Tuesday, 17 January 2012

Old pictures

Caterpillar, October 2009
 St-Michel, 2008
 Cirque de Gavarnie, août 2009
 Dune du Pilat, août 2008

Prayers


"I prayed for freedom for twenty years, but received no answer until I prayed with my legs."


Frederick Douglass, Former slave, abolitionist, editor, and orator (1817-1895) 

Monday, 16 January 2012

How many times have I told my students that they could shape the OED?


"Language is not an abstract construction of the learned, or of dictionary makers, but is something arising out of the work, needs, ties, joys, affections, tastes, of long generations of humanity, and has its bases broad and low, close to the ground."


Noah Webster, lexicographer (1758-1843)

Sunday, 15 January 2012

Nyenasuma


Leaving never is a more beautiful landscape than when the foot treads the first acre of an unknown path. We discover ourselves under the rain and the phosphorus, paying attention to the language of the wind. The smell of the days of sunshine mottles our face, never to disappear. Nyenasuma is etched inside of us, while we turn round to see our footsteps carved in the sand.

We seek wisdom in the salt of the lakes, and the nostalgia of the shrubs catches up with us. We walk, because we do not want to do anything else. Because we cannot do anything else. Because we do not know what else to do. A stride cannot be etched into stone.

We cross entire fields of women-trees erected by centuries of doom. These are evil mothers, but they are bloodthirsty only because they have been cursed. The child suckling on their breasts does not leave any footprint in the snow, for the spider is posted at the fringe of the mountains. As for us, we do nothing but take note of this natural phenomenon, filling our gourds with fistfuls of snowflakes. Here is the nyenasuma whom some call, with restraint and a slow gaze, hiba hati.

There is no frolicking here, for the falcon is on the lookout, and sharpens its gaze on the edge of the mountains. Twining round balls of hair which it mistook for the branches of a dwarf beech.

Once, one of these women-trees was a young woman. She used to wear a green felt coat, buttoned-up to the chin. She was carrying one of these very discreet leather handbags. Every time a man sat in front of her in the train, she used to present the oval of her face only. Averted her eyes she always did, slowly. Even though she smiled. Ever so faintly, right about enough for the men to notice it, but not enough to carve a dimple in her cheeks. Yes, perhaps was she sad.

There existed a sky devoid of aerial lines, but it is nowhere to be found now. At present we have to leave, regardless of what appears in these grey skies, grey with frost. We must leave this field of silence before it becomes our sojourn. Our fate is to leave the beings to theirs. And to walk as far as our heart allows it, before it turns to stone so that it would best dwell somewhere it belongs, because it will have elected this place in full knowledge of what is elsewhere, which will henceforth bear the proud name of 'home'. Our gaze will, then, shine with the things discovered, without hesitation, even if, ultimately, it will, with an infinite slowness, stumble upon the footprints in the sand and the trail of the falcon.


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Nyenasuma: sadness, nostalgia (literally 'slow gaze') in Bambara (language spoken in Mali, Burkina Faso, Côte d'Ivoire/Ivory Coast, Gambia, Mauritania, Senegal)


Here is one of the paintings which, among others, inspired this poem:

Giovanni Segantini, Le Cattive Madri (The Evil Mothers), 1894

Nyénasuma


Partir n'est jamais un plus beau paysage que lorsque le pied foule le premier arpent d'un chemin inconnu. On apprend à se connaître sous la pluie et le phosphore, attentif au langage du vent. L'odeur des jours de soleil tatoue des marbrures sur nos visages, à jamais. Nyénasuma se grave en nous, alors que nous nous retournons sur nos pas inscrits dans le sable.

On cherche la sagesse dans le sel des lacs, et la nostalgie des halliers nous rattrape. On marche, parce qu'on ne veut rien faire d'autre. Parce qu'on ne peut rien faire d'autre. Parce qu'on ne sait rien faire d'autre. Une foulée ne se grave pas dans la pierre.

On traverse des champs entiers de femmes-arbres érigés par les siècles de malédictions. Ce sont des mères cruelles, mais qui ne sont sanguinaires que parce qu'elles ont été maudites. L'enfant se nourrissant à leurs seins ne laisse aucune empreinte dans la neige, car l'araignée est apostée à l'orée des montagnes. Nous, nous ne faisons qu'observer ce phénomène naturel, remplissant notre gourde avec de pleines poignées de flocons. Voici le nyénasuma que certains appellent, du bout et des lèvres et le regard lent, hiba hati.

On ne batifole pas ici, car le faucon guette, affûte son regard aux arêtes des montagnes. S'enroule dans des pelotes de cheveux qu'il avait pris pour des branches de faux.

Jadis, l'une de ces femmes-arbres fut une jeune femme. Elle avait pour habitude de porter un manteau en feutre vert, boutonné jusqu'en haut. Elle portait un de ces sacs à main en cuir très discret. Chaque fois qu'un homme s'asseyait en face d'elle dans le train, elle présentait seulement l'ovale de son visage. Elle détournait toujours le regard, lentement. Même si elle souriait. Un sourire si ténu, juste assez pour que les hommes le remarquent, mais pas assez pour creuser des fossettes dans les pommettes de ses joues. Oui, peut-être était-elle triste.

Il exista un ciel dénué des sillons aériens, mais celui-ci demeure introuvable de nos jours. À présent il nous faut partir, quoi qu'il s'affiche dans ces cieux gris de givre. Nous devons quitter ce champ de silence avant qu'il ne devienne notre logis. Notre sort est de laisser les êtres au leur. Et de marcher aussi loin que notre cœur le permet, avant qu'il ne se change en pierre pour mieux résider là où il se sent chez lui parce qu'il aura élu ce lieu en toute connaissance de ce qui se trouver ailleurs, et qui dorénavant portera le fier nom de 'foyer'. Notre regard, alors, brillera des découvertes, sans hésiter, même si, en fin de compte, il trébuchera avec une infinie lenteur sur les traces de pas dans le sable et le sillage du faucon.


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Nyénasuma : tristesse, nostalgie (littéralement « regard lent ») en Bambara (langue parlée au Mali, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Gambie, Mauritanie, Sénégal)


Voici l'une des peintures qui m'a inspiré pour ce poème, mais pas seulement :

Giovanni Segantini, Le Cattive Madri (Les Mauvaise Mères), 1894

Saturday, 14 January 2012

Basilique Saint-Martin









Crypte de Saint Martin





Rien à voir avec la Basilique...Statue trônant au-dessus d'un bâtiment Franc-Maçon, rue Georges Courteline, à Tours.

Friday, 13 January 2012

Triskaïdékaphobie


Mot barbare pour désigner la peur du nombre 13.


Judas était le 13ème à s'asseoir à table avec Jésus. Fallait pas être en retard.


Loki, le grand méchant qui n'attend que le Ragnarok (il y a bien un accent ou deux, mais je ne me souviens plus où) pour se débarrasser de ce bon dieu de serpent et des entrailles qui l'entravent, est le 13ème dieu de la mythologie nordique.


Du coup, pas de treizième étage dans les hôtels (en Chine et au Japon, pas de 4ème étage, chacun sa phobie (NB, le chiffre 4 'shi' est un homophone de la mort 'shi')).


Paraît-il qu'il n'y a pas de siège numéro 13 dans les avions. À vérifier auprès d'une charmante hôtesse (qui peut également laisser ses coordonnées téléphoniques ou géographiques).


Et je suis certain que le chiffre, maudit dans notre culture, alors que dans d'autres il ne ferait même pas transpirer un lama, ne se retrouve pas dans de nombreux exemples (si d'ailleurs vous avez des exemples de non-utilisation du chiffre 13, je suis preneur). Il y a même des calendriers de 13 mois (dits calendriers 'lunaires', notamment celui des hébreux et des chaldéens et le premier calendrier grec ; et si quelqu'un pouvait me confirmer que le calendrier musulman, que je sais être lunaire, comporte bien 13 mois, merci.) et ils ne se mettent pas à flipper pendant tout un mois.


Aujourd'hui étant un vendredi 13 (par ailleurs, la peur du vendredi 13 se nomme la paraskevidékatriaphobie), je vous souhaite à toutes et à tous de ne pas être superstitieux, ça porte malheur (bon mot attribué à Jean-Paul Sartre ou à Coluche, c'est selon). Le pire, dans tout ça, c'est que vu que 2012 est une année bissextile, on va s'en taper pas moins de 3, des vendredi 13. Soit on a trop de chance, soit on y passe tous. Je me déciderai le jour J.


Allez, c'est pas tout ça, mais j'ai un film culte à regarder et je dois aussi aller tenter ma veine au Loto. Il paraît que ça porte chance. Si je perds, ce qui risque d'être le cas (même si j'augmente mes chances de gagner d'année en année), je dirais que c'était à cause du vendredi 13, voilà tout.

Thursday, 12 January 2012

Quotable


"Most people think that shadows follow, precede, or surround beings or objects. The truth is that they also surround words, ideas, desires, deeds, impulses and memories."


Elie Wiesel, writer, Nobel laureate (b. 1928)

St-Michel (quoi "encore" ?), 04.01.12

 

Wednesday, 11 January 2012

Nombre de suicides au Japon


Une statistique effrayante... je sais que je n'ai que les chiffres (officiels ? officieux ?), sans autre explication. Je vais creuser la question.

Silly little details

  You said it was the way I looked at you played with your fingertips drowned in your eyes starving your skin you felt happiness again your ...