Thursday 29 April 2010

10 Minutes à perdre

 
Le nom de ce site veut tout dire.

C'est là-bas!

Rodolphe

Histoire dont vous êtes les héros #2


Vous la dévisagez quelques instants avant de vous apercevoir qu'elle rougit un peu. Vous froncez les sourcils : « Excusez-moi, vous êtes... ?
_ Je suis une amie d'Albertine. Elle m'a dit que vous pourriez m'aider. »
Ah, Albertine. Voilà un peu de concret. Quelque chose à quoi se raccrocher.
« Cela fait un moment que je ne l'ai pas vue, Albertine. Je suis même étonné qu'elle se souvienne de moi. Que puis-je faire pour vous?
_ On ne pourrait pas discuter dans un endroit plus tranquille? »
Il regarde autour de lui. C'est vrai que la rue est passante. La jeune demoiselle, qui est pourtant juste à ses côtés, se trouve en fait près d'une des portes et se fait bousculer par des clients à lui, des collègues qui ne le remarquent même pas.
« Euh, oui, je veux bien, mais là il faut que j'aille travailler. On ne peut pas se voir ce soir?
_ C'est que c'est assez urgent, j'aurai espéré vous parler plus tôt. Vous êtes libre ce midi?
_ Ce midi, je déjeune. Et j'ai une journée qui s'annonce chargée. Je peux vous laisser mes coordonnées de bureau et nous fixerons un rendez-vous dans la soirée. » Il lui tend sa carte de visite. Elle la prend machinalement. La regarde, visiblement déçue. « Je dois y aller à présent, bonne journée, Mademoiselle...?
_ Je vous rappelle dans la journée. A ce soir, Julien. »

Comment vous est-il possible de reprendre le cours normal des événements après cela? Cette demoiselle, dont vous ignoriez jusqu'à l'existence il y a encore une heure, dont vous ignorez encore le nom, qui ne vous en a pas dit plus que cela sur ses motivations, qui se dit être l'amie d'une fille que vous n'avez pas vue depuis des lustres – d'ailleurs vous n'êtes pas certain d'avoir un numéro de portable, encore moins une adresse pour vérifier ses dires – cette demoiselle qui vous intrigue, qui a rougi, vous n'arrivez pas à vous défaire de son visage. De sa voix. Mais vous êtes bien Julien Desmart et bon gré mal gré, sans même trop de regret ou d'arrière-pensées, vous vous laissez entraîner par la routine de votre travail. Lorsque dix heures sonnent, l'inconnue est retournée dans son rang. Totalement oubliée. Pas même une pensée furtive. Mais tout cela est normal, car vous avez des responsabilités, des choses et des gens et des biens mobiliers et immobiliers à gérer, des SICAVS, des stock options, des portefeuilles, des obligations, des parts de marchés. Votre vie professionnelle est bien remplie, mais vous ne vous laissez jamais déborder. Vous prévoyez souvent à l'avance, vous arrivez à anticiper.
Pendant votre pause de déjeuner, assis seul à la brasserie au coin de la rue, dans l'ambiance de verres entrechoqués, de garçons de café au blanc tablier, de rires, de conversations sérieuses et légères, de meubles au bois sombre, vous ne pensez pas à grand' chose. Vos pensées vont à vos dossiers et vos affaires en cours, même si dans la détente générale, dans le rassasiement quotidien quelque chose semble vouloir refaire surface. Vous tenez bon sans même vous en rendre compte.
Ce n'est qu'en rentrant au bureau pour entamer une après-midi somme toute banale que la secrétaire vous laisse un post-it orange fluorescent, sur lequel est écrit à la va-vite « Pas compris le nom/ Voix de femme / RV ce soir 19h45/ Restaurant à côté de chez vous. »
Si vous connaissiez le mot « sibyllin », vous en feriez bon usage. Il vous faut bien trente secondes avant de faire le lien entre le message et la demoiselle qui vous a accosté ce matin. Tout cela vous laisse perplexe. Vous chercheriez bien sur Internet la trace d'Albertine, histoire de voir si vous pourriez remonter jusqu'à la belle inconnue, mais vous n'avez pas le temps. Trop de travail.
Et en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, il est déjà dix-huit heures trente. La plupart de vos collègues ont déserté l'office, rentrés dans leurs pénates. Il ne reste que vous et la comptable. Vous contemplez votre bureau, et vous ne pouvez vous empêcher de vous admirer, un peu. Vous avez abattu une sacré masse de travail aujourd'hui. La pile de gauche, où étaient entassés les dossiers en attente, sont passés à droite et forment une pile bien haute, rectiligne, digne des plus châteaux. Il ne reste que deux dossiers à votre gauche. Sous la pile, un petit triangle orange nargue le coin de votre œil. Il est déjà trop tard alors que vous tirez dessus. Vous aviez laissé de côté le post-it, mais vous ne pouvez plus l'ignorer. Vous regardez votre montre. Qu'allez-vous faire?

Saturday 24 April 2010

Sondage Cadeau d'anniversaire

 

Vous recevez un cadeau d'anniversaire. Interdiction d'ouvrir avant le jour J!






M'en fous, il/elle en saura rien!
  2 (33%)
Juste un p'tit coup d'œil...j'enlève qu'un scotch proprement et je referme aussi sec!
  0 (0%)
Raaaaaaaaaaaaaagh! 7 jours à trépigner!
  3 (50%)
C'est quoi 7 jours dans une vie? J'ai un cadeau, c'est déjà ça!
  1 (16%)



Friday 23 April 2010

Histoire dont vous êtes les héros (en quelque sorte) #1


 
Vous êtes Julien, jeune homme d'à peine trente printemps, et même si vos parents ont décidé de vous prénommer ainsi, non point en l'honneur de Jules César, ni pour faire partie de la tribu des Jules (dont vous faîtes malgré tout, et surtout malgré vous, partie) mais parce que ça sonnait bien, et même si environ cent mille familles ont fait le même choix ces trente dernières années, eh bien, ça sonne bien, c'est familier. On connaît tous un Julien. C'est rassurant. Le fait que vous ne l'êtes pas et que malgré votre âge votre pouvoir décisionnel frise le zéro absolu (-273,15°C) n'arrange pas l'opinion que les autres ont de vous. Opinion qu'ils prennent grand soin de ne pas vous donner.
 
Vous souffrez le monde comme d'autres souffrent de devoir regarder « Questions pour un champion » avec leur grand-mère pour égayer ses soirées, un mal pour un bien. Alors vous le laissez couler, le monde, parce que vous n'aimez pas les perturbations ; pourtant elles arrivent et vous vous dîtes fréquemment : « Les emmerdes se déplacent en troupeaux. » Et vous avez diablement raison. De la même manière, il vous est souvent arrivé de vous demander : « Pourquoi ça m'arrive à moi ? Six milliards et demi de pékins sur terre, et ça me tombe dessus. » À présent, cela vous arrive plus rarement. L'habitude. En bref, vous êtes un peu monsieur tout-le-monde. 

Parfois, il vous arrive de penser des choses complètement folles, voire d'en faire. La dernière en date : vous êtes allé jusqu'à rêver d'aller en Patagonie ! Puis vous vous êtes souvenu de votre voyage scolaire en Angleterre : pourquoi s'embêter à aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte ? L'herbe est la même, les gens sont les mêmes. Il pleut plus souvent. Vous rêvez souvent de voyage, d'évasion et vos rêveries éveillées, alimentées par les quelques reportages que vous regardez de temps à autre sur "Arte" vous emmènent loin, très loin de votre quotidien. Quotidien que vous ne boudez pas pour autant.
 
Vous travaillez dans un établissement bancaire; pas au guichet, non, parce que les gens pour vous, c'est à dose homéopathique, ou alors bien infusés, c'est-à-dire vos amis. Vous préférez le calme des bureaux, surtout le vôtre, avec vue sur la rue, bien exposé, au premier étage. Vous êtes apprécié de vos collègues pour votre discrétion, votre politesse, de votre patron pour votre engagement, votre zèle. Vous êtes également apprécié de vos amis pour votre loyauté et votre galanterie. Votre petite amie, quant à elle, vous apprécie pour votre – eh ! mais vous n'avez pas de petite amie ! Une ombre au tableau, la seule. La dernière n'est pas restée, prétextant être trop en sécurité avec vous, et pas assez en danger. Fadaises ! Toujours est-il que vous êtes revenu sur le marché des âmes esseulées, bien décidé à attendre de pied ferme que la demoiselle se manifeste. 

Le jour où commence votre histoire est un jour ordinaire. Vous vous êtes levé à 6h52 précisément, la sonnerie de votre portable vous tirant d'un sommeil sans rêves et surtout de plomb. Vous avez ouvert les yeux promptement, êtes passé aux toilettes, avez bu un grand verre d'eau pour réveiller votre corps autant que votre esprit. Vous avez ensuite pris un solide petit-déjeuner  : thé Lipton, deux tranches de pain/beurre/confiture, un bol de corn-flakes juste saupoudrés de sucre, un yaourt nature brassé et un grand verre de jus d'orange sans pulpe. Douche, brossage de dents, habillage (vous portez toujours le même costume, pour des raisons de commodité – disons que vous avez plusieurs fois le même, un peu comme Albert Einstein, mais la comparaison s'arrête là).
 
Et vous voilà en route pour le bureau, à pied jusqu'à l'abri-bus. En chemin, vous vous arrêtez au kiosque à journaux (celui avec la vieille dame, car elle est bien plus aimable que l'autre rustre, pourtant plus près) prendre Les Échos (quotidien d'information économique et financière s'il en est) que vous lirez durant tout le trajet en bus, soit une trentaine de minutes.
 
Bien entendu, vous ne remarquez pas la personne qui semble vous suivre depuis que vous avez quitté votre appartement, cela va de soi. C'est une journée ordinaire. Vous ne levez la tête qu'à deux ou trois reprises pour vérifier l'état d'avancement du trafic (qui est normal, faut-il le rappeler, car ceci est une journée ordinaire), puis presque machinalement vous vous levez et descendez en prenant garde de ne marcher sur les pieds de personne. Vous faîtes attention en traversant la rue, attendant que le petit bonhomme rouge passe au vert MAIS regardant quand même à gauche puis à droite à l'affût d'un éventuel chauffard – vous n'êtes jamais trop prudent.
 
La banque pour laquelle vous avez donné presque dix ans de votre vie sous forme de bons et loyaux services a pignon sur rue. C'est un bâtiment haussmanien à la croisée de grands faubourgs parisiens. Avec de grandes portes tournantes à l'entrée. Vous n'avez d'ailleurs pas le temps de poser la main dessus que vous sentez que l'on vous retient par le bras. Vous mettez environ deux secondes avant de comprendre que vous devez faire volte-face et vous vous retrouvez nez à nez avec une jeune femme.
« Vous êtes bien Julien Desmart ? » vous lance-t-elle.
 
éclairs... 
J'aime bien les éclairs...et vous?

Wednesday 21 April 2010

Citation de la semaine / Quote of the week - Espoir / Hope



 
"Le plus grand malheur de l'homme, c'est un mariage heureux. Aucun espoir de divorce. Milan Kundera, Risibles amours.

"L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde." (A. Camus)

"The basis of optimism is sheer terror" (Oscar Wilde)

"Hope is not the conviction that something will turn out well but the certainty that something makes sense, regardless of how it turns out" Václav Havel

"Le monde est tout ce qui arrive" (Wittgenstein)

"If you're going through hell, keep going." (Winston Churchill)

"Le mariage, c'est la mort de l'espoir." Woody Allen
 

Histoire dont vous êtes les héros (en quelque sorte)


Je vous propose d'apporter votre précieuse contribution à une aventure humaine en suivant les péripéties d'un jeune homme tout ce qu'il y a de plus banal. À certains moments de l'histoire, vous aurez à participer à un vote pour déterminer le cours des choses. Je vous donnerai le choix entre plusieurs alternatives, vous aurez trois jours pour faire votre choix, je prendrai ensuite deux ou trois jours pour écrire l'histoire selon le résultat de vos votes, jusqu'au prochain « carrefour ». Ça vous tente?

 

Rodrigo Y Gabriela's Video 'For Diablo Rojo'

Friday 16 April 2010

Sondage Liégeois - les résultats sont éloquents...

je touille chantilly et chocolat, en raclant bien les bords.
  0 (0%)
je mange l'un AVEC l'autre (je suis un(e) puriste, moi)
  4 (50%)
 
je mange l'un, puis l'autre (puriste ET timbré(e))
  4 (50%)
 
ben, j'le mange, pas de chichi (ou de quartier)!
  0 (0%)

HUGE Meteor Across Midwestern Sky USA 15th April 2010 AWESOME FOOTAGE

Wednesday 14 April 2010

Tous des cons

En fait si, j'avais encore une chose à ajouter. Ce qui fait tourner le monde. Je me répète: Tous des cons.

Rodolphe

Tous des cons

Je ne sais pas s'il y a grand' chose à ajouter à ça...

Tristement.

Rodolphe

Astéroïde

 
 Astéroïde!

Tous à vos lunettes, en espérant que celles-ci soient astronomiques, et pas de seulement de vue!

Rodolphe

Friday 9 April 2010

Le sycomore


 
De loin, on croirait qu'il n'y a rien,
juste une ligne d'horizon que rien ne coupe.
Tout est à sa place, de part et d'autre
de cette frontière sans fin.
Il faut se figurer une bande nuageuse
comme ramassée et figurant un royaume.
Ce matin-là, il y a des poignards de soleil
qui endaguent la plaine.
Si l'on se rapproche, l'on voit un vallon,
creusé par les âges.
Si l'on voulait, on pourrait s'arrêter là,
nous aurions encore le regard de l'horizon,
encore des impressions sur la rétine.
On ne verrait qu'un sycomore esseulé en son centre,
et rien d'autre, à bien y regarder.
Si on le voulait, on se tiendrait là,
et il y aurait peut-être du vent.
Si l'on se rapproche encore,
sous ce sycomore,
on pourrait croire qu'il n'y a rien.
La lumière ne vient pas jusque là.
Mais il y a un homme, sobrement vêtu,
assis.
Il tient ce qui semble être une houlette,
et son coude droit repose sur son genou.
Il a l'air tranquille, pensif.
Il est seul.
Si l'on était intrigué par cet homme,
ou par sa présence en ce lieu,
on se rapprocherait.
L'on apercevrait alors un visage buriné
par le vent, le grès, le songe.
On se méprendrait sur son apparente nonchalance.
L'on jetterait un œil alentours,
comme inspectant le silence.
Comme jaugeant la sérénité de l'endroit,
sa justification.
On entendrait, distinctement,
le bruissement des feuilles du sycomore.
En levant les yeux, on pourrait se demander
qui est le plus clairvoyant, de l'arbre ou de l'homme.
L'on pourrait, au fond de ce vallon,
s'asseoir pour tenir compagnie
à cet homme qui a l'air de n'en pas vouloir,
à cet arbre qui n'y prête aucune attention.
Ainsi l'on se rapprocherait,
l'on pourrait alors plonger notre regard
dans celui bleu comme l'invisible ciel
de cet homme sans histoire,
sous le sycomore vieux comme le monde,
et l'un et l'autre en savent long
mais l'arbre plus encore,
cet arbre séculaire qui est tout et rien
et que l'on ne voit pas, au fond de ce vallon,
entre creux et coupole.
 

Reporters Sans Frontières (bis repetitae)

Et le classement mondial 2009 de la liberté de la presse.

La France perd huit places. Cherchez-là loin des premiers. Derrière la Bosnie-Herzégovine et le Chili...

Reporters Sans Frontières

Je ne veux pas polémiquer sur le fait que les médias s'évertuent à "fêter" les tristes anniversaires, ni sur le fait qu'ils se réveillent alors que cela fait 100 jours que Hervé ? et Stéphane ? sont retenus en Afghanistan. Cela fait aujourd'hui 101 jours et demain on n'en entendra plus parler jusqu'à leur libération, ou jusqu'au 200ème jour de leur captivité.

Je voudrais simplement partager la peine des familles des reporters suivants:

Rupert James Hamer (Sunday Mirror) 9 janvier 2010 - tué en Afghanistan par un IED (Improvised Explosive Device) alors en reportage avec des Marines américains. 

Clodomiro Castilla Ospina (El Pulso del Tiempo) (La Voz de Montería) 19 mars 2010 - exécuté par balles par deux hommes non identifiés, alors qu'il lisait un livre sur la terrasse de sa maison à El Puente, Colombie. 

Nahúm Palacios (Televisora de Aguán) (Canal 5) 14 mars 2010 - "On" a criblé sa voiture d'une quarantaine d'impacts de balles. Lui est mort sur le coup, un blessé grave et un blessé léger, son caméraman. Troisième meurtre d'un journaliste en moins de 6 mois au Honduras. RSF ne parle pas des deux premiers, ni des suivants d'ailleurs.

Valentín Valdés Espinosa (Zócalo de Saltillo) 8 janvier 2010 - Saltillo, Mexique. Valentín est kidnappé, torturé et finalement abattu de plusieurs balles. Le message “This is going to happen to those who don’t understand. The message is for everyone.” fut retrouvé sur sa dépouille.

Ashiq Ali Mangi (Mehran TV) 17 février 2010 - Deux hommes non identifiés (les mêmes partout) l'ont abattu alors qu'il se rendait au Club de la presse de Khairpur (Gambat - Pakistan). Il n'avait pas 30 ans.

Mohammed Shu’i Al-Rabu’i (Al-Qahira) 13 février 2010 - Déjà agressé par les mêmes personnes, fin 2009, qui avaient été libérées parce que le dossier n'avait pu être constitué à temps par les autorités yéménites, Mohammed, 34 ans, a finalement été tué par balles, victime de la persévérance et de la bêtise humaine.


Tous se battaient pour la liberté de la presse, tous sont morts des mains de trafiquants de drogues, d'armes, de personnes, de responsables politiques, de militaires, de rebelles, de je ne sais quoi que rien ne justifie et que la moindre parcelle d'humanité désavoue. Alors oui je pense à Hervé et Stéphane, mais je pense à ces six autres qui sont morts, ainsi qu'aux autres dont on ne parle pas faute de place, de temps, d'intérêt; oui je pense aux 165 autres emprisonnés (répertoriés) ainsi qu'aux dizaines de collaborateurs et de "net-citoyens" qui subissent le même sort.
Je ne sais plus qui a dit 'Crier contre l'injustice rend la voix rauque" (d'ailleurs si quelqu'un le sait, faîtes-moi signe). Un bon coup de gueule est un coup d'épée dans l'eau, mais si on ne gueule pas...

Et nous ne sommes que le 9 avril.
2010 va être long pour beaucoup de monde.

Rodolphe
* Informations tirées du site Reporters Sans Frontières et recueillies sur le web *

Je reprendrai bien un peu de fromage...et vous?

Bande d'alcoolos ! Vous êtes 80% à plébisciter l'adjonction de jus de raisins fermenté avec votre lait caillé fermenté. Que de fermentation...mais bon, comme le dit Murphy: tout ce qui est bon dans la vie est soit immoral, illégal ou mauvais pour la santé.

Wednesday 7 April 2010

Lien

Accrochez vos ceintures, et allez faire un tour là-bas.

Ça vaut le coup d'œil.C'est le deuxième d'une petite série assez sympathique de parasites. On est bien content que certains ne s'attaquent pas à nous.

Rodolphe

Saturday 3 April 2010

Les chassies


Tous les matins, c'est la même galère. Tous les matins s'opère un choix dont j'ignore si j'en suis l'unique responsable tant il se fait avec une déconcertante célérité. J'ai encore les chassies aux coins des yeux que je dois savoir si je veux

– Trouver un Sens à ma Vie.

ou si je veux

– Tout Simplement me Lever.

Et tout ça sans me poser la question. Trouver un sens au lever (pas la sortie du lit) ou continuer d'avancer en fermant les yeux tout en luttant pour les ouvrir (je vous le rappelle, je viens de me lever). Tous les matins, c'est cornélien et c'est contradictoire.

Si je vous raconte ça, c'est que ce matin je me suis posé la première question, alors que les autres matins, eh bien ma foi, tout allait bien. Le réveil sonne, on se lève, le flot des problèmes submerge tout d'une seule vague (rien de tsunamique là-dedans) et on se dirige vers la cuisine sans s'arrêter à ce détail, en passant par la case toilettes. La case salle de bain est plus loin et ne pose pas de problème particulier, tout comme celle du trajet au boulot ou la case boulot en elle-même. Tout est prêt, et comme a dit Hamlet, référence en la matière je le rappelle: Readineʃs is All.

Jusqu'à ce matin, je ne cherchais pas de raison de me lever parce qu'elle se présentait d'elle-même à moi.

Tous les matins je pense en déjeunant que des enfants meurent de faim dans le monde, qu'ils ne peuvent pas boire – quid de se laver – qu'un nombre faramineux de particules élémentaires façonnent chacune des choses de notre univers et que pourtant tout est différent. Qu'une femme meurt sous les coups de son connard de mari toutes les trente secondes ou quelque chose comme ça. Qu'il doit bien y avoir des cochonneries même dans l'innocent thé que je bois, dans l'eau que j'ai pourtant fait bouillir (le plomb – s'il n'y avait que ça – ne s'évapore pas, si mes souvenirs sont bons). Que le monde tourne malgré nous et qu'il s'arrêtera de tourner à cause de nous, tôt ou tard. Je pense aussi, en regardant le soleil se lever sur les plaines beauceronnes, que la beauté de la nature est stupéfiante, que nous sommes tout petit face à son immensité, que nous sommes des quarks à l'échelle de l'univers. Et que nous sommes composés de quarks nous-mêmes. Et qu'il n'est pas difficile de prédire une structure plus petite encore. Qu'il n'est pas non plus insensé de prédire un ensemble plus grand que la galaxie d'Andromède ou une structure plus massive qu'un trou noir supermassif. Qu'on n'a pas encore reçu la lumière de certaines galaxies. Qu'avec ses milliards de milliards d'étoiles, l'univers est loin d'avoir donné son dernier mot, voire livré son premier secret. Que l'hypothèse que notre planète, avec ses conditions si propices au développement, ne soit pas la seule est certes folle, mais pas nulle (faudrait-il un myryllion – 104*210000 – pour donner sa probabilité). Que le jus d'orange que je bois, sans compter qu'il a fait des centaines de kilomètres alors qu'il y a un champ d'orangers à dix kilomètres de chez moi, déclenche dans mon cerveau la production de tout un tas d'hormones, dans mon estomac de tout un tas de sucs et que, grâce à tout ça, je vais mieux. Tous les matins, c'est la même galère.

Pourquoi ce matin est-il différent des autres? Ce ne sont certainement pas les dix ou douze pintes de bières d'hier soir qui y sont pour quoi que ce soit: je n'ai pas mal à la tête. Le digestif que j'ai pris en fin de soirée a fait son effet (normal me direz-vous, un digestif aide justement à ça, digérer). Ce n'est certainement pas le fait que j'ai enfin réussi à dormir plus de trois heures d'affilée. Ce n'est pas en outre le fait que je sois en vacances, ça m'étonnerait, ou que je sois orphelin depuis deux ans jour pour jour (avant vingt ans, vous concéderez que ce n'est pas banal) ou même – ce serait le comble – qu'une fille dont j'ignorais jusqu'à l'existence avant d'ouvrir les yeux soit à mes côtés en train de dormir (oui, je suis encore au lit). Je serai bien le premier étonné si on m'annonçait que l'une ou l'autre de ses « raisons » était à l'origine de cette différence.

Non, je pense en fait que je suis arrivé au stade où mon pouvoir décisionnel plafonne à cent pour cent. Je contrôle. Je fais mes propres choix, et surtout je les assume. Tout vient à point à qui sait attendre. Une belle foutaise, oui, si vous voulez mon avis. Il ne faut pas attendre, justement. J'ai passé ces vingt dernières années (ah oui, au fait, j'ai vingt ans aujourd'hui) à le faire et je peux vous certifier que le résultat n'est pas joli joli.

Alors me voilà à penser à ma vie, frais comme un gardon, au premier matin de ma vraie vie. Et je me dis que je vais devoir faire ci ou ça, mettre un peu d'ordre dans telle ou telle chose, faire quelque chose de mes journées. Mais quoi? La question me fait venir les larmes aux yeux et j'ai bien envie de me rendormir pour me re-réveiller et faire comme si de rien n'était. C'est la merde. C'est ça, être humain? Sentir la déconfiture en l'étalant sur sa tartine? Affronter sans broncher le tsunami des problèmes? Prendre une résolution avant même que d'ôter ces vilaines chassies à nos canthi (cf. les coins des yeux)? J'ai pas signé pour ça, moi. Heureux les pauvres en esprit. Oh que oui. Avancer sans se poser de questions, et au diable Hamlet.

Seulement voilà, la première question fait boule de neige. Fichtre, diantre, foutre. Pourquoi je ne pouvais pas

– Tout Simplement me Lever?

Parce qu'il me faut

– Trouver un Sens à ma Vie.

Je décide donc de me lever, sans faire de bruit, et de sortir manger une des jonquilles près du chêne. D'écrire une lettre au président du Myanmar (ex-Birmanie). De prendre une photo de mes yeux, pour m'en souvenir – la preuve, je les vois tous les jours dans le miroir et je serai bien infichu de les décrire. Ensuite, je réveillerai la demoiselle et lui demanderai si elle veut bien partir avec moi au bord de la mer, juste pour la journée. Manger un Chateaubriand avec un Pétrus 47. Prendre un billet d'avion pour faire le tour du monde. Tout est possible, tout est permis. Je viens d'ouvrir la seule porte qui en vaille la peine, car le monde n'appartient ni à ceux qui se lèvent tôt, ni à ceux qui se couchent tard, ni même à ceux qui ne dorment pas, il appartient à ceux qui en font quelque chose sans l'utiliser, à ceux qui tentent de le comprendre sans le travestir, à ceux qui l'habitent sans en avoir l'air. Que je sois le fruit du hasard (jeu de dés) ou d'une volonté quelconque ou particulière, je me lève ce matin avec la certitude que oui, quelque chose va changer aujourd'hui et que demain matin, en me levant, je ne me départirais pas de ces crottes jaunâtres si je ne tiens pas parole.
 

Trouvé par hasard (si quelqu'un sait exactement ce que c'est, je suis preneur...)


komoriuta from jacobo serra on Vimeo.

Stephen Hawking

Et si Stephen Hawking ne souffrait pas de dystrophie neuromusculaire, serait-il moins efficace? N'ayant aucune échéance, serait-il moins imaginatif, mois pressé? Serions-nous plus encore dans l'obscurité? Toujours est-il que nous ne le sommes pas, encore.

Thursday 1 April 2010

Psapp - Hill of our Home

Du pain et des jeux

C'est le grand retour des jeux et des citations!

The games and the quotes are coming back!

Comme quoi tout arrive...See? When there's life, there's hope!

Rodolphe

The average man



My name may be John, or Jim, or Paul. I am between 25 and 30 years old. I live in a medium-size city. I share a medium-size house with two colleagues from work, and one or two other people. Every day is the same, more or less. I wake up, have breakfast, brush all of my thirty-two teeth, take as much time as it needs to go to work with the public means of transportation. I spend my day at the office, lunch break excluded. Then, depending if it is Friday or not, I go to the pub or take the same way back home. Every other week I meet up with some fellow workers and have a pint of the black stuff. I take drugs regularly, not too much to be dependant, but enough to be high. I always spend the same on drugs, beer, clothes and food, every week. I am an average man.

I sometimes take a break abroad, with friends, or to visit my relatives. I sometimes have sex with strangers, at the back of an alley or back in my room. I have qualities and defects, but none of them is strong enough to make me someone special, to anyone's eyes. I am not tall nor small. My eyes have an indefinite colour, between brown and black. I have one or two white hair which I unhurriedly busy myself pulling out, every now and then. I never say one word louder than the other. Like everybody.

I do what everybody does: I go to the movies, to the restaurant, to the toilets; I get the Sunday Times on Sunday; I catch a cold every year; I do what's necessary on a day-to-day basis and have my annual meeting with my boss to see if everything's ok, and we both know that we could do without as we have all the answers before the questions are asked; I have a Starbucks membership card, I go shopping at Tesco and all my furniture are stamped IKEA. I do my twice-a-year medical check-up. I do the dishes only when absolutely necessary. I take turns to clean the bathroom. I pay my bills and my taxes. I don't own a car because it's useless; I never do anything out of the ordinary. I am an average man.

Once in a while I think of the past and the idea flashes past my eyes that I might have been someone different. In college I used to think I was different from the people I was studying with, that I was meant to do extraordinary things, meant to be someone special, someone dependable, able to live up my dreams. I don't know where and when things went wrong. It seems that, looking back, nothing went wrong. I graduated like everybody and found a place to work at and to live in. I was successful and everybody was successful and perhaps it is not that, nor the way I took, but it is what I did that was wrong. I should have been an explorer, or something. I never gave up my dreams, it's just that they didn't come true. I am like the next person in the street.

One day I looked up my name on the web. As expected, nothing came out of it: No images found on the web, No emails found on the web, No premium public records found on the web, No Amazon results found on the web, No news found. Yes. Just that. No news. I wondered if it was still worth putting capital letters to my name. If I had to move out, all of my clothes could fit into one suitcase.

Sometimes I feel like everybody is an average person. Perhaps it is only to find some comfort when night comes.

I am an average man because I never learnt how to despair.

I believe in the polls because they reflect what I think. I believe in a God-like entity but don't believe in the Church. I believe in wit while I have none. I believe everybody thinks “Can't be bothered” but actually do what they are told. I believe in the virtues of green tea and of the healthy option, but never take any. I believe in decision-making. I believe in Gandhi but couldn't have done what he did. I have more or less the same values as the next man. I could be the next man, but by some trick of fate I am not.

I am an average man, and perhaps will be until I move on to the next average stage of my life, have a wife and kids, a house, a mortgage, a car, a pet, responsibilities. Nappies, pushchairs, sleepless nights; birthday parties, Christmas parties, celebration days; arguments, tiredness, eyestrain. Some things will stop and some new things will turn up. And I will turn a blind eye to them and move on like the average man that I am. I may even keep some of my wildest dreams somewhere deep in my heart, where things sleep, for I am an average man.
 

Petite pensée.

Ne me demandez pas pourquoi, mais j'ai une petite pensée pour Jacques-Yves Cousteau. Comme ça. Out of the blue, dirait-on en Shakespearien.

Merci.

Habits

I am a man of habits I got to this conclusion because I flash-realised that I am hoping that someone, someday will see the patterns the rou...