Tuesday, 21 May 2013

The dead leaves



I would be lying if I said
I wasn't lying on the ground,
gasping for every breath,
clutching at my chest,
panting for dear undeath.
I am not unscathed.

The dead leaves, the dead leaves
carouse in the wet grass.

A few drops fall on my face.
Whether by an ill fate or by grace,
we've had heavy rain again.
I remember, I remember someone,
whose heart I should have gained,
whose hand I have unwon.

The dead leaves, the dead leaves
drowse on the neat path.

I have found a hair on my sleeve,
a blond hair only one could leave,
and there I was, unquieted, drenched,
sobbing for the one lost,
holding the hair in my fist clenched,
once more wrenched and tossed.

The dead leaves, the dead leaves
rouse in a hellish din,
The dead leaves, the dead leaves
capriole, swish and spin.

I thought I could have diverted the blow
but now my head's bent, I begin to unknow.
I shall rest here awhile,
wait until this unshining pall
goes on to buffet another smile
with its leave-swirling squall.

The dead leaves, the dead leaves
contuse the soul, contuse the skin.
The dead leaves, the dead leaves,
those dead leaves bruise the man within.

Kings and beggars


"True compassion is more than flinging a coin to a beggar; it is not haphazard and superficial. It comes to see that an edifice that produces beggars needs restructuring."

Martin Luther King, Jr., civil-rights leader (1929-1968)

Monday, 20 May 2013

Striking hard


"I broke my heart in two
So hard I struck.
What matter? for I know
That out of rock,
Out of a desolate source,
Love leaps upon its course."

W.B. Yeats, Words for music perhaps and other poems, XI (1932)

Sunday, 19 May 2013

Momentum



Ce moment où l'indifférence
blesse plus que la présence

Ce moment où même le thé
ne parvient plus à réchauffer

Ce moment que l'on sent monter
quand l'alcool montre ses effets

Ce moment de déliquescence
où il n'y a plus qu'inférence

Ce moment où l'incertitude
naît d'un mot dit ou tu

Ce moment où le sol se dérobe
et la tristesse tout englobe

Ce moment où le souvenir d'une robe
contient en lui tout un globe

Ce moment où la solitude,
de ses griffes acérées, tue

Ce moment où les hétérocères
fuient par milliers l'air de la mer

Ce moment où les vagues chargent
la mémoire de souvenirs sans âge

Ce moment où l'on brûle de prendre le large
alors qu'on échoue même à brûler une page

Ce moment où les sentiments sincères
se doivent mourir est amer

Ces moments ne sont, au final,
qu'un long et sinistre râle.

Saturday, 18 May 2013

Regard(s)



Je viens d'user mon deuxième plafond
à force de le fixer. Pas d'œillades,
Non. Un long regard de typhon
qui laisse de grandes estafilades
larges comme le poing, et profondes.

C'est quand même fou de haïr à ce point –
haïr le temps avec une férocité, une hargne
qui nous fait serrer les dents et les poings.
Le jour devient torture, la nuit un bagne.
Le calme seul quand la première étoile point.

J'ai aussi usé trois amis avec la lecture
de messages d'amour et d'indifférence.
Ils m'ont conseillé l'ingestion de picrate pure,
de dormir, de m'occuper en permanence,
de travailler assidûment ma musculature.

Et j'ai perdu mon charme – quand on n'a pas de chance,
Rien ne va plus et on se sent foncer droit dans le mur –
tout ça pour dire qu'avant j'étais plein d'insouciance.
Je n'ai jamais clamé être un optimiste pur et dur,
mais là j'avoue être à deux doigts de la déchéance.

Je sens que ce plafond ne fera pas long feu –
Pourquoi diable suis-je tombé amoureux ?

Janus-faced love


"The folly that man does
Or must suffer, if he woos
A proud woman not kindred of his soul."

W.B. Yeats, A Dialogue of Self and Soul, in The Winding Stairs and Other Poems (1933).



True indeed, but far worse are those woes, madder are the throes and the folly that one does, if the proud woman is kindred of one's soul.

Friday, 17 May 2013

Achever ce que l'on a commencé


"No hay que lamentar que yo no pueda terminar el templo. Yo me haré viejo, pero otros vendrán detrás de mí. Lo que hay que conservar siempre es el espíritu de la obra, pero su vida tiene que depender de las generaciones que se la transmiten y con las que vive y se encarna".

En parlant des éclats de céramique (trencadís) : "A puñados hay que ponerlos... si no, no terminaremos nunca."

Antoni Gaudí i Cornet, architecte (1852-1926)

Renversé par un tramway alors qu'il se rendait dans une chapelle pour y prier, on le prit pour un mendiant par ses vêtements usés et son allure dépenaillée. Aussi ne l'emmena-t-on pas tout de suite à l'hôpital. Il mourut trois jours plus tard, le 10 juin 1926.

Juste magnifique


La rivière



La rivière coulait en contrebas.
Le soleil, l'usure des jours,
le village des hommes,
l'ont rendue sèche comme
le cou des vieilles femmes,
celles qui ont perdu l'amour,
celles qui ont un regard las.

Elle coulait là, pourtant,
depuis bien longtemps.
Seuls le soleil et le vent
savaient depuis quand.

Mais maintenant elle n'est plus
qu'un tas de rochers blancs et nus.

Les hommes ont, depuis, disparu,
leurs chaumières et leurs rebuts
seuls attestent de leurs vies vécues.

Les arbres ont dépéri, flétri dans leur essence,
On ne sent plus le pétrichor quand la pluie danse.
Il n'y a ici plus aucune vie. Plus aucune chance
de voir paître la biche ou tournoyer le vautour,
plus rien ici ne rôde que le silence
que seul l'éboulis brise en échos sourds.

Pourtant plus haut, bien plus haut dans la montagne,
on entend un mugissement plein de hargne,
une fureur dont l'orage raffermit la poigne.
Là-haut, on sent que la source n'a point tari.

Et le marcheur, que soudain l'espoir gagne,
redouble d'effort et devient plus hardi.
Ce n'est point le destin qui l'accompagne,
il le sait, c'est le chemin qui l'a aguerri.

Lorsque, après une ultime journée de marche,
Il se trouve face à la source glacée,
Il sourit, joint les mains en coupe et se penche
pour étancher cette gorge taraudée.

La tête lui tourne soudain.
En un instant, il se ressouvient.
Il regarde ses mains –
rien n'est pourtant anodin :
cette rivière est, bel et bien,
malgré toutes les rivières,
malgré tous les chemins,
celle qui répond aux prières
que l'on fait quand on erre.
Il n'y en a qu'une, il le sait bien.
Elle a dédaigné son ancien lit,
elle a empreinté une autre vallée –
ce pour une obscure raison.
Mais là n'est point la question.
Toute son amertume ravalée,
il contemple l'horizon
et en souriant il saisit
qu'il connaît chacun des replis,
chacune des ondulations
de cette onde qui ne peut changer.

Un soupir passe ses lèvres.
Tout ceci n'est peut-être qu'un rêve.
Mais il n'a aucune hésitation :
cette fois-ci, c'est pour de bon.

Il part alors se mêler aux méandres et à leur éclat –
en contrebas, on distingue les lourds thyrses des lilas.

Beirut - Mount Wroclai (Idle Days)

Middles

  Someone once wrote that all beginnings and all endings of the things we do are untidy Vast understatement if you ask me as all the middles...