Thursday 31 May 2012

Wednesday 30 May 2012

Celui qui ne revient pas


"Je partis ainsi de toutes les langues,
je répétai les au revoir comme une vieille porte
je changeai de cinéma, de raison, de tombe,
je partis de partout pour autre part,
je fus ce que j'étais jusqu'à présent :
à demi dématé dans l'allégresse,
nuptial dans la tristesse,
ne sachant jamais ni comment ni quand
j'étais prêt au retour, mais on ne revient pas.

On sait que celui qui revient n'est pas parti :
ainsi toute ma vie je suis allé, venu,
changeants de vêtements et de planète,
m'habituant à la compagnie
et à la multitude de l'exil
sous la solitude des cloches."

Adieux (extrait), in Mémorial de l'Ile Noire, Pablo Neruda (1970 pour la traduction française, 1964 pour l'édition originale)

Tuesday 29 May 2012

Tours, hier.



Pont de pierre (pont Wilson) et la Loire gonflée. 

Sterne à l'instant de pêche. 

Détails de la statue trônant au milieu de la fontaine du monument américain (érigée par le gouvernement américain pour rendre hommage aux "Services of Supply" pendant la première Guerre Mondiale).
Vue des quais.

Soleil s'émoussant sur les quais, côté sud. 

Sterne en vol 

Reflets sur la loire I 

Reflets sur la Loire II 

Détail du frontispice de la Cathédrale St-Gatien.

Spin +1


"Too often we underestimate the power of a touch, a smile, a kind word, a listening ear, an honest compliment, or the smallest act of caring, all of which have the potential to turn a life around."


Leo Buscaglia, author (1924-1998)

Monday 28 May 2012

The Passenger (Iggy Pop)

Hubris


"The greatest obstacle to discovering the shape of the earth, the continents, and the oceans was not ignorance but the illusion of knowledge."


Daniel J. Boorstin, historian, professor, attorney, and writer (1914-2004)

Sunday 27 May 2012

La force des choses



Être libre, envers et encontre tous.
Ne baisser ni les bras, ni les yeux.
Faire comprendre que l'on ne fuit rien,
Que la peur ne guide ni ne contraint.
La sensation de liberté seule en proue.
Partir, nous y sommes poussés par la force des choses.
Nous résistons un temps, puis le sel corrode.
Les nuages perdent leur peau de sagesse.
La pluie et l'herbe glissent en trombe.
L'hélice des minutes hypnotise, cajole, trompe.
L'ankylose pyrolyse l'instinct séfarade.
On ne sait plus où donner de la tête.
Les choses sont ainsi faites.
Il faut bien respirer entre deux apnées de solitude.
Alors il devient nécessaire de prendre de l'altitude.
De voir les choses d'une autre station.
Voler un cheval et rosser les steppes.
Éperonner les lames de l'océan.
Tanner notre cuir en usant celui de nos chaussures.
Chanter aux quatre vents l'épuisement de nos trépointes.
Car le chemin que nous prenons est pavé d'obsidienne.
Nous résistons autant que nos chevilles tiennent.
Nous allons de l'avant parce qu'il le faut.
Il n'y a pas d'autre alternative.
Le mot arrière n'offre plus de sens.
L'horizon devient une orbite.
Nous cherchons le porte-à-faux,
L'endroit du globe en soi où l'on vive.
Tout se perd si l'on n'y prend garde.
Les Gallus et les Érinyes veillent au grain
Parce qu'ils savent le cours des choses.
Que la fumée de nos bûchers s'élève en doux fils de soie.
Et nous psalmodions, donnant des ailes aux morts,
Des fibules, des pièces, parce qu'on ne sait jamais.
L'on souhaite qu'il y ait autre chose, ailleurs.
Pas plus tard qu'hier je me suis aperçu
Qu'il y a un trou dans le mur de lierre.
C'est par là que passe l'éclair.
La sterne parfois y niche,
Parce que la bourrasque l'a perdue.
Pourquoi là, maintenant. Question pour la Pythie.
Il faut prendre les choses en main
Et garder une poigne d'acier dans un gant d'airain.
Ne pas se laisser entraîner par la force des choses.
Ne pas se laisser enchaîner par la force des choses.
Tenir les rênes, le cap, bon.
Et aller.

Les gardeurs de mémoire



              "Le temps est venu où tous les poètes ont le droit et le devoir de soutenir qu'ils sont profondément enfoncés dans la vie des autres hommes, dans la vie commune.
              Au sommet de tout, oui, je sais, ils ont toujours été quelques-uns à nous conter cette baliverne, mais, comme ils n'y étaient pas, ils n'ont pas su nous dire qu'il y pleut, qu'il y fait nuit, qu'on y grelotte, et qu'on y garde la mémoire de l'infâme bêtise, qu'on y entend des rires de boue, des paroles de mort. Au sommet de tout, comme ailleurs, plus qu'ailleurs peut-être, pour qui voit, le malheur défait et refait sans cesse un monde banal, vulgaire, insupportable, impossible.
              Il n'y a pas de grandeur pour qui veut grandir. Il n'y a pas de modèle pour qui cherche ce qu'il n'a jamais vu. Nous sommes tous sur le même rang. Rayons les autres."

Paul Eluard, extrait de « Fragments d'une conférence prononcée à Londres, le 24 juin 1936, à l'occasion de l'Exposition surréaliste, organisé par Roland Penrose », in La Vie immédiate (1951)

McLeod Ganj, 22.10.11, evening


Silent, cold oasis
The moonlit dog barks itself hoarse
At a shadowless silhouette

Wednesday 23 May 2012

People change


"People change and forget to tell each other."


Lillian Hellman, playwright (1905-1984)

Habits

I am a man of habits I got to this conclusion because I flash-realised that I am hoping that someone, someday will see the patterns the rou...