Sunday, 24 June 2012

Varyanerillë



J'ai cru voir, dans vos yeux désintéressés,
Une lueur orange, bien étrange,
Un rien pressée,
Comme si, tout-à-coup, vous hésitiez.

Est-ce à dire qu'un trouble vous étreint ?
Voyez-vous double dans les vitres du train ?
Les feuilles roulant au vent font un bruit de pluie,
Pourtant il n'y a que vous qui tendiez la main.

Alors sortons sous la pluie, ensemble,
Parce que plus d'un devant elle tremble.
Sauvez ou damnez les hommes, mais avant tout :
Protégeons-vous, vous et moi, de vous, ensemble.

J'ai cru lire, dans vos mots las et cassés,
Une crainte qui ronge,
Un rien cachée,
Comme si, après tout, vous abandonniez.

Je vous donne, chère amie,
Une poignée de feuille,
Sans condition ni écueil,
Une poignée de pluie.


à celle qui s'absente.

1 comment:

  1. Celle qui jamais n'abandonnera, malgré la lassitude qui parfois la ronge...8 July 2012 at 18:52

    Quelle magnifique déclaration d'amitié que celle-là !
    Toute la profondeur d'une puissante et pudique intimité retenue s'y devine.
    Qu'il doit être doux d'être cette "chère amie"...
    On doit être alors assurée, à la lecture de si belles lignes, que jamais plus on ne sera vraiment seule face aux douleurs incontournables de l'existence...

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