Tuesday, 18 September 2012

"The Unknown Citizen" by W.H. Auden (poetry reading)

"Best Society" by Philip Larkin (poetry reading)

On Loan


"If, every day, I dare to remember that I am here on loan, that this house, this hillside, these minutes are all leased to me, not given, I will never despair. Despair is for those who expect to live forever. I no longer do."

Erica Jong, writer, poet, teacher (b. 1942)

Monday, 17 September 2012

Ministry of Silly Walks - Monty Python

This Be the Verse by Philip Larkin (read by Larkin)





They fuck you up, your mum and dad.   
    They may not mean to, but they do.   
They fill you with the faults they had
    And add some extra, just for you.


But they were fucked up in their turn
    By fools in old-style hats and coats,   
Who half the time were soppy-stern
    And half at one another’s throats.


Man hands on misery to man.
    It deepens like a coastal shelf.
Get out as early as you can,
    And don’t have any kids yourself.

From High Windows (1974)

Through life


"The tragedy in the lives of most of us is that we go through life walking down a high-walled land with people of our own kind, the same economic situation, the same national background and education and religious outlook. And beyond those walls, all humanity lies, unknown and unseen, and untouched by our restricted and impoverished lives."

Florence Luscomb, architect and suffragist (1887-1985)

Friday, 14 September 2012

Tant qu'il y en aura



Tant qu'il y aura des rivières, il y aura des bibliothèques.

Je m'explique : il existe des relations intrinsèques entre les différents éléments de notre monde, catalysés par la Nature, la culture, la société, les relations humaines, le travail, les us et coutumes, le hasard, la génétique, l'instinct, le rêve, le libre arbitre, la politique, la paix et la guerre, l'idée de l'Homme, l'obsolescence programmée et parfois quelque chose s'apparentant au destin. Tout est lié.

Ce qui me fait dire que tant qu'il y aura des rivières, il y aura des bibliothèques.
Car tant qu'il y aura des rivières, il y aura des ponts qui les enjamberont.
Car tant qu'il y aura des ponts, il y aura des néons qui les éclaireront la nuit.
Car tant qu'il y aura des néons, il y aura des papillons nocturnes qui graviteront autour d'eux.
Car tant qu'il y aura des papillons nocturnes, il y aura des épeires des fissures qui les prendront dans leur toile.
Car tant qu'il y aura des épeires des fissures, il y aura des entomologistes fascinés par elles.
Car tant qu'il y aura des entomologistes, il y aura des noms latins qui les désigneront.
Car tant qu'il y aura des noms latins, il y aura des dictionnaires qui les traduiront.
Car tant qu'il y aura des dictionnaires, il y aura des bibliothèques.

Et les bibliothèques, il nous faut les garder.

Plus de rivières, plus de bibliothèques.


Shoving & Pushing


"I long to accomplish a great and noble task, but it is my chief duty to accomplish humble tasks as though they were great and noble. The world is moved along, not only by the mighty shoves of its heroes, but also by the aggregate of the tiny pushes of each honest worker."

Helen Adams Keller, lecturer and author (1880-1968)

Thursday, 13 September 2012

Le contemplateur



Passant ! ne perturbe pas le trait de mes cercles. J'ai assez du vent qui disperse le grain de ma craie.

Où cours-tu ainsi ? Tu me dis que la guerre est venue jusqu'à nous. Peu me chaut. Si je dois servir notre Roi, je ne le ferais que parce que la guerre donne des occasions de savoir, parce que l'imminence de la mort ou l'impérieux de l'urgence force l'esprit à voir différemment. Va, passant, va, et ne perturbe plus mes cercles.

Philosophe ! ne perturbe pas la courbe de mes cercles. J'ai assez des hommes qui émiettent mon savoir comme du pain aux pigeons.

Où que tu cours, mes cercles sont plus importants que toi ou moi. Ce qu'ils entourent dépasse l'entendement. Tu devrais le savoir : personne avant moi n'a osé défier pareille orbite. J'ai auparavant observé le vol des pigeons et des faucons pendant de longues journées où la lumière de l'astre coulait sur moi comme du mercure. Tu me dis que l'ennemi est aux portes de la ville ? J'ai mieux à observer que cela. Tu me dis que je suis fou ? Et toi, la couardise t'a fait perdre la raison. Va, philosophe, va, et ne perturbe plus mes cercles.

Soldat ! ne perturbe pas la linéarité de mes cercles. J'ai déjà assez du temps qui blanchit la pierre et confond ma craie et son support.

Que restes-tu ici ? Pourquoi ne t'en vas-tu pas suivre le chemin de tes pas ?

Tirer ton glaive ne me fait point sourciller. En revanche, ton pied sur une circonférence si parfaite m'irrite. Tu lui donnes un début et une fin et ce n'est pas ce qui doit être. Je ne te crains pas. J'ai vu les hommes s'entretuer pour des parcelles de boue grandes comme la paume de ma main. J'ai vu des illettrés diriger des pays entiers vers le gouffre. J'ai vu des hommes de sciences et de raison accroître les richesses et le bonheur de leurs sujets. Tout cela en traçant mes cercles. Le monde et ses acteurs passent autour de moi, vont et viennent, naissent et meurent, mais moi seul le déchiffre, moi seul ose fouiller dans ses entrailles pour en découvrir les aruspices vérités. Tout comme le chirurgien qui a du sang jusqu'aux coudes alors qu'il sauve la vie du soldat transpercé d'une lance, j'ai de la craie jusque sur mon front alors que je résous les sombres équations du monde. Toi, tu as du sang jusqu'aux commissures des lèvres parce que tu dépeuples le monde de ses habitants. Tu crois le simplifier alors que tu le compliques.

Ah ! Le glaive que tu brandis arrêtera certes ma course, mais ni celle du monde ni celle du temps ne s'en trouveront changées. Que nous serons des os blanchis par le soleil ou réduits en poussière par les ans que le monde continuera de se déplier, de filer dans sa course folle parmi les astres. Ton bras ignore ce qu'il doit à la physique et aux corps célestes tout autant que ta tête. Alors pousse ton pied, soldat, et regarde : je te prouverai la supériorité de mes cercles sur la rectitude de ton glaive.

Frappe, soldat, frappe, mais ne perturbe pas mes cercles. Quelqu'un doit venir les achever et les comprendre.

Pour toi je me contentais de contempler le monde, je n'y apportais rien. Je lui étais inutile. Pour moi, je prenais le temps de l'expliquer, le monde, et tu avais ta place dans la grande équation. Tout comme moi. L'équation, elle, continue de s'étendre.

Va, soldat, va, et laisse-moi regarder une dernière fois mes cercles.

Dram-attic


"In the cellars of the night, when the mind starts moving around old trunks of bad times, the pain of this and the shame of that, the memory of a small boldness is a hand to hold."

John Leonard, critic (1939-2008)

Silly little details

  You said it was the way I looked at you played with your fingertips drowned in your eyes starving your skin you felt happiness again your ...