Thursday 19 August 2010

Saturday 14 August 2010

From Europe With Love - Berne


Berne, le 14.08.2010,

Ne vous laissez pas berner par cette ville, elle en a mis plus d'un en berne! Si on m'avait dit que c'était une ville d'eau...j'en ai été scotché comme une bernique à son rocher. En tout cas, elle ne ressemble pas des masses à Dublin, même dans ses petits pubs, qui du reste sont très agréables.
Alors voilà, avant-dernière destination de ce périple, et dernière capitale européenne sur ma route. Ne reste plus que Lausanne demain et sa rétrospective Edward Hopper à l'Hermitage.
Donc hier, à Berne, il faisait beau, et chaud. De quoi me mettre en jambe et ne pas prendre le vélo pour découvrir la capitale Suisse, qui, je dois l'avouer, est fort jolie. Du reste, le camping dans lequel je suis, et que je recommande chaudement (camping Eichholz, sur les bords de l'Aare, magnifique rivière au débit très rapide), se situe à dix minutes (bon, ok, y'a une sacré côte à se taper, mais on ne peut pas tout avoir) du Bundeshaus et son dôme vert et or. De là, je suis remonté jusqu'au Kunstmuseum en passant par la Bundesplatz, puis Barenplatz etc...où j'ai pu regarder des joueurs invétérés (dont un invertébré) d'échecs, mais le grand modèle. Le « plateau » à même le sol, environ trois mètres par trois, les pièces en bois, d'environ cinquante centimètres. Bien amusant, surtout que la concentration est maximale (et c'est bien la première fois que je vois des joueurs d'échecs marcher sur le jeu).
La collection du Kunstmuseum n'est pas très grande, mais de bonne qualité (que des grands noms et des artistes suisse), et il y a une expo temporaire sur Albert Anker, que je ne connaissais pas (apparemment un peintre réaliste agreste), à l'occasion du centenaire de sa mort. Il a peint des centaines de tableaux, dont certains très expressifs – surtout les mains, il a compris un truc sur les mains, c'est assez impressionnant – des centaines de de faïence. Maintenant je connais bien. Juste à côté, il y avait une expo de Chantal Michel (encore une inconnue au bataillon) : rien sur elle ou sur son œuvre, simplement le titre « Honey, Milk And First Violets. A Confrontation with Albert Anker », et juste sa composition : des écrans sur lesquels sont projetés des images en rémanence de coqs, d'œufs, de sable qui s'écoule, d'une femme (elle, sans aucun doute) vue de dos et parfois de profil, d'un lapin noir...et d'autres. Là, je peux me vanter de ne pas avoir compris grand chose. Juste que cela avait un rapport assez proche (géographiquement) avec l'expo d'à-côté sur Anker.
Bref, de retour dans la réalité des voitures, trams et autres piétons, je me suis frayé un chemin dans le marché et suis allé visiter la maison d'un autre Albert, Einstein celui-là. La maison en elle-même n'a pas grand-chose de notable, mais le film d'une vingtaine de minutes et les panneaux retraçant sa vie et son œuvre, émaillés de citations, sont très, très bien. Un bon moment. De là, je suis allé tout en haut d'une colline où se trouve le Rosengarten, autrement dit le jardin des roses. Une bonne petite grimpette, et un jardin qui doit être somptueux plus tôt dans l'année (là il n'y avait plus beaucoup de roses ouvertes). Très belle vue sur la vieille ville cependant. Aux pieds de la colline, il n'y a pas Heidi ou Laura Ingals, mais la fosse aux ours. Assez sympa. Belle vue sur l'Aare, qui a la couleur des rivières de montagnes.
Sinon, mis à part ça, je ne vais pas vous soûler avec des détails sur les églises et autres (si ça se trouve, c'est déjà fait!), faîtes-moi confiance, vous pouvez y aller les yeux fermés, suivez simplement le bruit de l'eau. Ce que j'ai fait ce matin, retournant dans le centre-ville (Office du tourisme) pour y obtenir quelques informations pour l'après-midi. Sur le chemin, j'ai fait la rencontre d'une jeune hollandaise fort sympathique, dont c'était l'anniversaire. Elle n'était à Berne qu'en transit. Nous avons passé la matinée ensemble (j'ai fait le guide!) et nous avons partagé un pain d'anniversaire du marché Bundesplatz, au Kleine Schanze, petit parc derrière le Bundeshaus. A nourrir les moineaux (certains viennent même manger dans votre main, à tel point ils sont affamés – ou morfales).
L'après-midi, donc, je me suis tapé la grosse Gurten. Gurten n'étant pas le nom de la Hollandaise, cela va de soi, mais de cette grosse colline, culminant à 864 mètres. De là, et plus encore du haut de la tour panoramique, vous avez une vue imprenable sur Berne, sur les pré-Alpes, les Alpes, la campagne. Vu qu'il pleut comme vache qui suisse, et qu'il y a donc un peu de brume, je n'ai pas pu voir très loin, mais déjà c'est impressionnant. La montée est supposément difficile, mais faîtes fi de tout cela et grimpez! Une vingtaine de minutes du bas jusqu'en haut. Un beau parc avec plein d'activités pour les pitis nenfants, des barbecues pour les plus grands, des balades à faire. Pas étonnant que le tout Bernois s'y rend pour sa sortie dominicale.
Bon, c'est pas tout ça, mais ce temps à ne pas mettre un emmental dehors rend le voyage du retour plus engageant, quoi qu'il reste possible qu'il fasse le même à Chartres-les-bains. Toujours est-il que les kways seront de sortie à Lausanne (m'en fous, je serai au musée!)
From Europe, with love.
 

Friday 13 August 2010

From Europe With Love - Vaduz


Vaduz, le 12 août 2010,

Bon, ce que l'histoire retiendra de Vaduz, c'est que ce fut court.
Arrivé hier soir vers vingt heures, après avoir traversé le nord de l'Italie, avoir admiré les Dolomites, fait un petit détour pour découvrir il Lago di Garda de Torbole sul Garda (la Turballe italienne?) dont je vais garder un souvenir impérissable, je me suis mis à la recherche du seul camping dans la ville, ou plutôt dans la ville d'à côté, Triesen. J'ai tourné un bon moment, demandé à pas mal de monde, mais rien n'y a fait. J'ai donc décidé, après maints tours et détours, de téléphoner. Le monsieur a répondu au bout de vingt-sept sonneries (je vous avais dit que j'étais persévérant), visiblement dérangé, et m'a dit sur le ton offusqué des gens qui travaillent alors que d'autres sont en vacances, que son camping était fermé, qu'il fallait que je rappelle demain et qu'alors il me donnerait les directions. Autant dire que j'ai fini par planter ma tente sur le bord de la montagne, comme toute les maisons ici, sauf celles de Vaduz qui est venue se lover au creux de cette vallée bordée de montagnes escarpées et qui arrachent à la brume, au matin, des écharpes grandes comme des nuages.
La nuit fut agitée, au vu du nombre de voitures qui ont emprunté cette satanée route au bord de laquelle je pensais être tranquille. Bref. J'ai dû attendre que le MacDo ouvre pour avoir accès à Internet et publier les épisodes sur Zagreb et Ljubljana, ce qui ne fut pas sans mal. Visiter cette ville d'un peu plus de cinq mille habitants ne pose pas de problème majeur : une rue principale, une rue piétonne, un musée d'art, un d'histoire, un dernier de philatélie. Un Rathaus (hôtel de ville), une église (fermée pour travaux) et un château (lui aussi fermé pour travaux). Des boutiques de luxe, des échoppes pour touristes. Pas grand chose, allez-vous me dire. Sauf qu'il suffit de lever les yeux pour s'apercevoir que ce n'est pas de cela dont la ville regorge. Les montagnes. Des sentiers de randonnées par centaines, de ceux qu'on fait en famille le dimanche pour digérer et de ceux qui appellent au bivouac et aux chaussures crantées. La vue de Triesen est incroyable, et encore je ne suis pas monté tout en haut. Vaduz sous les brumes matutinales est spectaculaire.
Pour résumer, j'ai dormi à l'auberge de la belle étoile dans le pays au PIB le plus élevé du monde, où beaucoup viennent déposer quelques économies acquises à la sueur d'un front ridées et de mains fatiguées par le labeur, j'ai visité cette bourgade (appelons un chat, un chat) en une heure, j'ai mangé un hamburger (et ça, j'en suis pas fier) que j'ai payé avec des billets de Monopoly (non mais vous avez vu la tronche des Francs Suisse?!?) et j'ai fini par radiner (pas mon genre, mais on en découvre tous les jours) sur les douze francs suisse que me demandait le Kunstmuseum pour m'ouvrir ses portes.
J'ai fait un peu de randonnée, vu que c'est le sport national, mais il y a vraiment de quoi occuper pour quelques semaines, si l'on a les finances. Car je vais toucher, dans les lignes qui vont suivre, un nerf sensible. Liechtensteinois et liechtensteinoises, passez votre chemin! La vie dans ce pays, outre son caractère yodlien, tyrolien, bucolique, à deux pas du pays d'Heidi, est incroyablement chère. Nom de d'là! Ma fidèle voiture du peuple, bornée et constante jusqu'ici, a cligné d'un œil vers Trévise. J'ai fait le reste de la route comme ça, me disant que je changerais l'ampoule à Vaduz. Sauf que je n'avais pas l'ampoule, enfin plus. Pas de garage Volkswagen, donc je prends Opel. Vingt-trois francs suisse plus tard, et ma voiture ouvrait les deux yeux, tout comme moi. Vingt-trois! Je n'en reviens toujours pas. Après les quinze francs sacrifiés sur l'autel de Ronald, et sans vouloir faire la fine bouche, j'ai eu la nette impression que vivre ici se ferait en vendant mon corps, aussi simplement que cela.
Ne voulant pas aller dans ces extrémités-là, j'ai décidé de rejoindre la capitale suisse vers midi, après m'être restauré un brin, admirant ces montagnes une dernière fois, de cet angle tout du moins. La route a amené, outre son lot montagneux, un superbe lac, celui de Walensee, que je trouve gros, puis celui de Zürichsee, qui est tout simplement énorme. Un suisse me disait (eh pui, je n'ai pas rédigé cet épisode dans la ville, bouh) que toute la Suisse est belle. J'ai tendance à le croire, sauf que je demande à voir quand il me dit que Berne ressemble à Dublin. Je vérifierai, sans aucun doute!
 
From Europe, with love.
 

thirty thousand people

The day was torn and grim birds yet began to sing as if they knew nothing’s eternal and old gives way to new that man, one day, will fall t...