Wednesday 26 March 2008

Opus #12

16 décembre,

(On se dit chercher l'homme au plus profond de ses entrailles, des nôtres aussi. Entrailles aruspices et entrailles assassines. L'homme n'est pas né assassin, il l'est devenu par l'inertie de ses sentiments et parce qu'il est de son devoir de faire des choix [et que ses choix l'affectent lui et son entourage – ne serait-ce que momentanément]. Pourtant, il faut bien répondre à cette satané question, non? Si l'on ne cherche pas, l'on ne trouve rien n'est-ce pas? L'homme est capable de tant de choses, et s'il se connaissait mieux, s'il était plus au fait de ses moteurs, de ses faiblesses, de la nature de ses sentiments – combien grandes et magnifiques seraient ses oeuvres! Ah! Dieu qu'il aimerait parfois à converser de la sorte avec un ami assassin, sirotant un thé vert de Chine délicat et parfumé. Passer une excellente demi-journée ensoleillée à échanger ses points de vues, ses impressions, ses expériences. À parler de littérature médiévale, de cantates inachevées, d'économie ou de politique. Au lieu de cela il n'avait que le sordide du monologue qu'il jetait de temps à autre à cette figure décharnée du miroir, le bouillon clair et insipide d'un thé en sachet périmé, la cradeur d'un bouge qui empestait le sang froid comme un appartement de vieux fumeur. Au lieu de cela il n'avait que ces collègues impavides et abrutis et sans autre intérêt qu'ils croiseraient un jour son chemin. Un jour il devrait commettre tant de meurtres qu'il en serait ivre. Quelle belle connerie que les relations humaines.)

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