Comme la masse des nuages
dans le lointain comme un colossal cumulus de fumée échappé d'un
pays qui se consume
Comme l'odeur du sang qui
fout sur les nerfs, fait serrer les poings, fout les boules, panique
les esprits, torve les yeux
Pas comme le tonnerre qui
fait trembler les huisseries et qui dresse les cheveux sur la nuque
Pas comme le rugissement
des vagues qui griffent les rochers et giflent la digue
Pas comme le mugissement
du vent qui presse contre les vitres et s'engouffre sous les solives
ou quand la nuit tombe
tout-à-coup parce qu'on doit allumer les lumières
ou quand la nuit est déjà
tombée derrière les nuages
ou quand la nuit n'a
jamais cessé
Comme un coup de klaxon
rageur
suivi d'un grand doigt
d'honneur
fait bouillonner les sangs
et empêche de doubler de
peur
d'avoir à confronter le
regard du guerroyant
et d'avoir à s'arrêter
au milieu de la chaussée
pour s'expliquer et,
enfin,
en venir aux poings :
la méchanceté amène
dans des contrées
où l'on n'est plus soi, mais un
sinistre ignorant
quand
la percée dans les nuages annonce la lune dans toute sa splendeur
Pas
comme le lait qui bout hors de la casserole
Pas
non plus comme le plat oublié trop longtemps sur le feu
Mais
bel et bien comme l'oasis apparue au troisième jour de marche sans
eau
et
qui disparaît.
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