No
quiero olvidar tu sonrisa
Y
tu piel que siente la vida
Je
ne veux pas oublier ton sourire
Et
ta peau qui sent la vie
Lisse
comme les feuilles d'olivier
Et
plus sauvage qu'une coulée de lave
Ton
tonnerre claque chacun de mes jours
Et
à chacune des marées que tu invoques
Armée
de tes bras comme des faux
Capable
de trancher des horizons
Tu
ressacques le limon qui m'enlise
Et
rien ne m'importe plus que les vagues
De
ta chevelure d'automne
Et
des filaments blancs de tes iris
Je
n'ai jamais su faire face
Jamais
su refaire surface
Je
n'ai jamais su que dire
Et
parfois je me surprends à sourire
En
repensant au goût des fraises de Malte
Quand
je t'embrasse
Et
le bleu de la mer
Dans
l'écho de la conque
Dans
le roulis de la barque
Tu
m'as appris qu'il faut savoir s'obstiner de temps à autre
Laisser
de côté la fureur et marcher
Éviter
le regard des méduses
La
morsure des soleils de Fez
Et
marcher sans d'autre prière
Que
celle de clémence faite au vent
Certains
se sont fait un peu moins qu'un nom
En
gravant "j'étais là" dans la pierre de Corinthe
Passée
par le sabre et le feu et le temps
L'anonymat
ou l'immortalité
À
portée de plainte contre la mort
Tu
m'as appris que pleurer comme un enfant
Ne
doit pas faire peur, et ça m'est passé,
Car
plus d'un a péri sans un souffle conservé
Et
l'équilibre est maintenu comme une assiette
Sur
la pointe d'une baguette.
Tout
arrive si vite qu'on n'a plus le temps.
Alors
on disculpe à tour de bras
Et
l'envie tourne au vinaigre
Parce
qu'on ne sait plus comment faire.
Et
d'une poigne de fer on plie la dune.
La
nuit semble impénétrable pour qui ne sait pas que la nuit existe
La
magie du doigt opérant l'entaille dans le vif de la pierre
Rectiligne
car il n'a jamais eu à faire ce geste
Et
il ne le répétera jamais –
Il
aurait suivi une courbe s'il avait cru en Dieu.
Certains
tournent la page en fuyant le jour,
Laissent
une traînée incandescente de misère dans leur sillage.
Le
marbre dalle nos allers et venues.
Tu
m'as appris qu'on fait des choix par amour.
Tu
m'as appris qu'il y a des cris dans la nuit
Dont
on n'entend que la fin,
Pour
peu qu'on ait laissé la fenêtre entrouverte.
Sinon
on n'entend rien, car la voix s'arrête, ou on a fui.
Et
les aurores reprennent dans tes pupilles
Car
tu m'as appris que la vie continue
Car
souvent dix mille mains tendues
N'y
suffisent pas. Si on le veut, on vacille.
Et
les branches des pins bruissent entre tes doigts,
Pareilles
à des montagnes qui se caressent
Douze
mille ans durant tu m'as manqué
Car
la nuit vint s'interposer entre nous
Alors
que nous marchions dans les oliveraies de Damas
Douze
mille ans que je n'ai baisé tes lèvres
Et
autant à attendre ta venue sur ce chemin de terre.
À
présent que tu es arrivée,
Je
sais que je n'ai pas oublié ton sourire
et
ta peau qui sent la vie.
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