La tête haute sous un
soleil plombé bas
comme attiré par le sable
qu'il reflète,
il faut marcher, marcher,
faire un pas,
puis un autre, courbé
sous le lumineux bât,
jusqu'à la prochaine
dune, la prochaine crête
mais, surtout, ne pas
baisser la tête,
et avancer, parce que
c'est loin, là-bas.
Ne pas attendre, car le
soleil mord.
Il déchire la chair,
lentement,
sans remords ni aucune
dent,
car c'est lui qui décide
du sort,
qui mirage de séduisants
ports
desquels personne ne
ressort,
pas même les pieds
devants.
Marcher au travers du
silence,
du crissement du sable,
les gerbes marquant la
séquence,
le rythme de
l'incomptable,
seul et inconsolable,
combattant la somnolence,
le soleil et l'absence.
Aller, aller plus loin
oublier pourquoi
on en est arrivé là
pourquoi ce point
à portée de main,
au bout du doigt,
tendu et las,
restera
là-bas,
plus loin.
Sauf si, d'un brusque coup
de rein,
on étalonne la dune,
on balaie d'un revers de
main
la sueur de la lacune,
si on boit l'eau de la
lune,
si on accueille le
lendemain
sans envie ni plainte
aucune.
Car ce soleil qui tord les
chairs
c'est aussi celui qui nous
éveille,
qui se couche sur nos
éveils,
qui rougit nos chimères,
qui donne vie à notre air
et qui allège notre
veille,
orbe de feu, d'amour et de
fer.
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