Friday 19 November 2010

Ile d'Yeu

 
Depuis le temps que je devais les mettre, ces photos de l'île d'Yeu.

Je remercie encore chaleureusement Dimdoum et Phiphine, ainsi que Sheldon, de m'avoir permis de découvrir cette superbe partie du monde, dans ces conditions-là.

Je regrette simplement de ne pas avoir de photos des Balleresses...endroit mythique s'il en est.

Encore merci les keupains.

Wednesday 17 November 2010

De l'or raffiné et de l'art brut.

Mon weekend parisien, mis à part l'exposition "L'or des Incas" à la Pinacothèque, une petite expo sur Théodore Monod au Jardin des Plantes, celle plus grande du "Trésor des Médicis" au musée Maillol et le Ballet de Hambourg qui interprétait Parzifal - Episodes et Echo (John Neumeier) à l'Opéra Garnier, fut relativement calme.

J'ai sciemment omis d'inclure dans la liste des choses faites la Halle Saint Pierre (18ème) qui abrite jusqu'au 2 janvier une exposition sur l'art brut japonais ma foi fort intéressante, voire captivante, dans le sens maladif du terme.


Tout le monde connaît l'art brut, donc je n'ai pas besoin d'écrire qu'il a été abondamment décrit par Mister Dubuffet the painter, qui en a inventé le terme, soit dit en passant. Il regroupe tous les gens qui n'ont aucune formation artistique mais qui font quand même de l'art, pour faire simple(iste?). Comme dirait Brassens : les besogneux, les gueux, les réprouvés. Et autres malades mentaux, prisonniers, déficients intellectuels, psychotiques, délirants, internés etc. Tout une ribambelle de personnes qui n'ont pas ou plus trop mis les pieds dans notre réalité depuis un certain temps.

La première fois que j'ai mis un pied (mouillé) dans un musée dédié à l'art brut, c'était à Lausanne. Grosse claque dans ma figure pleine de gouttes de pluie. Dehors, il tombait des trombes d'eau mais il faisait beau comparé à la tempête qui soufflait (souffle encore pour la plupart) dans la tête de ces pauvres âmes.

Celui qui m'a accueilli était ce cher Wölfli, déjà croisé à Vienne alors que je n'y connaissais goutte à l'art brut de décoffrage.



Remarquez qu'il y a de quoi être titillé de la glande esthétique. Surtout par cette figure récurrente (on peut l'apercevoir au centre de ce tableau, et sur les côtés du tableau précédent) qui se retrouve dans tous ses tableaux, dessins etc.



Mais pas de Wölfli à Paris, que des japonais, dont un certain Yuji Tsuji (pas du tout noyé dans la masse des plus de soixante artistes exposés dans la Halle). Ce type, visiblement dérangé, dessine au crayon ou au marker des quartiers entiers d'une ville non pas imaginaire, mais qui se trouve être dans sa tête, en vue aérienne. En voici un exemple :


(Source)

 Et un autre exemple :

(Source)

Malheureusement, aucun de ces deux formats ne rend justice à l'incomparable minutie du détail, à l'impression quasi-hypnotique que cette ville existe, que nous avons sous nos yeux le polaroïd d'une ville japonaise lambda à un moment donné de son existence, à cette volonté pathologique de montrer un monde particulier, d'ouvrir une porte sur une âme torturée. J'en ai eu le souffle coupé. Surtout lorsque je me suis penché littéralement sur le troisième ou quatrième tableau de cette série intitulée "Ma ville vue de mon cœur" : il faut voir la précision du geste, le rendu des voies de chemin de fer. Le tout paraît inextricable, mais ce n'est pas comme ces jeux où il faut amener la petite fille avec son panier plein de gâteaux à la maison de sa mère-grand en la faisant passer par le bon chemin, perdu au milieu d'une pelote de fils - non, ici il y a ordre, méthode, perspective, et surtout rien n'est mélangé, comme dirait Thom Yorke : "Everything in its right place".

Je vous conseille, si vous avez un peu de temps et de curiosité (maladive ou pas, il n'y a bien qu'en anglais où la curiosité a tué quelqu'un ou quelque chose - le chat en l'occurrence), d'aller visiter cette exposition troublante (si vous passez par Lausanne également, le musée d'art brut est un must du genre, si ce n'est le best) et pas trop mal présentée. Je regrette qu'il n'y ait pas, à l'instar de Lausanne, de résumé (quasi-clinique parfois) du parcours des artistes accompagnant les œuvres. Toujours est-il que quand on ressort de ce genre de musée, on se dit que ceux qui nous trouvent bizarres ou excentriques ou timbrés feraient bien d'y aller à leur tour. On se dit au final qu'on n'est pas malheureux, qu'on est bien portants et pas fous - et que quelque part c'est dommage parce que du coup on est banals.

Je ne pourrais conclure ce billet sans vous enjoindre, une fois le pied posé dans notre belle capitale encrassée et anonyme, d'aller voir les autres expositions (même celle sur Théodore Monod, car aussi courte soit-elle, elle est située au Jardin des Plantes), surtout celle sur "L'or des Incas" qui vaut son pesant de cacahuètes. Du grand or, en somme. Tout comme le Trésor des Médicis, très bien faite, très fournie en tableaux de maîtres (Botticelli (dont l'Adoration des mages), Fra Angelico, Michel-Ange etc), très détaillée (parfois un peu trop...). Beaucoup de pièces uniques à admirer sous tous les angles, surtout dans le cabinet de curiosité.

Pour finir ce long billet, je vous laisse avec les mots de Baudelaire : "J’aime passionnément le mystère, parce que j’ai toujours l’espoir de le débrouiller." Le Spleen de Paris (1862).

Monday 15 November 2010

L'amitié

"Le temps est le meilleur bâtisseur de l'amitié. Il est aussi son témoin et sa conscience. Les chemins se séparent, puis se croisent."

"L'amitié est une religion sans Dieu ni jugement dernier. Sans diable non plus. Une religion qui n'est pas étrangère à l'amour. Mais un amour où la guerre et la haine sont proscrites, où le silence est possible."


"Les blessures d'amitié sont inconsolables."

Tahar Ben Jelloun, Eloge de l'amitié, 1996.
 

Saturday 13 November 2010

7ème symphonie, 2ème mouvement, LVB

 
Voilà, sur les conseils avisés de Mélina, une bien meilleure version de la Septième de Beethov.

Tuesday 9 November 2010

Cercles de glace

J'avais prévenu certaines personnes que j'avais encore quelques curiosités sous le coude.

En voici une belle – de curiosité.

Il y a les « crop circles », alias agroglyphes, étranges cercles formés par qui par quoi dans les champs de blé ou autres de par le monde, il y a aussi les « ice circles ». Beaucoup moins choquants visuellement allez-vous me rétorquer. Vous pourrez également me lancer en plein visage qu'il n'y a rien d'extra-terrestrique là-dessous, ergo indigne d'intérêt. Seulement voilà, pas plus d'explication que cela pour le moment, et il est vrai que même la piste ovniaque n'est qu'exploitée (-able?) du bout des lèvres. On tourne en rond.

Revenons donc au commencement, histoire de briser la glace.

Il était une fois de petits cercles de glace qui apparaissaient à la surface d'eaux calmes, en générale celles des lacs, dans les pays geleurs de miches. Ces cercles presque parfaits pouvaient apparaître et disparaître au gré des fluctuations thermiques de la couche de glace et de l'eau. Un jour là, le lendemain fondu, pour réapparaître le surlendemain.

Rien de bien compliqué à comprendre. L'explication naturelle est relativement simple : soit ces cercles sont formés par les vortex sub-aquatiques causés par les courants tourbillonnants (différence entre le courant en surface et celui plus en profondeur), soit ils le sont par les brusques changements de températures (un peu comme le phénomène de surfusion, voir la nouvelle En eaux troubles). La première hydrothèse semble couler de source : le courant détache un morceau de glace et en tournant ledit morceau s'effrite au fur et à mesure sur la glace environnante pour former : un cercle.

L'explication surnaturelle est encore plus simple à comprendre : les E.T. s'en servent pour ... rien du tout d'ailleurs. Rien de sorcier là-dedans. Autant je me laisserais berner par un bon vieux crop circle bien régulier comme celui-ci – et je jette volontairement un pavé dans la mare, si vous me passez l'expression – là je reste plus terre-à-terre.

Comme je dois toujours me faire l'avocat du diable, je vous fais part de cette découverte (pas très récente - 2007) en Russie. Une formation-mère et d'autres plus petites, satellitaires. Un peu plus d'eau encore à mon moulin, sauf que cela impliquerait un peu beaucoup de vortex...

Ceci dit en passant, il faut rappeler que l'eau est l'élément le plus instable de notre système solaire. Je consulte régulièrement le site d'un gars complètement fondu qui répertorie tout ce qui touche à l'eau, de près ou de loin. Encore un qui n'a pas besoin de mettre de vin dans son eau – in aqua veritas (Merci Antoine !)

Pour finir, voici de bien étranges cercles, mais un rien plus grand. A vous de vous faire votre propre idée, sans pour autant vous noyer dans un verre d'eau.
 

Sunday 7 November 2010

Pierres mouvantes - Sailing stones

Phénomène encore peu compris, observé uniquement dans un endroit appelé Racetrack Playa, dans la Vallée de la Mort (Désert de Mojave, Californie, USA), les pierres mouvantes sont de deux types : celles qui se déplacent en ligne droite (elles ont toujours une surface rugueuse), et celles qui ont une surface lisse et se déplacent de manière plus ou moins aléatoire. On ne peut en dire sur leur mode de déplacement. Certaines pierres sont rapides, d'autres lentes, certaines s'arrêtent en pleine course, d'autres encore bifurquent à angle droit. La plus petite mesure 6,5 cm de diamètre, la plus lourde pèse 36 kg.

Voici un exemple, histoire d'illustrer un propos un peu brumeux:


Source
 
Une pierre a retenu toute l'attention pendant un temps. Bloc de dolomite pesant quelque chose comme 320 kg, elle a laissé une trace bien droite de 1m50 environ, sûrement lorsqu'elle s'est détachée de la paroi et a fini sa course sur la playa (observée pendant plusieurs années, elle n'a pas bougé d'un pouce). Il n'y aurait pas grand chose d'extraordinaire si seulement cette pierre n'avait pas tout bonnement disparu pendant trois ans. Retrouvée à 800m de la playa...bref.
 
Il semblerait que les pierres ne bougent qu'en période hivernale, grâce à l'action conjuguée d'une fine pellicule de glace et des vents violents qui balayent la plaine. Les bourrasques, qui atteignent 145km/h, donnerait la première impulsion aux pierres, les vents soutenus les pousseraient, tout cela sur une fine pellicule de glace.

Voici un site super intéressant sur ces pierres, ainsi qu'une vidéo (pas du mouvement des pierres, étant donné que personne n'a jamais vu les pierres bouger) :



Le mystère reste entier.

Wednesday 3 November 2010

Ach, Ludwig !

Je remercie Mélina de m'avoir remis cet opus en tête.

Allez hop, pour le plaisir (comme disait un autre monstre sacré de la musique, Herbert Léonard)


beethoven 7eme symphonie
envoyé par pastre_du_vilatge. - Regardez la dernière sélection musicale.

Saturday 30 October 2010

Bang Bang Club

 
Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas ce groupe (mythique dans le monde du photojournalisme) de quatre fêlés sud-africains, voici un bref résumé du Bang Bang Club.

Composé d'un noyau dur de quatre garçons dans le vent (Kevin Carter, João Silva, Greg Marinovich et Ken Oosterbroek (mais pas que, il y avait aussi quelques joyeux drilles en coulisse)), il se montra très actif dans les townships d'Afrique du Sud, et un peu partout en Afrique, au début des années 90. Il ne couvrait que les conflits armés (d'où le nom).

Nous connaissons presque tous - ou du moins l'une de ses photos - Kevin Carter qui le premier a couvert le "supplice du pneu" ou "necklacing" - méthode de lynchage qui consiste à remplir un pneu d'essence, de le passer autour du cou du ou de la coupable de vol, d'adultère etc. et d'y mettre le feu:


On lui a décerné, entre autres prix dont le Ilford, le Pulitzer Prize for Feature Photography avec cette photo:


On lui a beaucoup reproché de ne pas avoir aidé cette fillette qui rampait vers l'avion qui apportait des vivres à la population soudanaise. Il s'était déjà posé la question lors du necklacing : "I was appalled at what they were doing. I was appalled at what I was doing. But then people started talking about those pictures... then I felt that maybe my actions hadn't been at all bad. Being a witness to something this horrible wasn't necessarily such a bad thing to do." C'est comme cela qu'il a réussi à rester vingt minutes (l'avion qui apportait les vivres et avec lequel il était venu ne restait qu'une demi-heure) à attendre que le vautour déploie ses ailes. L'oiseau de malheur ne lui a pas fait cet honneur. Peut-être avait-il faim, lui aussi. Aussi lui a-t-il collé un ramponneau avant de repartir, mais peut-être était-ce pour aider la fillette. On ne sait ce qui advint d'elle.

En 1994, son grand ami Ken Oosterbroek prend une balle perdue lors d'un échange musclé entre des partisans de l'African National Congress et la Force Nationale de Maintien de la Paix ; Greg Marinovich est gravement blessé. Kevin, déjà dépressif, apparemment criblé de dettes et une petite fille à charge, ne supportera pas cette perte, se rendra en voiture là où gamin il aimait jouer, près de Braamfontein Spruit river, attachera un tuyau à l'échappement de sa voiture. Il mourra à l'âge de trente-trois ans.

Là ne s'arrête pas l'histoire du Bang Bang Club. Il y a une semaine maintenant, João Silva, alors au Kandahar en Afghanistan, marche sur une mine. Gravement blessé - il finira amputé des deux jambes, juste au-dessous des genoux - et attendant d'être héliporté dans un hôpital, il continuera à photographier le lieu de l'explosion. L'histoire est là-bas.

Marinovich exerce toujours. Il a, à l'instar de tous ses camarades, Silva inclus, gagné de très nombreux et prestigieux prix.

Un documentaire a été tourné en 2006 ("The Death of Kevin Carter") et un film, qui a fait la première du Festival de Cannes cette année, sera bientôt - ou est déjà - sur les (grands) écrans.
 
 
En espérant vous avoir donné envie de voir, de lire ou de découvrir.
 

Thursday 28 October 2010

Once (2006) - John Carney

 
I have just watched this beautiful movie, and have been struck by many things.
First of all, I recognised the singer, Glen Hansard, from The Frames (thanks to his voice!). Didn't know he was also an actor. And a good one at that.
Then it's really weird how good I can recall the Fair City, the images are so vivid I had smells come back to me (Süskind syndrom).
And last, that I love Ireland, the Irish people and the Irish accent and that this love is buried deep, deep within me. For good.
Perhaps not last. I was also very touched by one of the songs, sung by Markéta Irglová, "The Hill".

If you could lay your hands on this movie, I bet you won't be disappointed.

In the meantime, There's the song for you, and the lyrics right underneath. Best thing is: you don't need to watch, you just have to listen (the other video's images are actually worse than this one's...just imagine...)



Walking up the hill tonight and you have closed your eyes,
I wish I didn't have to make all those mistakes and be wise.
Please try to be patient and know that I'm still learning.
I'm sorry that you have to see the strength inside me burning.

Where are you my angel now? Don't you see me crying?
I know that you can't do it all, but you can't say I'm not trying.
I'm on my knees in front of him, but he doesn't seem to see me.
But all his troubles on his mind, he's looking right through me.
And I'm letting myself down by satisfying you.
And I wish that you could see I have my troubles, too.

Looking at you sleeping, I'm with the man I love.
I'm sitting here weeping while the hours pass so slow.
I know that in the morning I'll have to let you go,
And you'll be just a man once I used to know.
Before these past few days, someone I don't recognize
This isn't all my fault. When will you realize?

Looking at you leaving, I'm looking for a sign.

Video again

A bit old now, but I still like it. A lot.


Short Film 'The Black Hole' from PHOTOPLAY FILMS on Vimeo.

thirty thousand people

The day was torn and grim birds yet began to sing as if they knew nothing’s eternal and old gives way to new that man, one day, will fall t...