Saturday 20 November 2010

Histoire de boyaux dès le matin.

L'impression qu'avec Ludwig (van Beethoven, what else?), chaque note est à sa place et surtout que c'est que vous l'auriez placée, et nulle part ailleurs. On aime l'enchaînement, la précision, l'allusion. L'interprétation aussi, car selon une certaine prof (de piano, si elle me permet la précision), la partition a beau être là, l'interprète en donne sa version (et j'acquiesce). Mais on aime, bon dieu oui ! On se surprend à mimer le joueur de violon, tailladant l'air de mouvements saccadés, avec dans la main un archet imaginaire et l'autre bras plié en accent circonflexe inversé.

On se prend également à regarder les feuilles jaunes, oranges, rouges et violines ballottées par le vent, et à penser, à écouter chaque vibration de cet opus 131 des quatuors pour instruments à cordes, le calme après le troisième Rasumovsky.

Et à l'instar de je ne sais plus qui, qui se demandait comment des boyaux de chat pouvaient vous faire venir les larmes aux yeux, on se demande si l'on n'est point trop sensible pour ce monde de brutes, car même si les intestins de chats n'ont jamais été utilisés, ceux de moutons si (pour leur plus grande résistance et leur souplesse).

Et on se dit que ce n'est pas la fabrication des instruments de musique qui ont amenés à la déforestation, ni à l'élevage des ovidés en batterie, mais l'homme, car il paraît que la musique ne nourrit pas. Pourtant, si on se satisfaisait plus souvent l'esprit que l'estomac, je pense que nous irions plus loin, et plus sûrement. Chi va piano va sano, e va lontano, dit-on. Ou Andante, ma non troppo, selon Beethoven. On y revient. Prendre son temps, apprécier. Se dire que ce ne sont pas que 71 pièces de bois de 4 à 7 essences différentes, du vernis, des cordes en métal et une âme nichée dans une caisse de résonance - et je ne parle là que d'un violon. Il faut prendre en compte la diversité des cordes frottées. Se dire aussi que ce n'est pas en frottant une guitare que vous obtiendrez le même son, encore moins un piano (visualisez la scène si possible, moi ça m'a fait sourire).

Alors si vous voulez l'écouter en pensant à tout cela, à toute heure du jour ou de la nuit :




A bon entendeur.

thirty thousand people

The day was torn and  grim birds yet began to sing as if they knew nothing’s eternal and old gives way to new that man, one day, will fall ...