Thursday, 18 July 2013

Some things incomprehensible


"In some circumstances, the refusal to be defeated is a refusal to be educated."

Margaret Halsey, novelist (1910-1997)

Les autres



L'autre soir, le regard perdu dans les étoiles,
Par une de ces nuits où l'obscurité dévoile,
Je me suis fait la réflexion
que j'étais au bout du rouleau.
Plus de surprise, plus d'action,
plus même le goût du boulot.
Plus d'amis ou de sourires, plus de fêtes.
Parfois, autant que tout s'arrête.
On ne veut plus de nouvelles,
même pas savoir ce qui advient d'elle.
Celle-ci est-elle enceinte ?
Celui-ci est-il heureux ?
Pour être honnête,
je m'en fous un peu.

Exilé là depuis si longtemps
comme un lièvre empharé en terre païenne,
j'ai si bien chu en-deçà de la moyenne
qu'il m'arrive de prendre un remontant –
ainsi je ne pense plus,
je n'existe plus
et mes problèmes non plus.

Hier, il a plu.
Je me rends souvent soudain compte
que j'ai passé plusieurs heures
devant la fenêtre, en sueur
surtout par cette chaleur de fonte,
à regarder les gens passer et repasser,
les nuages danser devant le soleil,
et comme si je sortais d'un profond sommeil
parce qu'un corbeau vient de coasser,
je fais le compte des heures concassées
un sourire en coin d'avoir tué tant de veille.

Le peu des autres qu'il reste dans ma vie,
à un comptage manuel je l'ai réduit :
la vieille dame du deuxième, celle dont le chien,
trop pressé ou trop content d'arriver au trottoir,
laisse comme le petit Poucet sur son chemin
des petits jets de pisse sur les murs du couloir ;
puis vient le couple du premier gradin,
ceux qui ont depuis longtemps perdu espoir :
Ils ne font plus l'amour (les murs sont fins)
et s'engueulent du matin jusqu'au soir,
même au téléphone lorsqu'un est au turbin.
Les deux voisins de palier en haut du perchoir,
ceux qui se retrouvent au PMU du coin
pour boire leur ballon de mauvais vin
et finir soûls comme des cosaques, si noirs
qu'ils enchaînent l'un après l'autre les gadins,
viennent achever ce tableau titré « l'Assommoir ».

Alors comment, vous en conviendrez,
faire pour ne pas tous les encadrer ?
J'ai depuis longtemps pris le parti
d'adopter la philosophie de Bouddha :
du moment qu'ils restent tous lambdas
il n'y a aucun risque de psychopathie.
Les autres, un jour, je les verrai de plus près
je le sais, mais ce sera un coup du hasard,
qui facétieusement l'aura bien fait exprès :
j'espère seulement qu'il sera trop tard
et que tous ces humains fadasses, ou à peu près,
auront trouvé leur place au chaud dans le Tartare.

Wednesday, 17 July 2013

Dialogue in the woods, where the path branches into a fork, somewhere north of anywhere



“Long have I stared at the path in the wood.”
She asked: “Does it really make any difference?”
“Ultimately, this is of no importance.”
She appeared to muse for a while, then to brood
And replied sharply: “Don't mind me being rude
But I can't stake my fate on inadvertence.
I'd try hard and observe, ponder and conclude.”

“Easily said. On what basis can you found
Your reasoning?” I was a little unnerved.
She glanced left and right and listened to no sound,
Saw but the endarknessed end where the paths curved.
Then she spoke, and such a gruff voice never I heard:
“One should then follow the hound, follow the hound,
For the inner, primal hound's scent never swerved.”

Immobile, her grey gaze bore straight into mine.
I stood there with her for what seemed an age
And each second felt like a whole new stage
And hot and cold chills thundered along my chine.
In time I saw her stare fall and her head incline,
On her mouth a pain no word could assuage:
“In the past, you'd no trouble reading the sign.”

And with that same husky voice she fell silent,
And left me where the path splits into a fork.
I sat exhausted beneath some gnarled giant.
The trees the howling winds seemed to bend and torque,
And in the stifling stillness I could see no mark.
Yet all of a sudden the feel of the bark
Stirred some unknown strength in me and defiant
I bounced up and ran softly into the dark.

Tuesday, 16 July 2013

Les harpies



Les harpies planent en cercle sous un ciel de coton
Leurs cris me parviennent dans un souffle de vent
L'air chaud à trancher au couteau
La sécheresse fait craindre le feu de brousse
Dans chaque buisson des criquets bruissent
Et cavalant comme des folles là-haut
Elles jouent à se jeter de serre à serre le corps d'une enfant
Leurs sordides gloussements me donnent des frissons.

Les voilà caquetant, la mère implorant,
Mais l'on ne retrouvera rien, pas même du sang,
Ou seuls de fins lambeaux de vêtements
Voletant dans l'air nébuleux du matin
Qui témoigneront encore quelques temps
Du passage des harpies sous un soleil de satin.

T ∩ X, Y, Z


"You can't do anything about the length of your life, but you can do something about its width and depth."

H.L. Mencken, writer, editor, and critic (1880-1956)

Monday, 15 July 2013

Blessed are the poor in spirits


"Happiness in intelligent people is the rarest thing I know."

Ernest Hemingway, author and journalist, Nobel laureate (1899-1961)

Sunday, 14 July 2013

Ficstitious



“Truth is stranger than fiction, but it is because Fiction is obliged to stick to possibilities; Truth isn't.”

Samuel Langhorne Clemens, aka Mark Twain, writer (18350 - 1910)

Insincerity is to genuineness what zirconium is to diamond


"The great enemy of clear language is insincerity."

George Orwell, writer (1903-1950)

Thursday, 11 July 2013

. . .


Eyes follow dot-dot-dot
Tongue touch lip
Shaky pencil birth dinosaur

Intellectual eremiticism


"The more powerful and original a mind, the more it will incline towards the religion of solitude."

Aldous Huxley, novelist (1894-1963)

Middles

  Someone once wrote that all beginnings and all endings of the things we do are untidy Vast understatement if you ask me as all the middles...