Aujourd'hui, pour changer un peu, il se brossait les dents de la main droite et s'habillait de la gauche...et justement il l'était, gauche. Il avait eu l'idée depuis peu et c'était là un bon entrainement. Peu concluant niveau temps, se dit-il néanmoins, parce qu'il devait souvent s'aider de la droite et, donc, cela ralentissait le brossage. Enfiler pantalon et chemise, ça allait. Les boutons lui donnaient du fil à retordre, et il regrettait sa maigreur et l'obligation de porter une ceinture qu'il mettrait quinze plombes à accrocher s'il ne consentait pas à s'aider de sa main droite. Nom de – encore à la traîne ce matin. Pourquoi ne pas faire comme tout le monde? Pour une simple et bonne raison que la raison n'ignorait pas, mais qu'elle ne pouvait accepter.
Ce n'est pas encore aujourd'hui qu'il sacrifierait au rituel des câlins matinaux; en plus il se souvint qu'Hélène avait un examen blanc en début d'après-midi, donc il lui faudrait toutes ses forces. Il lui laissa un petit mot d'encouragement sur la table de la cuisine, à la va-vite, au dos d'un post-it. Il y avait une ancienne liste de courses au recto. Ses yeux tombèrent machinalement sur les mots en désordre – lui qui adorait les suites de mots, de choses, de nombres – et après les tomates et le produit vaisselle se glissait, en toute fin, un « Test » griffonné lui aussi à la hâte, fébrile. Il s'arrêta net, le papier rose entre les mains. Que voulait dire ce « Test »? Test, test. Pas un test de grossesse quand même? Elle le lui aurait dit. Ils se disaient tout. Enfin – elle lui disait tout. Elle ne pourrait pas lui cacher ça, pas à lui qui lisait dans les gens comme certains lisent des livres ou des étoiles. Il avait une furieuse envie d'aller la réveiller et de la confronter, brandissant le post-it coupable sous son nez, sous ses yeux embués de sommeil. Au saut du lit personne ne peut mentir. Puis il se ravisa: et si ce « Test » n'était en fait rien, s'il se trompait? Il se targuait de connaître la psychologie féminine mieux que beaucoup d'entre elles – ayant le recul nécessaire pour être objectif – mais les relations humaines l'étonnaient parfois du fait de leur caractère imprévisible. Il n'irait donc pas la retrouver, assis sur le bord du lit, le regard accusateur ou pire, inquisiteur.
Il repensa au post-it une bonne partie de la matinée, puis les e-mails, fax, vidéo-conférences successives eurent raison de son attention.
« Michel, des nouvelles de Rexel?
_ Pas encore. J'ai juste eu un message de Daniel me disant que les pontes se réunissaient ce matin.
_ Michel, c'est justement ça que j'appelle des nouvelles. » Il considéra ne pas avoir dit cela sur un ton assez incisif, donc il crut devoir ajouter: « C'est justement à cette satanée réunion qu'ils vont décider de notre sort. » Même si le « notre » ici sonnait comme un « mon » Il avait rarement rencontré quelqu'un d'aussi niais que ce Michel, et jamais dans le monde de la finance. C'était un défaut rédhibitoire, incompatible avec la gestion du patrimoine et de l'économie d'un pays. Il soupira. Il devrait appeler l'agence de recrutement pour trouver quelqu'un d'autre. Ça l'embêtait pour plusieurs raisons, notamment parce qu'il devrait reformer une personne aux arcanes du métier, renégocier, recommencer. Et puis il y avait le côté « virer quelqu'un »: il n'aimait pas ça. Il avait beau faire partie de cette engeance plus communément nommée « requins », il détestait saintement devoir virer du personnel, même pour incompétence. Surtout pour ce motif. Le regard perdu qui dit « je suis mauvais, je ne suis pas à la hauteur »; la moue triste, déçue, qui dit « Je m'en doutais » ; les mains qui se nouent et se dénouent et qui disent, elles, « Et maintenant, je fais quoi? » Affronter tout ça le dérangeait moins lorsque c'était un FG, un « Faute Grave », mais un « Inc »...ça lui fichait le frisson de devoir ressentir cette commisération, cette gêne à devoir mettre quelqu'un sur le carreau. Il n'avait pas cette fibre darwinienne qui caparaçonnait nombre de ses anciens collègues. Il répugnait à sentir la pitié grésiller dans l'extrémité de ses doigts, marteler sa poitrine de battements de cœur sourds, puissants.
« Tu fais quoi ce week-end Jean-Luc?
_ Je vais dans la belle-famille, qui n'a de belle que le nom. Et toi?
_ Pareil! Il se pourrait même qu'on aille faire une balade après le repas, et il est probablement possible d'émettre l'hypothèse selon laquelle nous fassions une partie de belote ou de manille. Les seuls bons points du week-end: la prune dans le fond du café et le corsage de la belle-sœur qui vaut bien qu'on se tape son bourguignon trop cuit!
_ Hahaha! Tu les sors d'où tes blagues, mon Michou? »
Oui, c'est clair, d'où les sort-il ses blagues vaseuses? Un vrai beauceron. Les deux d'ailleurs, pas un pour racheter l'autre. Ces « pays-âneries » lui tapaient sur le système. Hahaha! « Pays-âneries »! Elle était bonne celle-là! Ils se retrouvèrent donc à rire tous les trois, pas pour les mêmes raisons certes, mais Michel crut qu'il avait, grâce à ce petit trait d'humour – le même depuis toujours – effacé sa bourde avec le fax de Rexel, les compteurs remis à zéro. Il rit de plus belle, en plissant les yeux et en se tapant la main sur le genou.
Le téléphone sonna. « C'est Rexel, » annonça-t-il. Plus de rire. Michel ne se demanda pas comment on pouvait passer aussi vite d'une gorge déployée à rire à cette gorge nouée et sèche, mais il sentit bien le changement physiologique. « Oui, M. Petersen, c'est moi-même. Bien, et vous-même? Pas du tout. Oui, oui. Cela va sans dire. D'accord! Bien. » Il regarda ses collègues en levant le pouce bien haut et en souriant de toutes ses dents, collègues qu'il méprisait encore, mais il fallait bien partager ça avec quelqu'un. Ce soir, il ne resterait plus rien du post-it. Une petite bribe s'était pourtant nichée toute la journée dans une anfractuosité de sa tête, pour finalement disparaître sous l'éboulis. Un chercheur d'or n'aurait pas négligé un aussi maigre filon, lui si.
Saturday 19 December 2009
Friday 18 December 2009
Haïku
Une plume d'oie dans l'air grésillant de l'été.
Bruits de cigales, odeurs de romarin, jaune de bruyère.
Demain, malgré cela, le capitole brûlera.
Thursday 17 December 2009
L'ennui
Il y a des petits tas de poussières disséminés ça et là – pour le néophyte à même le hasard – pour l'expert à des endroits stratégiques – qui devraient lui mettre la puce à l'oreille. Au lieu de cela, il marche dessus, les piétine, donne du pied dedans. Il passe le balai lorsqu'il y en a trop. Il y a aussi des craquements, mais dans les vieilles maisons, cela est normal, attendu, presque volontaire.
Et toujours il admire les poutres, les murs, puis retourne à son ennui quotidien, à ses soupirs journaliers. Le creux dans son canapé. Sa sempiternelle routine.
Et toujours il fait ce qu'il doit faire, ce qu'il dit de faire, ce qu'on lui demande de faire. Jamais ce qu'il rêve de faire, c'est impossible.
Et toujours il soupire, ramasse, ne ramasse pas, les petits tas de poussière.
Et toujours les jours longs comme des jours sans pain, où les heures passent comme des jours, où la petite aiguille semble figée, stoppée net par une main facétieuse ou rébarbative, hors du temps. Même les gouttelettes de pluie glissent lentement, quasiment sans fin, sur le carreau. Comme si, animées du désir d'éveiller le désir, elles se faisaient attendre, s'arrêtant même, s'accolant les unes aux autres, défiant la gravité comme en suspension dans l'air, pour ne continuer leur chemin que quelques instants plus tard. Pour recommencer cette rengaine, encore et encore. Et, sur la fin, pour se précipiter vers le bord en bois et y disparaître, se cacher une fois leur méfait commis – le méfait consistant à faire perdre du temps au contemplateur par un hypnotique dédale.
Et toujours le bras se fait lourd, la paupière aussi, puis la tête dont le front vient à se reposer sur la fenêtre. Le bâillement se fait plus fréquent, plus intense, invite à la méditation post-prandiale, au repos, deux ou trois par jour.
Et toujours les petits tas s'accumulent; et la nuit la veille ou le jour le sommeil n'aident en rien à ouvrir les yeux, à écouter le bruissement régulier de la vie – et les craquements qui résonnent comme de sinistres cloches d'église.
Et un jour l'ennui, non content d'avoir happé ce pauvre hère, se saisit même des poutres, même des murs, grignotés comme par des termites à l'appétit gargantuesque, et abat de ses griffes acérées et puissantes – avec cette qualité quasi magnétique – l'édifice, construit pourtant avec patience, sur la tête du malheureux dormeur qui, du coup, du jour au lendemain, en vient à mourir d'ennui.
Tuesday 15 December 2009
Manuel quotidien de résistance acharnée à l'usage de tous ceux qui luttent parfois contre eux-mêmes #2
Une de plus. Une journée de plus et pas une bière en vue. Pas même une mise en bière. Michel avait réussi, Dieu sait comment, à faire parvenir l'avenant au contrat. Pas par fax en tout cas. Il se demandait s'il ne donnerait pas une formation flash à son collègue sur les arcanes de cette machine du diable.
Il n'y avait plus qu'à attendre un retour de Rexel. Le premier gros contrat. Il avait encore des billes de côté, ainsi que quelques cartouches au cas où, mais ce serait vraiment une bonne opportunité pour booster la boîte. Ils avaient bossé around the clock pour joindre les deux bouts en un temps record, ça devait compter pour quelque chose, ou quelqu'un. Il drivait son équipe comme un boss. On ne pourrait pas lui faire ce reproche-là.
Il était presque neuf heures. Plus un chat sur la rocade. Il espérait qu'Hélène avait fait à manger. Il n'avait envie que de cela: arriver, les pieds sous la table, se sustenter, prendre une douche, regarder à la télé un programme qu'il savait sans cervelle mais c'est tout ce qu'il recherchait. Rire un bon coup à une blague grasse, à une tarte à la crème bien lancée. Dormir. Et recommencer le lendemain.
Toujours le volant coincé par le genou, il arrivait même à doubler les rares voitures qui trainaillaient sur la file de droite. Ces bouseux, alors, toujours à conduire à deux à l'heure, comme s'ils avaient un tracteur dans les mains. Une petite voix lui rappela qu'il avait appris à conduire sur un tracteur, les mains calleuses de son grand-père guidant les siennes, le sillon du champ pour seul guide, le bout du champ pour seul horizon. Sauf que lui s'était affranchi de la boue qui crottait ses galoches, de ces cals qui râpaient les poignées de main viriles, de cette mauvaise haleine de mauvaise bière ou de ces dents tachées de villageoise. Il était devenu un golden boy à la seule force de sa volonté et amassait des fortunes, alors que ses grands-parents avaient amassé de quoi survivre à la force éreintante du poignet, alors que ses parents vivotaient derrière un bureau dans une officine de cambrousse poussiéreuse.
Il n'y était pas retourné depuis qu'il avait amené sa petite amie, voilà presque deux ans – elle avait insisté des jours entiers, à en devenir rasoir à la fin – il se souvint y être allé dans son coupé-cabriolet BM flambant neuf qui lui avait coûté, comme on disait dans le jargon, an arm and a leg. Tout le monde avait admiré l'engin, campés les bras croisés sur la bedaine, hommes et femmes confondus. Ils avaient mangé une blanquette de veau, comme des arsouilles, et il avait honte, nom de Dieu, ça oui, la rage, la honte cuisante qui lui rougeoyait le visage encore plus que les sales bobines avinées des pochetrons accoudés au bar-tabac-PMU, le visage du tôlier couperosé comme le cul d'un porc. Ça ne lui ressemblait pas, lui qui ne buvait que des grands vins – il s'autorisait la bière parce qu'elle préparait l'ivresse – qui avait une hygiène irréprochable et surtout de grandes valeurs morales et esthétiques. Et – woaw! Belle embardée! Son genou avait glissé de dessous le volant, sûrement à cause d'un nid de poule. Route de merde. Il avait rattrapé le bolide in extremis, juste avant qu'il ne touche la rambarde de sécurité. Il en était quitte pour une belle frayeur. Le cœur battant la chamade et les deux mains tremblantes sur le volant, il s'enfonça dans la nuit, sans un mot.
Saturday 12 December 2009
Manuel quotidien de résistance acharnée à l'usage de tous ceux qui luttent parfois contre eux-mêmes #1
Il était en retard, vraiment à la bourre. Heureusement qu'il avait pris sa douche hier soir, il avait eu le nez creux. Il n'avait plus qu'à se brosser les dents, ce qu'il était en train de faire. Il allait vite, avec application, la main droite bien au fond de la poche. Il pensait qu'il allait devoir convoquer Michel pour le remettre dans les rails. Il avait quand même bien dépassé les bornes, ce crétin. Le dossier Rexel était leur top priorité et ils ne pouvaient se permettre de le laisser passer, surtout pas avec une bévue de ce calibre-là. Il n'avait pas abandonné son boulot de trader pour se faire emmerder par des cons. Exercer en conseil d'affaires et gestion du patrimoine ne payait pas autant mais c'était plus intéressant, plus diversifié. Plus humain, et c'était aussi son côté le plus gonflant, surtout avec des Michels dans le coin. Merde, il fallait aussi passer à la banque. Il se donna un grand coup de brosse à dents dans les gencives. Il cracha dans le lavabo. Ça faisait un mal de chien. Il se rinça la bouche, vérifia qu'il ne saignait pas. Les ratés étaient encore fréquents, mais il y travaillait d'arrache-pied. « Go, go go, » lui susurra sa petite voix d'ex-trader.
Amoureux ou pas, heureux de vivre ou pas, il se souvenait avoir toujours eu cette haine solide du travail presque crampée au fond de l'estomac, a lui vriller les intestins. S'il avait pu, il aurait été rentier. Ne rien glander de la journée, bouquiner, draguer, voyager. Il se voyait d'ailleurs très bien dans un transat avec un bon polar, sur le bord d'une piscine, une belle blonde à ses côtés en train de passer du monoï sur son corps de déesse, le bruit de l'océan pacifique, à quelques dizaines de mètres de là, berçant leurs oreilles. Cette vision resta agrippée dans son cerveau un certain temps, puis finit par se dissiper pour laisser place au magnifique rond-point de Paris dans la brume, embouteillée comme d'habitude le lundi matin. Il conduisait en calant le volant avec son genou et en passant les vitesses de la main gauche, la main droite agrippée à sa cuisse. Pas pratique mais mieux que rien; il conduisait mieux que la plupart de ces.... Mais bon Dieu, d'où venaient et où allaient tous ces gens? La population chartraine semblait centupler sur les axes routiers, alors qu'un rapide coup d'œil un samedi après-midi dans l'une des rues principales suffisait à se faire une opinion morose de cette ville morose. Pas de quoi fouetter un chat, encore fallait-il le trouver avant que celui-ci ne crève d'ennui.
L'ennui. Plaie indécrottablement humaine. On pouvait passer quinze heures au boulot en avalant un sandwich au-dessus d'un clavier d'ordinateur et ne pas en souffrir. À l'instant même où l'on se disait qu'on aimerait une petite bière entre collègues pour se détendre et parler d'autre chose, on se disait primo: les collègues étaient tous du coin, donc une ouverture d'esprit grande comme une porte de grange et une capacité à prolonger les silences dans les conversations aussi étendue que les champs autour de la capitale beauceronne. Secundo: trouver un endroit où les gens ne vous dévisageaient pas de la tête aux pieds et où on ne servaient pas de la pisse d'âne relevait du parcours du combattant mais il ne désespérait pas de trouver. Et tertio: c'était justement le bon point de son raisonnement, la bouée de sauvetage de cette ville: il n'y avait pas de tertio. Il reconnaissait que son constat était sévère, mais il n'était pas sans appel. Il avait suivi sa petite amie, qui reprenait ses études après un changement brutal de cap, et ils n'étaient installés que depuis six mois. Ils n'avaient pris le temps de visiter que la cathédrale et le vieux Chartres, et de faire deux trois tours dans le centre-ville. Ils avaient donc encore le temps de prendre leurs marques, lui et son amie. D'ailleurs, son téléphone entrait en transe.
« Ouais.
_ C'est moi.
_ Ouais, je sais, j'ai vu. T'as bien dormi?
_ Comme une masse. Je t'ai pas entendu partir.
_ J'étais à la bourre, j'ai pas voulu te réveiller juste pour deux secondes de câlins. Tu as cours today?
_ On a des TD toute la matinée et des CM cet aprèm. Vivement que je le passe ce foutu concours, ça commence à saouler tout le monde.
_ Tiens bon. Vous êtes des winner, vous allez tous y arriver.
_ Ben non, pas tous, juste moi! Combien de fois je t'ai dit qu'il y a un nombre de places limitées!
_ Désolé, j'étais que trader moi. J'ai pas fait d'études.
_ Très drôle. T'es où, là?
_ Le centre névralgique du secteur routier.
_ Au rond-point? Encore? T'es vraiment à la bourre! Heureusement que c'est toi le patron!
_ Très funny. Je sais pas pourquoi j'ai pas loué l'office à côté de l'appart.
_ Trop petit. Tu veux agrandir si ça marche.
_ Sauf que je sais pas si avec des branques comme Michel je vais pouvoir justifier l'investissement. Si on loupe Rexel à cause de lui, je le crucifie. Je le jure.
_ Attends un peu, si ça se trouve ça va se tasser, ton affaire. Bon, faut que j'y aille, poussin. Tu m'appelles à midi?
_ OK coral. Bye.
_ Bye qui?
_ Bye poulette.
_ Bonne journée mon poussin! » S'il détestait quelque chose encore plus que cette ville et sa brume et sa population rustre, c'était bien ces foutus surnoms. Elle en poulette couvant, et pas que du regard, son petit poussin. Il était plus vieux qu'elle de deux ans et elle ne le prenait pas au sérieux. Jamais. Pas même quand il lui avait dit être devenu trader à 23 ans ou qu'il gagnait les mauvais mois 4000 euros net et sans les bonus, pas même quand il lui avait dit monter sa boîte à Chartres pour pouvoir la suivre. En deux mois, après avoir tiré les anciennes ficelles, il avait trouvé des locaux pas trop pourris et en avant Simone! Même là elle ne l'avait pas pris au sérieux. Un carnet d'adresses épais comme un bottin en poche, la boutique n'avait pas tardé à ronronner et il s'était vite retrouvé débordé, obligé de trouver deux collaborateurs dans l'urgence. Michel et Jean-Luc, deux briscards sur le retour, qui avaient travaillé dans le secteur bancaire et des RH, mais qui avaient perdu un peu la main. Oui, s'il perdait le dossier Rexel parce que ce con de Michel n'avait pas su faire fonctionner le fax, il le crucifierait.
Sunday 6 December 2009
CItation de la semaine / Quote of the week: * les gens * * people *
C'est ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche (Soulages)
"On reproche aux gens de parler d'eux-mêmes, c'est pourtant le sujet qu'ils traitent le mieux". (Anatole France)
"Most people are other people. Their thoughts are someone elses' opinions, their lives a mimicry, their passions a quotation." (O. Wilde)
Definition of "Ptosis"
Anon. Ptosis: n. a person affected with an excessive liking for cheap pints of beer, also a drunk person (cf. drunkard) [Abbr. Pt. + -"osis"]
caro Ptosis : In the egyptian antiquity, he was the Osiris's cousin. He was responsible of the world of the deaths and watched souls.
By the way, a ptosis is the "drooping of the upper eyelid caused by muscle paralysis and weakness."
Le jeu des pourquois
La porte de la navette spatiale se ferma brusquement devant lui: il ne pourrait pas quitter la planète qui allait bientôt exploser.
Il ne pouvait pas remonter dans la navette: il avait laissé les clefs à l'intérieur. Il n'aurait pas dû sortir: si seulement il les avait laissés se battre! Ses deux chimpanzés, trop bruyants, se seraient mutuellement assommés l'un l'autre. Mais il en sortit un dehors. Pourquoi diable ce satané chimpanzé l'avait mordu, après 15 ans de vie commune? Mais pourquoi diable avait-il eu cette idée saugrenue de se travestir ainsi ! Belle expérience ! Il ne l'avait pas reconnu... quel idiot il faisait ! Il avait surgit trop brusquement dans la pièce où se battaient les singes revêtu de sa tenue de cosmonaute de nuit. C'était pas de sa faute s'il était frileux. La combinaison intégrale en forme de banane était la seule qui lui allait encore. Un cadeau de ses enfants Il lui avait fallu du temps avant de comprendre qu'il se passait quelque chose d'anormal: les singes avaient pourtant eu à manger avant le départ... Et lui qui ne comprenait pas pourquoi tant d'agitation! Quelle glissade! Il n'avait pu rattraper le coup! Et le voilà dehors, jaune de froid !Et voilà qu'il se retrouvait tout seul au beau milieu de la planète des singes, déguisé en banane ! Quelle truffe! Et ce gorille qui lui faisait de l'œil... Heureusement qu'il gardait toujours sur lui son pistolet anesthésiant ! et sa gourde de calva volée à un moine tibétain. Il avait atterri ici par hasard: il ne pourrait en repartir que s'il trouvait une clef, et vite. La clef, mais oui, il y en avait une dans la cage, restée ouverte, de ses chimpanzés! Il allait falloir leur faire des signes par le hublot Si seulement il avait appris le langage des singes plus rigoureusement...Ils essayaient, criant et gesticulant, de rentrer une banane dans la serrure. il va bien falloir que je leur fasse comprendre mon problème, qu'ils arrivent à ouvrir cette p.. de porte! Je ne vais pas pourrir ici tout de même ! Il faut que je leur montre une clef ou un dessin de clef... mais je n'en ai pas, bon sang ! Du sang... voilà la solution ! Il a l'impression que le sien tourne en jus de banane...sur quoi dessiner? Petit malin que je suis! Je dois bien avoir mon livre de chevet dans la poche de pyjama... mais oui! La clef des champs... quel joli titre! Le chimpanzé semblait réfléchir...s'il avait mal dessiné, tremblant, blanc comme un linge, sa blessure au bras saignant encore, il le saurait bientôt. Qu'avait-il à s'agiter encore ainsi, à courir dans tous les sens?... Hourra, la clef magnétique, la voilà ! Attention...non,non...!! C'était fragile, des choses comme ça! Croyant que la clef ne rentrait pas, il avait cru bon la graisser un peu en la fourrant dans sa narine! Le voilà maintenant à gesticuler dans son pyjama-banane à essayer de lui faire comprendre qu'une simple application sur la borne magnétique suffisait! Il ne devait lui rester qu'une poignée de secondes avant que cette planète n'explose! "Mais ouvre, bon D... de sin-" djjjjjjjjjjjjjjj La porte venait de coulisser au moment même de l'explosion... Il se demandait encore s'il était bien dans le sas ou s'il ne faisait que rêver, dans un semi-coma, assommé par l'explosion
Thursday 3 December 2009
Bienvenue à l'Institut
Hommage en bonne et due forme à l'IUFM qui ne faillit jamais à sa réputation.
L'union fait la force!
Toi, bombe le torse!
Sois fier, professeur,
Ton métier, c'est la sueur,
C'est le sang, le travail,
Le labeur! Tu construis,
Tu poses des rails,
Tu jalonnes et instruis!
Et si jamais tu doutes
Face à un système qui déboute,
Viens! Pousse la porte!
Sois le bienvenu à l'Institut!
Ici, rien n'est lettre morte!
Ici, chacun mérite sa statue!
Retrouve ton courage perdu –
La tâche n'est pas si ardue –
Reprends confiance en la vie
Car, oui! Nous sommes la vie
Ici, à l'Institut! Nous voguons
Vers un futur meilleur, nous roulons
Vers lui – à bicyclette –
A travers embûches et écueils,
Tous ensemble en rouflaquettes
En dégustant un millefeuille.
Alors oui, grâce à l'Institut,
Tu seras ce que tu as toujours voulu.
Sunday 22 November 2009
Quote of the week: Friendship / Citation de la semaine: l'amitié
"Anyone can sympathize with the sufferings of a friend, but it requires a very fine nature to sympathize with a friend's success." (Oscar Wilde)
Si quelqu’un ne voit pas le rapport entre Aragon et Henri III qu’il nous écrive : il a gagné un bilboquet. (Desproges, je crois...)
A friend is a person who knows all about you, and still likes you." Elbert Hubbard
"Friendship is a sheltering tree" (S.T. Coleridge)
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