Monday 19 July 2010

Et vive les parlementaires tchèques!

En voilà une idée qu'elle est bonne, mesdames.
Me voilà gagné à votre cause, grâce à un tout petit calendrier, visible ici.
J'ose à peine imaginer ce que cela donnerait avec notre parlement...horreur! malheur!

Chic-ots

Ceux qui avaient une dent contre Winston pourront s'en donner à cœur joie pour lui en mettre plein les dents.
Du plus magnifique effet dans un salon, aller voir là-bas s'il y a quelque chose à se mettre sous la dent.

Imuhagh


Notre sein comme un désert de sable et de pierres –
Pas même un lichen pour couvrir les flétrissures de sécheresse.

Marcher longtemps et loin pour puiser un peu d'eau pure
En lisière du monde vivant, où la vie est plus propice,
Puis s'en retourner, la soif étanchée jusqu'au cœur,
Et des libations jusqu'à la prochaine prière.

Le matin exhale pourtant sa diaphane écharpe de brume
Pendant quelques instants – assez pour que le corps s'en imprègne –
Car oasis ici est un mot sans définition aucune –
Avant que l'ardent du soleil ne vienne
Écraser tout ceci de sa chaleur de solstice.

Ici nous portons habits de couleur de deuil
Et le thé nous brûle les doigts et les lèvres.

Nous assurons la pérennité de la race humaine
Là où l'homme justement ne pense plus à chercher,
Là où l'homme ne pèse pas plus que la pierre,
Pas plus que le sable ou le vent ou l'absence ;
Où la dextérité commande et fait loi,
Imposée par la plus grande vigilance.

Ici, où il n'y a rien et où rien ne manque.
Peut-être y a-t-il eu de la vie dans cette aridité –
Et les coquillages trouvés alors que
Nous fouillons le désert pour enterrer nos morts,
Semblent aller en ce sens – mais pourquoi devrions-nous les croire?
Nous nous bornons à les mettre sur les yeux des défunts –
Traçant ensuite des signes compliqués à même le sable
Pour nous souvenir du lieu, de l'homme – et l'oublier.

Nous besognons l'horizon des roues de nos charrues
Et entre les parallèles des traces celles des pas de nos mules.

Le solitaire parfois cherche la dune mugissante
pour y reposer ses mains lourdes de détresse.
L'amoureuse cherche la dune muette
Pour y enfouir ses baisers au témoin du couchant.
L'enfant y joue et y trouve les djinns de sa jeunesse.
Le vieillard les voix du passé, l'homme celle de l'avenir.

Nous cherchons les qanats, en vain, sur des routes sans cartes,
Trompés par les Fata Morgana dirigeant nos regards
En larges courbes par-delà l'horizon.
Loin des grandes tribulations, nous traçons des routes éphémères,
Sous la bure d'un ciel sans nuage incendié de soleil.

Et ce vent que rien, pas même nos corps, n'arrête.

Et nos pas, échos venus du fond des âges.

Robustes quêteurs des distances,
Nous sommes différents de vous,
Car contre vous en errance,
Nous connaissons notre voie.

Friday 16 July 2010

6000

Je ne ferai pas cela tous les jours, mais bon, 6000 visites sur Scribd, quand meme...
Prenez tous soin de vous.

Monday 12 July 2010

Food for thought

Toutes et tous, oyez!

Me voilà parti, dès demain, pour la capitale anglaise. Vous imaginez sans peine que les publications seront stoppées pour les cinq prochains jours.

Cependant, j'espère pouvoir alimenter ce blog avec les péripéties de mon prochain voyage en Europe.
Départ prévu un jour et demi après mon retour de Londres, vers le 20 juillet.
Plus au prochain numéro!

Bonnes vacances à tout le monde.

Friday 9 July 2010

La Jeune femme et le Vieillard


 
Partie de rien et revenue de tout,
Sa peau gorgée de rivière, au goût sucré de soleil,
La voici en plein essor de faucon pèlerin –
Les erres rompues par les vents –
Parce que rien n'est perdu au ressouvenir des digues.
Parce qu'au soir de lassitude la gorge est prise –
Les mains et les lèvres restent lestes cependant,
Empreintes de ce que nous autres appelons sobrement « nuit ».

Elle est apparue comme un météore sur l'horizon
A la tête de cents et mille chevaux de brume –
Recouvrant d'une mer de crinières la vaste plaine –
La main tendue au devant d'elle, paume ouverte.
L'iris grêlé des comètes et des raisins d'aube.
Elle n'a jamais su qu'écarter le malheur,
Elle qui est comme le freux frôlant le champ de blé,
Isolée ainsi la pierre oubliée sur le muret.

Il n'y a bien que le temps pour avancer dans ces circonstances.
Eratosthène lui tend la main, le seul
Des trente à ne pas connaître sa langue,
Sait qu'elle prendra place au centre des armillaires
Et qu'elle le fera succomber de cécité.
Ce qu'il voit dans le diaphane de ses paupières,
C'est le mystère premier résolu, bien qu'encore crypté,
Comme engravé à fleur de peau sur cette sombre persane.

Elle qui donne tout son sens au mot Γεωγραφικὴ
En apposant ses pas mesurés sur le sable fin du désert des enfances –
Elle qui fut née hors l'écoumène –
Le bématiste lui-même ne peut se résoudre à le croire.

Un an à arpenter la terre pour en percer
Son plus intime secret n'est rien à la couleur de ses yeux.
Tout à révéler le jour d'une fête obscure et païenne –
Dansant autour d'un feu de pommes de pin et de bois mort,
Les plantes des pieds nus et cornés foulant
Cendres et sable et salive et sueur
En décadence, arythmique dissonances de tambour ivres
Et de battements de mains sourds et sonores.

Eratosthène trouve toujours ce qu'il recherche, dit-on,
Fut-ce au fond d'une tasse de thé divinatoire.
Car il ne reste jamais les deux pieds au même endroit.
Surtout depuis qu'il tient la main de celle qui marche.

Aucun des deux n'en est à son galop d'essai.
Chacun un jour donné eut son crapahut enneigé,
Son envie de voir plus loin que le dernier pas,
D'éperonner une énième vague.
Son envie de rebrousser chemin parmi les dunes –
Et la volonté de ne s'arrêter que pour contempler.

Le vieil homme la regarde et voit ce qu'il n'a jamais que deviné.
Elle le regarde et voit au travers ce que l'on ne recherche pas.
 

Tuesday 6 July 2010

Nicolas Bouvier, "L'usage du monde"



 
"Si je n'étais pas parvenu à y écrire grand-chose, c'est qu'être heureux me prenait tout mon temps. D'ailleurs, nous ne sommes pas juges du temps perdu."
 

Monday 5 July 2010

Histoire dont vous êtes les héros - Version PDF sur Scribd

Histoire dont vous êtes les héros (en quelque sorte)                                                                                                                                   

Histoire dont vous êtes les héros #10 - (en)fin!


...au gré du hasard. Ce dont vous êtes certain :

Le boucher slave, s'il n'a pas reçu votre projectile, doit être passablement sur les nerfs. Il a beau avoir reçu un tamashigiri dans les côtes, avoir un roquet poinçonné sur un mollet et s'être mangé une pelle en pleine poire, vous pensez qu'il a dû en voir d'autres. Ergo, il sera d'une humeur massacrante.

Ce dont vous n'êtes pas certain (et c'est peu dire) :

Où est partie cette satanée balle?

Tout peut s'expliquer en un centième de seconde – l'équivalent du trajet de la balle :

Imaginez donc cette balle à cœur de plomb chemisée de cuivre (tout cela, vous le savez de source sûre, n'est pas du tout éco-responsable) 9mm Parabellum (« Si vis pacem, para bellum » Vegetius, Epitoma Rei Militaris : si tu veux la paix, prépare la guerre) aka FMJ ou Full Metal Jacket, violemment amorcée par le percuteur, éjectée par le canon de l'arme, en l'absence de nuage de poudre (depuis les années 1890 il n'y en a plus – oust la sempiternelle poudre noire), lancée à une vitesse approximative de 350 m/s: donc Emir, situé à environ 3 mètres 95, allez, disons 4 mètres, devrait recevoir la balle, s'il la reçoit, dans 0,011428571428571428571428571428571 seconde (vous pouvez donc voir que vous aviez raison depuis le début). Ceci étant dit, ceci étant fait, vous voilà embarqué dans un récit qui dure 0,011428571428571428571428571428571 seconde.

La balle est sur son trajet, sa trajectoire est linéaire (l'impact de la distance est ici négligeable), droite, dans l'alignement imprimé par le canon. Elle a une légère tendance à vriller sur elle-même, mais là encore la distance fait que ce mouvement est négligeable. Vous pouvez d'ores et déjà éliminer la direction de l'épaule, l'angle du canon ne la permet pas.

Pendant le temps où la main du destin dirige votre balle, vous voyez le futur se dessiner au fin fond de votre esprit, aussi distinctement et aussi véritablement que Cassandre a dû voir le sien. Vous voyez Elena dans vos bras après une nuit d'amour enfiévré ; vous vous voyez affalé sur un transat sur une île paradisiaque, au beau milieu de nulle part, un hydravion en arrière-plan amarré à un ponton dans une crique bleu turquoise, à siroter un cocktail tout en écrivant une carte postale à Mme Froitemont accompagnée d'un chèque pour les croquettes au caviar de Polly ; vous vous voyez dans un appartement sur la cinquième avenue à New-York, votre Walther PPK exposé, bien en vue, dans une vitrine en verre, à donner une réception où vous ne reconnaissez pas encore tout le gratin, mais il y a bien quelques stars hollywoodiennes comme...comme...Woody Allen ou Gianna Michaels (NDLR n'allez pas voir, sauf si vous êtes majeur et vacciné – un vieux reste du célibat forcé de notre héros), ou encore Nicole Scherzinger, même si c'est une chanteuse (là ce n'est pas pareil, c'est une vieille habitude, NDLR) ; vous vous voyez main dans la main avec Elena dans les rues enneigées de la capitale moscovite – la balle a parcouru la moitié de la distance (soit deux mètres environ et 0,005714285714285714285714285714 seconde) et il est possible qu'elle aille se ficher dans le chambranle de la porte – vous vous voyez allongé sur le sol, dans une mare de sang, ce salaud d'Emir vous dominant de toute sa superbe, les mains maculées des sangs d'Elena, du vôtre, de Mme Froitemont. Dans un de ses poings hoquète le corps agonisant de Polly, ses poils collés en dread locks affreux ; vous vous voyez dans le meilleur des cas luttant contre le colosse, assénant son visage de violents coups de poings et lui ne bougeant pas d'un pouce, souriant même, une lèvre fendue, et vous envoyant valser sur votre table de salon, sur le mur de votre chambre, votre dos craquant sinistrement sur la table de chevet – la balle est pratiquement arrivée à destination – il ne fait plus aucun doute que seul l'un de ces scénarios est le bon : reste à savoir lequel – et en un instant aussi court qu'une poignée de microseconde, vous voyez cette balle venir de plein fouet se ficher 
 

Sunday 4 July 2010

Sur le chemin du retour

Son pelage par la brise occasionnelle caressé –
Mère et lapereaux attendent son retour –
Brave souvent, et son instinct rompu de chassé
Lui ont permis d'en arriver là sans encombre.
Ses fières oreilles aux aguets du pas maudit –
Il sait faire ce qu'il doit. Et la prudence,
Mère de toutes les vertus,
Guide atavique de tous les gens de terre –
Aujourd'hui l'a quitté, alors qu'il dort,
Dort d'un profond sommeil –
Une patte nonchalamment posée
Sur cet asphalte qui brûlera bientôt
Sous l'accablant du soleil –
Dort sans que les camions filant vers le Sud
Ne viennent troubler son sommeil.

thirty thousand people

The day was torn and grim birds yet began to sing as if they knew nothing’s eternal and old gives way to new that man, one day, will fall t...