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Tuesday 3 January 2017

Arctos Rhododactylos


– Le froid, insupportable, avec pour seul remède
une vinasse chaude, épaisse et aussi laide
que sa maigre cuisine sans espoir ni chauffage –
Oui, il est fini le temps où elle avait un âge.

Ces sons qu'elle n'entend plus – l'eau qui bout,
la faïence qu'on ébrèche sur l'évier –
et d'autres qu'elle n'aura jamais entendu –
ceux d'une vie dont elle a sans le savoir déviée.

Elle grelotte sur ce lit où jamais le repos
ne l'a trouvée, apaisée, aux côtés d'un tâte-au-pot.
Le soir tombe et ses nuages comme un laguis
referment leurs doigts sur son corps alangui.

Voilà que ce Christ étendu en miroir en face
lui rappelle des choses qu'elle voudrait qu'on efface.
D'un geste tendre et machinal, elle caresse sa poitrine :
la boursouflure en son sein qui la démange et la chagrine
ne lui concède que le seul réconfort, tout en pensant à Lui,
de la certitude charnelle de l'orage durant la nuit.
 

Wednesday 4 November 2015

picrate


La vieille fille aux litrons de picrate
traîne ses guêtres sans trop de hâte
vers ce dîner sans viande ni encens
où parce qu'elle aura un peu trop bu
racontera sa vie terne à ses enfants
ceux qu'elle n'aura jamais eu.

D'un large regard elle balaie sa cuisine
et de sa douceur porcine
lave lentement l'assiette de son repas
puis d'un sobre et triste pas
rejoint son lit de mousseline.

Le dernier litron nonchalamment en main
la bouteille posée sur ses flasques seins
elle fixe son plafond usé des regards
de cinquante années dénuées d'espoir.

Puis d'un geste inattendu de puissance
les yeux plongés dans le crucifix sur le mur en face
elle brise le fût du litron sur son chevet et lasse

Mais d'un mouvement plein d'innocence
Saturé de regrets mais sans haine ni rancoeur

Elle s'en va fourailler ses chairs à la recherche de son coeur.
 

Wednesday 18 March 2015

N'oubliez pas


S'il-vous-plaît, n'oubliez pas de:

  • le matin, ouvrir les persiennes
  • changer de mes draps la parure
  • poursuivre la lecture des Persanes
  • vous occuper de ma manucure
  • arranger mes oreillers
  • me parler gentiment
  • ne pas me réveiller
  • cajoler mes sentiments
  • changer l'eau des fleurs
  • faire comme si de rien n'était
  • penser à mon bonheur
  • me faire profiter de l'été
  • penser à mes richesses
  • oublier mes défauts
  • tenir mes promesses
  • accueillir les nouveaux
  • me tenir la main lors des injections
  • masser mes jambes inactives
  • faire de ma sieste une sédation
  • me ramener au bord quand je dérive
  • me dire qui est venu me voir
  • m'assurer que j'aurai des visites
  • au besoin rafraîchir ma mémoire
  • au besoin les faire venir vite
  • mettre de la musique en fond
  • ignorer mes silences
  • tourner mon regard au plafond
  • vous armer de patience
  • parler comme si je n'étais pas là
  • faire comme si je n'existais plus
  • faire comme si j'étais juste las
  • parler comme si vous y aviez cru
  • ne pas oublier de prendre les devants
  • au besoin, ouvrir mes paupières
  • vous assurer que je suis vivant
  • le soir, éteindre la lumière.



Nombre de jours à vivre : 18

Wednesday 25 February 2015

Nemigen


La vieille cité se traîne, hagarde et cruelle,
Dans les nappes de brumes qui émanent du fleuve.
Elle se souvient avoir dû faire un choix,
Il y a longtemps, alors neuve et belle,
Mais seules les conséquences et leur poids,
Quasi-posthumes, secouent ses articulations trop sollicitées
Comme une vile arthrose.

Elle était moins amère, avant,
Quand ses marbres étaient roses,
Même quand elle était au levant,
Même quand elle sentait le rance.

Il y a dans son air aujourd'hui
Des pestilences qui bouchent ses narines,
Une amertume qu'elle subit démunie,
Mais avec laquelle chacun se sent uni
Dans sa déshérence chagrine.

Soudain, d'une seule voix, elle se secoue,
Branle ses quais et ses dômes,
Exhume d'un coup quelques vieux fantômes,
Et comme une lionne harponnant au cou
Une vieille proie qu'on avait pensé morte,
Elle rugit d'une voix rauque et forte,
Un lambeau de chair en gueule,
Qu'elle vivante ne veut entendre plus
Ce mot entre tous si veule
Ce mot qui interdit tout salut.

La bouche en sang et secouée de sanglots,
La cité assassine se love de nouveau
Pour digérer sa pitance en ses sombres flots
Fière d'avoir retourné le mort en son caveau,
Une ultime fois, comme un pied-de-nez au sort,
Se vautrant un peu plus dans son malheur,
Un peu plus dans le souvenir d'alors,
Dans le ressouvenir de ses plus belles heures.

Saturday 6 September 2014

Corps

 
Corps-sujet (corps-je-ils-nous-tu)
Corps-dépendant-à-corps-défendant
Corps à corps
Corps-décor(um)
Corps-frontière (corps-Schengen)
Corps-fierté-corps-lié
Corps-re-source
Corps-ex-sculpture
Corps-citadelle (corps-Samarkand)
Corps-action-(axiome)
Corps-à-dessein
Corps-armé-pétition
Corps-ouvert-fermé
Corps-si-leste-céleste
Corps-cœur-de-pierre
Corps-de-contact
Corps-détruit-intact
Corps-sain-produit
Corps-vigile (corps-musée)
Corps-étendard
Corps-de-principe
Corps-muet (corps-secret)
Corps-sacré-corps-fin-en-soi
Corps-centre-O

Thursday 3 July 2014

D'amour et de fer


La tête haute sous un soleil plombé bas
comme attiré par le sable qu'il reflète,
il faut marcher, marcher, faire un pas,
puis un autre, courbé sous le lumineux bât,
jusqu'à la prochaine dune, la prochaine crête
mais, surtout, ne pas baisser la tête,
et avancer, parce que c'est loin, là-bas.

Ne pas attendre, car le soleil mord.
Il déchire la chair, lentement,
sans remords ni aucune dent,
car c'est lui qui décide du sort,
qui mirage de séduisants ports
desquels personne ne ressort,
pas même les pieds devants.

Marcher au travers du silence,
du crissement du sable,
les gerbes marquant la séquence,
le rythme de l'incomptable,
seul et inconsolable,
combattant la somnolence,
le soleil et l'absence.

Aller, aller plus loin
oublier pourquoi
on en est arrivé là
pourquoi ce point
à portée de main,
au bout du doigt,
tendu et las,
restera
là-bas,
plus loin.

Sauf si, d'un brusque coup de rein,
on étalonne la dune,
on balaie d'un revers de main
la sueur de la lacune,
si on boit l'eau de la lune,
si on accueille le lendemain
sans envie ni plainte aucune.

Car ce soleil qui tord les chairs
c'est aussi celui qui nous éveille,
qui se couche sur nos éveils,
qui rougit nos chimères,
qui donne vie à notre air
et qui allège notre veille,

orbe de feu, d'amour et de fer.

Tuesday 1 October 2013

Viens dans la brume



Viens dans la brume
Jouer avec nous
perdre pied
avec
la réalité
le monde est morne et triste
sauf dans la brume
dans la brume
tout en subtilités
en nuances sincères
et nous jouons
sans cesse
à cache-cache
mais aussi à colin-maillard
et à mourir
c'est drôle
de jouer à mourir dans la brume
nous ne savons pas si c'est vrai
si c'est faux
et nous jouons
du matin jusqu'au matin
alors viens dans la brume
jouer avec nous

Sunday 28 July 2013

Pluie



elle a les yeux couleur de pluie
et ses cheveux celle de l'éclair
elle a l'odeur fraîche de la terre
sa peau de soie comme la nuit
sur le jour naissant prend appui
dans ses mains le temps fixe et célère

parfois à la faveur d'un nuage
point brillant comme une comète
on l'entraperçoit qui voyage
et dans l'énigme sélénite
on la voit telle une allumette
fendant d'un coup d'ongle l'ombrage

j'ai fixé les gouttes collées
à la vitre au milieu de l'averse
son regard comme envisagé
à travers la cérule des herses
me souriait, ou pas, ou l'inverse,
déversées par ce ciel enragé
 

Sunday 21 July 2013

Le cheval de Chronos



Nos ihrams sont incrustés de poussière
ainsi que nos barbes, étiolées par la guerre
et par des jours de rationnement.
On abat nos brides sauvagement
car jamais on a vu bête si véloce :
Nous poursuivons le cheval de Chronos.

Trois mois que nous cavalons
sans relâche ; nous laissons les vallons
pour le désert puis la toundra.
Jamais nous ne reverrons Pétra
dans cette course atroce
derrière le cheval de Chronos.

Mais le crottin est frais ce matin
alors on remercie le destin
et on affronte la chaleur du jour
c'est le point de non-retour -
la nuit nous voit tomber sur le colosse :
enfin nous avons trouvé le cheval de Chronos.

Profitant du sommeil équin
On attrape à pleine main
Les testicules du cheval de Chronos
Pour qu'il cesse de cabrer
Pour l'amener à arçonner
Mais il rue et il tue, le molosse.

Un poème en étoile de fond
me traverse tout-à-coup l'esprit
alors que le chevalin typhon
boit mon sang et hennit de mépris :
on n'a jamais vu bête si féroce
que l'infernal cheval de Chronos.

Saturday 20 July 2013

Dans la nuit



nous ne sommes qu'un tas de pierres brisées
on nous fait avancer dans la nuit, pieds et poings liés,
les étoiles comme une cascade de tessons de verre
et les orbites noires des fusils nous fixent
avides du moindre faux-pas, gueules de fer,
éclatants tonnerres dans la sorgue d'onyx

le mal s'élance des reins jusque dans nos jambes
et beaucoup ont courbé l'échine si bas qu'ils trébuchent
aucun ne doit tomber car on nous abat comme des bûches
et on nous laisse traîner à même le chemin, sans tombe
ni dernier regard ni même un mot sur un morceau de roche
pour indiquer qui fut fauché-là sans même un son de cloche

alors on avance dans des bruits de chaînes
qu'on finit par ne plus entendre
et l'empyrée à notre passage déchaîne
comme un volcan son nuage de cendres
des millions de braises incandescentes

alors on poursuit notre marche harassante
les yeux rivés sur les pierres de la sente
ou sur la ligne d'horizon cyanescente

on n'a que faire de la beauté en pareil cas
le destin nous paraît pour le moins indélicat
de nous donner à voir spectacle si beau
alors que nos chemises en lambeaux
laissent engouffrer une brise pénible
qui nous fait frissonner tout entier
alors que le soudard irascible
beugle comme un charretier
jure devant dieu qu'il va tous nous tuer
si nous n'accélérons pas le pas

et dans l'aurore à peine née
la foudre sur mon voisin s'abat
le reître vient de tuer mon compagnon
mon maître que je rattrape par ses haillons

mais je n'ai pas la force de lutter contre le mercenaire
qui me fait lâcher prise et qui d'un coup de crosse
me remet dans la ligne qui jamais ne revient en arrière

le jour se lève et éteint doucement le cosmos
les limbes de cette nuit longue et belle et atroce
s'accrochent à nos poings et nos pieds de pierre
cette nuit à jamais constellée de tessons d'univers

Thursday 18 July 2013

Les autres



L'autre soir, le regard perdu dans les étoiles,
Par une de ces nuits où l'obscurité dévoile,
Je me suis fait la réflexion
que j'étais au bout du rouleau.
Plus de surprise, plus d'action,
plus même le goût du boulot.
Plus d'amis ou de sourires, plus de fêtes.
Parfois, autant que tout s'arrête.
On ne veut plus de nouvelles,
même pas savoir ce qui advient d'elle.
Celle-ci est-elle enceinte ?
Celui-ci est-il heureux ?
Pour être honnête,
je m'en fous un peu.

Exilé là depuis si longtemps
comme un lièvre empharé en terre païenne,
j'ai si bien chu en-deçà de la moyenne
qu'il m'arrive de prendre un remontant –
ainsi je ne pense plus,
je n'existe plus
et mes problèmes non plus.

Hier, il a plu.
Je me rends souvent soudain compte
que j'ai passé plusieurs heures
devant la fenêtre, en sueur
surtout par cette chaleur de fonte,
à regarder les gens passer et repasser,
les nuages danser devant le soleil,
et comme si je sortais d'un profond sommeil
parce qu'un corbeau vient de coasser,
je fais le compte des heures concassées
un sourire en coin d'avoir tué tant de veille.

Le peu des autres qu'il reste dans ma vie,
à un comptage manuel je l'ai réduit :
la vieille dame du deuxième, celle dont le chien,
trop pressé ou trop content d'arriver au trottoir,
laisse comme le petit Poucet sur son chemin
des petits jets de pisse sur les murs du couloir ;
puis vient le couple du premier gradin,
ceux qui ont depuis longtemps perdu espoir :
Ils ne font plus l'amour (les murs sont fins)
et s'engueulent du matin jusqu'au soir,
même au téléphone lorsqu'un est au turbin.
Les deux voisins de palier en haut du perchoir,
ceux qui se retrouvent au PMU du coin
pour boire leur ballon de mauvais vin
et finir soûls comme des cosaques, si noirs
qu'ils enchaînent l'un après l'autre les gadins,
viennent achever ce tableau titré « l'Assommoir ».

Alors comment, vous en conviendrez,
faire pour ne pas tous les encadrer ?
J'ai depuis longtemps pris le parti
d'adopter la philosophie de Bouddha :
du moment qu'ils restent tous lambdas
il n'y a aucun risque de psychopathie.
Les autres, un jour, je les verrai de plus près
je le sais, mais ce sera un coup du hasard,
qui facétieusement l'aura bien fait exprès :
j'espère seulement qu'il sera trop tard
et que tous ces humains fadasses, ou à peu près,
auront trouvé leur place au chaud dans le Tartare.

Tuesday 16 July 2013

Les harpies



Les harpies planent en cercle sous un ciel de coton
Leurs cris me parviennent dans un souffle de vent
L'air chaud à trancher au couteau
La sécheresse fait craindre le feu de brousse
Dans chaque buisson des criquets bruissent
Et cavalant comme des folles là-haut
Elles jouent à se jeter de serre à serre le corps d'une enfant
Leurs sordides gloussements me donnent des frissons.

Les voilà caquetant, la mère implorant,
Mais l'on ne retrouvera rien, pas même du sang,
Ou seuls de fins lambeaux de vêtements
Voletant dans l'air nébuleux du matin
Qui témoigneront encore quelques temps
Du passage des harpies sous un soleil de satin.

Saturday 29 June 2013

Accalmie



Ce sentiment de solitude
Lorsque tout le monde est couché
Emmailloté dans sa couette
Ivre, repus, satisfait
Et que l'on a bordé chacun
Et que l'on pense
Se ressouvient
Et que le lendemain
On est le seul à ouvrir les yeux sur
Et à émerger dans ce monde fantasque
Et rebelle et passionnant.
Le monde a deux poids, deux mesures. 

Friday 28 June 2013

Automne



C'est l'automne. La bruine tombe comme de la poudreuse.
La monotone bonhommie, lassante et heureuse
Trompe les heures et les étire, cajoleuse.

C'est l'automne. On a ressorti les parapluies.
Les écharpes luttent contre le jour couleur de suie.
Personne dans les rues, tout le monde a fui.

C'est l'automne. Le souffle se rompt en une grasse buée.
Un fin film aqueux recouvre les toits. Tout est mouillé.
Il va falloir se réhabituer, au mois de juillet.

Thursday 27 June 2013

Ce battement de coeur



Comme la masse des nuages dans le lointain comme un colossal cumulus de fumée échappé d'un pays qui se consume
Comme l'odeur du sang qui fout sur les nerfs, fait serrer les poings, fout les boules, panique les esprits, torve les yeux

Pas comme le tonnerre qui fait trembler les huisseries et qui dresse les cheveux sur la nuque
Pas comme le rugissement des vagues qui griffent les rochers et giflent la digue
Pas comme le mugissement du vent qui presse contre les vitres et s'engouffre sous les solives

ou quand la nuit tombe tout-à-coup parce qu'on doit allumer les lumières
ou quand la nuit est déjà tombée derrière les nuages
ou quand la nuit n'a jamais cessé

Comme un coup de klaxon rageur
suivi d'un grand doigt d'honneur
fait bouillonner les sangs
et empêche de doubler de peur
d'avoir à confronter le regard du guerroyant
et d'avoir à s'arrêter au milieu de la chaussée
pour s'expliquer et, enfin,
en venir aux poings :
la méchanceté amène dans des contrées
où l'on n'est plus soi, mais un sinistre ignorant

quand la percée dans les nuages annonce la lune dans toute sa splendeur

Pas comme le lait qui bout hors de la casserole
Pas non plus comme le plat oublié trop longtemps sur le feu

Mais bel et bien comme l'oasis apparue au troisième jour de marche sans eau
et qui disparaît.

Monday 24 June 2013

Survie des agélastes



Non, ne survivons pas à notre génération !

Tailladons-nous les veines, dévorons nos rations !
N'attendons pas comme des moutons la glaciation !
Crier contre l'injustice rend la voix rauque ?
Alors hurlons parce que ce monde ne vaut pas une bauque
et qu'entre injustice et impunité tout nous paraît glauque.
Rions à pleins poumons, dansons, chantons !
La vie n'est rien de moins qu'un marathon.
Étourdissons-nous puis repartons !
Brûlons la chandelle par les deux bouts,
car d'autres moins vivaces resterons debout
car on n'a jamais vraiment eu besoin de nous.

Saturday 22 June 2013

Tentatives



Toutes ces tentatives
loin d'être naïves
sont incomplètes
désuètes
sommaires
éphémères

le temps excoriera
l'expérience animera
la puissance sommeille
attend l'éveil
la feuille de thé
en forme de paupière
l'hiccéité
formée dans la poussière

il faudra pour cela verser
plus de sang et de larmes
que n'en fit couler Circé
sans l'aide d'aucune arme

il faudra pour cela observer
plus de soleils et plus de lunes
au coucher et au lever –
peut-être les voir de la dune

il faudra pour cela vivre
moins vainement
lire plus de livres
plus silencieusement

il faudra pour cela, aller de l'avant
et être moins ivre moins souvent

Wednesday 5 June 2013

L'avancée du désert



Souvent, on est pétri de cette infinie certitude de ne rien savoir.
Poursuivi, on est acculé à l'immensité du désert,
hagard et pantelant, comme on le serait dos à un mur.
Même ceux qui pensent n'être point nomades errent.

Pourtant, on sait bien quelque chose qui en vaut la peine.
Pourtant on saurait mieux se cacher dans la combe d'une dune
qu'au plus profond des hypogées dans les abysses chthoniennes
Pourtant on contemple, on s'attache et l'on aime à enfouir ses racines.

clarténèbres



demaincision de mon âmertume

t'écrire aujourd'huis-clos

involonterrassé instantanémensonge

hier tumeures sanguinavouée

claudiquand l'ennuit est jour

à voir les paupières ouvertes de rage

bultime tabula rasade de tristesse

ivrenaissant de noirceur de lait

jour se levanticipateur ouranostalgique

Sunday 2 June 2013

La fin



un matin on se réveille
et le cœur ne pèse plus
la veille semble moins absolue
la lassitude lavée des artères
les cernes moins creusés
le hâve de la figure moins blasé
l'on a dormi d'une traite
ni joyeux ni lugubre
en parfait équilibre
on sait alors que l'oubli est impossible
mais le nœud dans la gorge s'est défait
les mains paisibles sont déliées
la poitrine désempesée
on écoute les battements du coeur
apaisé, quand la plupart en ont peur
il y aura, bien entendu,
des sursauts de passion et d'espoir
mais on a lu, enfin, un "Au revoir."

Habits

I am a man of habits I got to this conclusion because I flash-realised that I am hoping that someone, someday will see the patterns the rou...