monde est gentil, serviable. Une anecdote : hier je descends au MQ au Musée Leopold, et je m'aperçois que j'ai oublié mon antivol de vélo sur le toit de la voiture quand j'ai sorti mon vélo. Je ne peux donc pas attacher mon vélo. Je me dis que je n'ai pas trop le choix et que je dois remonter. Je m'en suis voulu de perdre autant de temps, mais je n'avais pas trop d'espoir de récupérer mon antivol, bine en évidence sur la voiture, après une demi-heure (oui, normalement il faut vingt minutes pour aller chez Seb, mais j'étais un peu énervé, alors je suis allé un peu plus vite). Mais comme on m'a expliqué – car j'ai bien retrouvé l'antivol qui m'attendait – lourd de reproches – c'est courant à Vienne de retrouver ce que tu as perdu. On peut perdre son portable dans le métro et le retrouver aux objets trouvés. Je ne pense pas que cela soit faisable partout, en France moins qu'ailleurs.
Je ne suis pas très loquace, je sais, mais les photos parlent d'elles-mêmes. Alors patientez un peu (ou bavez, hein Chab)!

Chose inédite dans ce périple, je vais parler d'une destination sans pour autant en faire un post à part entière. Bratislava est une ville inquiétante. Elle a des aspects sympathiques, mais beaucoup de bâtiments sont laissés à l'abandon, ce qui lui donne des airs de squat. J'ai eu l'impression de revenir quelques temps en arrière, quand on voyait rouge pour un rien. Il y a beaucoup de musées, mais ils ne sont pas forcément super intéressants : musée du magasin, de l'éducation et de la pédagogie, de la police slovaque, de la viticulture, des armes et des fortifications, de la pharmacie, de la culture des allemands des Carpates...le musée d'archéologie est bien mais sans plus, le château est décevant. Il n'y a que les galeries d'art qui soient une bonne surprise. Il y en a à foison, partout, dans des ruelles, des arrières-cours, des bâtiments récents ou plus anciens. Les expos dans les galeries varient bien sûr en intérêt et en superficie, mais dans l'ensemble il y a de la qualité, parfois des artistes qui gagneraient à être connus. Mais aucune photo possible. Les églises sont plutôt belles, mais on n'a pas le droit de prendre de photos non plus (il semblerait que la Slovaquie soit très pieuse et très près de ses icônes).
On ne dirait pas une capitale : quelque chose comme deux cent mille habitants mais pas de dynamique apparente, de grandes barres d'immeubles, et surtout peu de monde dans les rues. Pas mal de touristes, cela s'entend, mais je pense que la plupart vient pour deux raisons différentes :
1 – A 80 kilomètres de Vienne et très petite, la ville attire pour la journée, comme une bonne balade où on ne se prend pas la tête.
2 – C'est une ville, comme Prague, où l'on peut obtenir les services de gentes damoiselles fort peu vêtues, où beaucoup de bars offrent des strip-tease, topless et autres chantilly sur les seins, des boîtes gay, échangistes à la pelle – bref, une certaine liberté pour le libertinage. Pas mal de garçons viennent (comme à Amsterdam) y enterrer leur vie, avant d'affronter celle du mariage.
La vie nocturne doit valoir le coup (!), mais je ne suis pas d'humeur. Un peu déçu. Mais comme je retranche un jour à mon voyage, et comme Ljubljana et Vaduz sont sensiblement de la même taille (espérons pas du même intérêt!), je vais donc faire un crochet sur Zagreb, après Budapest.
Je finis ce message et quitte donc Bratislava. Il est vrai que j'ai dépeint une ville assez glauque, mais je pense qu'il faut lui donner une seconde chance, mais pour cela il faut connaître quelqu'un du cru, qui pourra montrer au voyageur ce qui est digne d'intérêt et, pourquoi pas, visiter la Slovaquie, qui semble assez riche en patrimoine naturel.
Le programme est sensiblement altéré, je sais, d'autant plus que je ne reste pas à Budapest même, mais à Nagymaros (une heure au nord de la ville), dans la maison secondaire d'Adam et Rita, mes amis hongrois, juste en face de Visegrád (que je connais déjà), dans ce que l'on appelle la « courbe du Danube ». Un endroit magnifique, j'ai hâte d'y être.

From Europe, with love.
 

Thursday 5 August 2010

Changement de programme

Hallo!

Voilà, apparemment comme Bratislava est une ville trèèèèès petite et qu'elle se situe à moins de cent kilomètres de Vienne, je vais donc faire un aller-retour là-bas, demain vraisemblablement, et peut-être profiter un peu plus de la capitale autrichienne, je ne sais pas trop encore. Toujours est-il que l'histoire viennoise (idem pour celle slovaque) va pâtir un peu de ce changement de programme un peu impromptu.
Toujours est-il qu'afin de vous faire patienter un peu (les photos viendront à mon retour en France, la logistique étant vraiment trop ardue au niveau du temps de téléchargement), je peux vous dire que Vienne vaut son pesant d'art. Comme Prague, mais avec des avenues dégagées comme Berlin, de grands espaces verts où les bruits de la circulation ne filtrent pas, des musées bien fournis (même si je fais le plus gros aujourd'hui), des gens forts sympathiques. Je suis généreusement hébergé par Seb et Judith qui ont toute la patience et la gentillesse du monde de me supporter sans mot dire, qui m'ont présenté à leurs ami(e)s qui m'ont eux-mêmes accueilli à bras ouverts. Ca fait chaud au coeur.
Hier soir était l'occasion de se retrouver au Museumquartier, sur l'esplanade, autour d'une partie de pétanque et d'un verre de bière, dans la chaleur de fin d'après-midi, lorsque tout ler monde sort du travail et veut se décontracter avant de rentrer. Il y a même des championnats, lors desquels amateurs et joueurs confirmés se côtoient sans prendre la grosse tête.
Bref, voilà pour Vienne pour le moment, il y en aura évidemment plus plus tard!
Bonne journée à vous tou(te)s!

Wednesday 4 August 2010

From Europe With Love - Prague


Prague, la grande et belle Prague! J'y suis, enfin! Des années que j'attendais ça!
Mais ne précipitons pas les choses. Je veux revenir un peu en arrière. Disons que Berlin m'avait laissé un arrière-goût de « pas fun », même si culturellement c'est une ville géniale, alors j'ai décidé d'y associer un goût bien, bien fun. J'ai donc testé la fameuse currywurst. Oyez! Que ceux qui ont les boyaux des intestins fragiles passent leur chemin, ce que Tatie Herta nous a concocté là n'est pas pour les fillettes ou les mous du slip. Moi qui voulais du goût, j'ai été servi. Tellement que j'en ai mangé toute la soirée, et une partie de la nuit. La digestion de cet engin de mort s'est achevée vers 18h45, heure locale praguoise. Près de vingt heures à tourner et retourner entre l'estomac et le gros intestin, ou l'intestin grêle. Un peu comme une rumination, si vous me suivez. Si vous voulez plus de détails, n'hésitez pas à me le faire savoir.
Dans un tout autre registre, j'ai complètement oublié de vous parler de la rétrospective de Frida Kahlo à Berlin (jusqu'au 9 août, dépêchez-vous), que je n'ai pas pu faire, car les trois fois où je suis passé devant, il y avait vraiment une file d'attente trop longue. Pas cool!
Bref. Pour revenir à des choses beaucoup plus pragmatiques, je me suis levé à 5h30 hier matin pour entamer ce qui allait s'avérer un petit chemin de croix. Pas de GPS en République tchèque, une carte au 1/3000000 et une boussole. Ledit GPS m'a amené jusqu'à la frontière, et c'est justement là que les ennuis ont commencé. Il y avait des travaux, et encore plus de travaux, et toujours plus de travaux et je me suis retrouvé, passé Dresden, vraiment dans la sauërkraüt mit bröchen. J'ai pu visiter l'arrière-contrée tchèque, avec de très beaux paysages, des vallons verdoyants, les animaux de la forêt folâtrant gaiement dans les plaines herbues.
J'ai finalement atterri à Prague city, après un temps indéterminé mais, selon Einstein, tout ça c'est de la relativité, pas du tout là où j'escomptais arriver. Adieu donc le camping parce qu'introuvable désormais. C'est donc la currywurst au ventre que j'ai affronté le trafic dans des avenues très larges, des rues pas très grandes, souvent à sens unique, bondées, traversées par des trams sans pitié, et des centaines de tchèques qui savent où ils vont, et veulent y arriver à l'heure. Je me suis arrêté pas mal de fois, pour finalement me garer dans la rue la plus près du centre. De là, j'ai décidé de tout envoyer paître, et de profiter de la ville, tant pis si je devais dormir dans la voiture.
Je me suis donc vengé et ai fait beaucoup de photos. Car depuis le temps que je voulais me la faire, la ville aux cent clochers, j'étais un peu sur les dents. Donc passée l'excitation de magnifiques façades, de rues comme des œuvres d'art, de châteaux superbes, d'églises grandioses, de rues pavées, de minuscules détails (là je me régale, j'adore remarquer le petit truc qui fait le charme de telle maison, de tel immeuble), passée la frénésie de tout voir, de passer le pont Charles, de monter jusqu'au château, au palais, sous un soleil de plomb, donc passées les cent cinquante-huit premières photos, j'ai décroché mon œil du viseur, laissé l'appareil photo se reposer un peu. J'ai pu aussi ouvrir la paupière gauche, restée fermée depuis.
Mais il y a tellement de choses à faire et à voir ici! Cependant, la question de la nuit me trottait un peu dans la tête. Mais rien en vue. Bien une possibilité dans une auberge de jeunesse dans le centre, à quinze euros la nuit, mais pas trop ça...bref, pas le feeling. Je me suis donc dit que quitte à être dans le pétrin, autant y aller! J'ai donc dirigé mes pas vers le quartier Pétřin, car au sommet de cette raide colline trône une copie de la tour Eiffel (une soixantaine de mètres de haut, installée pour l'expo universelle de 1891). Une vraie colline, qui m'a demandé quinze minutes de pédalage forcené pour en venir à bout, mais j'aurai pu le faire moins vite que cela, car alors j'avais des ailes! En effet, au pied de la colline du Pétřin, dans un petit renfoncement sur la gauche, une fois passée un petit tertre, est venue se nicher une auberge de jeunesse, Travellers' hostel. Pas chère (7euros la nuit, petit dèj inclus), relativement propre (pour le prix, je serrais les fesses, par expérience) et bien située. Aménagé dans un ancien gymnase, il y a tout ce qu'il faut. La salle commune compte soixante-dix lits, chacun a son casier cadenassé. Nous dormons donc tous au même endroit (j'ai compris à ce moment-là pourquoi ils donnaient, à la réception, des boules Quies gratuites!). Dans une salle où poutres, anneaux et barres de gymnastique traînent encore, reliques d'un ancien temps qu'une plaque montrant le buste de Lénine en relief se charge de nous rappeler, tout le monde partage quelques heures d'un sommeil de voyageur, aviné parfois, profond ou agité par les affres de l'amour.
C'est donc le cœur léger (mais digérant encore la currywurst, au cas où vous l'auriez oubliée, moi je ne pouvais pas) que j'ai gravi la colline avec mon fidèle destrier. Je suis arrivé au sommet, en nage, tout rouge. J'en ai fait rire quelques-uns. M'en fous, I did it! Cela va sans dire que j'ai, contre toute attente, notamment celle du guide, enfourché mon vélo. Ceci dit, c'est quasi-impraticable en centre-ville, surtout la place où il y a l'horloge astronomique. Le nombre de touristes, surtout aux heures fixes, l'est aussi, astronomique. Jamais vu autant de français et d'italiens d'ailleurs, ils ont déserté leur pays et envahi la République Tchèque.
Au nom de l'humour, je suis allé voir au parlement s'ils vendaient le calendrier des gentilles parlementaires tchèques (voir post du 19 juillet), mais la personne de l'accueil n'en a pas entendu parler...ça sent le canular. Pas de session du parlement non plus, j'aurais pu demander aux intéressées, directement. Škoda.
Harassé, je suis retourné prendre une douche bien méritée, à l'auberge. C'était sans compter sur ma chance qui m'a fait rencontrer une américaine, Elizabeth, qui m'a présenté un autre américain, Sean, qui était en charge du pub crawl du soir. Vite fait, pour ceux qui ne connaissent pas le concept : le but est d'arriver au dernier bar, en passant par une multitude d'autres, histoire de comparer les bières, d'échanger sur la philosophie proustienne ou kantienne, d'inventer des concepts esthétique novateurs, de se mêler à la faune locale afin de mieux apprécier son séjour.
L'étude de cas est donc la suivante : Deux américains, deux hollandais, deux finlandais, un danois, une mexicaine et un malaisien en couple (qui se sont rencontrés à Budapest une semaine plus tôt) et un français. Vous mettez tout cela dans un bar où, une fois acquitté d'un forfait dérisoire et après avoir reçu un tee-shirt « Prague Underground », vous pouvez consommer autant de bière, vin, shots, que votre corps peut supporter et plus, où vous pouvez jouer à des jeux idiots (comme un Jenga sur-dimensionné où chaque pièce de bois que vous réussissez à extraire de, puis à remettre sur, la pile vous donne un gage que l'alcool vous fait trouver drôle) et vous obtenez une soirée déjantée, azimutée, mémorable (enfin pas pour tout le monde – blackout de certains épisodes pour certain(e)s). Rencontré et discuté avec beaucoup de personnes, mais aucun tchèque, ce qui est fort dommage. Certains n'ont pas réussi à ramper jusqu'au dernier bar, les taxis en ont fait leurs choux gras en ramenant au bercail toute cette viande soûle. Les Happy few qui ont tenu la distance ont dû la parcourir, la distance, à pied car il fallait profiter de Prague by night, jusqu'au lieu de notre repos commun. Au final, les boules Quiès n'ont pas servi. Le sommeil pesant, lourd, inattaquable, est venu sitôt allongé, aux premières lueurs de l'aube.
Levé vers huit heures dans un gymnase cuvant son vin, j'ai pris mon temps pour émerger. Je me suis réservé donc les musées pour aujourd'hui. Et c'est tant mieux car ce qui devait arriver arriva : une pluie bien lourde, bien grasse, de celle qui détrempe et semble non pas commencer par le faut du corps, mais bien en s'insinuant par les chaussettes, pour remonter jusque dans le dos. Une douche à l'écossaise, quoi.
Mais l'habitude est vite revenue, et j'ai arpenté de nouveau ces rues baroques, Art nouveau (qu'ils appellent Sécession ici), Art déco (parfois, mais plus rarement), Renaissance. Une vieille ville comme on en fait plus, où l'on a l'impression que rien n'a changé ces cent cinquante dernières années. À l'exception d'un bâtiment ultra-moderne, la maison qui danse, mais qui se fondrait presque dans le décor.
Muni de mon passe quatre jours (bien pratique) qui m'a ouvert les portes de nombreux édifices, je me suis repaît, une fois n'est pas coutume, de culture. Les tchèques savent définitivement y faire en décoration d'église, sont de fins esthètes et de grands amateurs d'art. Expo sur Dalí (faïences, dessins, quelques peintures), sur Alfons Mucha (j'ai adoré, surtout ses photos, mais ses lithographies sont carrément géniales) ; très bonne expo aussi dans la galerie du Klementinum d'une dizaine d'artistes émergents. J'ai appris qu'il y avait aussi beaucoup de synagogues à Prague, du fait d'une importante communauté juive implantée là depuis belle lurette, que les nazis n'ont pas réussi à désenraciner, malgré une belle ardeur à la tâche. Sur les cent dix-huit mille et quelques juifs qui habitaient le grand quartier nord du centre-ville, dix mille sont revenus des camps. Il y a d'ailleurs une synagogue dont les murs intérieurs portent les noms de chacune des victimes. À filer la chair de poule. Tout comme le très vieux cimetière juif.
Je pourrais en parler encore pendant des heures, mais le mieux encore est d'aller voir par vous-même cette cité splendide, qui reste une petite capitale faisable en un long week-end – et puis je dois répondre à la question de notre cher François Feldman qui se demande (depuis le temps, il aurait pu aller voir par lui-même) ce que devienne les valses de Vienne. La route promet d'être plus calme (je devrais récupérer l'usage GPSien à la frontière), et je pense éviter l'autoroute le plus possible, pour profiter un peu des paysages. Et puis adVienne que pourra. J'y retrouve un ami de collège, Seb, pas vu depuis des lustres.
A bientôt!
 From Europe, with love.

Sunday 1 August 2010

Photos d'Amsterdam - Première partie

Amsterdam!

From Europe With Love - Berlin


J'ai pris un peu de retard, publiant hier ce que je devais publier avant-hier. Mais avant-hier soir (souvenez-vous), je « devais » prendre un verre avec Suuzie, mais je ne l'ai pas attendue. J'ai discuté avec plein de gens de tous horizons confondus, on a bien rigolé et puis je suis parti, vers 23h30, heure locale. Le but était de rouler de nuit pour arriver au petit matin, en prenant mon temps, à Berlin. Le problème est que j'ai eu envie de dormir, et que...ben, voilà quoi...j'ai dormi! Moi qui n'arrive pas à faire mes nuits à la maison, j'ai dormi quatre heures d'affilée, recroquevillé sur les deux sièges avant, ne voulant, au départ, pas bouger le vélo pour une sieste d'un quart d'heure. Tu parles! J'ai dit adieu à mon cher timing, et je me suis maudit lorsque je me suis retrouvé dans des bouchons sur l'autoroute, et sous le soleil la voiture faisait étuve.
Mais voilà, j'ai enfin pu dire « Ich bin ein Berliner » sans passer pour un con, ou presque. Les gens n'ont décidément pas d'humour, surtout les touristes.
Ma journée marathon sur Berlin s'achève en cette fin d'après-midi, et même si je n'ai pas fait tous les musées et monuments de la ville, je pense qu'en ayant visité le Reichstag, le Bode Museum, le Pergamonmuseum, l'Alte Nationalgalerie, le Neues Museum, l'Altes Museum, le Sammlung Berggruen, la Kaiser Wilhelm Gedachtniskirche, l'Alter St Matthäus-Kirchof, la East Side galerie et la Neue Nationalgalerie, tout ça entre hier et aujourd'hui, je peux m'estimer satisfait. Et c'est sans compter les divers parcs, espaces, canaux de la Spree, cimetières et autres centres commerciaux. 77 kilomètres à dos de vélo. Heureusement que demain je vais à Prague – le vélo n'est pas nécessaire là-bas, selon le guide – je commence à avoir mal aux fesses. Et ce n'est pas à cause de la gent masculine qui semble bien aimer cette partie charnue de mon anatomie dans le Tiergarten, vu qu'ils étaient nus j'ai pu profiter pleinement de l'effet que je semblais leur faire. J'ai donc vite repris mon vélo pour me carapater vite fait bien fait. Bref.
Plus sérieusement, j'ai eu le sentiment, au Pergamonmuseum, que l'on avait « pillé » un patrimoine sans autre raison que d'afficher sa suprématie. Même coup de gueule qu'au British Museum – les anglais ne veulent pas rendre la frise du Parthénon, un vrai scandale selon moi. Je suis content de pouvoir admirer ces œuvres d'art qui me flanquent la chair de poule – voire plus pour la stèle d'Hammurabi (d'ailleurs, il faut connaître parce que ces imbéciles n'ont même pas mis une pancarte avec ne serait-ce que le nom!) - mais je reste intimement persuadé que ces œuvres, in situ, auraient non seulement leur place légitime, mais en contexte elles auraient une autre portée. Et oui, il faudrait se déplacer jusqu'à Pergame, Athènes, jusqu'au Caire. Nous le faisons déjà, mais pas assez. Le débat est ouvert. Cependant, je ne sais pas pourquoi, ici plus qu'ailleurs, j'ai eu l'impression de « pillage ». Peut-être l'étalage de tout ce que le conservatoire possède, dans des salles immenses, du sol au plafond, sans plus d'explications que cela, m'a donné cette impression. Je ne sais pas qui sont les commissaires des expos et/ou le(s) responsable(s) des musées, mais il ne font pas d'après moi le travail nécessaire à la pleine compréhension de ce qu'ils ont à montrer. Là, ça faisait autant déballage (parfois de « camelote », vu que certaines pièces sont vieilles de plusieurs siècles) que sur les étalages des brocantes sur Otto Suhrallee.
Sinon, à part ça, je vais bien, et il fait beau, mise à part une petite giboulée de trois minutes en milieu de matinée. Berlin est une ville tentaculaire, et je me suis fait surprendre deux, trois fois, à me perdre. Les noms changent dès que l'on passe une rue, et j'ai eu parfois l'impression qu'ils changeaient selon le trottoir! Je ne cherche pas à me disculper de quoi que ce soit (même pas vrai), vu que j'avoue sans problème quand je suis perdu. Il y a, à chaque fois, eu une âme charitable qui m'a dirigé dans la bonne direction, en anglais, s'il-vous-plaît. Je remercie par ailleurs le monsieur qui s'occupe du cimetière derrière la St Matthäus, qui m'a aimablement aidé à chercher les tombes des frères Grimm, parce que c'était pas gagné.
J'ai eu de la chance, jusqu'à présent, autant avec les gens qu'avec les campings. Tous nickels (les campings, pas les gens, enfin si), très près du centre – même si le camping Zeeburg d'Amsterdam est à 5 km du centre, on ne s'en rend pas compte tellement la route est agréable le long des canaux – surtout le Tentstation de Berlin qui est situé à sept minutes, en pédalant tranquille, du Reichstag!
Ah oui, juste un truc en passant : cela vaut vraiment le coup de prendre le passe trois jours pour les musées, sinon c'est la ruine assurée! 19 euros et vous faîtes presque tous les musées (en tout cas les plus intéressants) de la ville. Même certains qui ne sont pas dans la liste fournie. Et ça évite les queues du tonnerre de Zeus, qui peuvent vous retarder bien sympathiquement si vous n'y prenez garde. Surtout que la ville regorge de choses à faire. Je sais que j'y reviendrais, en repassant par des lieux émouvants (les différents restes du mur, et surtout celui qui est peint – East Side Galerie – le Reichstag, le Pergamonmuseum), des lieux paisibles (balade dans le Tiergarten, la Schlossstrasse), des lieux enthousiasmants (la Neue Nationalgalerie, l'Alte Nationalgalerie (un grand favori) et enfin le Sammlung Berggruen (pour Picasso, Klee, Braque), pour voir le reste.
En fait, en me relisant, je pense avoir un peu abusé des musées (burp). Bah, une bonne dose de temps en temps...ça peut pas faire de mal.
D'ailleurs, en parlant d'abuser des bonnes choses, je suis de nouveau dans ce pub irlandais (Daniel, que je salue au passage, est Dublinois) et il semblerait que les pubs soient une constante chez moi, surtout les irlandais (Bruxelles et Berlin). A bit of home abroad. Je peux voir, si je tends le cou, le Denkmal für Die Ermordeten Juden Europas (mémorial aux juifs assassinés d'Europe). C'est en fait une structure de 2731 stèles rectangulaires de différentes tailles et hauteurs qui constituent un véritable labyrinthe. Il y a parfois plusieurs mètres entre l'endroit où vous êtes et le haut des stèles. C'est censé ne pas prendre parti, laisser au visiteur/arpenteur de labyrinthe. Mouais. C'est vraiment un lieu impressionnant, chargé de sens. L'expo permanente sur la Shoah, au sous-sol, n'y est pour rien. Peter Eisenman a joué le jeu, mais prétend qu'il n'y a pas plus de message que celui du simple arrangement de stèles. Lui qui dit que la symétrie ne peut plus rendre compte de nos rapports avec notre environnement, je me demande ce qu'il a à dire pour sa défense. Il utilise bel et bien des signes (signifiants) qui ont une réalité (signifiés), mais bon, on va pas chipoter. Langue de bois contre langue de théoricien.
Dans un registre beaucoup plus léger – encore que – je n'ai pas goûté à la fameuse currywurst, sorte de saucisse grillée ou frite, je ne sais pas trop, parce qu'à chaque fois que je jetais un œil dans les assiettes, il y a avait ou trop de ketchup ou trop de frites pour bien voir. J'ai l'impression que c'est une tuerie calorique à chaque bouchée. Bah, si jamais j'ai un petit creux en sortant, et surtout l'estomac bien accroché (cherchez des images sur le net, vous verrez de quoi je parle). Le pire, c'est que selon le guide, ce serait cette grande saucisse d'Herta Heuwer qui aurait créé ce...plat...à défaut de mot plus approprié. A ce propos, puisque nous parlons cuisine : le sandwich kebab fut inventé ici, quartier Kreuzberg précisément, par un serveur qui, au lieu de servir le kebab a des clients pressés dans des assiettes, le leur servit dans un pain. Berlin, carrefour de la gastronomie!
Décidément, Berlin est beaucoup moins fun qu'Amsterdam...il faudra que je revienne pour me faire une autre idée de la ville, peut-être plus relax.
Voilà les amis! Demain, comme je l'écrivais plus haut, je pars pour Prague, très tôt étant donné que mon GPS ne va pas jusque là-bas, je vais donc me mettre en monde free-style et carte routière au 1/3000000ème. Ça va être folklo de trouver la route jusqu'au camping!
From Europe, with love.

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Lichen

The blind woman next to me fidgeting in her seat visibly uneasy brushed my arm as if in need of help with her train ticket but she tricked ...