Monday 20 September 2010

Denis Darzacq

Un grand classique que tout le monde doit connaître, mais pour celle ou celui (si, si, toi là-bas, au fond) qui ne connaît pas encore, voici le lien vers l'univers de ce p'tit gars que j'aime bien, en particulier la chute, que je trouve renversante.

Amusez-vous bien!

Sunday 19 September 2010

Sa Majesté des Arbres

 
La bruine coule dans le vent d'ouest, et les flaques constellent la sente bordée d'arbres. Parfois une bourrasque apporte de la pluie et il me faut attendre pour poursuivre ma route, assis sur mes talons, à l'abri sous un mélèze. Le thé bien au chaud dans ma calebasse n'en est que meilleur, alors qu'entre chaque halte le soleil sèche mes habits de voyageur.

Les carpes qui ornent les étangs gobent à pleine bouche leur pain quotidien et les rares marcheurs, les pieds dans l'eau, observent en silence les gouttes s'égrener en perles à la surface.

Tout ce petit monde s'affaire, un peu lent et engourdi de canicule, sous les branches tranquilles d'un grand ginkgo. On s'interroge encore sur sa provenance, sur son histoire. Quand et où fut-il graine? On veut savoir pourquoi et qui l'a surnommé « arbre aux quarante écus », ou encore « arbre aux mille écus ». Pourquoi il a traversé les âges sans que l'éventail de ses feuilles ne prenne une ride. La seule certitude que l'on ait est que l'on s'arrête pour contempler son ramage, l'architecture saccadée de ses branches. On sait que même si l'on voit un sequoia géant ou un magnolia en fleur, ce ginkgo biloba 'reste sa majesté des arbres, sis sur son trône de verdure, à une entrée d'un jardin botanique dans une ville où il fait bon vivre.

Mais le voyageur, assis sur le banc juste en face de ce tronc d'où partent des branches grosses comme des arbres, trouve d'autres réponses à l'énigme fractale. Que son nom scientifique provient d'une erreur de transcription entre la graphie et la phonie, que son premier surnom vient du prix de ses plants, et qu'en Chine et au Japon, là où l'on a commencé à l'admirer en premier, c'est la poésie qui lui donné son dernier surnom en foulant son tapis de feuilles. Il se souvient également que le premier organisme à reprendre vie au pied d'Hiroshima fut non pas l'homme, mais un ginkgo.

Sa majesté des arbres m'a transporté dans l'ancienne Chine sur le dos de ses branches, et ses feuilles fendues comme des nèfles laissent voir le même monde qu'aux pieds d'un banian. Je suis, dans le labyrinthe de cet arbre dont chaque parcelle reproduit celui de la vie, serein observateur, à l'abri des questions sans importance.
 

Les choses de la vie

Le voici à présent sorti, armé de ses ciseaux en plastique bleu, me couper des rayons de soleil pour que je les ramène chez moi. Ce qu'il ne sait pas, c'est que ces rayons de soleil-là, une fois coupés et mis au fond de ma poche, je les emmènerais partout avec moi, si ce n'est que pour me souvenir de ce jour-ci, semblable à aucun autre mais ordinaire, mais pour bien d'autres choses encore.

Elle, elle me regarde, me fixe. Semble transpercer ma tête et voir au-delà. Je ne sais pas ce qui lui passe par l'esprit, mais elle sourit. Que voit-elle lorsqu'elle me regarde? Me reconnaît-elle comme l'un des siens? Toujours est-il que moi oui, alors qu'au mitan de la nuit, dans la maison à peine éveillée par ses gémissements, nous nous sommes retrouvés face à face, elle dans mes bras, sa tête posée contre ma poitrine, calmant ses sanglots comme nous le pouvions, démunis de ne point trouver de mère à cet endroit, et que son odeur est remontée de sa chevelure ébouriffée jusqu'à moi, et que j'ai reconnue comme la mienne.

Il passe devant moi en pédalant comme un dératé, assisté dans son tangage par deux petites roues usées jusqu'à la corde. Il enfonce la tête dans le creux de ses épaules pour gagner de la vitesse. Il me crie de regarder, ce que je fais déjà. Tout comme lorsque nous admirons les nouveaux poissons dans l'aquarium, il me montre de son index tendu ce tétraodon cutcutia et m'ordonne, à la façon décomplexée des enfants, de regarder. Je le regarde déjà et dans ce mouvement précipité et ce nez collé à la paroi de verre, une odeur me saisit : la mienne.

Et je sais que je pourrais me retrouver quarante mille ans en arrière, au seuil d'une caverne, à humer l'air pour y sentir l'effluve d'un des miens dans le vent d'est, là où il ne faut pas aller. J'admets le côté primaire, homo neanderthalensis de la chose, mais je sais, en embrassant mon neveu et ma nièce et que je sens leur odeur, si proche de la mienne que cela en est troublant, que nous sommes liés, par le sang, par l'odeur de notre peau, par l'appartenance tacite à une tribu, à une famille – que nous sommes, oui, eux sans a priori ni contrainte, moi par choix et par conviction, une famille, et que cela vaut tout l'or du monde.

Saturday 18 September 2010

Does it stand comparison?

Well, browsing the AFP photo forum, I stumbled upon this photo...which is "almost" like mine.


 
I don't want to show off, but I had the same idea before (as if I were the first one to have it !)

Still, you can continue browsing this fantastic site, especially the "Award Winning" section, now you're at it.

Thursday 16 September 2010

A bit of Ireland

As simple as opening your eyes. Go there. Open your eyes and see. You may even close your mouth from realising you've had it open for about ten minutes.

Hope you'll like his work.

I thank my Irish friend Dominik Hruby for letting me know about Reilly's pieces of art.

Monday 13 September 2010

Tavaritch!

Zou, cela faisait longtemps que je n'avais pas balancé un petit lien!
Le tort tue donc je le redresse.
Découvrez donc, ou redécouvrez Alexey Titarenko, un bon petit gars du pays où les gens se prémunissent du froid à grandes lampées de vodka. Seulement parfois mettent-ils une ouchanka ou une chapka et un manteau, mais ça c'est quand la bouteille est vide. Les moufles sont en option, tout comme les doigts lorsqu'ils restent collés par le givre sur la bouteille qu'ils viennent de lancer parce qu'elle est vide.
On se réchauffe comme on peut.
On fait un peu pâle figure avec nos bouillottes et notre pousse-café.
Bon, je vous laisse, j'ai ma tisane verveine-camomille qui m'attend, avec une larmounette de pálinká.

Sunday 12 September 2010

Pensée

Son oreiller, une pierre ramassée dans le ruisseau.
L'eau du puits rejoint l'étang sous les bambous.
Voyageur de passage, sans sommeil, à minuit,
Seul, il entend l'arrivée de la pluie de montagne.

Jia Dao (779-843)
 

Milan 2 et sur la route du retour

Nous y voilà. Suite et fin du périple européen avec les derniers clichés de Milan.

J'espère que toutes ces photos vous auront donné l'envie de voyager un peu, peut-être d'aller à un endroit en particulier (faire de meilleures photos que les miennes!) ou tout simplement de voir du pays.

Il y a bien entendu une histoire derrière chacune d'elles, mais je ne sais pas si je trouverais le temps de compléter les écrits postés sur le blog et de les réunir en un seul carnet de voyage...peut-être plus tard. Il va nous falloir être patient.

En attendant, bon (dernier) visionnage et à bientôt pour de nouvelles aventures du blog-trotter.

Friday 10 September 2010

Milan 1

 
Voici la première partie des aventures milanaises... Je regrette encore de ne pas avoir pu contempler la Cène à Santa Maria della Grazie, mais il fallait s'inscrire deux mois à l'avance, et moi avec ma gueule enfarinée, eh ben je me suis cassé le nez sur la porte...snif...

Lausanne

Je sais que vous allez me dire qu'il n'y a pas beaucoup de photos de Lausanne...mais le problème est qu'en fait une pluie continuelle, drue, de celle qui commence à vous mouiller par en bas, s'est abattue sur ma tête. Donc le temps de visiter l'arrêt de bus en face de l'église Saint-François, qui me mena à l'Hermitage pour visiter la rétrospective d'Edward Hopper (excellente!), puis retour au même arrêt de bus, direction le camping déserté aux pieds du lac Léman et du CIO (le Comité International Olympique, pas le Centre d'Information et d'Orientation) et retour en ville, sous la pluie battante, au Musée de l'Art brut (à faire absolument - je ne connais pas pour ainsi dire la ville de Lausanne, même si elle a l'air d'être assez jolie, toute en montées et descentes, mais rien que ce musée-là vaut le détour. On se prend une sacré gifle dès le seuil).
Je tiens à remercier cette pluie qui me trempa jusqu'aux os mais qui m'a quand même déterminé à partir, et à rouler jusqu'à Milan, via Aoste, ses portes fortifiées, son jambon et son concours d'accordéons, et via le Col du grand St Bernard.
 

thirty thousand people

The day was torn and grim birds yet began to sing as if they knew nothing’s eternal and old gives way to new that man, one day, will fall t...