Je vois déjà la tête de ceux qui se disent "Mais on en a rien à taper de ton weekend, mon gars" et celle de celles qui se disent "Youpi, on va rire...ou pas".
Pas de panique, je ne fais que vous faire partager quelques réflexions. Rien de bien folichon, ni drôle, mais vu que j'ai pas trop l'inspiration en ce moment, me voilà à raconter ma vie. Vous me pardonnerez, j'espère, cette faiblesse temporaire. Ça n'arrivera plus, promis.
Donc, au musée des Arts asiatiques Guimet à Paris, très beau musée au demeurant, me voilà frappé de stupeur devant une triste réalité : toute l'asie y est représentée : l'Inde et ses différentes régions, la Chine, la Corée, le Myanmar et j'en passe forcément, mais rien de chez rien pour la Malaisie. Piqué dans le vif de ma curiosité et tout court, j'empoigne mon téléphone et je texte mon ami Yeow Wei pour lui demander confirmation de mon intuition. En effet, confirmation est apportée que ce sont bien les anglais qui ont mis la main sur les splendeurs architecturales et autres de la Malaisie. Un coup comme à la Lord Elgin en Grèce (je vais essayer de retrouver le nom du forfant, histoire de lui jeter l'opprobre).
J'ai beaucoup aimé la plupart des pièces (volées, ça va de soi, nous avons aussi nos Lord Elgin). Adoré le rouge népalais, si proche du sang ; les sculptures du Cham ; les Ganesha (my personal favourite) ; les différentes représentations du mahavajrabhairava (gardien de la doctrine), le seul à pouvoir concurrencer le Bodhisattva Avalokitesvara et ses mille bras.
Intrigué par le Bodhisattva de l'avenir, Maitreya, et ses faux-airs de Sainte Vierge de la Renaissance italienne ; par les reliques du trésor de Begram, comme un long trait d'union culturel et social entre les pays sur la route de la soie.
J'ai particulièrement aimé les quelques estampes de Hiroshige du Ukiyo-e (images du monde flottant), encore plus depuis qu'en chinant dimanche dans une petite librairie dans le huitième, je suis tombé sur les Cent vues d'Edo (ancien nom de Tokyo, rebaptisée en 1868), sous le même format que mon ouvrage d'Hokusaï (merci encore à Bino et Marie !), éditions Taschen. Tout ça pour une croûte de pain (enfin du bon pain, il était moins cher, dirons-nous).
Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'ukiyo, en voici une définition par Asai Ryoi, dans sa préface au Ukiyo Monogatari (Contes du monde flottant, 1666 - l'année du grand feu de Londres, ceci dit en passant) : « Vivre uniquement le moment présent, se livrer tout entier à la contemplation de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier et de la feuille d’érable […], ne pas se laisser abattre par la pauvreté et ne pas la laisser transparaître sur son visage, mais dériver comme une calebasse sur la rivière, c’est ce qui s’appelle ukiyo. »
Même punition à l'Institut du Monde Arabe. De très belles pièces, notamment des astrolabes du 14ème siècle qui n'ont pas pris une ride et des exemples de calligraphie comme seuls les arabes savent les faire. Un vrai bonheur. Tout comme Guimet, c'est un lieu calme, paisible, qui invite à la contemplation, à prendre son temps, à lire et (re)découvrir des pans entiers de notre histoire.
Direction Beaubourg, où j'ai été carrément dépassé par la section Art moderne du quatrième étage. Trop de sexes dans tous les sens. Trop de monochromes (dont un, grande toile carrée, noire, avec un rectangle rouge vif en son centre, baptisée : cavalier blanc...pas compris). Trop de lignes blanches sur fond blanc. Reste que la petite expo sur les vêtements d'Hiroshima prend aux tripes.
Je me suis soudain retrouvé plus à l'aise au cinquième étage, avec Braque, Picasso and Co. Vu mes premiers Balthus, notamment "La Phalène", mon deuxième préféré (mais où est "Roger et son fils"?), et des Kandisnky à l'appel. Bien apprécié "La Pythie" d'André Masson.
Déçu je fus par la visite de la cathédrale Notre-Dame (je sais, je sais, pour un français c'est la honte de ne pas l'avoir visitée plus tôt). L'architecture extérieure est aussi splendide que l'intérieur est austère. A faire froid dans le dos.
Pas déçu en revanche par le quartier du Marais, car sur les conseils de mon ami Dimdoum, je me suis tapé des falafels carrément trop bons, rue du rosier, un bagel et un linzer. Miam. En plein soleil dans un petit square, à bouquiner et à regarder les gens. Des histoires en route, des personnages qui prennent forme, de-ci de-là, des détails vus à la volée. Jusqu'en milieu d'après-midi où j'ai rejoint une amie pour un vernissage qui n'en était pas un, chez Régine (paraît que c'est connu...mouais). Ça nous a permis quand même de prendre un café ensemble.
J'espère ne pas vous voir trop soulés avec mes histoires sans queue ni tête (sauf pour l'art moderne, quatrième étage, encore que, il n'y avait pas trop de têtes, mais le reste, oui).
J'espère que vous avez, vous aussi, passé un bon weekend.
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J'ai eu un peu de mal à le prendre, celui-ci...avec un peu de patience, et surtout sans trembler (les deux pieds bien vissés au sol, he...
Je pourrais, quant à moi, résumer ce weekend à ceci : une envie irrépressible de "ukiyo"...
ReplyDelete"Ukiyo" que je pratique mentalement à longueur de journée, et de nuit, à défaut de pouvoir encore le faire "on the road".
Se livrer tout entier au moment présent... Y contempler le passé, l'actuel et l'avenir, dans l'amour de tout ce(ux) qui nous entoure(nt), voilà, me semble-t-il, la seule voie qui donne sens à notre existence.
Comme quoi, tu as bien fait de nous faire part de ces expériences weekendesques... ce fut une source inespérée de méditation.
Grazzie mile !!!
Toi qui aimes la beauté et le Japon, mon amie m'a dit que momijigari a commencé et est particulièrement beau cette année.
ReplyDeleteHop hop, encore un truc à faire au Japon ^^
ReplyDeleteJe connaissais le "phénomène", voyant le même dans mon jardin (cependant pas avec un érable) depuis deux semaines, mais je ne savais que c'était pire qu'Hanami...une vraie chasse. Le concept me plaît follement.
De source sûre, c'est magnifique. Un appel à la contemplation/méditations. Hanami est certainement plus beau, grâce aux Sukura.
ReplyDeleteBref, deux dates à retenir pour visiter le Japon.