Monday, 3 January 2011

Malaisie - Semaine 3

 
Malaya, Semaine tiga

Eh bien, pas grand chose à raconter. Un peu morne ici. Les fêtes sont très, voire très, calmes. Rien fait de bien extraordinaire pour Noël. Le jour de l'an fut fêté avec un groupe de jeune français complètement déphasé, car arrivé du jour même. Roti kosong (kosong signifie zéro en malaisien, donc un roti sans rien !) accompagnés de currys de différentes sortes, de bon vin et de présentations de l'Asie, nouvelle pour eux. Environ onze (!) feux d'artifices visibles du balcon, puis descente dans la piscine, toujours accompagnés de bon vin. Programme simple : dégustation, brasses coulées, rigolade, discussion jusqu'à une heure tardive.

Sinon, dans la série « Je fais un geste parce que je suis un bon politicien qui prend soin du peuple à l'approche des élections » : le Premier Ministre, suite à la victoire de l'équipe de football malaisienne dans la coupe ASEAN (Association of Southeast Asian Nations), a déclaré la Saint-Sylvestre comme journée chômée. Il ne s'est pas fait que des amis dans la communauté chinoise, le garçon.

Dans le registre des langues – et je soupçonne ceux de l'avoir mauvaise de sourire, voire de ricaner bêtement – j'ai commencé à apprendre le malaisien, et mes collègues me coachent sur la prononciation. Ça n'a pas l'air supra compliqué de parler pour les besoins quotidiens (virtuellement pas de conjugaison, ni genre ni nombre, pas d'articles, le pluriel peut être formé en répétant le nom ou alors en laissant le nom tel quel (le contexte faisant le reste, comme en japonais), on nominalise un verbe avec un préfixe régulier etc.). Je soupçonne que la langue se révélera un chouïa plus complexe au fur de l'utilisation. Pour le moment je me familiarise avec les nombres, les pronoms ainsi que les différents niveaux de langue (assez nombreux, un peu comme en japonais, une fois de plus, alors qu'il n'y a aucune connexion linguistique).

La première mission donnée par mes collègues, quelque part la semaine prochaine, sera de commander le déjeuner pour tout le monde, en malaisien. Je sens qu'on va se fendre la poire. Remarque, comme j'ai parfois un peu de mal à comprendre certains malaisiens quand ils parlent anglais, ça me donnera une « petite » fenêtre de discussion. Surtout dans le bus.

D'ailleurs, parlons-en du bus. Je ne vais pas passer deux heures à vous expliquer le système de transport urbain, que je viens à peine de comprendre, mais il est toujours possible que certains voyageurs lisent ceci, cherchant peut-être the truc qui simplifiera leur voyage. Je leur dédie ce poème.

Baroudeur, Attention !

Toi qui t'en vas
D'un si grand pas
Dans ce beau pays
Qu'est la Malaisie,
De stop tu ne feras point,
sauf si tu veux sentir le sapin.
Le bus ou le taxi tu prendras
Pour alléger tes pas.

Le taxi, si tu connais non pas la rue,
mais le centre commercial le plus proche,
Alors tu atteindras certainement ton but.

Le bus, si tu n'as pas de bonnes galoches,
Si tu n'as pas devant toi deux bonnes heures,
Si tu n'as pas non plus réalisé que l'aller
N'est absolument pas le même que le retour,
Que l'arrêt marqué est différent des deux côtés,
Alors attends-toi à quelque chose de moche.

De plus, il faut s'attendre à ce que le bus soit bondé,
Et tu ne seras pas sauvé par l'air conditionné.

Voilà, en gros, la situation des bus ici en Malaisie. Je parle bien entendu des bus locaux à Kuala Lumpur et en périphérie. Les bus nationaux sont bien mieux. Il y a quand même un avantage non négligeable en ces temps de disette : le prix. Avec cinq Ringgits (RM – soit environ €1,20), vous traversez la ville en bus. Pour RM 40 (aux alentours de 10 €), vous allez en train jusqu'à Singapour. Je n'ai pas encore pris les transports ferroviaires, mais j'ai entendu dire que le réseau était plutôt bon. Et AirAsia, la plus grande compagnie aérienne low cost du monde, bat beaucoup de compagnies « high cost » dont je tairais le nom, que ce soit au niveau de la ponctualité, des services et des prix. Baroudeur, te voilà (très vite fait) averti.

Pour changer de sujet, pas de dîner chez un quelconque ambassadeur, pas de trek dans la forêt, mais toujours de forts sympathiques rencontres, ce qui ne gâche rien, toujours de bonnes bouffes.

La mousson a laissé de vilaines marques dans le taman (parc) derrière la résidence. En effet, le dernier orage nous ayant pourvu d'un bel éclair bien claquant toutes les dix secondes (c'est la première fois que je vois des arcs électriques d'aussi près, eh bien ça fiche un peu la frousse), d'une pluie (anté)diluvienne durant quatre longues heures et d'une humidité à toute épreuve, la nature en a conservé quelques séquelles. Une petite poignée d'arbres déracinés, des sols ravinés, des fleurs dépourvues de pétales – rien qui ne soit plus qu'un lointain souvenir dans les semaines à venir. Tout pousse et repousse à une vitesse proche de la folie sous ces latitudes. J'ai même l'étrange impression de ne pas être allé chez le coiffeur la semaine dernière.

Sinon, le programme des réjouissances pour les semaines à venir :

  • Thaipusam le 20 janvier. Please les gens, si vous ne connaissez pas, n'allez pas voir ce que c'est, la surprise n'en sera que plus grande, et beaucoup, beaucoup plus belle.
  • Gong Xi Fa Cai – ou CNY, Chinese New Year – la première semaine de février, semaine qui sera d'ailleurs fériée (ce qui, vous en conviendrez, est assez surprenant pour que je le mentionne). Le « vrai » jour du Nouvel An Chinois tombant le 3 ou le 4 (je me renseigne).
  • Un trip dans les Highlands (rien à voir avec l'Écosse, on n'y fait que du thé), et même si c'est pour le boulot, je m'en fous, je prends l'appareil photo !

Pour finir, Selamat Tahun Baru à toutes et à tous, que cette année soit riche en moments de franche rigolade, de bonheur (seul, à deux ou à plusieurs – j'en vois encore qui rigolent), de succès, de prospérité.

Je pense bien à vous, même à toi, lecteur ou lectrice de passage (si, si, tu vois).

Tuesday, 28 December 2010

Sunset and my Gecko friend

Sunset over KL, in four movements:










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 I have already told some people that every evening, around 10, there's a gecko that comes and inspects the content of the bin in the kitchen. Having done so - I don't have a clue as to what he may find suitable to his palate in there, as geckos usually eat insects (their all-time favourite are mosquitoes, useful little creatures, aren't they) - he pads his way gently up the ceiling (sometimes upside-down on the curtain rail bar), near the light and patiently waits here all evening long - I mean, as long as I don't make any harsh noise - otherwise he'll scamper in the blink of an eye (the which he can't do, having no eyelids). This particular gecko is not as colourful as most of his cousins, being "only" a common house-gecko (Hemidactylus frenatus some people call him, but I bet he doesn't like it). Here's a tryptich of pictures : 




Hiding behind the curtain. Brave, but not bold.




One thing must be said concerning their way of "climbing": they don't seem to "climb" anything so much as to "glide" lightly on the surface, without any apparent effort. I think I'll dig this in a bit further.




By the way, could anyone explain to me the gecko shadow next to it? When I took the picture (with a flash), the lizard was moving (fast, should I add). But I still can't figure out why the shadow is lying next to it, and not underneath it...Is this some kind of pre-image of the moving gecko? In any case, I find this strange.

Friday, 24 December 2010

Malaisie - Semaine 2

 
Selamat tengah hari!

Une semaine de plus, qui ne ressemble pas vraiment à une semaine, étant donné que j'ai dû travailler samedi et dimanche pour les journées portes ouvertes (le but étant d'observer mes collègues qui présentaient le programme afin d'en connaître les moindres détails), et enchaîner comme si de rien n'était. Bref.

Revenons à nos moutons – oui, j'ai laissé tomber les flip-flops, je vous dirai pourquoi dans quelques lignes. Je vous ai donc laissé le vendredi soir, après la soirée avec les ambassadeurs (NB j'ai bel et bien vu des Ferrero rochers © dans une grande surface, il y a donc deux solutions : soit ils s'en foutent complètement et préfèrent petits fours, bouchées et autres sushis, soit leurs publicités ne sont pas les mêmes que les nôtres). Toujours est-il que je me suis retrouvé samedi matin, pas trop frais mais dispo, dans le hall de l'université pour accueillir des centaines et des centaines d'étudiants impatients de venir étudier les arcanes de l'omelette à la française...en fait presque personne n'est venu, vu que le programme vient à peine d'être lancé. Un peu de pub (justement, maintenant qu'on en parle...) ne fera pas de mal.

Il a fallu donc passer le temps en tailler diverses bavettes de-ci de-là. J'ai rencontré pas mal de gens très sympathiques, dont un croate que je décrirai comme – et vous me passerez ce petit caprice, c'est pas tous les jours que je peux utiliser ce mot – pétulant débonnaire. On se marre bien. Je suis aussi allé « écouter » ce cher Edward Olmos qui présentait sa compagnie – même si « aller voir » est plus approprié, comme aller voir tel ou tel film. Un vrai show à l'américaine, mais un type sympa au final, assez simple. Bref, je ne vais pas vous refaire ces deux jours par le menu, même si une anecdote vaut le détour.

Le décor est simple. Une table nappée de rouge juchée sur une estrade et entourée de tables similaires, des brochures, ma collègue de programme Hospitality et moi-même, assis à bavarder. Un monsieur – la déférence s'impose vu ce qui va suivre – un monsieur donc arrive et la première chose qui me frappe en le voyant est qu'il a plus de cheveux sur et dans les oreilles que sur la tête. Il s'avance vers notre stand, le sourire fendu jusqu'aux-dites oreilles. Un subtil coup de pied sous la table et ma collègue se lève. Je m'exécute. Je dois apprendre à présenter le programme des arts culinaires. Tout ce que je réussis à apprendre sur l'instant, c'est à me contrôler. C'est déjà ça. Durant les onze minutes de l'entretien, je prends bien le temps d'observer...les-dits cheveux. Toujours par déférence pour ce monsieur, je ne décrirais ni leur support ni leur qualité, mais plutôt leur organisation générale, leur...leur...arrangement. J'écoute ma collègue qui connaît son sujet sur le bout des doigts. J'observe. Il y a quelque chose qui me chiffonne dans ces cheveux. Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, je l'ai sur le bout de la langue, je me crêpe le chignon tout seul à force de me triturer les méninges. Je coupe les cheveux en quatre, et soudain je reprends le fil et me rends compte que c'est tout bête, que ce n'est même pas tiré par ces splendides cheveux : ils le sont justement, splendides. Luisants. Gominés. Propres comme des sous neufs. Peignés. Oui, mesdames et messieurs. Cette conclusion s'impose d'elle-même. À bien y regarder, il n'y a plus aucun doute possible. Cet honnête homme assume une pilosité qui ne doit pas être qu'auriculaire. Il y a bien une petite voix en moi qui hurle : « Crévindiou ! », mais une autre dit en souriant que finalement il n'y a pas de quoi se moquer, et que c'est bien mieux qu'une touffe de poils hirsutes et gris, empelottée autour du tragus et des lobes supérieur et inférieur. Notez quand même que l'effet de surprise est de taille, presque à vous les faire dresser sur la tête – ou sur les oreilles, ou où que vous les ayez.

Weekend bien rempli donc, qui nous a laissé sur les rotules – mais pas tant que ça. Il se trouve être quatre heures lorsque les portes ouvertes se ferment pour nous (une heure plus tard pour d'autres, pas de veine). Une idée nous effleure : pourquoi ne pas profiter des quelques heures de soleil qu'il nous reste ? Ni une ni deux, nous fonçons à l'appartement nous changer – chaussures de randonnée, short, t-shirts, sac à dos, bouteilles d'eau, et appareil photo – et nous voilà partis à Hulan Lipur Kanching, Selangor, accompagnés de Kaï, un ami de Yeow Wei que j'ai rencontré la veille au soir.

Alors c'est l'histoire d'un finlandais, d'un français et d'un malaisien....qui partent dans un parc à moins d'une heure de route au nord de Kuala Lumpur. Un Recreational park, comme on dit ici. Pour une récréation, on est servis. Peu de voitures sur le parking en terre brune, mais beaucoup de monde autour des tables et des bancs en bois. Des stands de boissons, de glaces, de snacks en tous genres. Un jeune homme qui propose de vous prendre en photo avec l'un de ses perroquets. Des singes à la pelle. Et quand je dis à la pelle, c'est qu'ils sont partout : sur les toits des voitures, sur les poteaux et les fils électriques, les toits des boutiques, dans les arbres (un peu normal, vous allez me dire), sous les bancs à attendre non pas que la nourriture tombe, mais que vous tourniez la tête pour vous la chiper.

Seulement les singes ne constituent pas l'attraction principale de Hulan Lipur Kanching, mais les cascades. En plein milieu de la forêt coule une rivière (étrange, non?) qui se détache, sur sept paliers, en retenues d'eau plus ou moins grandes. Une petite photo pour vous aider à comprendre, vu que je m'exprime comme un pied.



Comme rien n'échappe à votre perspicacité, vous aurez remarqué l'utilisation du mot hutan qui signifie « forêt » (ce qui nous laisse, ergo, avec lipur, « cascade »). En fait, le premier mot que j'ai appris en malais, il y a de cela des années, était orang-outan. L'homme de la forêt. Correctement orthographié, ça donne orang hutan. Pas dur de trouver le mot pour « homme » – enfin, techniquement, il signifie « personne ». Et juste un dernier mot parce qu'il m'amuse beaucoup : air en malaisien signifie « eau ». J'arrête là la lipur de mots nouveaux.
 

C'est sous une chaleur étouffante, palpable, bien humide, que nous commençons notre grimpette. Les chemins sont balisés, les gens nombreux. Destination dominicale. Tout le monde se baigne, suce des glaçons, mange des glaces, prend le frais comme il peut.

Les marches sont relativement hautes, ça grimpe sec. Plus on passe de paliers et moins il y a de gens. Traversée au niveau du palier trois, sous les conseils de Yeow Wei, qui connaît bien le coin. Petite pause au quatrième palier. Plus grand monde ici, quelques jeunes qui se prennent en photos, t-shirts mouillés sur poitrines imberbes.


S'ensuit non plus une bonne petite grimpette dominicale pour papy et mamie, mais une ascension en bonne et due forme. On cherche encore le chemin (normal, il est de l'autre côté de la rivière). Des lianes qui ressemblent à des racines, des racines qui se confondent avec des lianes, des arbres qui s'enchevêtrent, qui s'entortillent autour d'autres arbres, des feuilles de la taille d'un parasol, de la boue, des insectes, un tapis de feuilles moins brunes que la terre, une lumière parfois diffuse, le bruit des cascades qui nous parvient étouffé – et quelques flèches rouges que la mousse finira bientôt de recouvrir, parfois un morceau de rubalise qui fut blanc et rouge, pour signaler une direction.





Le plaisir de la marche qui me fait oublier tout le reste, qui me fait même oublier pourquoi je grimpe. Il faut s'accrocher aux lianes, aux arbres, aux pierres, faire attention à ne pas glisser. On se surprend à se demander si dans un instant on ne va pas resserrer la main sur quelque chose de plus froid et de bien plus vivant qu'un morceau de bois. Si on ne va pas trébucher sur quelque chose de long et de brun qui se confondrait presque avec le sol.


Je suis seul, peut-être devant, les autres sont peut-être derrière, sur un autre chemin. Je ne les entends pas. Il faut parfois s'enfoncer profondément dans la forêt, escalader des rochers, ou au contraire passer très près d'une cascade. Assurer ses appuis. Plus de flip-flops possibles ici. En arrivant au palier cinq, j'ai mis un peu de temps à m'apercevoir qu'il y avait eu du monde il y a peu, un peu comme de ces gens qui gravent leur nom et la date dans l'écorce ou la roche. J'ai souri en les voyant.



Atteindre le palier six a demandé considérablement moins d'efforts, et nous nous sommes rejoints, finalement. Le débit de la cascade à ce palier est plus important. Pas encore de vue sur la vallée.



Il fait chaud, la transpiration pique un peu, on a l'impression qu'un moustique vient chercher de quoi nourrir ses petits. Échange de peu de mots. Chacun apprécie le moment en lui-même. J'ai parfois l'impression de voir défiler une succession d'arrêts sur image. À ce moment précis, je ne pense pas à grand-chose. Il y a de quoi grimper, alors je grimpe. Je ne sais pas encore que ce n'est pas tant la vue d'en haut, un peu brumeuse dans ce couloir de forêt, ni même la taille de cascade et de la retenue d'eau qui me marquera le plus, mais la montée.


La deuxième place revient à la fraîcheur de l'eau sur ce septième et dernier palier. Je me souviens alors que c'est pour ça que nous avons gravi cette colline. Sentiment d'avoir bien fait alors que je me rends compte que le contact de l'eau me donne la chair de poule. Il fait diablement chaud. Tout le monde se met à l'eau et il ne faut pas plus de quelques secondes pour s'accoutumer à la froideur de la baignade. La curiosité nous pousse, Kaï et moi, à nous aventurer un peu plus haut. En fait pas plus haut, car le sol est relativement plat. Sûrement le sommet – plus de cascades, mais la rivière qui serpente entre les arbres, des trous d'eau, des bras morts pour le moment, car ils renaîtront à la prochaine pluie, des têtards qui flemmardent dans un rayon de soleil.

Je passe sur la descente, sur la fin de journée où tout le monde pliait bagage, même le jeune homme aux perroquets – il fera néanmoins un geste pour Kaï qui a bien voulu se faire prendre en photo avec non pas un, mais quatre perroquets. Bêtes bien dociles, car aucune n'est attachée. Elles pourraient à tout moment reprendre cette liberté qu'elles ne semblent plus vouloir, dont elles semblent avoir oublié l'existence. Il ne me reste plus qu'à conclure ce récit hebdomadaire en passant également les divers dîners, les rencontres, les réunions, le repas de Noël de l'université qui fut précédé d'une joyeuse tombola, le passage béni chez ce coiffeur indien qui a dû apprendre à masser  le cuir chevelu chez des lutteurs gréco-romains ou des ex-agents du KGB, le passage chez le médecin, rendu obligatoire grâce à ma première sinusite (qu'est-ce que ça fait mal cette saleté-là), le grand gecko tout gris qui vient fouiner tous les soirs dans la poubelle de la cuisine, la redécouverte du nasi lemak (timbale de riz (nasi) blanc cuisiné dans du lait de coco, surmontée d'oignons grillés, friture de poissons minuscules, cacahuètes grillées, sauce chili (même pas peur, mais bien relevée quand même, faîtes gaffe), pilon de poulet pané, tranches de concombres, moitié d'œuf dur et une sorte de chips).



Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter à toutes et à tous de bonnes fêtes de Noël (bien blanc, à ce que je vois sur CNN qui en fait ses choux gras), riches en cadeaux et en plaisirs gustatifs de toutes sortes. Je pense bien à vous. Je pense que vous n'avez pas besoin de moi pour vous dire de profiter pleinement de ce moment en famille, entre amis, seul ou à deux, ici ou là-bas. Alors je ne vous le dis pas.


Selamat Hari Natal! Joyeux Noël !


P.S. Je vais décaler un peu le rythme des publications. Je vais désormais publier le récit de la semaine le lundi, histoire d'inclure le week-end et de me laisser le temps de vous concocter de meilleures histoires – petite faiblesse en ce moment, mais « le bon Homère sommeille quelquefois » a dit  Horace...J'écris juste ça pour souligner le fait qu'on ne peut pas être bon tout le temps – me comparant sûrement plus à Homer qu'à Homère.
 

Tuesday, 21 December 2010

Hungarian haiku

Palačinta with plums on the patio
As sweet as life – even the train interrupting us
Prompts our palate.



Back to where it began
Changed – yet – but ever-marvelling pilgrims
We are both painters of worlds.




I thank, yet again, and wholeheartedly, Àdàm, Rita, Àrmin and Klàrà. I had such a nice time up there in Nagymaros. 

Köszönöm

Baci Dodo
 

Saturday, 18 December 2010

Malaisie - semaine 1

 
Première semaine en Malaisie. Première semaine dans ce pays qui a fasciné Joseph Conrad au point d'écrire l'un de ses meilleurs romans, et probablement l'un des meilleurs du siècle dernier.

Comme vous le savez, j'y suis de mon plein gré – parfois contre l'avis de certains, parfois avec la mise en garde de plusieurs – souvent avec vos encouragements. Je l'ai déjà écrit : partir est difficile. J'ai tellement attendu ce moment, et l'attente de ces dernières semaines fut pénible parfois. Combien de fois me suis-je projeté dans telle ou telle situation, dans ce pays que je redécouvre. Il se trouve qu'y être est une autre paire de manche. Je dois batailler ferme. Batailler contre un bon vieux rhume de derrière les fagots français, que le chaud-froid des climatisations et de la chaleur grésillante du dehors n'arrange pas. Batailler ferme contre ce sommeil qui ne vient que si je l'amadoue avec force persuasion. Batailler ferme pour ne serait-ce que passer ce maudit entretien. Je ne peux pas encore vous dévoiler grand-chose concernant mon « travail », puisque je suis pour le moment officiellement non-officiel, puisque rien n'est fait et que je ne veux rien promettre ou compromettre. Mais soyez assurés que je vous donnerai de plus amples informations en temps et en heure. Sachez seulement que je me suis déjà attelé à la tâche pour laquelle je suis venu – à savoir l'Institut Paul Bocuse – même si rien n'est officiel – je ne peux rester les deux pieds dans la même tong. Primo je ne sais pas si vous avez déjà essayé, mais c'est très inconfortable – voire dangereux – pour marcher, et secundo on se voit mal porter autre chose que des tongs par un temps pareil – sauf pour le travail, bien entendu. Dieu que j'aime le bruit de ces chausses, bruit qui leur a donné en anglais leur nom, par hypallage. Des flip-flops.

Flip-flop, flip-flop, flip-flop. Semelle cognant le talon quand on relâche l'appui.

Nous voilà donc samedi, une semaine après cet atterrissage, ce vol de manière générale, sans encombres dans la capitale malaisienne. Récupéré dimanche par mon ami Yeow Wei à la sortie de la résidence universitaire où il m'avait gentiment réservé une suite – et j'insiste sur le terme. Depuis ce temps, je suis guidé plus que materné, aidé plus qu'assisté. Après tout, je suis un grand garçon. Toujours est-il qu'il n'est pas aisé de partager sa vie (je « travaille » dans la même université que lui et loge chez lui) pour une durée que j'ignore moi-même. Un subtil mélange de prise en charge et d'autonomie. Bref. Revenons à nos flip-flops.

Je suis donc allé flip-flopper dans un petit morceau de jungle équatoriale juste derrière l'appartement, sorte de parc, sauf que dans ce parc les singes, perroquets, hévéas, serpents et Dieu sait quoi encore de rampant, de velu et de gluant sont dans leur habitat naturel – c'est vous qui les dérangez. On sent vraiment que l'on emprunte un chemin, littéralement. Les singes ne se poussent que parce qu'ils savent que la semelle de nos flip-flops ne se mange pas – et donc indigne d'intérêt. Je ne résiste pas à l'envie de vous remettre cette photo pourtant prise au mois de février – la première fois où j'étais venu (et cela me semble si loin déjà) – d'un singe sur le pont de cordes dans les hauteurs du parc.


Merci Val de m'avoir rappelé à l'ordre !

Entre autres flip-floppations nocturnes, j'ai fait un tour du quartier. J'y ai découvert des restaurants ouverts 24h/24, des marchés qui s'achèvent à 23h pour recommencer le lendemain à 5, une activité humaine qui n'a rien à envier à l'activité naturelle. Ça foisonne, ça se grouille, ça grouille. Ça s'active indépendamment du temps. Il n'y a qu'à voir la taille des arbres, leurs branches de la taille d'un chêne. Les banyans plongeant leur réseau de racines aériennes loin dans le sol, pour ressortir des mètres plus loin. L'arbrisseau hier devenu adulte en quelques mois. Ça pousse à une vitesse hallucinante – et pourtant je n'ai pas vu une seule goutte de pluie jusqu'à maintenant. Je sais pertinemment que lorsque la pluie viendra, notre drache ou notre arnapée fera pâle figure, sera de la roupie de sansonnet comme on dit chez moi (et ailleurs). Mais il y a de l'orage dans l'air. Ceux qui suivent le blog d'un œil savent que le dernier orage remonte à peu de temps.
J'écris « temps », même si celui-ci s'étire à outrance – peut-être est-ce dû au décalage horaire, au jetlag, au fait que mes nuits sont aussi courtes qu'un jour sans pain est long. Une semaine que je suis là et j'ai déjà l'impression d'y être depuis des lustres, de le connaître et pourtant de le découvrir à chaque coin de rue, de l'habiter tout en étant encore étranger à sa langue (oui, je sais, j'habite une langue, mais vous conviendrez que c'est toujours mieux que d'habiter un orteil). Je sais, ..., qu'il faut donner le temps au temps. Je m'y efforce.
Alors pour le passer, le temps, je bavasse pas mal avec mes nouveaux collègues de « travail », des gens fort sympathiques, aussi chaleureux que leur pays, aussi généreux que les étals de marché, aussi souriants que l'est leur soleil. Je découvre tellement de choses qu'à aucun moment je ne me suis couché plus bête que la veille – enfin « couché » est un bien grand mot par les temps qui courent. J'aimerais bien prendre le temps de flip-flopper avec eux, dans un cadre moins formel.

Hier soir, vendredi, concert baroque organisé conjointement avec l'Ambassade du Mexique. Étaient présents l'Ambassadeur du Mexique of course, celui d'Espagne, celle du Pérou, celui du Japon, la directrice de l'Institut Cervantes et j'en pense et des meilleur(e)s. Eh bien le croirez-vous, pas un seul, je dis bien pas un seul, Ferrero Rocher © ! Il y avait plus d'ambassadeurs au mètre carré que de musiciens (pas qu'ils furent mauvais, loin de là : une belle performance au clavecin sur Couperin, et une adaptation fort audacieuse de Bach à la flûte), et pourtant pas un seul de ces succulents chocolats en vue...donc pas une vraie soirée chez l'ambassadeur. Pourtant la soirée fut très bonne : dîner fort sympathique avec un acteur d'Hollywood (Edward Olmos : il jouait le Lieutenant Castillo dans Deux flics à Miami et le détective Gaff dans Blade Runner), les musiciens, le président et la directrice de l'université (qui a aidé à organiser et qui crée un programme d'enseignement avec la boîte de production d'Olmos). Cette fois sans ambassadeur.

Donc voilà à quoi ressemble ma première semaine, en très gros. J'ai zappé les midis à manger des trucs trop bons pour moins de deux Euros, les soirées et les nuits à écouter les bruits de la ville, du petit bout de jungle derrière chez mon ami Yeow Wei, le chant du muezzin à cinq heures du matin appelant les fidèles à la prière, le bruit des flip-flops si différents des autres - parce qu'on est entre la veille et le sommeil - à quatre heurs du mat' en allant manger un roti telur parce que ni Yeow Wei ni moi ne dormions. Et je n'ai pas dit un rôti ! Le roti est une sorte de naan (aussi indien) mais la farine est différente – de la farine d'atta, je ne sais pas encore ce que c'est – et telur signifie œuf en malaisien. NDLR : le roti est indien, le roti canai est malaisien. Même pain, nom différent – comme beaucoup de choses ici ! Je vous réserve le roti (canai) Channa pour la semaine prochaine !

Je n'ai pas dit non plus que je pense beaucoup à certain(e)s d'entre vous, et que seuls le décalage horaire et ma prochaine facture de téléphone (jamais vu un SMS aussi cher de ma vie !) m'empêchent de vous donner des nouvelles individuellement comme je le préfèrerais...

Toujours est-il que celles et ceux qui veulent venir me voir, ou simplement voir ce coin du monde, patientent encore un peu...je devrais « normalement » devenir professeur « officiel » lundi après-midi, avec un statut et surtout un ou des postes définitifs.

Je vous envoie donc de « bons baisers de » Malaisie, bien chauds en ces périodes de disette solaire, et vous dit à bientôt via le blog. N'hésitez pas à m'envoyer des nouvelles par mail, pigeon voyageur, Skype (pas de signaux de fumée, il y a un peu de monde sur la ligne entre la France et ici)...bref, tout ce que les nouvelles technologies peuvent offrir.

Selamat tinggal!
 

Friday, 17 December 2010

Relic from Amsterdam

 
I must have had something either illegal or immoral in Brussels, because I was still in a funny mood in Amsterdam. As if someone else had written this - whilst I am quite certain I did. Had it started in Amsterdam, I wouldn't have been surprised, but it continued there.

Of course I remember where and when I wrote this. Odd bits and pieces that fitted together at the time. I had just visited the Rijksmuseum and been profoundly inspired by many of the paintings there, notably Rembrandt and Vermeer, even though this one, which is very lively, made me think of something completely different. I had also visited the Van Gogh Museum, and amongst many others, this one left me with a peculiar feeling.

All in all I was very much 'into' the visits I made, taking my time to look at the pictures which 'talked' to me. Even looked at me. The starting point of this day-long maturing thought is this self portrait by Rembrandt, which eventually became the backbone of the text. Text which I like, if I may say so.


P.S. (Pre Scriptum): I'm sorry if the text is monolithic, but it appears in this fashion on my notepad...Sometimes one can't stop to just breathe.



Amsterdam, 29 VII 2010, evening.

Chiaroscuro, like the lucid painter did when he was twenty-two, chiaroscuro in life and in death. Light is always behind us and we like butterflies are mesmerised by the blind dark spot behind it. Our figures look more familiar. White faces contrapunted on a dark background as if cut from the rest of the body by a black collar which covers it down to the feet. Hard- pressed to find the grey area where the grey people stand and wait. Sometimes a dash of red daubs the canvas and oil spilt and my brethren wait eagerly for the second when the picture will be utterly marred. A split second earlier the woman stood in the doorway, beckoning. Now the heron flies to the other side of the pond because the barking was not so much a threat than a vibratory nuisance. Unfortunately all this comes at a certain price. Chiaroscuro is nothing short of an invitation inside. And people swarming about like horse-flies. The anonymous rest plods on, heavy-muddied. Never shoes are nonchalantly arranged. Casually is hear enough to come by. A smoking skeleton is common enough though. Once removed the backlight, every thing seems vain and disposable. Quite unlike a signature dyed in blood and etched upon the sea, upon the crowd. Like a family lunch that goes awry. There's nothing easier than arson – writing perhaps. Even when you're starving, nothing comes to your mind but spending your last foreign coins in a museum. Humming your way around a bit of paint carefully or absent-mindedly applied on a piece of canvas. Proof was given to the general appraisal that the whore was naked and willing to have sew with whoever could pay for it. And the boy had actually so much girth he wouldn't fit in the back alley, he couldn't go see the whore. Disappointment was carved upon his face, as if light was worming her way through his sinews and his skin. But – there floats, in the rigid pool of red air, the nicest fragrance ever – that of crises, but I might be wrong. The dragonflies deemed it unworthy to settle on the cringy, puckered-up, unnerved faces of the disappointed. And the wind turned the leaf over, and I found not a treasure, but words glittering on the page. Tea is comforting like a blanket, but the face of the girl sitting next to me is even warmer and her hair is thick and curly at the end. Thence comes the perfume. Some are eyeing my pen flowing like a dragonfly hovering over a water-lily. Choice is best when no blank space is left for the blackening. Nightcold curtaining the sitting crowd. Hands rub the knees more easily. People hunch and munch. And brood. Bantering over trifles. Watching chiaroscuro veil every word which chance upon the air. The lucid painter, following the Polymath, foresaw the end, saw the essence of things and drilled through us like a radial arm drill press into bare wood. Rubber bands acting like muscles to the undiscerning eye – perhaps just to the neophyte. And the chianti like Ariadne's string, tying parts and parcel together. Because like paper it can be tamed, shaped, felt from the fingertips. Sunflowers band to observe the shape of the discarded fingernail clippings. Candles have a tendency to be forgotten once lit, except by the discerning few who wait for their precise, personal, instant. Rivets are way harder to find when light takes her time. A slight halt in the gait matters as much as a split nether lip, obviously. Everyone on board this bar has a share in what's being said, thought, hinted at. There are more ideas per capita per square mile than there are people here, even though people leave without warning and forget to notice one is late, or dead. People flutter by because they feel they are in a field. But wheat grows in between the clouds and regroup into a cornice or a window-sill and show us the way out through the window opened wide. Or ribboned around the neck of some poor soul who drowned herself because all the butterflies die, eventually. One could hear a pin drop in the pub noise. One did. Had the rest heard that pin drop, that would rub the smile off their pretty face. I'm not sure if I know the answer to that. On the other hand, destination sounds too much like destiny. One bog trip via many a place. Can one have everything one desires? Scars scattered on a once scared body. Blood like burgundy sometimes. A faint trickle from the mouth down the chin, or the gash and the pain literally forgotten on the spur of the moment, only to resurface as a memorabile of the good old days when one was a strapping, snappy young fellow. Going East sound like going to the point. Replica of a relic of bygone times. The very least effort one can muster is to raise a concerned eyebrow and nod. Or get a tattoo round the ankle bone. People get nervous when facing a Northern gannet, a viper of when addressed to in gentle terms. Because Amsterdam is like anywhere in this world, coming to wind and tide, and discussion. Or backpain. Or the quality in brick-manufacturing and brick-laying. Or not. Species specify. Like a crotch craftily modelled by slim pants. The golden age of polyglotism is dead and buried. Arching my back against the wind is not enough. Is not just about right. It feels like swimming against the current. Took me a while to figure that one out. Nothing appeared more obvious than this, though. What a blithering idiot. How to make a fool of oneself in one lesson. Like a man with only half his face shaved or who has left his underchin and neck unshaven. I have learnt the lesson.
 

Thursday, 16 December 2010

Belgian ramblings

Hey, found that yesterday...I put it up just for archive's sake. I wonder now what frame of mind I was in to write such stuff...I copied it just as it appears on my notepad, no amendments (if I had started amending the text, I would have changed everything, down to the last word - in fact, I wouldn't be able to write anything like that again, totally spur-of-the-moment thing).



Brussels, Luxemburg Plaz, 28 VII 2010

Voices roaring in the distance, where the pub opens up to the world. Attention drowns in the manly peels of laughter, in the happy shrieks of friends meeting for drinks. Memories blending together. Happy shiny people all around. Not much to do but write. Sleep is going to come, soon or late. As if everybody knew how to use Facebook from their very first visit, knew its capacities and casually ignored its defects in the exhilaration. As if everybody knew how to socialise like they were born talkers.

Life has a way of pushing you to your limits and there are no boundaries harsher than your self.

Burning everything down is of no avail.

Danger, on the other hand, is palpable. Pulse-quickening. Makes you feel alive. Life-threatened heartbeats feel different from running or fear or excited heartbeats. Moving doorward. Closer to the people, closer to the gutter. Running out of water in the desert. Which category of heartbeats if that? Chancing upon a snake? Walking in the street at the dead of night? Falling in love? Feeling ignored by the rest of us?

Man in extremity, sure is better than man in the middle, halfway between the gutter and the stars.

Difficult to imagine a better situation than up there parring your fingernails. But better toil and harbour and wither, giving one last shot at it with the best grip one can muster from the pit of one's stomach, scratching one's nose because of the sweat, the heat, the dirt and the blighters. Death all around. Eyeing one. Watching one's every move, begging for one's tiniest mistake. Is it too much to ask for the best or the next best thing?

Moved outward. Downpour. Perhaps a shortcut does exist, but one often takes more time finding it than taking the long way. Nice though. Cobbles wetshining.

Same laws that make an innocent and long-standing bicycle fall. We forgot to remember that we are mad and that folly cannot be cured. Who knows the consequences a piece of long-chewed, discarded chewing-gum might have on a whole, until-now perfectly oiled, system? Those who read the right newspapers. There is no end to that end of Schrödinger's cat's tail. We will be able to spin yarns the size of the Bible. Even though there's nothing as invaluable as a handful of dates and a gourd of water. When there's life and soap, your trip cannot end. And Lichtenstein is on the same Richter's scale as Canada. There's nothing like the magic of basil leaves.

Let's pretend I am writing a song, and that I will whistle a tune of yore, because we have but an inkling of what this sounded like. This song will praise none living nor dead. It will remind you of nothing ever heard before, nor shall you listen to anything unfamiliar. I will not sing any part of the world known to man. My passion is the undiscovered, the unexpected, the world behind the spoken word. Indeed I deal with pain and blood, with agony and death, but as just an off-hand manner as when I deal with love and faith, with mystery and life. Five score hundred furlongs of yarn later and I'll still be at it. Others have paved the way a bit further, now it is my time to become a story-cobbler. Laughter, indecisiveness, reason. Cries, decision-making, madness. Once I saw a hunchback dwarf. A height-challenged person with a physical incapacity to stand up straight, so people say. Oh, and I deal with cruelty as well. Some would like to remove the 'with'. Slipped my mind, accidentally – that goes without crying. With coffee and guns. Coffee because one needs to sober up after a night of drinking and revelling, and guns because whatever they say, they're meant to kill and wage war – but they can be found in the hands of your next door neighbour who likes to keep things, and burglars, at bay. Confusion might be the key to that story, or pure arabica, or a particle of dust in the eye when driving, or sleeping with somebody else's wife, or high-dosed curare. Whatever must go wrong, man is in charge. Ultimately, life and death take their separate toll – this cannot be left unspoken, unlaughed at, uncried, unsung, unanswered, unquestioned, unchallenged. God, the fun that's in store for us! For us all, for now, because in the end monkeys will laugh at us trying to climb a goddamned tree, reaching out with our fingertips for an unknown fruit which, being green still, will infallibly give us the runs.

Bitterballen met mostard and zuur. Quite good, even though most of the content within that deep-fried carapace hasn't yet been accounted for. My taste buds have so far made out meat of some sort. I'll say veal, but chicken cold fit the inexpensive bill. Nothing in there is actually worth reading, as I think every word must sound like a double-barrel pump-action shotgun at point-blank range, and be as surprising. Like a mountain-biker who has never tackled any real mountain until he eventually discovers on the spot that he cannot take it on. Scared shitless because he realises that these were no mountains he rode before, but mere hills. Potentially anything can be said with even the slightest dose of interest or passion. Understanding that passion or sharing that interest and vice versa, ay, there's the rub. Then again, one could go on forever, or until day breaks to do something of more note. Let's not forget that we were hanging in caves and swinging clubs the size of a man's leg for pure safekeeping not so long ago. Nothing is more to your taste than the not-aging-a-whit cliché. The fringes only are worn-out but hey, could you show me a two thousand six hundred year-old shirt that isn't worn-out, let alone dust- and jigsaw-like? And we both know clichés are like shirts: we always end up using the same one all over again. Like when you always seem to recognise a face in the crowd when you're five hundred miles away from home – must be the street-lights. Nothing comes for free in this godforsaken world, not even the one in the buy-one-get-one-free pack, nor in that man-ridden limbo of ours.
 

Wednesday, 15 December 2010

Old Malaysian relic

I am in the process of sorting out what I have scribbled on my different notepads. Here's the first of a series of texts which are are connected only by a necessary chronological bond.

This one was written almost a year ago, on the plane to Kuala Lumpur. Yet again, it talks about time, the here and there, then and now. I remember having been compelled to write after seeing a queer look in a passenger's eyes. I wrote 'queer', as it was both a mixture of awe and terror. One of the wings of the plane was swaying wildly, and one couldn't help thinking it might be torn off the next second. Nobody panicked or even said anything. Not even to one another. Nor did anybody sought to be reassured by a stewardess - perhaps because there was nothing to be reassured on. Not even a mutter, but a long, chilly silence which lasted for hours, literally. I remember nothing else. I don't remember if there was a look of relief on the passengers' face, or if I heard a long-drawn sigh with eyes closed, or if the passengers were in a hurry to leave the plane. Or if they scolded themselves for being stupid, for that matter.

Anyway, it reminded me of Bill Murray's cue in Lost in Translation: "Have a good fright." Nice Engrish pun between "flight" and "fright", the Japanese often mixing the Rs and the Ls.


Here it is.
 
 

Travelling eleven thousand kilometres at a little under the speed of sound – hardly believable then, and after. Now we are a little worried, because fighting the elements has a price. Perpetual combat against gravity, against friction, wind, cold, magnetic forces, pressure. Trying to ward off an instant, predictable death clawing at the fuselage of the plane – the Indian mountains and lakes and rivers underneath us, at ground level we look at them with awe and desire, but from the perspective of eleven kilometres, they look menacing and treacherous, stretch to the horizon – we wish we could read the cloud of milk forming in our tea so that we would know how all this will end. We would be reassured.

I am serene, for my part. Both koto and shakuhachi must be accounted for this passing decision not to worry about whichever calamity might befall us, about whichever consequence our individual actions might bring about the stage of life.

We are here and we are no longer here, cutting across distances and a commonly accepted notion of time, yet that is the same sun rising on our land. When is no longer necessary – where either, for that matter – not for the moment – these will regain their clutch in a little while. If while comes. When the end comes into perspective, more often and more suddenly than not, we wish we hadn't been that self-centered, harsh, rude, greedy or familiar with our neighbour. But the trip has to come to an end, hence we come to terms with ourselves and most of us go back on the same old tracks, even after a while – the norm is set – even though we wish right now that this reactor wasn't making so much noise, that these wings didn't sway that much.

For the time being, we are stranded on the edge of time. We exist for everybody down on the ground because we are known by each and every one of our relatives, because we appear on radars, we are seen by a child pointing at us and laughing, by lovers sitting on a bench and making a wish at the sight of the white trail in the sky. Yet we are not really there. Specially when and where down to the smallest thing could go wrong. A rivet here is more important than there – even though on one occasion both rivets have been as important. We might even have the time to realise that something is going wrong and cry or pray, or repent or disbelieve or think, for a fraction of a second that might fill in eternity, to what's happening to us, and why – we can't begin to imagine the consequences. Many of us sleep to avoid the hassle of doing one or all of the above. Sometimes one just can't be bothered to be mad.

Somewhere, between Dubai and Kuala Lumpur, sometime, sun shining bright.
 

Monday, 13 December 2010

Nuit blanche à Kuala Lumpur

Voilà ce qui arrive avec un bon décalage horaire bien senti dans les dents...dormi de 1h40 à 2h26 (heure locale).

Ce qui m'a permis d'avancer dans la passionnante lecture de "Le hasard et la nécessité" de Jacques Monod (de la même famille que Théodore, et prix Nobel de physiologie ou de médecine en 1965 pour ses travaux sur les gènes. J'en parlerai plus longuement lorsque j'aurai fini de le lire - à ce rythme-là, autant dire cette nuit), ainsi que de prendre en photo un superbe orage sec, avec des décharges internuageuses, et intra. Bref, un bien beau barouf.

J'en veux pour preuve cette première photo :



Je tiens à rappeler que je ne trafique pas les photos...mais à n'en pas douter, je suis persuadé que Chab notera, de son œil aiguisé de faucon pèlerin, un léger tremblement de l'image (cette fois-ci pas dû aux doigts gourds de froid)...c'était la position qui était périlleuse.

Il aura fallu un peu de patience pour arriver à ce résultat (vive le numérique !). Une autre, un peu moins floue, mais peut-être un peu moins impressionnante, pour la route. Ça ne mange pas de pain.



 
Pas mal, non ? Mais Il y a mieux encore. Après vingt bonnes minutes (de toute façon, j'avais toute la nuit devant moi), j'ai enfin réussi à prendre mon premier éclair. Pas non plus un gros éclair bien gras avec plein de ramifications, pas même un point d'impact (snif), mais quand même. Je pense qu'avec un peu de matériel (genre un trépied, une télécommande - ou définitivement une meilleure position), le résultat serait bien meilleur :


Je suis quand même content de moi, l'éclair est bien net (on ne peut pas en dire autant du reste !) Une dernière chose : il faisait nuit noire à cette heure-là, et l'exposition ne dépassait pas deux secondes. Si le ciel apparaît aussi clair, c'est juste que ça flashait sévère.

Bonne fin de journée à tou(te)s ! La mienne est s'achemine tout doucement vers la fin, et je ne vais pas tarder à la clôturer...

Middles

  Someone once wrote that all beginnings and all endings of the things we do are untidy Vast understatement if you ask me as all the middles...