Thursday 3 July 2014

D'amour et de fer


La tête haute sous un soleil plombé bas
comme attiré par le sable qu'il reflète,
il faut marcher, marcher, faire un pas,
puis un autre, courbé sous le lumineux bât,
jusqu'à la prochaine dune, la prochaine crête
mais, surtout, ne pas baisser la tête,
et avancer, parce que c'est loin, là-bas.

Ne pas attendre, car le soleil mord.
Il déchire la chair, lentement,
sans remords ni aucune dent,
car c'est lui qui décide du sort,
qui mirage de séduisants ports
desquels personne ne ressort,
pas même les pieds devants.

Marcher au travers du silence,
du crissement du sable,
les gerbes marquant la séquence,
le rythme de l'incomptable,
seul et inconsolable,
combattant la somnolence,
le soleil et l'absence.

Aller, aller plus loin
oublier pourquoi
on en est arrivé là
pourquoi ce point
à portée de main,
au bout du doigt,
tendu et las,
restera
là-bas,
plus loin.

Sauf si, d'un brusque coup de rein,
on étalonne la dune,
on balaie d'un revers de main
la sueur de la lacune,
si on boit l'eau de la lune,
si on accueille le lendemain
sans envie ni plainte aucune.

Car ce soleil qui tord les chairs
c'est aussi celui qui nous éveille,
qui se couche sur nos éveils,
qui rougit nos chimères,
qui donne vie à notre air
et qui allège notre veille,

orbe de feu, d'amour et de fer.

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