Monday, 3 January 2011

Malaisie - Semaine 3

 
Malaya, Semaine tiga

Eh bien, pas grand chose à raconter. Un peu morne ici. Les fêtes sont très, voire très, calmes. Rien fait de bien extraordinaire pour Noël. Le jour de l'an fut fêté avec un groupe de jeune français complètement déphasé, car arrivé du jour même. Roti kosong (kosong signifie zéro en malaisien, donc un roti sans rien !) accompagnés de currys de différentes sortes, de bon vin et de présentations de l'Asie, nouvelle pour eux. Environ onze (!) feux d'artifices visibles du balcon, puis descente dans la piscine, toujours accompagnés de bon vin. Programme simple : dégustation, brasses coulées, rigolade, discussion jusqu'à une heure tardive.

Sinon, dans la série « Je fais un geste parce que je suis un bon politicien qui prend soin du peuple à l'approche des élections » : le Premier Ministre, suite à la victoire de l'équipe de football malaisienne dans la coupe ASEAN (Association of Southeast Asian Nations), a déclaré la Saint-Sylvestre comme journée chômée. Il ne s'est pas fait que des amis dans la communauté chinoise, le garçon.

Dans le registre des langues – et je soupçonne ceux de l'avoir mauvaise de sourire, voire de ricaner bêtement – j'ai commencé à apprendre le malaisien, et mes collègues me coachent sur la prononciation. Ça n'a pas l'air supra compliqué de parler pour les besoins quotidiens (virtuellement pas de conjugaison, ni genre ni nombre, pas d'articles, le pluriel peut être formé en répétant le nom ou alors en laissant le nom tel quel (le contexte faisant le reste, comme en japonais), on nominalise un verbe avec un préfixe régulier etc.). Je soupçonne que la langue se révélera un chouïa plus complexe au fur de l'utilisation. Pour le moment je me familiarise avec les nombres, les pronoms ainsi que les différents niveaux de langue (assez nombreux, un peu comme en japonais, une fois de plus, alors qu'il n'y a aucune connexion linguistique).

La première mission donnée par mes collègues, quelque part la semaine prochaine, sera de commander le déjeuner pour tout le monde, en malaisien. Je sens qu'on va se fendre la poire. Remarque, comme j'ai parfois un peu de mal à comprendre certains malaisiens quand ils parlent anglais, ça me donnera une « petite » fenêtre de discussion. Surtout dans le bus.

D'ailleurs, parlons-en du bus. Je ne vais pas passer deux heures à vous expliquer le système de transport urbain, que je viens à peine de comprendre, mais il est toujours possible que certains voyageurs lisent ceci, cherchant peut-être the truc qui simplifiera leur voyage. Je leur dédie ce poème.

Baroudeur, Attention !

Toi qui t'en vas
D'un si grand pas
Dans ce beau pays
Qu'est la Malaisie,
De stop tu ne feras point,
sauf si tu veux sentir le sapin.
Le bus ou le taxi tu prendras
Pour alléger tes pas.

Le taxi, si tu connais non pas la rue,
mais le centre commercial le plus proche,
Alors tu atteindras certainement ton but.

Le bus, si tu n'as pas de bonnes galoches,
Si tu n'as pas devant toi deux bonnes heures,
Si tu n'as pas non plus réalisé que l'aller
N'est absolument pas le même que le retour,
Que l'arrêt marqué est différent des deux côtés,
Alors attends-toi à quelque chose de moche.

De plus, il faut s'attendre à ce que le bus soit bondé,
Et tu ne seras pas sauvé par l'air conditionné.

Voilà, en gros, la situation des bus ici en Malaisie. Je parle bien entendu des bus locaux à Kuala Lumpur et en périphérie. Les bus nationaux sont bien mieux. Il y a quand même un avantage non négligeable en ces temps de disette : le prix. Avec cinq Ringgits (RM – soit environ €1,20), vous traversez la ville en bus. Pour RM 40 (aux alentours de 10 €), vous allez en train jusqu'à Singapour. Je n'ai pas encore pris les transports ferroviaires, mais j'ai entendu dire que le réseau était plutôt bon. Et AirAsia, la plus grande compagnie aérienne low cost du monde, bat beaucoup de compagnies « high cost » dont je tairais le nom, que ce soit au niveau de la ponctualité, des services et des prix. Baroudeur, te voilà (très vite fait) averti.

Pour changer de sujet, pas de dîner chez un quelconque ambassadeur, pas de trek dans la forêt, mais toujours de forts sympathiques rencontres, ce qui ne gâche rien, toujours de bonnes bouffes.

La mousson a laissé de vilaines marques dans le taman (parc) derrière la résidence. En effet, le dernier orage nous ayant pourvu d'un bel éclair bien claquant toutes les dix secondes (c'est la première fois que je vois des arcs électriques d'aussi près, eh bien ça fiche un peu la frousse), d'une pluie (anté)diluvienne durant quatre longues heures et d'une humidité à toute épreuve, la nature en a conservé quelques séquelles. Une petite poignée d'arbres déracinés, des sols ravinés, des fleurs dépourvues de pétales – rien qui ne soit plus qu'un lointain souvenir dans les semaines à venir. Tout pousse et repousse à une vitesse proche de la folie sous ces latitudes. J'ai même l'étrange impression de ne pas être allé chez le coiffeur la semaine dernière.

Sinon, le programme des réjouissances pour les semaines à venir :

  • Thaipusam le 20 janvier. Please les gens, si vous ne connaissez pas, n'allez pas voir ce que c'est, la surprise n'en sera que plus grande, et beaucoup, beaucoup plus belle.
  • Gong Xi Fa Cai – ou CNY, Chinese New Year – la première semaine de février, semaine qui sera d'ailleurs fériée (ce qui, vous en conviendrez, est assez surprenant pour que je le mentionne). Le « vrai » jour du Nouvel An Chinois tombant le 3 ou le 4 (je me renseigne).
  • Un trip dans les Highlands (rien à voir avec l'Écosse, on n'y fait que du thé), et même si c'est pour le boulot, je m'en fous, je prends l'appareil photo !

Pour finir, Selamat Tahun Baru à toutes et à tous, que cette année soit riche en moments de franche rigolade, de bonheur (seul, à deux ou à plusieurs – j'en vois encore qui rigolent), de succès, de prospérité.

Je pense bien à vous, même à toi, lecteur ou lectrice de passage (si, si, tu vois).

2 comments:

  1. Rassure-moi, tu ne vas pas finir en transe avec des broches dans le corps???

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  2. Rodolphe,
    Même quand vous n'avez "rien" à dire, c'est toujours un régal de vous lire !!!
    Bonne année 2011 à vous aussi.
    Cordialement,
    Sandrine

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