Wednesday 31 October 2007

Assassin #1

5 décembre,

Le goût des mots perdu dans ma bouche. La déception est par trop amère, agit comme un froid sibérien sur mes papilles. Anesthésié. Rien de personnel là-dedans. Dit-on. Libellule. Le chant des libellules. Ça me faisait presque pleurer tellement c’est beau. Pas parce que c’est moi qui l’avais écrit. Mais parce que c’était, parce que le mot existait, parce qu’il avait une musique particulière à mes oreilles, à mes sens. J’avais des réactions épidermiques avec des mots. Dyspraxie me filait la chair de poule. Alors qu’hécatombe me faisait rêver. Raspoutitsa était magnifique. Idiot me faisait rire. Idée me laissait sur ma faim. J’attendais toujours la suite qui évidemment ne venait jamais. Idée…sa, me, quelque chose quoi. On pourrait dire, oh Dieu, bien des choses en somme. Eh bien non, on ne pouvait pas dire grand-chose de plus qu’idée de peur de ne pas être compris. Idée en verlan ne ressemble plus à rien. En revanche idea en anglais me rassasiait. Je reconnais sans honte que j’aimais les mots longs, compliqués, goûtus. Avec du corps, que l’on pourrait presque palper, humer, sentir. La monosyllabique haine m’emplissait d’un sentiment de grandeur incroyable. Légion ne revenait pas à dire libellule même s’il me faisait pleurer. "Parce que mon nom est Légion". Tellement de choses derrière. Hubris. Ubiquité. Nyctalope. Meurtre.

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