Wednesday, 12 September 2012
Tuesday, 11 September 2012
Nombre
J'ai rêvé de
toi, encore. Ton nom a, cette fois, résonné tellement fort que j'ai
entendu son écho en me réveillant. L'ai-je prononcé ? Peu
importe, au final. J'ai passé le mur du sommeil, vois-là
l'essentiel.
Tu n'es qu'un
spectre de plus que je vais traîner comme un boulet de laine, comme
une pelote de plomb dans la lumière de l'après-midi d'été, une
lumière lourde et coulante comme le mercure.
Alors je vais
t'emmener avec moi comme on emmène son ombre, là où je dois aller,
cet endroit que tu n'as pas voulu voir. Là où le soleil ressemble
aux feuilles du gingko biloba. Tu ne seras pas toi, tu ne seras pas
là. Seul un vestige de toi comblera la brèche, espacera le vide de
ce que tu ne fus pas, gorgera l'aplat de ce que tu fus.
Une existence
inattendable, en instance de disparaître. Une passante qui aurait su
trahir dès le premier regard. Qui a su, qui sait.
Douée d'une
connaissance intime du corps, qui sait exactement quand n'en plus
rien espérer, comme si tous les corps étaient strictement égaux,
comme si l'esprit de chacun ne pouvait apporter de différence
cruciale, être digne d'intérêt.
Tous les gens
ne sont pas légitimement moyennables. Sinon nous n'en serions pas là
aujourd'hui. Il aurait fallu se souvenir de ce que nous avons en
commun : nos réflexes, notre instinct, nos désirs. Tous sont
singuliers. Discordants. Tu aurais donc pu percentendre notre
musique, avec la même volonté que les abeilles.
Dans la
cacophonie des êtres nous étions le vent, l'herbe qui ploie sous
lui. Nous étions la course des nuages dans le bruit et la fureur des
marées humaines. Nous étions le rêve de la vie éternelle. En une
nuit nous avions acquis le pouvoir de la conspiration et la liberté
de sourire. En une nuit. Si je n'en avais pas habité d'autres, je
n'aurais pas suivi ce bruit de cigale.
J'ai perdu un
regard sur la steppe il y a déjà longtemps de cela, je viens d'en
perdre un sur la toundra, avec toi. Ne me reste plus qu'un dernier
regard sur le désert, et je serai là où personne ne pensera à
venir me chercher. On me pensera simplement égaré parce que je
n'aurai pas laissé de lettre. Alors que je n'ai jamais su écrire.
Je serai perdu,
tout simplement, marchant mains entrelacées avec l'ombre de tes
jours de feu dévastant les dunes et l'écho de ton nom pour seul
lever de soleil.
Monday, 10 September 2012
Tempus fugit
"Our perception that we have "no time" is one of the distinctive marks of modern Western culture."
Margaret Visser, writer and broadcaster (b. 1940)
Sunday, 9 September 2012
Wordless
"Our expression and our words never coincide, which is why the animals don't understand us."
Malcolm De Chazal, writer and painter (1902-1981)
Friday, 7 September 2012
Lay me back down
Lay
Lay with me
Like we used to
I'm so sorry
There, stay
Please let's hold hands
In the dark of us
We could pretend
To ignore the mess.
Lay me
Lay me open
To the wilderness
To the misshapen
There, lay me
Please stay
And remain for a while
Where I'll lay
With you I could smile.
Lay me back
Like an object in a shop
Deemed futile – to rest –
Lay me back and
Bring me what I lack
I need it to make it stop
To bring it all to waste
Please lay me back where I belong
Where together we used to be strong.
Lay me back down
On the sand
Fold my hands
Lay me back down
Just wash my face
Off any disgrace
Time has wreaked on me.
I wasn't an enemy.
Please lay me back down.
Lay me back down quietly,
Your hand cupped around
The nape of my neck, silently –
I know you'd have nursed the wound
Hadn't I been spellbound –
Keep your other hand where
You let the knife pound,
Where my heart and soul were –
That place which I thought unknown
There did you stab, pretty saboteur.
Now,
could you
lay me
back
down.
Serment d'Hippocrate
" Je jure par Apollon, médecin, par Esculape, par Hygée et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et mes capacités, le serment et l'engagement suivants : je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part des préceptes, des leçons orales et du reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre.
Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s'en occupent . Dans quelques maisons que je rentre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. Quoique je voie ou entende dans la société pendant l'exercice ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas.
Si je remplis ce serment sans l'enfreindre, qu'il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, hororé à jamais des hommes. Si je le viole et que je me parjure, puis-je avoir un sort contraire."
The Luminous Eye
"Television knows no night. It is perpetual day. TV embodies our fear of the dark, of night, of the other side of things."
Jean Baudrillard, sociologist and philosopher (1929-2007)
Thursday, 6 September 2012
Wednesday, 5 September 2012
Johnny Flynn - The Wrote And The Writ
They're taking pictures of the man from God
I hope his cassock's clean
The burden of being our holy fellas
Your halo'd better gleam, better gleam
What of all those wayward priests?
The ones who like to drink
Do you suppose they'd swap their blood for wine
Like you swapped yours for ink, for ink
You wrote me oh so many letters
And all of them seemed true
Promises look good on paper
Especially from you, from you
The weight of all those willing words
I carried all alone
You wouldn't put your pen to bed
When we hadn't found our own, our own
Your sentences rose high at night
And circled round my head
The circle's since been broken
Like the priest before me is breaking bread
I'm being asked to drink the blood of Christ
And soon I'll eat his flesh
I'm alone again before the altar
Shedding all my old regrets
The last of which I'll tell you now
As it flies down the sink
I never knew a part of you
You didn't set in ink, in ink
The letters that you left behind
No longer shall I read
Your blood's between the pages
And I can't stand to see you bleed
And I'll soon forget what was never there
Your words are ash and dust
All that's left is the song I've sung
The breath I've taken and the one I must
If you're born with a love for the wrote and the writ
People of letters your warning stands clear
Pay heed to your heart and not to your wit
Don't say in a letter what you can't in my ear.
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