Monday 15 April 2013

No quiero olvidar tu sonrisa



No quiero olvidar tu sonrisa
Y tu piel que siente la vida

Je ne veux pas oublier ton sourire
Et ta peau qui sent la vie
Lisse comme les feuilles d'olivier

Et plus sauvage qu'une coulée de lave
Ton tonnerre claque chacun de mes jours
Et à chacune des marées que tu invoques
Armée de tes bras comme des faux
Capable de trancher des horizons
Tu ressacques le limon qui m'enlise
Et rien ne m'importe plus que les vagues
De ta chevelure d'automne
Et des filaments blancs de tes iris

Je n'ai jamais su faire face
Jamais su refaire surface
Je n'ai jamais su que dire
Et parfois je me surprends à sourire
En repensant au goût des fraises de Malte
Quand je t'embrasse
Et le bleu de la mer
Dans l'écho de la conque
Dans le roulis de la barque

Tu m'as appris qu'il faut savoir s'obstiner de temps à autre
Laisser de côté la fureur et marcher
Éviter le regard des méduses
La morsure des soleils de Fez
Et marcher sans d'autre prière
Que celle de clémence faite au vent

Certains se sont fait un peu moins qu'un nom
En gravant "j'étais là" dans la pierre de Corinthe
Passée par le sabre et le feu et le temps
L'anonymat ou l'immortalité
À portée de plainte contre la mort

Tu m'as appris que pleurer comme un enfant
Ne doit pas faire peur, et ça m'est passé,
Car plus d'un a péri sans un souffle conservé
Et l'équilibre est maintenu comme une assiette
Sur la pointe d'une baguette.
Tout arrive si vite qu'on n'a plus le temps.

Alors on disculpe à tour de bras
Et l'envie tourne au vinaigre
Parce qu'on ne sait plus comment faire.
Et d'une poigne de fer on plie la dune.

La nuit semble impénétrable pour qui ne sait pas que la nuit existe
La magie du doigt opérant l'entaille dans le vif de la pierre
Rectiligne car il n'a jamais eu à faire ce geste
Et il ne le répétera jamais –
Il aurait suivi une courbe s'il avait cru en Dieu.

Certains tournent la page en fuyant le jour,
Laissent une traînée incandescente de misère dans leur sillage.
Le marbre dalle nos allers et venues.
Tu m'as appris qu'on fait des choix par amour.

Tu m'as appris qu'il y a des cris dans la nuit
Dont on n'entend que la fin,
Pour peu qu'on ait laissé la fenêtre entrouverte.
Sinon on n'entend rien, car la voix s'arrête, ou on a fui.

Et les aurores reprennent dans tes pupilles
Car tu m'as appris que la vie continue
Car souvent dix mille mains tendues
N'y suffisent pas. Si on le veut, on vacille.

Et les branches des pins bruissent entre tes doigts,
Pareilles à des montagnes qui se caressent
Douze mille ans durant tu m'as manqué
Car la nuit vint s'interposer entre nous
Alors que nous marchions dans les oliveraies de Damas
Douze mille ans que je n'ai baisé tes lèvres
Et autant à attendre ta venue sur ce chemin de terre.

À présent que tu es arrivée,
Je sais que je n'ai pas oublié ton sourire
et ta peau qui sent la vie.

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