La
première étoile du soir brille devant moi et je ne peux suivre son
cap,
Non
pas que les nuages l'obscurcissent à ma vue;
La
nuit est claire, l'horizon dégagé.
Les
lames éperonnent le navire dont je suis le capitaine,
Mais
il n'y a aucun vent; nos voiles semblent des suaires.
Mes
instruments ne réagissent pas au contact de l'astre.
Elle
jette ses lumières mordorés à la face du monde,
alors
qu'au dehors, la nuit terrifie les plus courageux.
Comme
si, pour une fois, elle aimerait
Que
l'on suive un cap autre que le sien.
Elle
ne sait pas qu'elle n'y en a pas d'autres.
Alors
elle aveugle, désoriente, fait douter.
Tout
le monde sur le pont susurre, de peur d'éveiller
Quelque
malédiction enfouie dans les eaux noires.
Il
y a comme un grand vide autour d'elle qui ne s'explique pas.
Elle
reste suspendue, comme veillant ou attendant.
Il
y a peu nous étions sereins. Je l'étais.
Je
regardais les pages du livre de bord,
Rien
n'annonçait ce désastre.
Elle
est l'unique page blanche qui ne se peut écrire.
On
lui a donné mille nom, cents offrandes,
On
lui tout donné parce qu'on lui doit tout,
Mais
elle ne reçoit rien, inatteignable.
Elle
ne voudrait être que pour un et pas pour tous,
Pour
celui qui guide nos jours.
Cent
yeux tournés dans ma direction, alors que nous devrions,
Tous,
avoir le visage rivé au ciel car cette nuit,
Comme
toutes les autres d'ailleurs, il n'y a pas d'autre chemin
Que
par son éclat.
"Parfois,
la nuit,
le
simple fait de regarder une étoile
me
fait tourner la tête."
PS : Vieux poème daté de juin 2010 dont je ne retrouve aucune trace sur le blog...c'est donc que j'ai oublié de le poster.
Effectivement, ce texte s'inscrit bien dans ta série de 2010. L'eau, la nuit, le voyage... C'est superbe !
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