Le Maître dit : "Vous pouvez vous nourrir de gruau grossier, boire de l'eau claire, n'avoir que votre coude pour oreiller, et pourtant connaître la joie. La richesse et les honneurs sans la justice, je ne m'en soucie pas plus que des nuages qui flottent dans le ciel."
Confucius, Entretiens, VII. 16
Tuesday, 21 September 2010
Citation
"[M]ême s'il faut aller en Chine pour découvrir ce savoir-là, prends la route. N'hésite pas."
Farid-ud-Din' Attar (1140-1230), La conférence des oiseaux
Je recommande chaudement la lecture de ce livre qui est tout naturellement classé dans la collection "Sagesses", au pluriel. Pleins d'histoires et de paraboles qui se succèdent, avec pour fil conducteur une nuée incroyable d'oiseaux en quête de Simorgh, le Maître, et en quête de réponses à des questions bien humaines.
Farid-ud-Din' Attar (1140-1230), La conférence des oiseaux
Je recommande chaudement la lecture de ce livre qui est tout naturellement classé dans la collection "Sagesses", au pluriel. Pleins d'histoires et de paraboles qui se succèdent, avec pour fil conducteur une nuée incroyable d'oiseaux en quête de Simorgh, le Maître, et en quête de réponses à des questions bien humaines.
Monday, 20 September 2010
Denis Darzacq
Sunday, 19 September 2010
Sa Majesté des Arbres
La bruine coule dans le vent d'ouest, et les flaques constellent la sente bordée d'arbres. Parfois une bourrasque apporte de la pluie et il me faut attendre pour poursuivre ma route, assis sur mes talons, à l'abri sous un mélèze. Le thé bien au chaud dans ma calebasse n'en est que meilleur, alors qu'entre chaque halte le soleil sèche mes habits de voyageur.
Les carpes qui ornent les étangs gobent à pleine bouche leur pain quotidien et les rares marcheurs, les pieds dans l'eau, observent en silence les gouttes s'égrener en perles à la surface.
Tout ce petit monde s'affaire, un peu lent et engourdi de canicule, sous les branches tranquilles d'un grand ginkgo. On s'interroge encore sur sa provenance, sur son histoire. Quand et où fut-il graine? On veut savoir pourquoi et qui l'a surnommé « arbre aux quarante écus », ou encore « arbre aux mille écus ». Pourquoi il a traversé les âges sans que l'éventail de ses feuilles ne prenne une ride. La seule certitude que l'on ait est que l'on s'arrête pour contempler son ramage, l'architecture saccadée de ses branches. On sait que même si l'on voit un sequoia géant ou un magnolia en fleur, ce ginkgo biloba 'reste sa majesté des arbres, sis sur son trône de verdure, à une entrée d'un jardin botanique dans une ville où il fait bon vivre.
Mais le voyageur, assis sur le banc juste en face de ce tronc d'où partent des branches grosses comme des arbres, trouve d'autres réponses à l'énigme fractale. Que son nom scientifique provient d'une erreur de transcription entre la graphie et la phonie, que son premier surnom vient du prix de ses plants, et qu'en Chine et au Japon, là où l'on a commencé à l'admirer en premier, c'est la poésie qui lui donné son dernier surnom en foulant son tapis de feuilles. Il se souvient également que le premier organisme à reprendre vie au pied d'Hiroshima fut non pas l'homme, mais un ginkgo.
Sa majesté des arbres m'a transporté dans l'ancienne Chine sur le dos de ses branches, et ses feuilles fendues comme des nèfles laissent voir le même monde qu'aux pieds d'un banian. Je suis, dans le labyrinthe de cet arbre dont chaque parcelle reproduit celui de la vie, serein observateur, à l'abri des questions sans importance.
Les choses de la vie
Le voici à présent sorti, armé de ses ciseaux en plastique bleu, me couper des rayons de soleil pour que je les ramène chez moi. Ce qu'il ne sait pas, c'est que ces rayons de soleil-là, une fois coupés et mis au fond de ma poche, je les emmènerais partout avec moi, si ce n'est que pour me souvenir de ce jour-ci, semblable à aucun autre mais ordinaire, mais pour bien d'autres choses encore.
Elle, elle me regarde, me fixe. Semble transpercer ma tête et voir au-delà. Je ne sais pas ce qui lui passe par l'esprit, mais elle sourit. Que voit-elle lorsqu'elle me regarde? Me reconnaît-elle comme l'un des siens? Toujours est-il que moi oui, alors qu'au mitan de la nuit, dans la maison à peine éveillée par ses gémissements, nous nous sommes retrouvés face à face, elle dans mes bras, sa tête posée contre ma poitrine, calmant ses sanglots comme nous le pouvions, démunis de ne point trouver de mère à cet endroit, et que son odeur est remontée de sa chevelure ébouriffée jusqu'à moi, et que j'ai reconnue comme la mienne.
Il passe devant moi en pédalant comme un dératé, assisté dans son tangage par deux petites roues usées jusqu'à la corde. Il enfonce la tête dans le creux de ses épaules pour gagner de la vitesse. Il me crie de regarder, ce que je fais déjà. Tout comme lorsque nous admirons les nouveaux poissons dans l'aquarium, il me montre de son index tendu ce tétraodon cutcutia et m'ordonne, à la façon décomplexée des enfants, de regarder. Je le regarde déjà et dans ce mouvement précipité et ce nez collé à la paroi de verre, une odeur me saisit : la mienne.
Et je sais que je pourrais me retrouver quarante mille ans en arrière, au seuil d'une caverne, à humer l'air pour y sentir l'effluve d'un des miens dans le vent d'est, là où il ne faut pas aller. J'admets le côté primaire, homo neanderthalensis de la chose, mais je sais, en embrassant mon neveu et ma nièce et que je sens leur odeur, si proche de la mienne que cela en est troublant, que nous sommes liés, par le sang, par l'odeur de notre peau, par l'appartenance tacite à une tribu, à une famille – que nous sommes, oui, eux sans a priori ni contrainte, moi par choix et par conviction, une famille, et que cela vaut tout l'or du monde.
Saturday, 18 September 2010
Does it stand comparison?
Well, browsing the AFP photo forum, I stumbled upon this photo...which is "almost" like mine.
I don't want to show off, but I had the same idea before (as if I were the first one to have it !)
Still, you can continue browsing this fantastic site, especially the "Award Winning" section, now you're at it.
I don't want to show off, but I had the same idea before (as if I were the first one to have it !)
Still, you can continue browsing this fantastic site, especially the "Award Winning" section, now you're at it.
Thursday, 16 September 2010
A bit of Ireland
As simple as opening your eyes. Go there. Open your eyes and see. You may even close your mouth from realising you've had it open for about ten minutes.
Hope you'll like his work.
I thank my Irish friend Dominik Hruby for letting me know about Reilly's pieces of art.
Hope you'll like his work.
I thank my Irish friend Dominik Hruby for letting me know about Reilly's pieces of art.
Monday, 13 September 2010
Tavaritch!
Zou, cela faisait longtemps que je n'avais pas balancé un petit lien!
Le tort tue donc je le redresse.
Découvrez donc, ou redécouvrez Alexey Titarenko, un bon petit gars du pays où les gens se prémunissent du froid à grandes lampées de vodka. Seulement parfois mettent-ils une ouchanka ou une chapka et un manteau, mais ça c'est quand la bouteille est vide. Les moufles sont en option, tout comme les doigts lorsqu'ils restent collés par le givre sur la bouteille qu'ils viennent de lancer parce qu'elle est vide.
On se réchauffe comme on peut.
On fait un peu pâle figure avec nos bouillottes et notre pousse-café.
Bon, je vous laisse, j'ai ma tisane verveine-camomille qui m'attend, avec une larmounette de pálinká.
Le tort tue donc je le redresse.
Découvrez donc, ou redécouvrez Alexey Titarenko, un bon petit gars du pays où les gens se prémunissent du froid à grandes lampées de vodka. Seulement parfois mettent-ils une ouchanka ou une chapka et un manteau, mais ça c'est quand la bouteille est vide. Les moufles sont en option, tout comme les doigts lorsqu'ils restent collés par le givre sur la bouteille qu'ils viennent de lancer parce qu'elle est vide.
On se réchauffe comme on peut.
On fait un peu pâle figure avec nos bouillottes et notre pousse-café.
Bon, je vous laisse, j'ai ma tisane verveine-camomille qui m'attend, avec une larmounette de pálinká.
Sunday, 12 September 2010
Pensée
Son oreiller, une pierre ramassée dans le ruisseau.
L'eau du puits rejoint l'étang sous les bambous.
Voyageur de passage, sans sommeil, à minuit,
Seul, il entend l'arrivée de la pluie de montagne.
Jia Dao (779-843)
Milan 2 et sur la route du retour
Nous y voilà. Suite et fin du périple européen avec les derniers clichés de Milan.
J'espère que toutes ces photos vous auront donné l'envie de voyager un peu, peut-être d'aller à un endroit en particulier (faire de meilleures photos que les miennes!) ou tout simplement de voir du pays.
Il y a bien entendu une histoire derrière chacune d'elles, mais je ne sais pas si je trouverais le temps de compléter les écrits postés sur le blog et de les réunir en un seul carnet de voyage...peut-être plus tard. Il va nous falloir être patient.
En attendant, bon (dernier) visionnage et à bientôt pour de nouvelles aventures du blog-trotter.
J'espère que toutes ces photos vous auront donné l'envie de voyager un peu, peut-être d'aller à un endroit en particulier (faire de meilleures photos que les miennes!) ou tout simplement de voir du pays.
Il y a bien entendu une histoire derrière chacune d'elles, mais je ne sais pas si je trouverais le temps de compléter les écrits postés sur le blog et de les réunir en un seul carnet de voyage...peut-être plus tard. Il va nous falloir être patient.
En attendant, bon (dernier) visionnage et à bientôt pour de nouvelles aventures du blog-trotter.
Subscribe to:
Posts (Atom)
Middles
Someone once wrote that all beginnings and all endings of the things we do are untidy Vast understatement if you ask me as all the middles...
-
There's a thread on Facebook and all over the Internet that goes: "Shakespeare said: I always feel happy. You know why? Because I...
-
Mon weekend parisien, mis à part l'exposition "L'or des Incas" à la Pinacothèque , une petite expo sur Théodore Monod au...
-
J'ai eu un peu de mal à le prendre, celui-ci...avec un peu de patience, et surtout sans trembler (les deux pieds bien vissés au sol, he...