Saturday 29 March 2008

Opus #14

19 décembre,

Je remercie le saint patron des assassins, qui n'est pas encore reconnu en ce bas monde, d'avoir fait appeler la mairie et de m'avoir donné deux jours de congés pour me reposer. J'immolerai un corps en son honneur. J'ai passé la journée d'hier à dormir du sommeil du juste, sur mes deux oreilles, à poings fermés. Personne n'est venu troubler ce silence de mansarde. Et me voilà ce matin comme au plus beau des matins, le jour à peine levé sur le monde, revigoré, serein, satisfait. Comme jamais. Et ce n'est pas le fait que ce matin aucun journal ne chantera une de mes oeuvres exposée au grand public qui me fera croire le contraire. Parfois, même le bon Homère se repose.

Thursday 27 March 2008

Opus #13

17 décembre,

Il a fallu qu'on reparle de moi ce matin dans le journal. Cette nuit fut faste, je l'avais prédite, mais je n'avais aucune idée qu'elle arriverait aussi tôt dans ma vie. Je laisse la place à la coupure de presse qui fait les gros titres qui, soit dit en passant, n'est pas trop mal écrite, pour une fois. Comme quoi, ça sert de se donner du mal. Moi je vais prendre une petite douche.


CARNAGE RUE DU PANIER FLEURI

Tôt ce matin la police a été appelée sur les lieux de ce que les badauds ont commencé à surnommer en quelques heures « rue de l'abattoir ». Selon les premiers éléments de l'enquête, une première victime aurait été abordée par le tueur en série qui semblait vouloir jouer profil bas depuis quelques temps. Celui-là même qui a sévi d'un bout à l'autre de la France semble avoir élu domicile ici, là où tout a commencé. C'est probablement alors qu'il dépecait la jeune demoiselle – seules des radiographies dentaires pourront identifier la malheureuse – qu'un passant – vraisemblablement un jeune homme de couleur – alerté par du remue-ménage est arrivé dans la rue sombre pour n'y trouver qu'une mort brutale et sans nom. A partir de là le mystère s'épaissit. Les habitants de la rue, très choqués, jurent leurs grands dieux qu'ils n'ont pas entendu plus de bruits que d'habitude. Le quartier est connu pour ses frasques de sorties de bars et rien ne laissait présager la macabre découverte par un employé communal venu balayer la rue tôt ce matin. Toujours est-il que les corps de trois autres victimes gisent épars le long de cette rue maudite, les murs maculés de sang témoignant d'une violence dépassant l'entendement et, signature tristement célèbre, plusieurs membres manquants au morbide puzzle. Le tueur en série, qui échappe depuis plusieurs mois déjà aux filets de la police qui a pourtant déployé un arsenal des technologies des plus avancées, a encore frappé. Il faisait les gros titres, puis il est tombé dans l'oubli, la vigilance des habitants retombant dans le quotidien qui se rassure de l'accalmie comme d'une fin. Tôt ce matin, il s'est fait un nom, et ce nom fait froid dans le dos. Suite page 3


Rien de tel qu'une bonne douche pour se remettre de ses émotions. Il vont voir ce qu'ils vont voir. Un simple coup de hasard, comme si Dieu lui-même les mettait sur mon chemin comme de beaux et gras moutons de Panurge. J'en tremble encore. Jamais je n'ai ressenti cela encore: comme un diapason qui résonne en permanence à la même intensité démente. L'instinct qui commande de tuer alors même que je n'ai fait qu'apercevoir ce jeune noir, puis ce couple, puis cette jeune fille du coin de l'oeil. Comme si cela n'avait plus d'importance que je sois surpris ou non dans mon labeur. Je suis prêt. Il va de soi que la préparation en amont ne doit pas être négligée et qu'il faut toujours s'attendre à l'inattendu, mais qu'est-ce qu'il est grisant de voir ce mélange d'horreur et de résignation dans leurs yeux alors que ceux-ci s'accoutument à l'obscurité et qu'ils découvrent le sang, les entrailles, les muscles, les lambeaux de peau. Un battement de paupière plus tard et ils savent. Tout. Ils ont la vérité imprimés sur leur rétine et au fond de leur cerveau pendant un instant. Ils savent par exemple qu'on ne peut crier la gorge béante, fendue comme un fruit bien mûr. Qu'on n'échappe pas à son destin, parce que même si on n'était pas passé par là ce soir-là précisément, nos chemins se seraient croisés tôt ou tard. Il n'y a pas d'autres alternatives et cela, ils le savent. Je suis fatigué. Je vais profiter de ce qu'ils m'ont donné mon après-midi pour me remettre de mes émotions pour faire une petite sieste. La police n'appellera pas. Ils ont mes empreintes alors que je n'en ai laissé aucune, mon emploi du temps mais je suis au-dessus de tout soupçon, mon adresse mais ils ne trouveront rien de cohérent avec les autres assassinats. J'ai les paupières lourdes. Le sommeil vient enfin tranquillement sonner à ma porte, ne le laissons pas en reste.


Leaves

Leaves


Leaves swirling in the wind like birds

Covering up the sky with their dance

Leaves airborne and ebbing in the wind

Covering paths that were meant to be trodden

Leaves blowing inadvertently in people’s feet

Erratically following an invisible path

Leaves gathering upon the gutter

Damming last night’s pounding rain

Leaves rustling sadly in the breeze

Cartwheeling untold and shining distances

Leaves colour-constellating plains

And gardens and parks and avenues

Leaves fading in the autumn of years

Sepia memos of forgotten moments

Leaves burying unrememberable memories

Blessing the idiots and people of tears

Leaves stretching a shade past our existences

Unbeknownst to a rampaging world

Leaves leaving in the night starwards

And though earthbound like us meant to be

Leaves sensing a peace we may have forgotten.

Wednesday 26 March 2008

Opus #12

16 décembre,

(On se dit chercher l'homme au plus profond de ses entrailles, des nôtres aussi. Entrailles aruspices et entrailles assassines. L'homme n'est pas né assassin, il l'est devenu par l'inertie de ses sentiments et parce qu'il est de son devoir de faire des choix [et que ses choix l'affectent lui et son entourage – ne serait-ce que momentanément]. Pourtant, il faut bien répondre à cette satané question, non? Si l'on ne cherche pas, l'on ne trouve rien n'est-ce pas? L'homme est capable de tant de choses, et s'il se connaissait mieux, s'il était plus au fait de ses moteurs, de ses faiblesses, de la nature de ses sentiments – combien grandes et magnifiques seraient ses oeuvres! Ah! Dieu qu'il aimerait parfois à converser de la sorte avec un ami assassin, sirotant un thé vert de Chine délicat et parfumé. Passer une excellente demi-journée ensoleillée à échanger ses points de vues, ses impressions, ses expériences. À parler de littérature médiévale, de cantates inachevées, d'économie ou de politique. Au lieu de cela il n'avait que le sordide du monologue qu'il jetait de temps à autre à cette figure décharnée du miroir, le bouillon clair et insipide d'un thé en sachet périmé, la cradeur d'un bouge qui empestait le sang froid comme un appartement de vieux fumeur. Au lieu de cela il n'avait que ces collègues impavides et abrutis et sans autre intérêt qu'ils croiseraient un jour son chemin. Un jour il devrait commettre tant de meurtres qu'il en serait ivre. Quelle belle connerie que les relations humaines.)

Tuesday 18 March 2008

Opus #11

15 décembre,

Il m’a fait signe de la tête, comme si implicitement il acceptait que je me repaisse de son corps. Qu’aurait-il bien pu vouloir signifier d’autre, par ce geste ? Reconnaître l’utilité de mon métier n’est pas dans les habitudes du genre humain; non ce n'est pas ça. Me saluer en tant que compatriote ? Très improbable étant donné mon statut social, et l’angle d’inclinaison de sa tête. Sa mine défaite. L’heure de la journée. La tête lourde de souci. Toujours est-il qu’il m’a convié, que la satiété est bien présente, que les tremblements se sont arrêtés. Que nous sommes tous les deux apaisés à présent.

Monday 17 March 2008

Opus #10

14 décembre,

[Rêve étrange. Obscure labyrinthe qu’est la mémoire. Panique nocturne. Réveil en sursaut à l’intérieur même du rêve. Conscience dans la conscience. Du sang sur tout le corps, sur le visage, du sang qui transpire de sa peau. Qui s’échappe comme de la fumée, qui vient s’enrouler comme des tentacules autour de lui. De sa bouche, de ses oreilles, de son nez. Son corps de la pâleur éthérée de la mort. Un cadavre conscient de sa mortalité, de l’achèvement de sa vie. Le regard vidé d’âme, perdu dans les limbes de l’oubli. Un corps intact, sans aucune blessure ; rien qui puisse expliquer tout ce sang, cette mort ou tout simplement cette blancheur de trépassé. Rien de distinctif ; à part peut-être simplement une barbe de quelques jours et des cernes entourant ce regard insoutenable. Il se fait peur. Il se voit hors d’un corps qu’il reconnaît comme le sien. Malgré l’intolérable lividité. Malgré le sang, malgré la rougeur de ce sang sur cette peau d’albâtre, presque diaphane. Les veines gonflées, battantes, regorgeant d’hémoglobine, saillant en surface. Il est et n’est pas ce corps qui souffre et meurt sans arrêt. Serait-ce la condamnation pour ses crimes ? le seul moyen de les expier ? Il sent son cœur palpiter, cogner contre ses côtes qui claquent, il le sent qui pompe un sang qui fuit, qui pompe comme on aspire par une paille percée, qu’il se fatigue, s’essouffle, qu’il emploie l’énergie du désespoir pour pomper, pomper, pomper, mais que ses efforts s’avèrent vains et que les battements se font moins intenses, moins réguliers, plus sourds et que finalement, le sang venant à manquer dans ses artères fatiguées, dans ses ventricules flasques, il s’arrête, épuisé, vaincu, passé. Puis le sang volatile, aspiré comme par enchantement par des poumons nécrosés, s’insinue dans les veines et les artères deux secondes plus tôt sèches et collapsées, insuffle une vie là où mort s’égrenait. Et la vie recommence, palpite à nouveau comme une démente, reprend possession de cette dépouille et pompe à nouveau, pour mourir de nouveau, peine perdue. Il sait que son réveil est imminent, que l’assassin est là tapi dans l’ombre de son ego prêt à bondir toutes griffes dehors. Que la phase de planification sera courte. Que l’assassinat sera bref, d’une intensité à couper le souffle, à sentir son cœur jaillir hors de sa poitrine. Qu’il devra faire attention plus que de coutume, parce qu’il avait tendance, après une période sans tuer, à devenir fébrile et à vouloir plus de sang, à voir plus de souffrance, à faire durer le plaisir plus longtemps. Il ne sait pas s’il tiendra longtemps, mais il faut respecter la méthode, sans quoi il ne sera qu’un vulgaire tueur, sans quoi ses pulsions feront de lui un ersatz d’assassin.] (Les muscles reprennent leur lourdeur; il commence à sentir l'air moite sur lui et son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine réclame du sang.)

Monday 21 January 2008

The End Suddenly into View

The small man shakes a shaggy mane of untamed hair

In disbelief. Warmongering bleeds his vexed heart.

Rocking on his heels at the threshold of his lair

He curses and cries and has forgot where to start.


Stark, Stabbing pain and weariness and malcontent

Have him moan and shudder and he senses gooseflesh

And all he can smell right now is the acrid stench

Of keen pique. He cannot see why he should relent.


Thumb methodically pressed on nostril; just to snort

Clotted blood. Indeed he had to retaliate.

Why should they rot and welter in mire and mort

With nothing but cattle and grass to contemplate?


If he wanted to do them in, why take his time?

In the corner of his eye curls the pool of blood

Where his son had been split seconds before the crime –

Where his other son had received his life from God.


He felt sure he had always hated the first-born

Ever since he had obeyed and harvested corn.

Just to teach him they should have starved themselves to death –

Instead they had to suffer until their last breath.


What will she say? One son slain; the other outcast…

“It’s my fault!” or “It’s no use to dwell on the past.”


The man is still sitting on his heels, arms round knees;

His hands found no better use than rest on the ground.

He feels anchored down – one great, dark expanse to seize –

Riveted to the tarnished soil to which he’s bound.


His calves twitch, fibrillate. Treated like ravagers.

Why should they scrape dirt and gnaw bones like scavengers?

Were they just vermin slaughtering weaker vermin?

Had they all got to carve their way with a flint shin?


His chin covered with drool and tears and mud trembles;

His listless look gathers the vague plains silently,

Encompasses all: brook, tree, mountain and brambles –

And calls everything vain and blasphemes recklessly.


He feels old now, as old as the hills and dales green

That have in a way lost their lustre and their sheen

Since his sombre son sent to a darker kingdom

A brother; grim Death strikes soon and late, whole and dumb.


His stout son had been lagging behind in the filth;

God had made him proud and ruthless and exacting.

His arms and his tenacity had been his wealth,

But all was gone to ruin and dust, to nothing.


Why should they be tried, them who fell from Fortune’s law,

Wasn’t that enough? Isn’t the fine worth the flaw?

The furrow is now stained and doomed and essential.

Both lads are gone without a proper burial.


They had received their equal share of love and care;

They had been reared in fear of him who had made them,

But now he had to repent for the whole lot of them

And cries, envisioning the cross he has to bear.


Love was there, simple and strong; he’d come with preference

And instilled that great scourge hatred in his son’s heart

So that his other, dear son could feel the difference

And pay up the penalty for the parents’ part.


In the dark pit of the man’s stomach lurches doom.

He half-turns and discerns the cave’s end’s tepid gloom.

Dusk bathes the roof of the cave; soon she’ll arrive;

What can you say to her of whose sons Fates deprive?


There is no harsher word to express what he feels

But ‘unfair’. He suddenly outstretches his fists

Into the sky and with a stertorous voice hurls

‘Justice’ at the unseen one who always exists.


Skyward his grey silent gaze for a while remains –

These skies of feigned vastness until dusk unperturbed

Deepens his blood-dyed hands with crimson light reverbed –

His lips of ash are drawn. He thinks ideas are banes.


They have been created as things with a purpose,

But now even his eyes bear the pallor of death.

The lichen-coloured ground between his feet to Seth

Intended; why should his last son be judged thus?


His fingers claw the dust; nails grimy and broken;

Mud is but dust and tears. He must be that, not clay;

He must have been sprung from the purulence sunken

Deep into the bottomless shadows of decay.


His sons he has surrendered to conflict and pain;

His wife he has exposed to shame and sufferings;

He himself the opprobrious crossbearing stain.

Earth to toil and sky to rove as sole belongings.


Louring overhead the dome tinges with dark red.

She will come and lay in his bosom her frail head

And cry her life away. He foresees their future:

No more sons to raise, no further hope to nurture,

Nothing to avail them but the stone of their bed,

He comprehends and (prickling qualms) rues the rupture.


He has no means to understand his dead sons’ deeds,

Cannot satisfy him with his now empty creeds.

He must not ask of him faith or prayers or life,

He who has willingly steeped them in woe and strife.


No, no; not willingly. He’d given them the choice

And but one, unique catch thrown into the bargain.

But confusion came before they knew of its voice:

Now in their parched mouths the undying taste of sin.


“O my sons, why have you gone?

Why turn thy arms against thy brother?

I would have comforted thee,

Given thee recompense for thy efforts,

Given thee attention.

And you, murder’d son, I would have thanked thee

For having found the way to him.”

He had said the feeling would go, would wear off,

But he doesn’t want to feel otherwise.

Morn was gone for ever in his eyes

The very instant blood poured from the blessèd veins;

He grinds his teeth and clenches his fists in anger.

She will be here in a moment.

Sleep-laden limbs and eyes drowsy with lassitude.

How bitter shall the hundreds of years be for them,

To curse and to beg pardon.

The world is not big enough to wash the stain off,

To hide their shameful faces.

So they both shall remain in this forsaken place,

Them who imperfect could only harvest disgrace,

Them who shed tears of precise grief.

No one shall honour them,

No one shall know they died,

No one shall know they hide,

No one shall come to them

And ask for counsel grave

Or for absolution,

Them who failed to become

An impossible dream.


In the glowing distance a thin silhouette suddenly comes into view.

Last train to dawn

Last train caught in extremis on the eve of dusk –

Shards of sun sweeping the entire sky –

There was no other way but to take it –

None other – sadly – as if this meant

Admission of failure – a dark spot on

A blank map – a sentinel watching

Over the one and only remaining road.

The dead of night blanketing that

Neon-lit carriage in which the occasional

Sleep-seeker opens a vague eyelid –

Not quite comprehending the world

Beyond the Securit glass – the necessary glass –

Full of discarded unpunched tickets –

Darkness prevailing and but spawning effortlessly –

Listlessly – the Nobel Prizes of the everyday.

Blind tracks whitenoising the mind –

Irascible or morose ghosts electrifying the angst –

Drilling holes the size of planets

In the carapace of conviction –

All that is needed is a sharp bend

And a high propensity to unbelief.

Ours should be an epoch of security –

Fear dripping from every theory –

Exponential questioning as truth seems –

Seems – to come suddenly into view –

Liminality claimed only in the vision –

Only in the broad, full sunlight –

In sleeplessness – in blindness –

In the bumpy train uncoiling to dawn –

Expecting to be transgressed –

Otherwise mandatory and indomitable.

The last train slithering through obscurity –

A sudden sharp apex of noise in motion –

Breaking the apt void – the unfounded

Expanse of stringed ropes oscillating

The whole space between here –

And there – between the now and the next –

Between the dark backs of the planets –

Yet the silent train is leaving the night,

Moving restlessly and inevitably until

The very last of the dawnbreaking light particles

Exposes the world spreading at our feet.

Celui qui vivait là

Il est parti, celui qui vivait là,

parmi les roseaux sauvages et la lavande,

celui qui, d'un geste jamais las,

caressait d'un long regard toute la lande,

celui qui vivait là sous le grand chêne.

Celui qui vivait là a porté ses pas,

au beau milieu de la nuit sans lune,

en direction de l'horizon là-bas,

à la recherche d'une chose qu'à peine

nous pourrions distinguer de l'ombre.

Pas même un son ou un coup d'oeil il jeta,

mais d'un pied décidé il foula les combes,

traversa les rus, passa les gués, marcha.

Les nuages s'amassèrent en nombre

sur son chemin car toujours il marchait.

Un jour d'avril il est revenu, sous un ciel chargé,

l'orage grondant et les oiseaux abrités sous les acacias,

la démarche lente, lasse et mal assurée,

les bras vides, la figure hâve et le menton bas,

mais les yeux rassasiés de la si longue attente.

Silly little details

  You said it was the way I looked at you played with your fingertips drowned in your eyes starving your skin you felt happiness again your ...