« On doit faire avec, »
c'est ce qu'on me dit.
On fait avec les grincements de dents,
les noms-dits, les ouï-dire, les maux
dits –
ceux qu'on crie quand on est à un
tournant.
On fait avec le désamour, l'absence ;
on accepte sans broncher la routine,
celle à rebours du sens, qui bute les
sens.
On doit faire semblant à travers les
mines.
Faire avec, c'est un peu comme faire
sans,
comme si c'était un luxe de choisir,
comme si ça devait être dans le sang
de se taire, de n'avoir aucun désir ;
c'est prendre le risque de rester seul.
Faire avec c'est parfois faire un
enfant :
c'est croire qu'on est mieux quand on
n'est plus seul,
c'est s'aveugler face au gouffre
cinglant.
Faire avec, c'est penser qu'on est
maudits
alors qu'on peut toujours faire
autrement.
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