Tuesday 10 May 2011

If you ever get bored by Albert's quotes, just kindly yell so.


 
"You see, wire telegraph is a kind of a very, very long cat. You pull his tail in New York and his head is meowing in Los Angeles. Do you understand this? And radio operates exactly the same way: you send signals here, they receive them there. The only difference is that there is no cat." Unless it's Schrödinger's cat, which in that case is everywhere, at the beginning, at the end and all along the signal. It even sends and receives the signal, which meows about him. In fact, the cat is both the signal and the message, both container and content.

But ultimately Albert is right, when all is said and done, weighed and poised: there is no cat.

Albert Einstein, continued by me.
 

Copyright: Kevin Harris 1995

Monday 9 May 2011

I Tella Lelyalla / The Last Traveller



Elenion nárëa únótimë
sírar
tólivëa vílessë
rosselimbar hostar
tambë ná histë
súri yaimië ar amávilar ar undúlië or cúnë huinë
yúlar alarcavë tintilëar
ar i minya apamessë firëar –
saipor erininen purië –
i Araneva saicaima ná firië.

Alcarnarmo


 
Countless flaming stars
glide
flowerlike in the breeze
raindrops gather
as the dusk becomes
winds scream and soar and deluge over bending shadows
embers spangle quickly
and die at the first touch –
boots besmeared with ashes –
the King's funeral pyre is extinguishing.

Rodolphe
 

Existential question: Should I stop quoting Albert Einstein?



"The most beautiful thing we can experience is the mysterious. It is the source of all true art and all science. He to whom this emotion is a stranger, who can no longer pause to wonder and stand rapt in awe, is as good as dead: his eyes are closed." 

Albert Einstein






The answer is: no.
 

Sunday 8 May 2011

Jouer à cache-cache


« Papapapapapa, on joue à cache-cache?
_ Encore ? Tu veux pas jouer à autre chose pendant que Papa finit d'écrire son mail ?
_ Non non non !
_ Bon d'accord, mais pas longtemps alors.
_ Youpi ! C'est toi qui commence à compter.
_ Pour changer ! Allez, va te cacher. »


Elle relève doucement la tête, une boule de Noël dans chaque main. Elle regarde son mari Antoine jouer avec leur fils Mathéo, bientôt 5 ans, leur fille de 2 ans dans ses bras, compter jusqu'à 20 et dire « J'arrive ». Elle est heureuse. Elle s'occupe de ranger les décorations du sapin. Les enfants généralement ne sont pas intéressés lorsqu'il s'agit de mettre un terme aux guirlandes. Mais le sapin a perdu presque toutes ses épines, et tous les jours ils ramassent une guirlande, un renne, un bonhomme de neige et une pelle pleine d'épines. Antoine a décidé de le jeter. Elle aurait bien aimé le garder pour le réveillon du Nouvel An. Tant pis.

Mathéo glisse plus qu'il ne court sur le carrelage. Comme d'habitude, il se cache derrière la porte de la cuisine et rapproche la poubelle pour ne pas qu'on le voit. Le but – tacite, parce qu'on ne dit pas ce genre de choses, mais on les fait – est de faire le tour de la maison et de chercher en dernier dans la cuisine, où leur petit garçon beau comme un ange trépigne d'impatience, la porte parfois tremblant aussi d'excitation.

« Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! T'as mis plein de temps à me trouver ! À toi à toi à toi !
_ Minute papillon, je laisse ta sœur dans les bras de ta mère. »

Elle se relève doucement, prend leur fille dans ses bras. Il dépose un baiser sur son front, sourit et part dans le couloir. Mathéo fait semblant de couvrir son visage, mais elle voit ses yeux briller. Il commence à compter.

« 1-2-3 »
Ses parents devraient arriver demain dans la matinée, en espérant qu'il n'y ait pas trop de neige sur la route.

« 4-5-6 »
Elle devrait peut-être les appeler et leur dire d'arriver dans l'après-midi, ce serait plus sûr.

« 7-8-9 »
Il serait temps de faire le biberon de la petite.

« 10-11-12 »
Elle s'étonnera toujours qu'Antoine ait réussi à lui faire retenir les chiffres jusqu'à 20.

« 13-14-20 ! »
Elle sourit. Décidément, bien comme son père.

Re-glissade sur le carrelage, direction en trombe vers la chambre.

Le chien en boule dans son panier. La cafetière vibre, goutte-à-goutte sombre, vapeur. La télé en sourdine, les infos. Pas en avance sur le bain. La petite dans sa chaise haute, qui joue avec sa cuillère.

« Mamaaaaaaaaan ! » Elle sursaute.
« Hé, maman n'est pas sourde. Tu m'as fait peur. Qu'est-ce qu'il y a ?
_ Je trouve pas Papa !
_ Tu sais, la dernière fois que tu as dit ça, c'est que tu n'avais pas cherché partout. Tu as cherché dans la salle de bain?
_ Il est pas là.
_ Tu as allumé la lumière?
_ Non...
_ Ah, tu vois. Alors allume la lumière. Tu sais, tu as le droit quand tu joues à cache-cache. »

Cœur qui bat encore la chamade. Perdue dans ses pensées. Le lave-vaisselle a fini de tourner depuis un moment déjà. Il n'y avait pas grand chose, de toute façon.

Elle sent la main de Mathéo à l'arrière de sa cuisse.

« Oui, mon ange.
_ Maman, il est pas dans la salle de bain.
_ Tu as cherché dans la chambre de ta sœur?
_ Oui !
_ Et dans notre chambre ?
_ Oui ! Et il est pas sous le lit.
_ Allons bon...alors on va chercher ensemble alors. Maman finit de vider le lave-vaisselle et on cherche Papa avec ta sœur.

Elle prend sa fille qui a déjà les bras tendus.

« On va chercher Papa ? Allez, on l'appelle ensemble.
_ Papaaaaaa ? »

Pas dans la chambre de la petite, ni dans celle de Mathéo. Pas dans la salle de bain ni dans les toilettes.

Ne reste que la chambre. Lumière grande ouverte, placards idem.

« Sous le lit ? » Elle se penche doucement, la petite s'accroche à son cou pour ne pas tomber. Pincement au cœur. Elle ne voit que l'autre extrémité de la pièce. Quelques moutons qui ont échappé à l'aspirateur.

Elle se relève rapidement. Ne reste que le cellier, mais il n'y a aucun espace pour se cacher là-dedans. Mais Mathéo est défendu d'y aller, même si la porte vers l'extérieur est toujours fermée. Mathéo qui lui a prit la main. Ils sortent de la chambre, vont jusqu'au bout du couloir. Elle peut voir la lumière filtrer sous la porte. Elle s'agenouille.

« Tu vois la lumière ? Chuchote-elle à l'oreille de son fils. Ça veut dire qu'il y a quelqu'un dans la pièce. Papa est coquin d'aller se cacher là, hein ? »

Elle peut voir dans la bouille boudeuse de Mathéo que son père a enfreint une autre règle tacite : on se cache pas là où l'on ne peut pas chercher.

« Vas-y mon ange, ouvre la porte. Maman te donne la permission. »

Ampoule à nu, lumière blafarde. Rien que des victuailles, le deuxième réfrigérateur et le congélo vrombissant de conserve. Porte vers l'extérieur grande ouverte. Quelques flocons sur le seuil. La lumière dehors perçant l'obscurité sur quelques mètres, puis le noir glacial.

La main de Mathéo qui serre plus fort.

Des traces de pas dans la neige. Instinctivement elle les suit. Il fait vraiment froid. Les traces font le tour de la maison, vont vers le portail, continuent après le portillon. Elle frissonne, sa fille l'étrangle presque. Son fils lui broie quasiment la main, silencieux. Il tremble. Ils sont sortis sans rien sur le dos.

Elle ne dit rien alors qu'ils retournent rapidement dans la maison.

Elle habille la petite et se rend compte que ce n'est pas sa fille qui l'étranglait, mais elle a un nœud dans la gorge. Écharpes, gants, bonnets, manteaux, bottes. Elle prend une torche. Mathéo s'est habillé seul. Elle ferme la fermeture éclair de son manteau. Elle se dépêche.

Retour dehors. Moins froid, mais elle frissonne. Neige qui crisse. Flocons épars, dansant au gré de l'absence de vent. Silence froid et jaune dans la lumière des spots. Les traces de pas, distinctes dans le faisceau de la torche, continuent jusqu'à la route, puis jusqu'à la départementale. Puis plus rien. Plusieurs traces figurant du sur-place. Des traces de pneus, mais ça ne veut rien dire. Elle enlève ses gants, prend son portable.

Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi. Les larmes aux yeux. Sa fille accrochée à son cou. La main de son fils à l'arrière de sa cuisse.

« Allo, la gendarmerie ? Je suis très inquiète, je crois que mon mari a disparu. »

Elle veut oublier les gendarmes, ses parents, les battues, les avis de recherche dans le journal, au moment même où tout ceci arrive. Il n'a pris que sa veste, ainsi que son portefeuille. Elle veut oublier les questions embarrassantes, la possibilité d'une maîtresse, d'une autre vie comme on en lit parfois dans les journaux à sensations. Elle veut oublier le regard des autres. La pitié dans leurs yeux vitreux.

Elle veut oublier les pourquois d'acier seule dans le lit. Les yeux qui piquent d'avoir trop pleuré. Elle veut oublier la déclaration de décès. Elle veut oublier la « viduité » que le notaire lui a infligée. Elle en vient à préférer le mot « veuvage ». Oui, il a créé un vide par son départ, et un sacré foutoir, mais elle referme sa plaie et avance, ne serait-ce que pour les enfants. Penser aux enfants avant tout. Une vie normale les attendait. Essayer de sauver les meubles.

Elle veut oublier le détective qui lui fait des avances, lui promet un rabais. Elle veut oublier l'autre détective qui lui dit que la carte de crédit d'Antoine a été utilisée en Italie. Qu'il est allé sur place et que le guichetier l'a formellement reconnu. Qu'il a pris un billet d'avion pour le Brésil. À partir de là, le détective prévient que si elle veut continuer, ça va lui coûter sa maison. Ça aussi, elle veut l'oublier. Elle veut oublier sa décision d'avancer sans lui.

Elle veut oublier les cauchemars, ceux où elle rêvent qu'Antoine lui sourit de sous le lit. Ceux où il sonne à la porte, un bouquet à la main et les larmes aux yeux.

Mathéo a dix ans. Il souffle ses bougies, assis sur les genoux de celui qu'il a tout juste commencé à appeler « Papa ». Il ne parle plus de son vrai père, sauf à la psy. Il y a encore beaucoup de colère en lui, et la psy dit qu'il y en aura toujours tant qu'il ne saura pas pourquoi il est parti, s'il est mort ou vivant. Elle aussi est en colère. Elle ne comprend pas. Ses parents à lui ne comprennent pas. Rien, pas un mot, pas une nouvelle. Elle a décidé sur un coup de tête de refaire sa vie. Benoît, un ancien camarade d'école, est arrivé. Il leur a fallu un an avant de se lancer. Lui est divorcé, sans enfant. Mais il a l'âme d'un père.

Elle veut oublier le nœud dans sa gorge, et parfois elle y arrive.

Fête hier avec les petits camarades de Mathéo, dans le jardin. Gâteau, cotillons, toboggan et piscine gonflable. Frisbee, football, on joue à la guerre. Pas de cache-cache. Elle veut oublier le regard de terreur dans les yeux de son fils quand un jour un de ses camarades lui a proposé d'y jouer.

Presque deux heures trente. Sa mère nettoie des verres alors que son père débarrasse la table. Elle n'a rien à faire. Puis elle se souvient qu'elle n'est pas allée au courrier ni hier ni aujourd'hui. Elle prend les clefs, embrasse le front de ses deux anges, sort. Il fait bon en ce début de printemps. Mathéo a eu de la chance de pouvoir passer toute la journée d'hier dehors. Gravillons crissant sous ses chaussures. Elle ouvre le portillon, puis la boîte aux lettres. EDF, deux cartes d'anniversaire sûrement. Une carte postale qui a souffert pendant le voyage. Une plage bordée de cocotiers. Viva el Costa Rica. Pas d'expéditeur, ni de date. L'oriflamme est presque effacé. Une phrase biffée et re-biffée sous un paquet de ratures. Dessous, une seule ligne.

Je n'étais pas prêt. Si vous le pouvez, oubliez.

Enfoiré. L'écriture n'a pas changé. Antoine, pourquoi. Tu aurais été plus utile mort et enterré. Oublier ? Ils s'y emploient, jour après jour. Et c'est plus facile pour la petite, mais Mathéo n'est plus le même. Elle n'est plus la même, mais ça ne compte pas. Ils auraient pu en parler, pourquoi est-ce que tu as fui ?

Elle veut oublier le coup de fil du détective, quelques jours plus tard, qui lui certifie que sous le paquet de ratures il y a bel et bien inscrit : « Et si je revenais ? »

Aujourd'hui, elle ne souvient que du jaune de la flamme qui a dévoré la carte postale. Aujourd'hui, elle ne se souvient que du sourire de ses enfants jouant avec leur père.
 

Saturday 7 May 2011

The Blind



The blind lead the blind
Because the seers do not see any more
And the oracles have fallen silent.
The invalids perceive the world more sharply –
The beholders stumble and fall in broad daylight.

This Terra Firma is filled with Saint Thomases
For whom Blindness would a Bane be;
Only a handful of Tiresiases, even less Œdipi,
Who found Vision beyond Knowledge,
Inhabit this land the valid only tread.

Perivaticinator of the side-roads,
The blind listens to the sound of the gravel
And not only predicts, but is a thaumaturge.
Yet only darkness to be observed
In the abyss of his orbits.

Beauty is Truth, Truth, Beauty, the poet said:
That is all ye need to see, said the blind.

One day an old man, who had been blind
Since he was a little child,
Told to me he could feel the shadows.
He could sense on his skin the weight
Of the shadow of a tree, of a wall, of a man.
The only thing in reality that his senses could apprehend
Was the presence of that tree, wall, man,
Combined with the warmth of the sun on his visage.
Yet I like the way he perceived the poetry of life,
And light and shadow do have a certain weight,
If you care to pay attention.

Where the flesh fails, the will compensates.
Otherwise this world would be more than empty,
And the people who put their hands
In front of their eyes like blinkers
In order not to see reality
Just glare at the riddled palms
Of their blindfolded future.

Hence the blind lead the blindfolded,
For they know the path
In the faint obscurity behind
The eyelids.
 

Thursday 5 May 2011

Quote for the present


"In the long run the pessimist may be proved right, but the optimist has a better time on the trip."

Daniel L. Reardon

Thanks to Nat for this quote ^.^

Happiness


How do you measure happiness?

Is it something tangible, as palpable and round as a blue orange?

Is it a mood? Can it act like a weathervane?

I am satisfied . . . nearly.”

Is happiness synonymous with satisfaction? Contentment?

We say money can't buy happiness, but can it buy peace of mind?

Is unhappiness easier to recognise?

He had told me he was satisfied . . . nearly. This is going further than most of us dare.”

Can it be scaled, can it be broken down into statistics?

Is endorphin a way to measure happiness?

Is architectural or natural beauty necessary to the beholder?

Are others more able to determine our own happiness? To what extent are they contributing to our happiness?

But he is one of us, and he could say he was satisfied . . . nearly. Just fancy this! Nearly satisfied. One could almost envy him his catastrophe. Nearly satisfied. After this nothing could matter. It did not matter who suspected him, who trusted him, who loved him, who hated him.”

When we are sated, are we happy? When we just had sex, are we happy?

Is a smile indicative of happiness?

People who live in a place with a high insolation rate are said to be happier.

Are socially integrated people or hermits happier?

Is happiness only a mental, psychological construct?

““I came here to set my back against the wall, and I am going to stay here...”
Till you are quite satisfied,” I struck in.”

Can contemplation, meditation, religion foster happiness?

Is Death a killjoy to our felicity? A panacea to our sorrow?

Must we have a good job, or a job at all, in order to be content? Must we have an aim? Must we know it in order to be happy?

Is happiness overrated?


So if we live in a sunny place,
If we are materially successful,
If we are socially active,
If we love and are loved,
If our stomach is full,
If we live surrounded with beauty,
If we have wrinkles at the corner of our eyes,
If we know where and why we are going,
Then we must – without the shadow of a doubt – be happy people.

Is he satisfied – quite, now, I wonder? We ought to know.”


Kuala Lumpur, Malaysia, May 5th 2011, morning.


(The excerpts are taken from Lord Jim by Joseph Conrad, first published as a serial from October 1899 to November 1900.)
 

Wednesday 4 May 2011

Song to a lover


When I first met you,
You were like the dark night,
Serene, unheeding and quiet,
When I first met you.

You are Persia. I know it now.
You are the Arabian night in the tales.

Tu es comme les persiennes qui laissent entrer la nuit.
Tu es la nuit des persiennes.

You are the air brittle with foreboding, the dust stirring before the lash of the storm.

The unexpected.

When I first met you,
Tu étais comme une comète,
Comme un astéroide fou,
When I first met you.

Your hair like banyan roots coiled around me,
Your fingers clinging to fate like ivy on stone.

Tu regardes l'œil bleu de la mer comme un miroir glauque,
Rêvant d'horizons et de montagnes.

Tu iras là où aucun de tes ancêtres n'a foulé le sol.

We should leave the country
You and I
We could build
A boat from a tree
And flee
Fulfilled
Sur l'océan.
Avec ou sans moi.

You were dancing in the fell obscurity,
Your lithe arms swishing like those of an Indian Goddess
And your gaze fixed on the tip of the air,
Balancing your tipping feet hovering an inch above the ground,
Lançant tes ongles déchirés à l'œil du jour,
Riant à pleine gorge.

When I first met you,
Je voyais ton corps déjà nu.
When I'll see the last of you,
Tu seras encore l'inconnu.
 

Tuesday 3 May 2011

A shade of thought

"A society grows great when old men plant trees whose shade they know they shall never sit in."

Greek proverb.

We

 
You don't seem to know us yet,
Or perhaps you pretend not to see us,
Yet we clean your windows,
We trim your hedges,
We erect your citadels,
We serve you delicate meads,
We drive your car,
We open your garage,
We pare your toenails and adorn them with stars –
Perhaps during one of those cocktails
Or in one of those nightclubs,
You will see us pumping on the hand-soap bottle for you,
Hand you three sheets of hand-drying paper
And flush your stool.
We cut your hair too.
Yet our hand is not held out in expectancy of a tip,
But rather in expectancy of you shaking it.

We are there, lurking at the edge of light,
Because our sight may be found unseemly.
Perhaps our skin is too dark and reminds you of the night.
Or perhaps it is too white and reminds you of the moon –
Both you hold in awe and dread.

We sell transport coupons at the booth to you.
We lose you luggage,
We find your luggage.
We snatch at your purse,
We catch us red-handed.
Perhaps you have bribed us,
Perhaps we have bribed ourselves;
Perhaps we have bailed you out.
We abide by our principles and we obey your laws.
And yes, at some point in our lives,
We pick up your shit, because
That almost solid, big brown tusk
That unseen ESW –
External Sign of Wholesomeness –
Is clogging the pipe.
We are very dutiful, like we said.
We go to great lengths to soften your reality.

We save your lives and perhaps then do you see us,
But then you and us will forget, for we are humans.

We are your hands. We are your eyes.
We could well be your bodily functions,
If you so desired. We are sacrifice incarnated.
We are the paragon of incombustibility –
None could burn us down since Time began –
Yet fire crackles within us.

We entertain you. We sell you the clothes we have custom tailor-made for you.
We show you films we have made with your own money
Films in which you play the main role.
We massage your harassed body.
Harassment which we may have provoked, unwittingly.
We make you feel better, yet you don't seem to see us.
We have kissed you, perhaps in the aftermath of drunkenness.
We have eased the night of its phantoms and fantasies.
We have sold ourselves to you, knowingly.

Perhaps you are oblivious to us because
We have yet to learnt to speak,
And to walk, and to flee.
We have to recognise friend from foe,
For we are very different from you, and sometimes from ourselves.
And we have yet to learn to stop ignoring the likes of you,
Though this will prove difficult for we are all selfish,
And we all do look alike.
Our propensity to jealousy will not help either,
Though we will call it 'protection of our identity'.
We will have to learn not to leave anyone behind, especially the needy and the lame.
We have to learn to love you as much as we love ourselves.
In return, you will have to be patient and forgiving, and loving of course.
The first rule being never to touch the wings of a butterfly,
The second never to cheat yourself with someone else.

Yet we are invisible to your eyes, even to your senses.
Even though we inhabit the same space, we dwell in other lands.
What could we do to make you see us?
Should we strip naked and hold the knife under our own throat?
Perhaps you hate us. We may also hate you.
But all this detestation is aimless,
For you don't see us now,
And we have yet to reveal ourselves to ourselves.

We consider your joining us in our trade:
We refuse, we accept, we coax, we shun.
We educate your children.
We have raped your wives and pillaged your temples,
But that was a long time ago.
We have forgotten.
Perhaps some of us haven't, who knows, for we remain elusive, secretive.
Cold, silent anger festering in the fold of our navel.

We also operate your industries, your businesses, your clubs.
We enforce the laws,
We help you decipher the laws,
We make the laws,
To our advantage or to our disadvantage,
For we are impartial.

And oh yes, we govern you, because all of us are the country.
  

Habits

I am a man of habits I got to this conclusion because I flash-realised that I am hoping that someone, someday will see the patterns the rou...