Friday, 7 June 2013

Humble discoverers


"The greatest obstacle to discovering the shape of the earth, the continents, and the oceans was not ignorance but the illusion of knowledge."

Daniel J. Boorstin, historian, professor, attorney, and writer (1914-2004)

Thursday, 6 June 2013

Silex



Against all odds, blood came out of his friend's throat. In one single, deep red gush.
The stone he'd slingshot, a silex, had penetrated deep into the flesh, leaving a carmine gash like a thin pair of lips on the side of the gorge.
Against all odds, the silex had rebounded off his foe's forehead, leaving only the thinnest cut, and had flown with a butterfly's fluttering whistle straight into his friend's throat.
He had vacillated for some seconds, as if suspended on strings, and his hand was about to cover the wound when he crumpled down, as if his legs had given way under him.
He had a look of surprise on his face.

That was more than ten years ago.

The foe he'd slaughtered with his bare hands and teeth, shedding tears for the loss of his friend.

A fortnight ago, for the first time, he had opened up. He had even been happy. How he regrets it now.

Today, the carapace is curling around him once again. The lips are mouthing something. The silex tooth is munching on the flesh. He is tired.

Yes, he is tired.

The lips won't stop. And what seem like thousands of butterfly wings flutter in his ears.

Tomorrow he'll shape a silex like he used to do, and stop being a coward.

Back to the future



Wednesday, 5 June 2013

L'avancée du désert



Souvent, on est pétri de cette infinie certitude de ne rien savoir.
Poursuivi, on est acculé à l'immensité du désert,
hagard et pantelant, comme on le serait dos à un mur.
Même ceux qui pensent n'être point nomades errent.

Pourtant, on sait bien quelque chose qui en vaut la peine.
Pourtant on saurait mieux se cacher dans la combe d'une dune
qu'au plus profond des hypogées dans les abysses chthoniennes
Pourtant on contemple, on s'attache et l'on aime à enfouir ses racines.

clarténèbres



demaincision de mon âmertume

t'écrire aujourd'huis-clos

involonterrassé instantanémensonge

hier tumeures sanguinavouée

claudiquand l'ennuit est jour

à voir les paupières ouvertes de rage

bultime tabula rasade de tristesse

ivrenaissant de noirceur de lait

jour se levanticipateur ouranostalgique

Monday, 3 June 2013

Blinkered


"In the face of suffering, one has no right to turn away, not to see."

Elie Wiesel, writer, Nobel laureate (b. 1928)

Sunday, 2 June 2013

La fin



un matin on se réveille
et le cœur ne pèse plus
la veille semble moins absolue
la lassitude lavée des artères
les cernes moins creusés
le hâve de la figure moins blasé
l'on a dormi d'une traite
ni joyeux ni lugubre
en parfait équilibre
on sait alors que l'oubli est impossible
mais le nœud dans la gorge s'est défait
les mains paisibles sont déliées
la poitrine désempesée
on écoute les battements du coeur
apaisé, quand la plupart en ont peur
il y aura, bien entendu,
des sursauts de passion et d'espoir
mais on a lu, enfin, un "Au revoir."

Friday, 31 May 2013

Trois livres d'oubli



je t'ai oubliée dans les vapeurs d'alcool

mais tu es encore là. tu m'as fait dire de ces sales choses qui présagent d'une sale fin

et je suis encore là. pourtant je contemple le lourd bastaing

lui ne bougera pas. tu m'as fait pleurer de ces larmes avinées qui collent

et qui ne soulagent rien. j'ai de nouveau apprivoisé la soif de tout et la grande faim

et, surtout, tu m'as redonné l'enivrante envie de tout détruire

d'en finir avec tout dans ce temps de chien

avec la pluie, le pétrichor et les maudits andains

tu m'as insufflé l'ancienne envie de tout pétrir

de tout reconstruire car tu es même dans le vin,

dans le pain, dans le mauvais air, dans la lassitude et le fuir.

je t'ai oubliée le temps d'une soirée qui était prévue à cet effet

sachant de quelle couleur serait peint le lendemain

cet aujourd'hui imparfait

qui pèse autant que trois livres de lin.

je t'ai vomie dans la nuit.

mais tu es revenue. pourtant j'ai tout fui

sans reprendre terre.

tout est à refaire.

Rippling effect

 
"The words a father speaks to his children in the privacy of the home are not overheard at the time, but, as in whispering galleries, they will be clearly heard at the end and by posterity."

Jean Paul Richter, writer (1763-1825)
 

Wednesday, 29 May 2013

Metaphorical mountains


"On the mountains of truth you can never climb in vain: either you will reach a point higher up today, or you will be training your powers so that you will be able to climb higher tomorrow."

Friedrich Nietzsche, philosopher (1844-1900) 

Middles

  Someone once wrote that all beginnings and all endings of the things we do are untidy Vast understatement if you ask me as all the middles...