L'autre soir, le regard
perdu dans les étoiles,
Par une de ces nuits où
l'obscurité dévoile,
Je me suis fait la
réflexion
que j'étais au bout du
rouleau.
Plus de surprise, plus
d'action,
plus même le goût du
boulot.
Plus d'amis ou de
sourires, plus de fêtes.
Parfois, autant que tout
s'arrête.
On ne veut plus de
nouvelles,
même pas savoir ce qui
advient d'elle.
Celle-ci est-elle
enceinte ?
Celui-ci est-il heureux ?
Pour être honnête,
je m'en fous un peu.
Exilé là depuis si
longtemps
comme un lièvre empharé
en terre païenne,
j'ai si bien chu en-deçà
de la moyenne
qu'il m'arrive de prendre
un remontant –
ainsi je ne pense plus,
je n'existe plus
et mes problèmes non
plus.
Hier, il a plu.
Je me rends souvent
soudain compte
que j'ai passé plusieurs
heures
devant la fenêtre, en
sueur
surtout par cette chaleur
de fonte,
à regarder les gens
passer et repasser,
les nuages danser devant
le soleil,
et comme si je sortais
d'un profond sommeil
parce qu'un corbeau vient
de coasser,
je fais le compte des
heures concassées
un sourire en coin d'avoir
tué tant de veille.
Le peu des autres qu'il
reste dans ma vie,
à un comptage manuel je
l'ai réduit :
la vieille dame du
deuxième, celle dont le chien,
trop pressé ou trop
content d'arriver au trottoir,
laisse comme le petit Poucet sur son chemin
des petits jets de pisse
sur les murs du couloir ;
puis vient le couple du
premier gradin,
ceux qui ont depuis
longtemps perdu espoir :
Ils ne font plus l'amour
(les murs sont fins)
et s'engueulent du matin
jusqu'au soir,
même au téléphone
lorsqu'un est au turbin.
Les deux voisins de palier
en haut du perchoir,
ceux qui se retrouvent au
PMU du coin
pour boire leur ballon de
mauvais vin
et finir soûls comme des
cosaques, si noirs
qu'ils enchaînent l'un
après l'autre les gadins,
viennent achever ce
tableau titré « l'Assommoir ».
Alors comment, vous en
conviendrez,
faire pour ne pas tous les
encadrer ?
J'ai depuis longtemps pris
le parti
d'adopter la philosophie
de Bouddha :
du moment qu'ils restent
tous lambdas
il n'y a aucun risque de
psychopathie.
Les autres, un jour, je
les verrai de plus près
je le sais, mais ce sera
un coup du hasard,
qui facétieusement l'aura
bien fait exprès :
j'espère seulement qu'il
sera trop tard
et que tous ces humains
fadasses, ou à peu près,
auront trouvé leur place
au chaud dans le Tartare.
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